Suzanne Leclézio
Suzanne Leclézio, née le à Saint-Pierre et morte le à Blangy-le-Château, est une résistante française.
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Une plaque commémorative à son nom et celui de sa compagne Yvonne Ziegler est apposée le 8 mars 2022 dans le 18e arrondissement de Paris pour honorer leur rôle dans la résistance.
Biographie
Suzanne Leclézio passe une enfance aisée à l'Île Maurice avant de rejoindre la France avec sa famille à l'âge de 24 ans[1].
Souhaitant devenir médecin, mais n'ayant pas pu à cause de son père, elle s'inscrit à 33 ans dans une école d’infirmière dont elle obtient le diplôme la même année, avec une spécialisation de puériculture.
Dès le début des années 1930, elle partage la vie de l'artiste-peintre Yvonne Ziegler[2] et l'accompagne dans ses voyages à l'étranger où elle expose des tableaux. Le couple emménage rue Boissonnade dans le 14e arrondissement[3].
Résistance et déportation
Durant la Seconde guerre mondiale, Suzanne intègre la résistance[4] sous le pseudonyme de Georgette, le réseau Cohors-Asturie, créé par le Bureau central de renseignements et d’action (BCRA) de Londres, en même temps qu'Yvonne, dite Véronique. Elles portent toutes deux le grade de sous-lieutenant.
Elle rejoint l’Union générale des israélites de France en 1942 pour aider à sauver les familles juives, notamment dans le centre d'hygiène sociale situé au no 22 rue Marcadet, dans le 18e arrondissement de Paris.
C'est Ă©galement Ă partir de lĂ qu'elle secourt les victimes civiles du bombardement du 21 avril 1944 qui touche les habitants des quartiers du nord de Paris[5].
Arrêtée en 1944, torturée par la Gestapo[6], elle est déportée avec Yvonne Ziegler au camp de concentration de Ravensbrück dans le même wagon qu'Yvonne Pagniez[7].
Retour de déportation
Elle revient de déportation le et retourne habiter dans l'appartement de la rue Boissonade avec Yvonne Ziegler, qui a été également déportée, et reprend la direction du centre de santé de la rue Marcadet, jusqu'au transfert de l'établissement de la SNCF à la Ville de Paris en 1984.
Elle meurt à Blangy-le-Château le , à l'âge de 89 ans.
Distinctions
- Chevalier de la LĂ©gion d'honneur remise en 1965.
- Croix de guerre 1939-1945
- Médaille de la Résistance française (décret du 3 août 1946)[8]
Postérité
Le 8 mars 2022, journée internationale des femmes, la mairie de Paris fait apposer une plaque commémorative au 22, rue Marcadet dans le 18ème arrondissement[9] - [10], sans toutefois mentionner leur relation lesbienne comme initialement prévu[11]. Yvonne Ziegler est ainsi mentionnée comme « amie bénévole de la première », et non sa compagne, participant à une invisibilisation des lesbiennes dans l'espace public[12].
Articles connexes
Notes et références
- (en) Flipsnack, « Suzanne Leclézio, une résistante Janvier 2020 », sur Flipsnack
- « Suzanne Leclezio (1898-1987) et Yvonne Ziegler (1902-1988) – Constellations Brisées »
- « Suzanne Leclézio et Yvonne Ziegler (fr) - uMap », sur umap.openstreetmap.fr
- ledodosouslefilao, « et Suzanne Leclézio qui vivaient en France », sur Le dodo sous le filao
- « Dossier photographique des dégâts causés par le bombardement allié de la nuit du 20 au 21 avril 1944. - Archives de Paris », sur archives.paris.fr
- « 26 avril journée de commémoration des héro.ïne.s et victimes de la déportation: le projet Constellations Brisées », sur laissebientagaiete.e-monsite.com
- « Lesbiennes sous le Troisième Reich : des vies passées sous silence », sur KOMITID,
- Ordre de la Libération, « Base des Médaillés de la Résistance française - fiche Suzanne LECLEZIO » (consulté le )
- « 8 mars : Paris ravive la mémoire de deux résistantes lesbiennes », sur https://tetu.com/ (consulté le )
- (en) Aurore Turbiau, « Quels sont les noms qui rayonnent dans la littérature lesbienne ? », sur The Conversation (consulté le )
- « Plaque pour Suzanne Leclézio et Yvonne Ziegler : la difficile évocation publique de l'homosexualité d'un couple de résistantes », sur KOMITID, (consulté le )
- Aurore Turbiau, « La fragile mémoire des noms de la littérature lesbienne », sur Slate.fr, (consulté le )