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Rue Boulard

La rue Boulard est une rue du 14e arrondissement de Paris, en France, qui relie la rue Froidevaux à la rue Brézin.

14e arrt
Rue Boulard
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La rue en juillet 2021.
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Situation
Arrondissement 14e
Quartier Petit-Montrouge
Plaisance
DĂ©but 11, rue Froidevaux
Fin 28, rue Brézin
Morphologie
Longueur 425 m
Largeur 13 m
Historique
Création 1838
DĂ©nomination Rue Boulard
GĂ©ocodification
Ville de Paris 1164
DGI 1158
GĂ©olocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Rue Boulard
GĂ©olocalisation sur la carte : 14e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 14e arrondissement de Paris)
Rue Boulard
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Situation et accès

La rue Boulard est desservie par la station Denfert-Rochereau et le RER Denfert Rochereau, ainsi que par les lignes de bus RATP 38 68.

Origine du nom

Plaques de la rue.

Elle tire son nom du tapissier Michel-Jacques Boulard (1761-1825) qui avait été placé en hospice à l'âge de 3 ans. Ayant fait fortune en tant que tapissier de Napoléon Ier, il était devenu ensuite négociant et philanthrope de l'Assistance publique[1]. En 1825, il légua à celle-ci une partie de sa fortune[2], dévolue à la construction d'un hospice, l'hospice Saint-Michel, dont il avait dressé les plans[3].

Historique

La rue Boulard a été créé à partir de 1838 sous la dénomination « rue du Grenier-aux-Fourrages » au Petit-Montrouge, territoire de la commune de Montrouge annexé par la ville de Paris en 1860. Les rues Monthyon (rue Mouton-Duvernet) et Brézin ont été tracées en même temps[4].

La partie sud, comprise entre l'actuelle rue Charles-Divry (amorcée après 1860) et la rue Brézin a été ouverte par l'Assistance publique[5]. Sur le plan de Paris d'Andriveau-Goujon de 1844[6], la voie figure sous son premier nom dans toute sa longueur jusqu'à la « rue du Champ-d'Asile » (rue Froidevaux).

Au début de la « rue du Grenier-aux-Fourrages » du Petit-Montrouge s'ouvrait près de la « rue du Champ-d'Asile », sur le côté impair, l'« impasse du Puits » dont le fond, situé au sud-ouest de la barrière d'Enfer était barré par un mur. Cette voie qui figure sur le plan d'Andriveau-Goujon[6] (1844) a disparu.

De nombreux artistes ont résidé dans cette rue au début du XXe siècle.

En 1895, des cartonniers décorateurs sont installés dans la rue Boulard. Ils ont créé certains chars de carnaval employés par les étudiants parisiens dans le défilé de la Mi-Carême. On lit, à la fin du compte-rendu de la fête, paru dans le Journal des débats[7] :

« […] depuis longtemps déjà les chars ont repris, tristes et vides, le chemin des magasins où ils doivent être remisés, les uns chez les loueurs de voitures, rue de Sèvres et derrière le cimetière Montparnasse ; les autres chez les cartonniers décorateurs qui les ont fabriqués, à la Chapelle et rue Boulard. »

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

  • Émile Savitry (1903-1967), peintre et photographe français a habitĂ© dans cette rue au dĂ©but de sa carrière[8].
  • No 1 : immeuble de rapport du dĂ©but du XXe siècle. Cet immeuble non datĂ© et non signĂ© relève de la pĂ©riode tardive de l'Art nouveau. Son permis de construire du nous indique toutefois son commanditaire, Émile GĂ©rondeau, ainsi que son architecte, LĂ©on Boucher (père d’HĂ©lène Boucher, cĂ©lèbre aviatrice). Ce bâtiment prĂ©sente de nombreuses originalitĂ©s, comme ses doubles fenĂŞtres et ses balcons arrondis. On peut Ă©galement noter, le long de la façade, de longues guirlandes de fleurs en grès. La superbe porte cintrĂ©e ornĂ©e de sgraffites est dĂ» Ă  la manufacture Gentil et Bourdet. Les façades symĂ©triques sur les deux rues (Boulard et Froidevaux) arborent une composition tripartite de loggias et de balcons en cascade d'un effet saisissant. Cet immeuble remarquable marque la transition entre l'Art nouveau et l'Art dĂ©co.
  • No 1.
    No 1.
  • DĂ©tail.
    DĂ©tail.
  • DĂ©tail.
    DĂ©tail.
  • Porte.
    Porte.
  • No 7 : Charles HallĂ©, dĂ©corateur, accessoiriste de théâtre et constructeur de chars de fĂŞtes et de carnaval rĂ©putĂ©. Dans le compte rendu du grand cortège de la Mi-CarĂŞme 1895 Ă  Paris, on apprend que ses ateliers se trouvaient, Ă  l'Ă©poque, 7, rue Boulard : « Disons encore que les chars dont on a admirĂ© avec raison la dĂ©coration artistique et la richesse ont Ă©tĂ© conçus par M. Charles HallĂ©, dont on connaĂ®t le goĂ»t et l'habiletĂ©, et exĂ©cutĂ©s dans ses ateliers de la rue Boulard, no 7. Fournisseur de l'OpĂ©ra et de nombreux théâtres pour les accessoires de scène, M. HallĂ© construit et dĂ©core la plupart des chars des cavalcades historiques qu'organisent les grandes villes de France[9]. ».
  • No 23 : Ă©cole maternelle (1963, Marion Tournon-Branly architecte), rĂ©alisĂ©e en bĂ©ton brut et brique pour la Ville de Paris[10].
Passage Boulard.
  • No 29 : passage Boulard, voie privĂ©e.
    • Paul Gauguin demeura quelque temps en ces lieux.
    • Les peintres Émile Schuffenecker (1851-1934), Maria Blanchard (1881-1932) et Kostia Terechkovitch (1902-1978) y ont rĂ©sidĂ©[11].
    • Le Capitaine au long-cours Armand Hayet, auteur des Chansons de Bord et autres livres de marine y a Ă©galement rĂ©sidĂ©.
    • Le rĂ©sistant Charles Wolff a habitĂ© Ă©galement au no 29, qui regroupait une quinzaine de pavillons individuels avec leur jardinet
    • Le pionnier du travail, Jean Coutrot y a Ă©galement habitĂ©.
  • Nos 33 et 35 : entre ces deux numĂ©ros, aboutissement de la rue Ernest-Cresson, ouverte en 1906[12]
  • No 35 : immeuble d'habitation du XIXe siècle rĂ©pertoriĂ© dans l'inventaire du Patrimoine de l'ĂŽle-de-France[13]. Construit de 1878 Ă  1879 sur une longue parcelle (dite « en lanière ») largement amputĂ©e par la construction du no 17 de la rue Ernest-Cresson, il comportait autrefois un atelier de photographie au fond d'un grand jardin.
Cour de la villa Louvat.
Porte 41 rue Boulard.
  • No 41 : immeuble Art dĂ©co avec une porte centrale en verre et fer forgĂ©[14].
    — Le peintre-aquarelliste et sculpteur Gilbert Privat (1892-1969) y a vécu[15] à partir de 1919 et jusqu'à la fin de sa vie[16]. Il meurt dans sa résidence secondaire à Soulac-sur-Mer.
  • No 42 : Victor Bablon (1838-1910)[17] inventeur du rĂ©gulateur Ă  gaz[18] (brevet no 72.727 du ) a vĂ©cu et mis au point son invention dans sa maison du 42, rue Boulard, qui existe encore. Cette invention qui Ă©quipait tous les becs de gaz des grandes villes du monde au dĂ©but du XXe siècle permettait d'Ă©viter les accidents dus aux explosions par suite des diffĂ©rences de pression liĂ©es aux irrĂ©gularitĂ©s de consommations de gaz de ville qui n'Ă©tait pas distribuĂ©, comme aujourd'hui, sous pression. Le brevet de Victor Bablon consistait en une application industrialisable d'une invention du facteur d'orgues CavaillĂ©-Coll, adaptĂ©e au fonctionnement des orgues soumis Ă  des contraintes similaires suivant le nombre de jeux et de notes simultanĂ©ment employĂ©s. Victor Bablon a Ă©galement mis au point un procĂ©dĂ© de soudure de l'aluminium[19] en y apposant une pellicule intermĂ©diaire de cuivre par Ă©lectrolyse. Autre invention de Victor Bablon dĂ©posĂ©e le , sous le no 249707, concernant la suppression de l'effet de halo sur les plaques photographiques[20]. Il est Ă©galement l'inventeur d'un procĂ©dĂ© d'harmonisation automatique des orgues[21].
  • Nos 42 et 46 : entre ces deux numĂ©ros, embranchement de la rue Charles-Divry.
  • No 46 : Ă©cole Ă©lĂ©mentaire Boulard, faisant angle avec la rue Charles-Divry. Elle occupe un ensemble d'anciens bâtiments conventuels dĂ©figurĂ© par une annexe[16]. Une peinture murale rĂ©alisĂ©e Ă  la demande du conseil municipal du 14e arrondissement par le street-artiste JBC en hommage Ă  la cinĂ©aste-rĂ©alisatrice Agnès Varda (1928-2019) — ancienne habitante du quartier — recouvre un des murs de clĂ´ture[22].
  • Au-delĂ  de l'Ă©cole, la rue Boulard forme un carrefour avec la rue Mouton-Duvernet, partiellement ouverte sous le nom de « rue Montyon » en 1838.

Notes et références

  1. Camille Granier, Essai de bibliographie charitable, Ayer Publishing, 1968, 449 p. (ISBN 0833714058 et 9780833714053).
  2. Page du site de l'Assistance publique consacrée à ce legs, www.aphp.fr.
  3. Maurice E. Giard et Pierre Lebeau, Saint-Mandé notre ville (1075-1965), Éditions de la Tourelle, 1966, p. 209-211.
  4. L'histoire de nos rues », extrait de la revue no 19 de la SHA du 14e, transcrit dans La Voix du 14ème, 22 juillet 2015.
  5. Ordonnance du .
  6. Plan de Paris fortifié et des communes environnantes publié par J. Andriveau-Goujon, Paris, 1844.
  7. « La Mi-Carême, le retour au Quartier latin », Journal des débats, édition du matin, 22 mars 1895, p. 3, 1re colonne.
  8. Émile Savitry, un photographe de Montparnasse (1903-1967)
  9. Le Petit Parisien, 22 mars 1895, p. 2, 2e colonne.
  10. « Protections patrimoniales – 14e arrondissement » sur pluenligne.paris.fr.
  11. Jean-Pierre Crespelle, Montparnasse vivant, Hachette, 1962, p. 238.
  12. « Rue Ernest-Cresson », dans la nomenclature des voies de Paris sur le site de la mairie de Paris v2asp.paris.fr.
  13. Dossier IA75000265 de l'inventaire général du Patrimoine de l'Île de France sur inventaire.iledefrance.fr.
  14. « 41, rue Boulard », patryst.com (consulté le ).
  15. « Relief : le printemps. », sur inventaire.iledefrance.fr, (consulté le ).
  16. Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, supplément, Paris, Éditions de Minuit, 1972, p. 25.
  17. On peut voir sur le web la photo de Victor Bablon, bablongenealogie.free.fr.
  18. Description illustrée du régulateur à gaz.
  19. Procédé de soudure de l'aluminium, cnum.cnam.fr.
  20. , brevetsphotographiques.fr .
  21. Brevet no 4960 de 1895, bablongenealogie.free.fr.
  22. Léa André-Sarreau, « Repéré : une belle fresque en hommage à Agnès Varda dans le 14e arrondissement » sur le site troiscouleurs.fr.

Bibliographie

  • Eugène Auguste AimĂ© Marescot du Thilleul, L'Assistance publique Ă  Paris. Ses bienfaiteurs et sa fortune mobilière, administration gĂ©nĂ©rale de l'Assistance publique Ă  Paris, Gustave Émile Mesureur, Nancy, Berger-Levrault et Cie, 1904, p. 564.

Article connexe

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