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Rue de l'Arcade (Paris)

La rue de l'Arcade est une voie du 8e arrondissement de Paris.

8e arrt
Rue de l'Arcade
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Rue de l'Arcade, Paris.
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Situation
Arrondissement 8e
Quartier Madeleine
DĂ©but Boulevard Malesherbes
Fin 1, rue de la Pépinière et 139, rue Saint-Lazare
Morphologie
Longueur 511 m
Largeur 10 m
Historique
Création XVIIe siècle
Ancien nom Chemin d'Argenteuil
Rue de la Pologne (1780)
GĂ©ocodification
Ville de Paris 0389
DGI 0411
GĂ©olocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Rue de l'Arcade
GĂ©olocalisation sur la carte : 8e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 8e arrondissement de Paris)
Rue de l'Arcade
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Situation et accès

Elle commence boulevard Malesherbes et se termine au 1, rue de la Pépinière et au 139, rue Saint-Lazare.

Origine du nom

Son nom est dû à une arcade qui servait de communication entre les jardins des religieuses de la Ville l'Évêque.

Historique

Cette rue occupe l'emplacement d'une ancienne chaussée qui menait à Argenteuil. Son nom, qui lui fut donné à la fin du XVIIIe siècle, fait allusion à une arcade en voûte, construite en 1651 et qui existait encore en 1850[1], qui reliait, à la hauteur des nos 15 et 18, les propriétés que les Bénédictines de la Ville-l'Évêque avaient de part et d'autre de la route d'Argenteuil. Les jardins des Bénédictines s'étendaient de part et d'autre de la route tandis que le couvent lui-même se situait à l'angle de la rue de Surène et de la rue de l'Arcade, du côté des numéros pairs.

Sa partie entre la rue des Mathurins et la rue de la PĂ©pinière a portĂ© au XVIIIe siècle le nom de « rue de la Pologne Â» car elle conduisait au quartier ou hameau de la Pologne qui Ă©tait situĂ© aux alentours du carrefour au croisement avec les rues du Rocher, Saint-Lazare, de la PĂ©pinière et des GrĂ©sillons (actuelle rue de Laborde) soit l'actuelle place Gabriel-PĂ©ri.

Une dĂ©cision ministĂ©rielle du 21 prairial an X () et une ordonnance royale du ont fixĂ© la largeur minimale de la rue de l'Arcade Ă  10 mètres. Cette ordonnance a Ă©galement approuvĂ© le prolongement de la rue jusqu'au boulevard Malesherbes. Une nouvelle ordonnance du prescrivit la suppression de la partie de la rue de l'Arcade formant retour sur la rue de la Madeleine (aujourd'hui rue Pasquier). Cette disposition, ainsi que celle prĂ©voyant le prolongement de la rue, furent exĂ©cutĂ©es en 1841[2].

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

Immeuble du no 4.
  • Alexandre GoĂĽin (1792-1872), banquier et homme politique a habitĂ© dans la rue.
  • Nos 2-20 : emplacement de l'ancien prieurĂ© des bĂ©nĂ©dictins de la Ville-l'ÉvĂŞque loti Ă  la fin du XVIIIe siècle.
  • Ă€ la suite de la prise d'otages des Jeux olympiques de Munich (1972), le Mossad met au point l'opĂ©ration Vengeance, chargĂ©e d'Ă©liminer plusieurs des membres de l'organisation terroriste impliquĂ©e dans le drame. Le , Basil al-Kubaisi est tuĂ© rue de l'Arcade, Ă  l'angle avec la rue Chauveau-Lagarde[3] - [4].
  • No 11 : hĂ´tel Marigny. Albert Le Cuziat, ancien valet de chambre du prince Radziwill et de la comtesse Greffulhe, fit l'acquisition de cet hĂ´tel en 1917 et y installa une maison de rendez-vous pour homosexuels surnommĂ©e le « Temple de l'impudeur Â». Lors d’une descente de police qui eut lieu après une dĂ©nonciation anonyme dans la nuit du au , plusieurs couples de majeurs et de mineurs furent surpris dans les chambres, ainsi que Marcel Proust, qui buvait du champagne dans le salon avec un caporal de vingt ans et neuf mois. L’écrivain fut fichĂ© : « Proust, Marcel, 46 ans, rentier[5]. » L'Ă©tablissement fut Ă©galement frĂ©quentĂ© par l'infant Louis-Ferdinand d'OrlĂ©ans[6] - [7].
  • No 14 : le chanteur de tango Carlos Gardel (1890-1935) a vĂ©cu dans cet immeuble en 1933 (plaque commĂ©morative).
  • No 15 : siège historique de la SociĂ©tĂ© hĂ©liographique fondĂ©e en , première sociĂ©tĂ© savante de photographes, et de La Lumière, leur organe de presse.
  • No 17 : HĂ´tel Bedford. HĂ´tel de voyageurs fondĂ© vers 1850 par une comtesse russe qui lui donna un nom anglais pour rĂ©pondre Ă  l'anglomanie de l'Ă©poque et attirer les touristes britanniques. Parmi les clients illustres de l'Ă©tablissement figura l'empereur Pierre II du BrĂ©sil qui y vĂ©cut les dernières annĂ©es de sa vie, jusqu'Ă  sa mort en 1891. De nombreux musiciens ont aussi sĂ©journĂ© au Bedford, parmi lesquels le compositeur Camille Saint-SaĂ«ns en 1857, le compositeur brĂ©silien Heitor Villa-Lobos de 1952 Ă  1959 (plaque commĂ©morative) ou, plus rĂ©cemment, le violoniste Yehudi Menuhin. Depuis 1914, l'hĂ´tel est restĂ© dans la mĂŞme famille suisse, les Berrut. En 1897, Sylvain Berrut, âgĂ© de 19 ans, arriva Ă  Paris de son village de Troistorrents, dans le canton du Valais et parvint Ă  se faire engager comme groom avant de gravir tous les Ă©chelons jusqu'Ă  devenir directeur, puis propriĂ©taire de l'hĂ´tel. L'Ă©tablissement est aujourd'hui dirigĂ© par ses petits-enfants. Abrite la lĂ©gation hongroise de 1921 Ă  1924.
  • (ancien no 21) : Le conventionnel Philippe-François-Joseph Le Bas (1764-1794), y a demeurĂ© après son mariage avec Élisabeth Duplay en 1793 [1].
  • No 21 : emplacement, de 1946 Ă  1965, de la Banque commerciale pour l'Europe du Nord, qui permet Ă  l'URSS de financer des activitĂ©s communistes pendant la Guerre froide[8].
  • No 20 et 22 : Emplacement de l'hĂ´tel de Soyecourt[9], devenu le "petit hĂ´tel" « de Soubise », passĂ© Ă  la famille « de Castellane », puis Ă  celle « de Lubersac », et enfin aux raffineurs de sucre « Sommier ». « Petite maison » construite par Pierre Contant d'Ivry pour le marĂ©chal de Soubise et mise au goĂ»t du jour en 1780 par l'architecte Jacques Cellerier[10]. Le marĂ©chal de Soubise y mourut en 1787[11]. Selon Charles Lefeuve, qui Ă©crivait en 1856 : « L'Ă©difice est princier, malgrĂ© le peu d'Ă©tendue de ses proportions ; le corps de bâtiment du fond de la cour prĂ©sente quatre colonnes doriques surmontĂ©es d'un frontispice sculptĂ© avec goĂ»t et vigueur. Entrez, vous voilĂ  l'hĂ´te de M. le marquis de Lubersac dont la famille, bien connue, est originaire de la Bretagne. Avant les Lubersac, des Castellane y sĂ©journaient[12]. » DĂ©truit en 1825 par le percement de la rue de Castellane. La parcelle est achetĂ©e par le raffineur de sucre Pierre-Alexandre Sommier qui y fait Ă©difier par l'architecte Joseph Le SoufachĂ© deux bâtiments jumeaux formant un quadrilatère partageant une cour d'honneur Ă  l'avant commandĂ©e par deux grands porches, et un jardin Ă  l'arrière. Le 20 a Ă©tĂ© transformĂ© en l'hĂ´tel de luxe Alfred Sommier par Richard de Warren de Rosanbo, un descendant Sommier.
  • No 25 : consulat gĂ©nĂ©ral du PĂ©rou.
  • No 27 : Maurice de GuĂ©rin habite Ă  ce numĂ©ro en 1834.
  • (ancien no 28) : La comtesse de Loynes (1837-1908) y eut, grâce au prince NapolĂ©on, un bel appartement rue de l'Arcade oĂą elle Ă©tablit son cĂ©lèbre salon littĂ©raire et politique.
  • No 29 : Jean-Baptiste Pancrazi, membre de la bande Ă  Bonnot, y a demeurĂ©[13]
  • No 31 : passage Puteaux.
  • (ancien no 32) : Jacques Raymond Brascassat (1804-1867), peintre y a demeurĂ© vers 1844[1].
  • No 34 : immeuble datant de 1856, au dĂ©cor de façade singulier.
  • No 38 : le vicomte d'Arlincourt, poète royaliste, rĂ©sidait Ă  ce numĂ©ro en 1832. Puis le cĂ©lèbre peintre Joseph Chabord, y a demeurĂ© vers 1838-1848[14].
No 40 : décoration de l'immeuble d'angle.

Notes et références

  1. Rochegude, op. cit., p. 15.
  2. FĂ©lix Lazare, op. cit., p. 25.
  3. « Les attentats contre des diplomates et des hommes politiques en France depuis 1973 », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  4. Frédéric Encel, « Les vengeurs de Munich », L'Histoire n°306, février 2006, p. 28-29.
  5. Suivant la fiche découverte par Laure Murat aux archives de la police dans le dossier de Le Cuziat : Laure Murat, « Proust, Marcel, 46 ans, rentier », La Revue littéraire, 2e année, no 14, mai 2005, p. 82-92.
  6. Christian Gury, Proust et le « très singulier » infant d’Espagne, Paris, Éditions Kimé, coll. « Détours littéraires », 2005, 127 p. (ISBN 978-2841743704).
  7. Petite géographie des maisons closes parisiennes
  8. Bruno Fuligni (dir.), Dans les archives inédites des services secrets, Paris, Folio, (ISBN 978-2070448371)
  9. Prononcer « Saucourt ».
  10. Michel Gallet, Les Architectes parisiens du XVIIIe siècle, Paris, Mengès, 1995, p. 108.
  11. Rochegude, op. cit., p. 16.
  12. Lefeuve, op. cit., tome I, p. 157.
  13. Registres matricules du recrutement militaire, Constantine, Algérie, 1903, matricule 1039
  14. Dictionnaire des artistes de l'école française, au XIXe siècle par Ch. GABET, p. 127.
  15. Ou no 59 : donné par Lefeuve (op. cit., tome I, p. 157) comme mitoyen de l'hôtel de Pancemont.

Sources

  • FĂ©lix et Louis Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, Paris, Imprimerie de Vinchon, 1844-1849.
  • Charles Lefeuve, Les Anciennes Maisons de Paris. Histoire de Paris rue par rue, maison par maison, Paris, C. Reinwald, 5e Ă©dition, 1875, 5 vol.
  • FĂ©lix de Rochegude, Promenades dans toutes les rues de Paris. VIIIe arrondissement, Paris, Hachette, 1910.
  • Patrice de VogĂĽĂ©, Vaux-le-Vicomte : mĂ©moire d'un chef-d'Ĺ“uvre, 1875-2008, Imp. nationale, 2008

Annexes

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