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Jean Legros

Jean Legros est un artiste peintre abstrait géométrique né le dans le 6e arrondissement de Paris[1], mort le à Malakoff (Hauts-de-Seine). Il fut également sculpteur et créateur de cartons de vitraux.

Jean Legros
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Biographie
Naissance
Décès
(Ă  64 ans)
Malakoff
Nom de naissance
Jean Étienne Legros
Nationalité
Activités
Période d'activité
Fratrie
Lucien Legros (d)
Autres informations
Mouvements
Peinture géométrique abstraite (d), minimalisme
Maître
Influencé par

Biographie

Jean Legros baigne dès l'enfance dans un univers artistique: les amitiés de son père, chef de bureau au Ministère des finances, se nomment entre autres André Derain, Jules Pascin, Charles Despiau, Émile Othon Friesz et Francis Gruber. Si ses études l'orientent vers une licence de philosophie et un diplôme de l'Institut de psychologie de l'université Paris Descartes, si après la Seconde Guerre mondiale (frère aîné de Lucien Legros, l'un des cinq Martyrs du lycée Buffon fusillés en , il rejoint la Résistance et est arrêté), il passe un C.A.P. de berger et se consacre à ce métier pendant un an, il revient à la vocation de peintre, à laquelle l'avaient encouragé Paul Éluard, Henri Laurens, Ossip Zadkine et Adolphe Péterelle, pour, s'installant alors au 83, rue Daguerre (s'y liant d'amitié avec une co-habitante, la cinéaste Agnès Varda), participer aux salons parisiens à partir de 1947 avec une peinture encore figurative[2].

Professeur de dessin à Paris, passant ses étés en Touraine où les paysages resteront sa source d'inspiration essentielle de la décennie 1950, il n'en poursuit pas moins, en 1949, sa formation auprès de Jean Dewasne. De son union avec Micheline Tieffry, native de Chalo-Saint-Mars, naît sa fille Marie en 1952.

Le tableau que Jean Legros peint en 1956 et qu'il intitule La fenêtre est vu par Jean-Pierre Delarge comme annonciateur de l'abstraction géométrique minimale qui va dominer son œuvre[3]. C'est en Touraine, confirment Jacques Busse et Alain Gründ[2], que Jean Legros semble s'orienter vers l'abstraction. Après sa seconde exposition à la Galerie Simone Heller, en 1956, il renonce aux expositions pour, dans une période solitaire de douze années (il s'installe en 1958 à Léouville, dans le Loiret), approfondir ses recherches: « pendant cette phase de recherches dans différentes directions, on remarque déjà la présence de peintures incluant des bandes, alors sans rigueur géométrique spéciale, comme générées par la seule sensibilité, mais surtout on est frappé par la subtilité chromatique qu'il développe à ce moment, comme pour concilier Bonnard, Jacques Villon et une formulation abstraite déjà austère »[2]

En 1973, s'ouvre pour Jean Legros, résidant désormais rue de la Vanne à Montrouge, la période de l'abstraction colorée purement géométrique. « Les couleurs, tantôt statiques ou tantôt dynamiques, qui s'allient ou au contraire glissent et se percutent, "se mettent en lumière", selon sa propre expression »[4] : Ce sont alors, de 1973 à 1981, les séries des Toiles à bandes, des Espaces biais, des Oiseaux-nuages, des Ronds musicaux, des Carrés tensifs, des Circuits colorés.

D'un tempérament solitaire, en réalité jamais consolé de l'immense chagrin que fut en 1943 la perte du jeune frère adoré (ce qu'en psychologue il appelait « l'angoisse du survivant »), Jean Legros n'a pas supporté de croire en l'incompréhension de son temps : malgré de vraies amitiés intellectuelles (Aurélie Nemours, Jean Leppien…), il n'a pas cru percevoir la large reconnaissance qui eût été pour lui la juste consécration d'une vie de recherches rigoureuses et d'une œuvre exigeante. « Il n'a pas su attendre », dira Aurélie Nemours. Le , l'artiste, dont plus tard Roger Leloup affirmera « qu'il demeure en France ce qu'est Barnett Newman aux États-Unis »[5], choisit de quitter ce monde. Rejoignant la Beauce dont les paysages l'ont inspiré, Jean Legros repose au cimetière de Léouville.

Ĺ’uvre

Peintures, collages, sculptures

  • Assemblages en relief, bois peint et laiton, 1966-1970: « Ces reliefs-sculptures sont des combinaisons de rigueur gĂ©omĂ©trique et de fantaisie surrĂ©aliste issue de Jean Arp »[4].
  • Les symboles, pochoirs sur papier d'Arches Signal, Chemin dans la plaine, Les blĂ©s coupĂ©s, L'Ă©paule, Diapason), 1970-1972.
  • Les grues de Beaubourg, rĂ©interprĂ©tation par Jean Legros en peintures et collages minimalistes de ses photographies de grues mises en place Ă  Beaubourg lors de la construction du Centre Georges-Pompidou, 1973.
  • Pure gĂ©omĂ©trie inaugurĂ©e par les Toiles Ă  bandes, 1973-1981.
  • TĂ´les Ă©maillĂ©es, 1974-1978.
  • Musiques, collages et peintures sur bois, 1978 (dont: Hommage Ă  Alban Berg, Ĺ“uvre conservĂ©e au MusĂ©e d'art et d'histoire de Cholet; Hommage Ă  AndrĂ© Boucourechliev, Ĺ“uvre en couverture du CD AndrĂ© Boucourechliev: Thrène - Texte I - Texte II - Concerto pour piano, Orchestre national de France/GRM[6]; Hommage Ă  Karlheinz Stockhausen; Hommage Ă  Arnold Schönberg; Hommage Ă  Iannis Xenakis).

Écrits

  • Carnets d'un peintre: peinture de bruit - peinture de silence, carnets I Ă  XIX (1961-1965), extraits de 43 carnets journaliers de Jean Legros rĂ©unis par Madame Micheline Legros, prĂ©face de Germain Roesz, L'Harmattan, 2008. Extraits publiĂ©s dans la revue Les moments littĂ©raires - La revue de l'Ă©crit intime, no 9[7].
  • Essai d'une grammaire picturale pour aujourd'hui, texte inĂ©dit, 1975[2]
  • Correspondance Jean Legros - AurĂ©lie Nemours[8].

Expositions

Expositions personnelles

  • Galerie Simone Heller, Paris, 1954, 1956.
  • Jean Legros - Reliefs et dĂ©coupes, MusĂ©e des Beaux-Arts et d'ArchĂ©ologie de Besançon, 1969.
  • Jean Legros - Estampes, Galerie Monique ProutĂ©, Paris, de 1971 Ă  1981.
  • Galerie Visconti, Paris, de 1974 Ă  1981.
  • MusĂ©e Tavet-Delacour, Pontoise, 1986.
  • MusĂ©e des Beaux-Arts de Mulhouse, 1988.
  • Galerie Repères, Paris, Ă  partir de 1988.
  • Hommage Ă  Jean Legros - Ĺ’uvres 1973-1981, Centre culturel Noroit, Arras, 1997.
  • Jean Legros - Les toiles Ă  bandes, Galerie Lahumière, Paris, 1997.
  • Galerie Cour carrĂ©e, Nancy, 1997.
  • Galerie Art-Gambetta, Metz, 1997.
  • Galerie Espace suisse, Strasbourg, 1997.
  • Andrei Nakov prĂ©sente Jean Legros, Semaine musicale de Donaueschingen, ForĂŞt-Noire, 1998[9].
  • Hommage Ă  Jean Legros, Espace d'art contemporain Eugène-Beaudoin, Antony (soutien Galerie Nery Marino et Madame Marie Legros), Yvon Mutrel et Roger Leloup commissaires d'exposition), [5].
  • Galerie Lahumière, Paris, 2000, mars-[10] - [11].
  • Art'Loft, Forest, Bruxelles, [12].
  • Vincent Wapler, puis Crait+MĂĽller, commissaires-priseurs, et Cabinet Chanoit, expert, Ventes de l'atelier Jean Legros, HĂ´tel Drouot, Lundi [13], vendredi et lundi .

Expositions collectives

RĂ©ception critique

  • « Dans la dernière partie de son Ĺ“uvre, les peintures sont constituĂ©es de larges bandes d'un trait strict, de couleurs posĂ©es en aplats impeccables, vives, on est tentĂ© de dire dures, parfois tempĂ©rĂ©es de bandes de couleurs plus tendres intercalĂ©es. Des sĂ©ries y prĂ©sentent des variations et combinatoires soit de l'orientation des bandes en obliques, soit du format en triangle ou en cercle, soit du matĂ©riau avec les TĂ´les Ă©maillĂ©es. On peut y voir, justifiĂ©es par son sens panthĂ©iste de la nature, des mĂ©taphores du paysage de la Beauce, oĂą il travaillait depuis 1960, les larges bandes horizontales faisant Ă©cho Ă  la terre et au ciel de chaque cĂ´tĂ© de l'horizon plat. » - Jacques Busse et Alain GrĂĽnd[2]
  • « Ne reste-t-il Ă  voir que la couleur que l'Ă©nigme n'en continue pas moins Ă  accompagner ce qui, Ă  nos yeux, est prĂ©sent dans les compositions de Jean Legros, intensĂ©ment prĂ©sent. L'Ă©nigme est au cĹ“ur de l'Ă©vidence. La couleur, Legros l'enserre, la canalise dans l'exacte gĂ©omĂ©trie des strates parfaites dont seule l'Ă©paisseur varie: c'est pour la contraindre Ă  accĂ©der Ă  un pouvoir qu'elle ne tiendra que d'elle. Autre façon de le dire: le peintre exige de lui-mĂŞme qu'il sache obtenir que prenne place dans le visible une rĂ©alitĂ© jamais vue, qui soit constituĂ©e de couleur et rien d'autre, et qui, en dĂ©pit de cela, soit incontestable! Or, dès que cela a lieu, ce qui vient s'Ă©tablir, s'affirmer dans le visible, entraĂ®ne avec soi la question abyssale de toujours : de quoi cela est-il l'apparence ? Pourquoi y a-t-il quelque chose plutĂ´t que rien? » - Henri Raynal[21]

Collections publiques

France

Drapeau de la Suisse Suisse

Collections privées

Références

  1. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
  2. Jacques Busse et Alain Gründ, Dictionnaire Bénézit, Gründ, 1999, tome 8, pages 451 et 452.
  3. Jean-Pierre Delarge, Dictionnaire des arts plastiques modernes et contemporains, GrĂĽnd, 2001.
  4. Vincent Wapler, Jean Legros, textes extraits du catalogue de l'atelier, 11 avril 2016
  5. Claude Yvans, film Hommage à Jean Legros, Espace d'art contemporain Eugène-Beaudoin, Antony, 2012 Source: YouTube, duré: 31 min 23 s.
  6. Conservatoire de Paris, André Boucourechliev
  7. Climat d'aujourd'hui, Carnets de Jean Legros in Les moments littéraires - La revue d'écrit intime, no 9
  8. Galerie Nery Marino, Jean Legros, biographie
  9. Andrei Nakos et Jean Legros
  10. Galerie Lahumière, A propos de Jean Legros
  11. Roger Leloup, Jean Legros, Galerie Lahumière, 2013
  12. Site visit.brussels, Art'Loft: Jean Legros, mars-avril 2014
  13. Atelier Jean Legros - Un minimaliste français in La Gazette de l'Hôtel Drouot, no 13, 1er avril 2016, page 84 (annonce) et no 16, 22 avril 2016, page 80 (compte-rendu).
  14. Jean-Michel LĂ©glise, Les grues de Beaubourg vues par Jean Legros et Philippe Cousin, La Plume culturelle, bimedia lorrain, 26 mars 2010
  15. Reportage de Laurence Henner et Natassia Solovjovas, Les grues de Pompidou vues par Jean Legros et Philippe Cousin, LPC TV, mai 2010 Source: DailyMotion, durée: 6 min 41 s.
  16. Antoine Perrot, Un regard 1950-2010, présentation de l'exposition, Galerie Lahumière, 2010
  17. Marie-Aurore du Fornel, Conférence sur Jean Legros et Jean-François Baltzen, Le journal de Saône-et-Loire, 20 février 2011
  18. Marie Lapalus et Jean-François Biellmann, Jean-François Baltzen, Jean Legros, Marcelle Cahn - Entre amis, Éditions Ville de Mâcon, 2011
  19. Musée d'Évreux, Intéfration géométrique 2011, dossier de l'exposition, 2011
  20. Musée des beaux-arts de Bernay, Et que l'aventure continue..., dossier de presse, 2014
  21. Henri Raynal, Innombrables sont les voies, in Revue du MAUSS permanente, 11 décembre 2014
  22. Frac Alsace, La collection hors-les-murs
  23. Museum Haus Konstrktiv, Les artistes de la collection
  24. Fondazione Marguerite Arp, La fondation et la personne Marguerite Arp-Hagenbach

Annexes

Bibliographie

  • Jean Legros, Roger Leloup et Jean-Pierre Simon (avant-propos de Micheline Legros), Cahiers Jean Legros, n°1, Éditions J.M. Legros, Paris, 1982, 500 exemplaires numĂ©rotĂ©s enrichis chacun de trois sĂ©rigraphies originales de Jean Legros.
  • Eda Maillet et Andrei Nakov, Jean Legros, Éditions du MusĂ©e Tavet-Delacour, Pontoise, 1986.
  • Monique Fuchs, Roger Leloup, Andrei Nakov, Claude Rossignol et Jean Legros, Jean Legros, Éditions du MusĂ©e des beaux-arts de Mulhouse, 1988.
  • Dictionnaire de l'art moderne et contemporain, Hazan, Paris, 1992.
  • Hommage Ă  Jean Legros, Éditions du Centre culturel Noroit, Arras, 1997.
  • Emmanuel BĂ©nĂ©zit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, GrĂĽnd, 1999, article de Jacques Busse et Alain GrĂĽnd, GrĂĽnd, 1999.
  • Jean-Pierre Delarge, Dictionnaire des arts plastiques modernes et contemporains, GrĂĽnd, 2001.
  • Dictionnaire de la peinture, Larousse, 2003 (lire en ligne).
  • Marie Lapalus et Jean-François Biellmann, Jean-François Baltzen, Jean Legros, Marcelle Cahn - Entre amis, Éditions Ville de Mâcon, 2011.
  • Roger Leloup, Jean Legros, Éditions Galerie Lahumière, 2013.
  • Vincent Wapler (Mica S.A.R.L.), 16 place des Vosges Ă  Paris, puis Crait+MĂĽller, commissaires-priseurs, Catalogues de la vente de l'atelier Jean Legros, HĂ´tel Drouot, , .

Liens externes

. Site officiel de Jean Legros

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