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Rue Daguerre

La rue Daguerre est une voie publique du 14e arrondissement de Paris, en France. Elle est en partie aménagé en zone piétonne.

14e arrt
Rue Daguerre
Voir la photo.
Rue Daguerre en direction de l'avenue du Général-Leclerc.
Voir la plaque.
Situation
Arrondissement 14e
Quartier Petit-Montrouge
Plaisance
Montparnasse
Début 4-8, avenue du Général-Leclerc
Fin 109, avenue du Maine
Morphologie
Longueur 630 m
Largeur 15 m
Historique
Création Avant 1730
DĂ©nomination 1867
Ancien nom Rue de la Pépinière (Montrouge)
GĂ©ocodification
Ville de Paris 2505
DGI 2513
GĂ©olocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Rue Daguerre
GĂ©olocalisation sur la carte : 14e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 14e arrondissement de Paris)
Rue Daguerre
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Situation et accès

Longue de 630 mètres, cette voie dĂ©bute entre les No 4 et No 8 de l'avenue du GĂ©nĂ©ral-Leclerc et se termine au niveau No 109 avenue du Maine. Elle a Ă©tĂ© piĂ©tonnisĂ©e entre son commencement et la rue Boulard.

Origine du nom

Louis Daguerre, en 1844.

Depuis 1867, son nom perpétue le souvenir de Louis Daguerre (1787-1851), l'inventeur du daguerréotype, ancêtre de l'appareil photographique.

Historique

Cette voie qui existait en 1730 à l'état de chemin dans l'ancienne commune de Montrouge, plus précisément dans sa partie nord, a été annexée dans la voirie parisienne en 1863.

Elle était, en 1840, désignée sous le nom de « rue de la Pépinière », et ultérieurement « rue de la Pépinière-Montrouge[1] » en raison de l'importante exploitation horticole de l'établissement Cels Frères, appartenant à deux petits-fils du botaniste Jacques Philippe Martin Cels, et qui s'étendait alors dans la partie occidentale de la rue, du côté de la rue Neuve de la Pépinière (rue Fermat depuis 1864) jusqu'à la rue du Champ-d'Asile (rue Froidevaux depuis 1896).

Elle est partagée entre trois quartiers parisiens : (actuels quartiers, Petit-Montrouge, Plaisance et du Montparnasse). La rue Daguerre prit son nom actuel par décret du .

Dans la partie actuellement piétonne, il y avait autrefois un marché couvert, détruit en 1994 dans le cadre d'une opération immobilière malgré l'opposition de nombreux riverains.

C'est une rue très animée, de jour pour ses nombreux commerces de proximité, comme en soirée pour ses cafés et restaurants. La rue Daguerre est l'une des principales artères commerçantes d'un quartier qui, initialement populaire, s'est embourgeoisé à partir des années 1980[2]. Elle a donc évolué au gré des transformations sociales du quartier, comme en témoignent les commerces plus haut de gamme et les créateurs qui y sont aujourd'hui installés.

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

La rue Daguerre et les rues adjacentes ont été et sont toujours habitées par de nombreux artistes.

  • No 7 : Ă  partir de 1910, atelier du sculpteur Richard Guino († 1973), puis celui de son fils Michel Guino († 2013) Ă©galement sculpteur.
  • No 13 : emplacement de l'ancienne imprimerie de phototypie Duval, rachetĂ©e en 1964 par Adrien Maeght et devenue l'annĂ©e suivante l'imprimerie ARTE[3].
Nos 24 et 22
No 74
  • No 19 : en 1933, l'Étoile nord-africaine se dotait d'un siège social[4].
    Une plaque en mémoire de Roland Dupuy, ancien maire adjoint de l'arrondissement et créateur de la rue piétonne a été apposée à l'entrée de l'ancien marché[5].
  • No 22 : Petit hĂ´tel de tourisme de trois Ă©tages (actuellement « Le Lionceau »), en brique, datant de la seconde moitiĂ© du XIXe siècle ou du dĂ©but du XXe siècle[6], qui est un ancien « hĂ´tel garni Â» bon marchĂ© dont les propriĂ©taires accueillirent, dans l'entre-deux-guerres, de jeunes gens venus Ă  Paris pour frĂ©quenter les haut-lieux artistiques de Montparnasse :
    — le peintre japonais Toshio Bando (1895-1973) y vécut en 1925, protégé par la patronne, Madame Mongeot qui posait pour lui[7] ;
    — le sculpteur américain Alexander Calder (1898-1976), inscrit à l'Académie de la Grande-Chaumière dès son arrivée à Paris, en 1926, fut locataire d'une chambre de cet hôtel pendant l'hiver de la même année[8], époque à laquelle il réalisa sa première silhouette en fil de fer, inspirée de Josephine Baker[9]. Calder écrit : « C'était une chambre de 4 mètres sur 5 avec une verrière, au premier étage, sur l'arrière-cour »[10].
  • No 44 : le peintre Henri Rousseau (1844-1910), dit « le Douanier Rousseau Â», y vĂ©cut de 1905 Ă  1906[11].
  • No 48 : villa Adrienne-Simon, voie privĂ©e, en impasse, ouverte en 1931[12].
  • No 54 : l'ancien passage privĂ© dĂ©nommĂ© « villa Daguerre » aboutissait jusqu'Ă  sa suppression, en 1889[13], sous le porche de cet immeuble bâti en 1885[14]. Derrière celui-ci subsistent encore (en 2022) deux cours successives orientĂ©es vers le no 39 de l'ancienne « rue du Champ d'Asile » (actuelle rue Froidevaux), oĂą se trouvait l'entrĂ©e du passage[15].
  • No 56 : studio Daguerre, studio de photographie professionnelle.
  • No 58 : le peintre AndrĂ© Vignoles (1920-2017) y vĂ©cut avant de s'installer Ă  Vanves.
  • No 63 : la citĂ© artisanale prĂ©sente en cet endroit depuis la première moitiĂ© du XIXe siècle[16], est une longue impasse pavĂ©e bordĂ©e d'ateliers exclusivement dĂ©volus aux travaux artisanaux et artistiques. Une porte cochère flanquĂ©e de bornes chasse-roues prĂ©serve la tranquillitĂ© des lieux de travail qu'elle abrite, et interdit l'accès au public qui n'y est admis qu'Ă  l'occasion d'expositions ou de manifestations ponctuelles telles que les journĂ©es portes ouvertes des ateliers d'artistes.
    — Le photographe et illustrateur français Roger Parry (1905-1977) y travailla à partir de la fin de l'année 1932 et jusqu'en 1935, année de son mariage avec Madeleine Montigny[17] ;
    — le sculpteur grec Takis y eut son atelier de 1967 à 1992, et l'artiste peintre et plasticien Armand Langlois le sien de 1972 à 1976 ;
    — en 1999, un guide y recense « imprimeurs, Ă©bĂ©nistes, dĂ©corateurs, architectes, graphistes, etc[18] » ;
    — plus récemment, un atelier de conservation-restauration d'œuvres d'art[19] habilité par la direction des Musées de France[20] et un atelier créatif de maroquinerie dispensant des cours s'y sont établis.
  • No 66 : Ă  la fin de l'annĂ©e 1862, alors que cette maison conserve encore son ancienne adresse (no 62 rue de la PĂ©pinière, prĂ©cĂ©demment commune de Montrouge dont la partie septentrionale vient d'ĂŞtre annexĂ©e Ă  Paris), le jeune Émile Zola (1840-1902), rĂ©cemment embauchĂ© comme commis de librairie chez Hachette emmĂ©nage avec sa mère au premier Ă©tage, dans un logement de trois pièces avec vue sur le cimetière du Montparnasse. Dès , ils iront habiter 7, rue des Feuillantines[21].
  • No 77 : les peintres Shirley Jaffe et Stanley Hayter († 1988) y ont eu deux ateliers contigus, autour du jardin qui s'Ă©tendait Ă  l'arrière d'un hĂ´tel particulier, tous dĂ©truits en 1970.
  • No 79 : Ambroise Croizat (1901-1951), secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la FĂ©dĂ©ration CGT de la MĂ©tallurgie, puis ministre du Travail de Ă  , « inventeur » de la SĂ©curitĂ© Sociale, y vĂ©cut jusqu'Ă  sa mort en 1951 (plaque commĂ©morative).
  • no 83 : salle de montage-boutique des productions CinĂ©-Tamaris de la cinĂ©aste Agnès Varda († 2019). Riveraine depuis les annĂ©es 1950, Agnès Varda a filmĂ© la rue et ses commerçants Ă  plusieurs reprises : en 1975, pour un documentaire tĂ©lĂ©visĂ© et, en 2008, pour son film autobiographique Les Plages d'Agnès. Au mĂŞme no 83 vĂ©cut le peintre abstrait gĂ©omĂ©trique Jean Legros († 1981).
  • no 86 : ancienne maison d'Agnès Varda, de 1951 Ă  sa mort, survenue en 2019 Ă  l'âge de 90 ans[22]. Elle est inhumĂ©e au cimetière du Montparnasse, situĂ© Ă  proximitĂ© de la rue et de son logement.

Emplacements non localisés

  • Dans une chambre qu'il occupait dans un hĂ´tel de la rue Daguerre, l'anarchiste Auguste Vaillant (1861-1894) a prĂ©parĂ©, au dĂ©but du mois de , la bombe qu'il fera exploser dans l'hĂ©micycle du Palais Bourbon[23].
  • Marc Jolivet (nĂ© en 1950), humoriste, y a vĂ©cu[24].
  • StĂ©phane Hessel († 2013), autre habitant du quartier, Ă©tait un amoureux de très longue date du 14e arrondissement et de la rue Daguerre[25].
  • Le sculpteur CĂ©sar († 1998) avait un atelier dans l'une des voies perpendiculaires, la rue Roger.

Dans la culture populaire

Le téléfilm documentaire germano-français Daguerréotypes, réalisé par Agnès Varda et diffusé en 1975 présente un « petit morceau de la rue Daguerre, entre le no 70 et le no 90 », selon les propres déclarations de la réalisatrice[26].

Jimi Hendrix est dans une vidéo filmée Rue Daguerre avec les membres de son groupe Mitch Mitchell & Noel Redding. En off, on entend Jimi Hendrix chantant "Burning of the midnight lamp". Mais The Wind Cries Mary est la bande sonore de cette vidéo pour des raisons de copyright. Cette vidéo a été diffusée sur la TV Française ORTF le 15 octoble1967. La vidéo est sur Youtube, Dailymotion et le site de l'INA.

En 1995 a paru le livre de Lise London (née Elisabeth Ricol) La mégère de la rue Daguerre.

Notes et références

  1. Elle fut rebaptisée « rue de la Pépinière-Montrouge » à partir de l'annexion du Petit-Montrouge à Paris, pour éviter la confusion avec la rue homonyme du faubourg du Roule.
  2. Sabine Chalvon-Demersay, Le Triangle du XIVe, Éditions de la MSH, 1984.
  3. ARTE sur le site du Centre de la gravure et de l'image imprimée, Belgique, centredelagravure.be.
  4. Messali Hadj, Mémoires 1898-1938, Éd. ANEP, Alger, 2006.
  5. Photo de la plaque commémorative.
  6. « 22 rue Daguerre »] sur le site bercail.com.
  7. Toshio Bando sur le site qui lui est dédié toshio-bando.fr.
  8. La période du séjour de Calder dans la rue Daguerre et la situation exacte de l'hôtel dans cette rue — où les hôtels garnis étaient nombreuses — sont attestés, entre autres, par une lettre autographe adressée par Calder à l'acteur et antiquaire Marcel Gizardin (1891-1976) oblitérée le et dont l'enveloppe porte sur le revers l'adresse « Calder 22 r. Daguerre Paris ». Cf. lot no 15, vente Artcurial, 13 décembre 2012, mentionnée sur le site Les collections Aristophil (voir en ligne).
  9. Calder, Alexander (1898-1976), notice biographique dans la rubrique des Américains célèbres en France sur le site de l'Ambassade et consulats des États-Unis d'Amérique en France.
  10. Alexander Calder, Calder : Autobiographie, Maeght, 1972, p. 47.
  11. Paris révolutionnaire
  12. René-Léon Cottard, Vie et histoire du XIVe arrondissement : Montparnasse, Parc de Montsouris, Petit Montrouge..., Hervas, 1988, p. 117.
  13. Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris tome 1, page 407.
  14. « 54 rue Daguerre » sur le site bercail.com.
  15. Adrien Deville, Émile Hochereau, Ville de Paris : Nomenclature des voies publiques et privées, Chaix et Cie, 1885, p. 155 (en ligne).
  16. « 63 rue Daguerre » sur le site bercail.com.
  17. Christian Bouqueret, Christophe Berthoud, Roger Parry, Roger Parry, le météore fabuleux, Marval, 1995, pp. 101 et 102.
  18. Martine Constans, Paris, les 20 arrondissements parisiens et les environs..., Renaissance du livre, 1999, p. 216.
  19. Site officiel de l'atelier Claude Wrobel atelierwrobel.fr.
  20. Arrêté du 28 juillet 2003 portant habilitation à procéder à la restauration d'un bien faisant partie des collections des musées de France au titre du 3° de l'article 13 du décret n° 2002-628 du 25 avril 2002 (en ligne).
  21. Alain Pagès, Owen Morgan, Guide Émile Zola, Ellipses, 2002, p. 112.
  22. « "Elle était merveilleuse, humaine, c'était une figure du village" : les habitants de la rue Daguerre rendent hommage à Agnès Varda », sur Franceinfo, (consulté le )
  23. Chaliand, Gérard, (1934- ...). et Blin, Arnaud, (1960- ...)., Histoire du terrorisme : de l'Antiquité à Daech, Paris, Pluriel, cop. 2015, dl 2016, 835 p. (ISBN 978-2-8185-0517-5 et 2-8185-0517-8, OCLC 960192775, lire en ligne)
  24. Google livre "Dictionnaire des rues de Paris" de Miguel S. Ruiz, page 163.
  25. Émission Thé ou café, 16 janvier 2010.
  26. Agnès Varda et Bernard Bastide (filmographie d'Agnès Varda), Varda par Agnès, Paris, Éditions des Cahiers du Cinéma, 1994 (réimpr. 2005).
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