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Maurice de Guérin

Georges-Pierre Maurice de Guérin, né à Andillac au château du Cayla dans le Tarn, le , et mort le , est un poète et écrivain français[1]. Sa sœur aînée était Eugénie de Guérin, avec qui il eut une importante correspondance. Selon Paul Bénichou, « le génie de Guérin s’est découvert à mesure que le Dieu chrétien s’absentait de son œuvre »[2].

Maurice de Guérin
Maurice de Guérin.
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  28 ans)
Andillac
Nationalité
Formation
Activités
Fratrie

Éléments biographiques

Contemporain de Lamartine, Victor Hugo, Pétrus Borel, Aloysius Bertrand et de Jules Barbey d'Aurevilly, dont il fut l'ami, Maurice de Guérin est l'auteur du Centaure, de la Bacchante et de nombreux poèmes qui se situent dans l'histoire littéraire à la charnière du romantisme religieux de Chateaubriand et de la « modernité poétique » de Baudelaire et Mallarmé[3]. Son journal, Le Cahier Vert[4], traduit notamment ses interrogations sur sa destinée d'homme et d'écrivain.

On sait très peu de choses sur la courte vie de Maurice de Guérin. Le Centaure révèle de lui sa jeunesse inquiète et ardente, sans refuge contre une errance perpétuelle de l'esprit, sans abri contre « le souffle de la nuit ». Il aurait été amoureux éperdu de la baronne Almaury de Maistre[5] - [6].

Le , quelques mois avant sa mort, il épouse Caroline de Gervain, une jeune créole de Batavia.

Fort dévote, sa sœur Eugénie (1805-1848) dont il était très proche, écrivit à son intention un Journal qui constitue, avec sa correspondance, un document témoignant de la mentalité et de la vie tarnaises au XIXe siècle.

Vie posthume

L'hommage posthume qui lui fut rendu par des auteurs tels que Remy de Gourmont, George Sand et Sainte-Beuve atteste la qualité d'une œuvre méconnue, mais qui n'en fut pas moins célébrée pour son romantisme exalté. Marguerite Yourcenar le plaçait dans son panthéon poétique personnel (Lettre de M. Yourcenar à Gaston-Louis Marchal du 12 février 1978 - Marguerite Yourcenar, "Lettres à ses amis et quelques autres", Gallimard, 1995).

Rainer Maria Rilke traduit le Centaure en allemand tandis que Paul Valéry en fait graver sur sa tombe sétoise une parole.

Un de ses poèmes est cité par François Mauriac en exergue de son roman Le Mystère Frontenac.

L'abbé Arthur Mugnier confie à son journal son admiration pour ce poète.

René Barjavel a placé une citation du poème Glaucus de Maurice de Guérin au début de la quatrième partie (« Le patriarche ») de son roman Ravage (1943) : « J'étais berger, j'avais plus de mille brebis ».

Ĺ’uvres

  • Le Centaure[7] (1840)
  • La Bacchante, poème en prose[8] (1861)
  • Glaucus[9] (1840)
  • Reliquiae, publiĂ© par Guillaume-Stanislas TrĂ©butien, avec une Ă©tude biographique et littĂ©raire par M. Sainte-Beuve (2 volumes, 1861)
  • Journal, lettres et poèmes publiĂ©s avec l'assentiment de sa famille par G.-S. TrĂ©butien et prĂ©cĂ©dĂ©s d'une notice biographique et littĂ©raire par M. Sainte-Beuve[10] (1862)
  • Le Crucifix (1866)
  • Lettres Ă  J. Barbey-d'AurĂ©villy prĂ©cĂ©dĂ©es d'une notice par Jules Barbey d'Aurevilly (1908)
  • Maurice de GuĂ©rin, Collection des plus belles pages, Mercure de France avec un portrait et une notice de Remy de Gourmont (1909)
  • Ĺ’uvres choisies de Maurice et EugĂ©nie de GuĂ©rin, avec une introduction biographique et critique, des notes bibliographiques, par Ernest Gaubert (1910)
  • Le Cahier vert, journal intime, 1832-1835, Ă©dition revue sur les manuscrits de G.-S. TrĂ©butien et publiĂ©e avec des notes et des Ă©claircissements par Adolphe Van Bever (1921)
  • Lettres d'adolescence, introduction de Gilbert Chinard (1929)
  • MĂ©ditation sur la mort de Marie (1945)
  • Ĺ’uvres complètes, texte Ă©tabli et prĂ©sentĂ© par Bernard d'Harcourt (1947)

Généalogie

La famille Guerin en Albigeois est originaire d'Auvergne[11].

  • Noble Pierre de Guerin, seigneur de Senthies et de Rhinodes, s'Ă©tablit en Albigeois vers 1540. Il fit son testament en faveur de Jean, son fils, le et mourut dans son château de Laval la mĂŞme annĂ©e. Il avait Ă©pousĂ© le Isabeau de Lisle, fille de Raimond de Lisle, seigneur de la Valette, dont il eut entre autres :
  • Jean de Guerin, seigneur de Senties, capitaine d'une compagnie de gens Ă  pied qu'il commanda avec succès contre les ennemis du roi, dĂ©fendit aussi le bourg de Loubers suivant une attestation des jurats de cette ville du . Il commanda Ă  Andillac qui Ă©taient ordonnĂ©es dès le , fit son testament le et mourut dans son château du Cayla. Il avait Ă©pousĂ© par contrat le Jeanne de la Peyre, fille d'Antoine de la Peyre, gouverneur du Puy Cely, dont il eut :
  • Georges de Guerin, seigneur de Senties et de Cayla. Il fit son testament le , après avoir Ă©tĂ© mariĂ© par son père le Ă  Fleurette de Verdun. Il eut au moins trois enfants :
  1. Guillaume de Guerin, seigneur de Cayla et de Senties, maintenu dans la noblesse, avec ses frères, par M. de Bezons, intendant du Languedoc, le .
  2. Jean de Guerin
  3. Georges de Guerin
  4. le père de Maurice de Guerin s'appelait Joseph de Guérin marié à Victoire Gertrude Fontanilles

Maurice de Guérin est descendant de cette famille dont la généalogie reste à compléter.

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean-Louis Dega, « Ă€ propos du prĂ©nom EugĂ©nie chez les GuĂ©rin du Cayla, les Lacombe de Saint-Michel et HonorĂ© de Balzac », L'AmitiĂ© guĂ©rinienne, no 167,‎ , p. 7-12 (ISSN 0517-6247)[12].
  • Emile Henriot, « Au pays du centaure et de Maurice GuĂ©rin [sic] », Bretagne,‎ .
  • Marie-Catherine Huet-Brichard, Maurice de GuĂ©rin, Paris, Pierre-Guillaume de Roux, , 289 p. (EAN 9782363712547).
  • Eric Lugin, Le pĂ©rilleux amour de Maurice de GuĂ©rin, Genève, Editions du Milieu du monde, , 248 p.
  • Revue du Tarn no 121, printemps 2011, Maurice de GuĂ©rin revisitĂ©, colloque organisĂ© par l'association Les amis des GuĂ©rin les 16-17- au château-musĂ©e du Cayla Ă  Andillac
  • Poèmes (contient Le centaure, La bacchante) avec la traduction roumaine de Ion Pillat en regard[13] ; avant-propos de Basil Munteanu, sans date.
  • Nicolas Waquet, « L’Ode fluviale chez Friedrich Hölderlin et Maurice de GuĂ©rin », Revue de LittĂ©rature ComparĂ©e, no 328,‎ , p. 417-428 (ISSN 0035-1466, Lire en ligne).
  • Ernest Zyromski, Maurice de GuĂ©rin, Paris, Armand Colin, 1921, 288 p.
  • Delphine Bouit, « Le centaure, la bacchante et le serpent », Sigila, vol. 32, no 2,‎ , p. 95-105 (lire en ligne)
  • Marc Fumaroli, « PrĂ©face », dans Maurice de GuĂ©rin, PoĂ©sie, Paris, Gallimard, , p. 9-72

Notes et références

  1. Abel Lefranc - Maurice de Guérin d'après des documents inédits, Librairie ancienne Honoré Champion, Paris, 1910
  2. Paul Bénichou, Le Temps des prophètes. Doctrines de l’âge romantique, Paris, Gallimard, coll. « Quarto », 2004 [1977], p. 646
  3. Marc Fumaroli, « Préface », dans Maurice de Guérin, Poésie, Paris, Gallimard, , p. 9-72
  4. Fiche consacrée à l'ouvrage sur le site de l'association des conservateurs des musées de Midi-Pyrénées.
  5. L'Aurore, 12 janvier 1912, consultable en ligne.
  6. Oeuvres d'Eugénie et de Maurice de Guérin, consultable en ligne.
  7. Texte en ligne
  8. Texte en ligne
  9. Texte en ligne
  10. Texte en ligne
  11. Tableau généalogique historique de la noblesse - Tome 4 par le comte de Waroquier de Combles (1787)
  12. Fabienne Bercegol, « Marie-Catherine Huet-Brichard, Maurice de Guérin », Littératures, n°79, 2018, mis en ligne le 1er octobre 2020, consulté le 21 mai 2022. URL : Lire en ligne.
  13. « Catalogue SUDOC », sur abes.fr (consulté le ).

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