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Rue Marcadet

La rue Marcadet est une rue du 18e arrondissement de Paris.

18e arrt
Rue Marcadet
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Rue Marcadet.
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Situation
Arrondissement 18e
Quartier Grandes-Carrières
Clignancourt
Goutte-d'Or
DĂ©but 61, rue Stephenson (impair)

41, rue Ordener (pair)

Fin 86, avenue de Saint-Ouen (impair)

233, rue Championnet (pair)

Morphologie
Longueur 2 030 m
Largeur 12,00 m
Historique
Création 23 mai 1863
Ancien nom Chemin des BĹ“ufs
RD no 36
GĂ©ocodification
Ville de Paris 5921
DGI 5995
GĂ©olocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Rue Marcadet
GĂ©olocalisation sur la carte : 18e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 18e arrondissement de Paris)
Rue Marcadet
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Situation et accès

La rue traverse le boulevard Barbès et la rue DamrĂ©mont. Sa longueur est de 2 030 mètres et sa largeur est de 12 mètres. La rue suit grossièrement un axe est-ouest : Ă  l'est, pratiquement depuis le pont enjambant le faisceau de voies ferrĂ©es desservant la gare du Nord (le pont Marcadet, sur lequel passe la rue Ordener), jusqu'Ă  la limite avec le 17e arrondissement Ă  l'ouest.

Stations de métro :

La gare de Pont-Marcadet, ancienne gare ferroviaire à hauteur du pont éponyme, fut supprimée dans le cadre de la fermeture de la ligne des Grésillons entre Garibaldi et Paris-Nord dans les années 1970 afin de faire place aux installations des lignes RER B et RER D . Le reste la ligne fut intégré dans la ligne Vallée de Montmorency - Invalides (VMI) du RER C à la fin des années 1980.

Origine du nom

Son nom provient d'un nom d'un lieu-dit « la Mercade » ou « la Marcadé », nom d'un ancien lieu-dit, situé près de l'église Saint-Denys de la Chapelle et où se tenait la foire du Lendit[1] - [2].

Historique

La rue Marcadet vers 1860.

Partie de l'ancien chemin des Bœufs, qui allait de Paris jusqu'à Clichy-la-Garenne, cette voie partait à l'origine de la rue de la Chapelle sur la commune de La Chapelle. Elle traversait ensuite le village de Clignancourt sur la commune de Montmartre et se prolongeait ensuite sur la commune de Clichy (Batignolles-Monceau après 1830) par le chemin des Bœufs (actuelle rue de La Jonquière)[3]. La rue Marcadet actuelle reprend pour une partie le tracé de l'ancienne départementale no 36[4]. Une loi de 1859 rattache les communes de La Chapelle, Montmartre et Batignolles-Monceau à Paris et, en 1863, la rue Marcadet est officiellement intégrée à la voirie parisienne[5].

L'emplacement de l'ancienne ferme de la seigneurie de Clignancourt serait, actuellement, situé dans l'îlot compris entre les rues du Mont-Cenis, Marcadet et Hermel. Le manoir de cette seigneurie se trouvait en face.

En 1863 est déclaré d'utilité publique le percement d'une rue, l'actuelle rue Ordener, reliant la rue de la Chapelle, au niveau de la rue Riquet, et l'actuelle rue Championnet ; une partie de la rue Marcadet, qui passe sur le pont Marcadet, est ainsi rattachée à la rue Ordener[6]. Cette partie de la rue a été par la suite élargie[7]. En 1868, le chemin des Bœufs est rattaché à la rue Marcadet[8], mais il en est détaché en 1890 pour devenir la rue de La Jonquière.

Le 30 janvier 1918, durant la première Guerre mondiale, le no 230 rue Marcadet est touché lors d'un raid effectué par des avions allemands[9].

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

  • No 22 : centre de santĂ© de la rue Marcadet. Durant la Seconde Guerre mondiale, les rĂ©sistantes Suzanne LeclĂ©zio (1898-1987) et Yvonne Ziegler (1902-1988) ont sauvĂ© et cachĂ© de nombreux enfants juifs dans cet Ă©tablissement. A son retour de dĂ©portation, Suzanne LeclĂ©zio reste la directrice du centre jusqu'en 1984[10].
  • HĂ´tel Mathagon.
    HĂ´tel Mathagon.
  • No 108 (et no 65, rue du Mont-Cenis) : immeuble de l'Ă©poque Louis-Philippe, tĂ©moin du village de Clignancourt avant son rattachement Ă  Paris en 1860.
  • No 110 bis : le peintre FrĂ©dĂ©ric Deshayes (1883-1970) y vĂ©cut.
  • No 145 : Ă  l'angle de la rue Duhesme, boulangerie avec façade dĂ©corĂ©e de panneaux Art dĂ©co et de style naĂŻf.
  • Vue gĂ©nĂ©rale.
    Vue générale.
  • DĂ©tail : panneau de style naĂŻf.
    DĂ©tail : panneau de style naĂŻf.
  • Une entrĂ©e très peu visible.
    Une entrée très peu visible.
  • Un passage Ă©troit.
    Un passage Ă©troit.
  • Nos 197-199 : fondation Mathilde-et-Henri-de-Rothschild, construite en 1902 par Henri-Paul NĂ©not. Agrandie et modernisĂ©e en 1929 par les architectes Dresse et Oudin[15].
  • EntrĂ©e du no 205.
    Entrée du no 205.
  • Architecture.
    Architecture.
  • EntrĂ©e du square Carpeaux.
    Entrée du square Carpeaux.
  • Nos 247-251 : groupe d'immeubles HBM construit pour l'Office public d'habitations Ă  bon marchĂ© de la Ville de Paris (OPHBMVP) entre 1917 et 1927, avec un arrĂŞt dĂ» Ă  la Première Guerre mondiale, par les architectes FĂ©lix Dumail, Jean HĂ©brard et Antonin TrĂ©velas (mort en 1918). C'est un groupe d'immeubles de 5 Ă©tages avec 469 appartements de 4 types (de 1 Ă  4 pièces). La proximitĂ© d’un groupe d’immeubles de la fondation Rothschild qui possĂ©dait les mĂŞmes a entraĂ®nĂ© la suppression des services communs prĂ©vus : boutiques, restaurant communautaire, dispensaire, pouponnière, salle de lecture, garderie, lavoir et bains.
  • EntrĂ©e du no 247.
    Entrée du no 247.
  • AllĂ©e principale.
    Allée principale.
  • Nos 256-258 : groupe d'immeubles Ă  bon marchĂ© de la Fondation Rothschild construit entre 1913 et 1919 par l'agence d'architecture de la fondation Rothschild dirigĂ©e par Henry Provensal. C'est le dernier ensemble HBM construit par la Fondation.
  • EntrĂ©e du no 256, rue Marcadet.
    Entrée du no 256, rue Marcadet.
Autres vues
  • Rue Marcadet au niveau du no 74.
    Rue Marcadet au niveau du no 74.

Au cinéma

  • Au no 82, immeuble oĂą ont Ă©tĂ© filmĂ©es les scènes de l'intĂ©rieur des Doinel pour Les Quatre Cents Coups de François Truffaut.
  • Au no 205, la boulangerie qui fait l'angle avec la rue Carpeaux a servi pour tourner plusieurs scènes du film Paris, de CĂ©dric Klapisch, sorti en 2008. Comme, dans le film, la boulangerie est censĂ©e ĂŞtre Ă  proximitĂ© immĂ©diate de l'immeuble oĂą habite Pierre, le danseur malade (jouĂ© par Romain Duris), et que l'immeuble est situĂ©, lui, place Martin-Nadaud, dans le 20e arrondissement, un des principaux lieux de tournage, un maquillage a dĂ» ĂŞtre effectuĂ© pour une scène tournĂ©e en travelling dans la rue Marcadet. La tenture du bar-brasserie Le Nadaud, qui se trouve en rĂ©alitĂ© sur la place Ă©ponyme, a Ă©tĂ© montĂ©e sur la façade de la boutique Ă  cĂ´tĂ© de la boulangerie.

Dans la littérature

  • Émile Zola, dans L’Assommoir (1876), donne la description suivante de la rue, vue par la blanchisseuse Gervaise : « La fabrique de boulons et de rivets devait se trouver par lĂ , dans ce bout de la rue Marcadet, elle ne savait pas bien oĂą ; d’autant plus que les numĂ©ros manquaient souvent, le long des masures espacĂ©es par des terrains vagues. C’était une rue oĂą elle n’aurait pas demeurĂ© pour tout l’or du monde, une rue large, sale, noire de la poussière de charbon des manufactures voisines avec des pavĂ©s dĂ©foncĂ©s et des ornières, dans lesquelles des flaques d’eau croupissaient. Aux deux bords, il y avait un dĂ©filĂ© de hangars, de grands ateliers vitrĂ©s, de constructions grises, comme inachevĂ©es, montrant leurs briques et leurs charpentes, une dĂ©bandade de maçonneries branlantes, coupĂ©es par des trouĂ©es sur la campagne, flanquĂ©es de garnis borgnes et de gargotes louches. »[16]

Références

  1. Bulletin de la Société de l'histoire de Paris et de l'Ile-de-France, 1891, p. 116[lire en ligne].
  2. Anne Lombard-Jourdan, « Les foires de l'abbaye de Saint-Denis ; revue des données et révision des opinions admises », Bibliothèque de l'école des chartes, 1987, p. 310-311 [lire en ligne].
  3. Cadastre révisé des communes annexées (1830-1850), Batignolles-Monceaux, tableau d'assemblage, cote ATLAS/95/1.
  4. Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Paris, Les Éditions de minuit, 1972, 1985, 1991, 1997, etc. (1re Ă©d. 1960), 1 476 p., 2 vol. [dĂ©tail des Ă©ditions] (ISBN 2-7073-1054-9, OCLC 466966117), p. 97-98.
  5. Adolphe Alphand (dir.), Adrien Deville et Émile Hochereau, Ville de Paris : recueil des lettres patentes, ordonnances royales, décrets et arrêtés préfectoraux concernant les voies publiques, Paris, Imprimerie nouvelle (association ouvrière), (lire en ligne), « Classement de rues dans la zone annexée à Paris », p. 335.
  6. DĂ©cret du 23 mai 1863 [lire en ligne].
  7. Plan parcellaire municipal de Paris (fin XIXe), plan 71e quartier « Goutte-d'Or », 123e feuille, cote PP/11788/B.
  8. Arrêté du 2 avril 1868 [lire en ligne].
  9. Exelsior du 8 janvier 1919 : Carte et liste officielles des bombes d'avions et de zeppelins lancées sur Paris et la banlieue et numérotées suivant leur ordre et leur date de chute
  10. (en) Flipsnack, « Suzanne Leclézio, une résistante Janvier 2020 », sur Flipsnack
  11. « Epigraphie immobilière parisienne » (consulté le ).
  12. Jacques Hillairet, Évocation du Vieux Paris. Les Villages, Paris, Les Éditions de minuit, , 432 p., p. 288.
  13. « Pratiques dégradantes et arnaques en série : les supplices de l’internationale du porno », Le Monde, 17 décembre 2021.
  14. « Tableau des parcelles de Paris », sur http://www.musee-rodin.fr.
  15. Compte-rendu de la séance plénière de la Commission du Vieux Paris du 26 février 2015 [lire en ligne].
  16. Émile Zola, L’Assommoir, GF Flammarion, 2008, p. 217.

Annexes

Articles connexes

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