Risque industriel en Dordogne
Le risque industriel en Dordogne est la combinaison de la probabilité de survenue d’un accident industriel sur le territoire du département de la Dordogne et de ses conséquences négatives potentielles pour la santé humaine, l’environnement ou les biens, dont le patrimoine culturel et l’activité économique.
Risque industriel en Dordogne
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Carte des communes avec sites Seveso (au 3 nov 2019) | |
GĂ©ographie | |
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Pays | France |
RĂ©gion | Nouvelle-Aquitaine |
DĂ©partement | Dordogne |
RĂ©gimes de classement des Ă©tablissements (au 20 juin 2022) | |
Enregistrement | 155 |
Autorisation | 330 |
Établissements sensibles (au 20 juin 2022) | |
Seveso seuil haut | 2 |
Seveso seuil bas | 3 |
Priorité nationale | 48 |
IED-MTD[1] | 38 |
Au 20 juin 2022, cinq établissements de statut Seveso sont dénombrés dans le département : deux « Seveso seuil haut » et trois « Seveso seuil bas ».
Plusieurs plans de prévention des risques technologiques ont été mis en place afin de prévenir les risques aux abords de certains sites.
L'information de la population est faite via différents vecteurs. Le dossier départemental des risques majeurs (DDRM) recense à l’échelle d’un département l’ensemble des risques majeurs par commune, dont le risque industriel. Le dossier d'information communal sur les risques majeurs (DICRIM) précise au niveau communal ces risques. Il est complété par le plan communal de sauvegarde qui définit l'organisation pour y faire face. Enfin, depuis 2006, l’information des acquéreurs ou locataires doit être faite sur les risques auxquels le bien immobilier est exposé.
Accidents industriels en Dordogne
Typologie des risques industriels
Les générateurs de risques sont regroupés en deux familles[2] :
- Les industries chimiques produisant ou stockant des produits chimiques de base, des produits destinés à l'agroalimentaire (notamment les engrais), les produits pharmaceutiques et de consommation courante (eau de javel, etc.) ;
- Les industries pétrochimiques produisant l'ensemble des produits dérivés du pétrole (essences, goudrons, gaz de pétrole liquéfié).
Tous ces établissements sont des établissements fixes qui produisent, utilisent ou stockent des produits répertoriés dans une nomenclature spécifique.
Les effets d’un accident industriel sont rangés en trois familles[2] :
- Les effets thermiques sont liés à une combustion d'un produit inflammable ou à une explosion ;
- Les effets mécaniques sont liés à une surpression, résultant d'une onde de choc (déflagration ou détonation), provoquée par une explosion. Celle-ci peut être issue d'un explosif, d'une réaction chimique violente, d'une combustion violente (combustion d'un gaz), d'une décompression brutale d'un gaz sous pression (explosion d'une bouteille d'air comprimé par exemple) ou de l'inflammation d'un nuage de poussières combustibles. Pour ces conséquences, les spécialistes calculent la surpression engendrée par l'explosion (par des équations mathématiques), afin de déterminer les effets associés (lésions aux tympans, poumons, etc.) ;
- Les effets toxiques résultent de l'inhalation d'une substance chimique toxique (chlore, ammoniac, phosgène, etc.), à la suite d'une fuite sur une installation. Les effets découlant de cette inhalation peuvent être, par exemple, un œdème du poumon ou une atteinte au système nerveux.
Accident du 3 août 2022 à Bergerac
Le , quatre déflagrations soufflent un hangar de stockage de nitrocellulose de l'entreprise privée Eurenco, une poudrerie installée à Bergerac. Huit personnes sont blessées, dont une gravement. La nitrocellulose entre dans la composition des explosifs à usage militaire ou civil (poudre noire, cartouches de tirs sportifs, mortiers de feux d'artifice). Un accident similaire avait eu lieu le où neuf cents tonnes de nitrocellulose avaient pris feu dans plusieurs bâtiments, en faisant un blessé[3].
Le règlement du Plan de prévention des risques technologiques (PPRT) de la plate forme industrielle de Bergerac, regroupant les sociétés Eurenco SA, SAS Manuco et Chromadurlin, a été approuvé le [4] - [5]. Une commission de suivi de site se réunit périodiquement pour en assurer le suivi[6].
Connaissance du risque industriel
Nombre de sites Seveso
La directive Seveso distingue deux types d’établissements, selon la quantité totale de matières dangereuses sur site : les établissements « Seveso seuil haut » et les établissements « Seveso seuil bas »[7]. Les mesures de sécurité et les procédures prévues par la directive varient selon le type d’établissements (« seuil haut » ou « seuil bas »), afin de considérer une certaine proportionnalité[7].
Les autorités dénombrent 141 Installations classées pour la protection de l'environnement (ICPE) sous le régime de l'enregistrement[8] et 186 sous celui de l’autorisation[9]. Parmi celles-ci, neuf relèvent du régime Seveso au : quatre « seuil haut »[10] et cinq « seuil bas »[11]. Ce décompte peut varier en fonction de l'évolution de l'activité des entreprises ou des efforts de réduction des risques à la source par les exploitants. Les neuf sites Seveso sont les suivants :
Au 20 juin 2022, deux établissements sont classés Seveso seuil haut[12] et trois seuil bas[13].
Nom de l'établissement | Commune | Type d'activité | IPPC | Libellé seveso | Code s3ic et lien vers fiche |
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Eurenco SA | Bergerac | Fabrication de produits explosifs | OUI | seuil haut | 0052.00028 |
Polyrey S.A.S. (Usine) | Baneuil | Fabrication de plaques, feuilles, tubes et profilés en matières plastiques | OUI | seuil haut | 0052.00010 |
Berkem Sas | Gardonne | Fabrication d'autres produits chimiques n.c.a. | OUI | seuil bas | 0052.00074 |
Interspray S.A.S | Neuvic | Fabrication de parfums et de produits pour la toilette | NON | seuil bas | 0052.00118 |
Aquitab Sas | Saint-FĂ©lix-de-Villadeix | Fabrication d'autres produits chimiques organiques de base | NON | seuil bas | 0052.00167 |
- Carte des sites « Seveso seuil haut » ( à la date du 3 novembre 2019).
- Carte des sites « Seveso seuil bas » ( à la date du 3 novembre 2019).
Nombre de sites Ă©mettant des polluants
L’approche intégrée de la réduction de la pollution des installations classées consiste à réduire si ce n’est éviter les émissions dans l’air, l’eau, le sol, en prenant en compte également la gestion des déchets afin d’atteindre un haut niveau de protection de l’environnement dans son ensemble. Ce principe est valable en France pour toutes les installations classées[14]. Il existe dans le département de la Dordogne 30 établissements rejetant des polluants relevant de la directive européenne n° 2010/75/UE du relative aux émissions industrielles (prévention et réduction intégrées de la pollution), dite directive IED[15], se répartissant sur 23 communes[16].
Gestion du risque industriel
Plans de prévention des risques technologiques (PPRT)
Conformément à la loi[Note 1], tout établissement « Seveso seuil haut » met en œuvre un plan de prévention des risques technologiques (PPRT) ; il vise à résoudre les situations difficiles en matière d'urbanisme héritées du passé et à mieux encadrer l'urbanisation future. L'exploitant met en œuvre toutes les mesures de sécurité envisageables pour atteindre un niveau de risque aussi bas que possible, compte tenu de l'état des connaissances et des pratiques et de la vulnérabilité de l'environnement de l'établissement : on parle de réduction du risque à la source. Le PPRT comporte des dispositions pour les constructions exposées au risque. Les PPRT en vigueur en Dordogne sont les suivants[17] : TABLEAU PPRT
Information préventive des populations
Le droit à l'information générale sur les risques majeurs s'applique. Chaque citoyen doit prendre conscience de sa propre vulnérabilité face aux risques et pouvoir l'évaluer pour la minimiser. Pour cela il faut se tenir informé sur la nature des risques qui menacent, ainsi que sur les consignes de comportement à adopter en cas d'événement (mairie, services de l'État). Les populations riveraines des sites classés Seveso AS doivent recevoir tous les cinq ans une information spécifique financée par les exploitants, sous contrôle du préfet. Cette campagne, généralement appelée campagne PPI, doit notamment porter sur la nature du risque, les moyens de prévention mis en place, ainsi que sur les consignes à adopter.
Acteurs
En cas de crise grave, les acteurs compétents pour la mise en œuvre des secours sont :
- L’industriel, qui dispose, pour tout incident ou accident circonscrit à l’établissement, de son Plan d’opération interne (POI) pour organiser le premier niveau de réponse face à l’évènement[18] ;
- Le préfet, qui élabore le Plan particulier d'intervention (PPI) pour faire face à un sinistre dont les conséquences dépassent les limites de l’établissement[19]. Le préfet est alors directeur des opérations de secours. La finalité de ce plan de secours est de protéger la population voisine des effets du sinistre. Ce plan, annexé au dispositif ORSEC départemental, définit le rôle de chacun des acteurs du risque majeur en cas d’accident grave. Le PPI est obligatoire pour tous les établissements classés Seveso « seuil haut »[18] ;
- Le maire qui, au niveau communal, est détenteur des pouvoirs de police et a la charge d’assurer la sécurité de la population. À cette fin, il prend les dispositions lui permettant de gérer la crise. En complément du secours aux personnes, le Plan communal de sauvegarde (PCS), quand il existe, permet au maire d’assurer le soutien et la sauvegarde de la population.
Alerte des populations
Fichier audio | |
Signal d'essai mensuel | |
En cas de phénomène naturel ou technologique majeur, la population est avertie par un signal d’alerte, identique pour tous les risques et pour tout le territoire national (sauf en cas de rupture de barrage). Ce signal est émis par les sirènes du système d'alerte et d'information des populations (SIAP). Les entreprises Seveso possèdent leur propre système d'alerte. Le déclenchement de l'alerte est décidé par le Préfet. Par ailleurs les moyens mobiles d'alerte (EMA) peuvent être utilisés de manière ciblée afin de compléter les mesures réalisées[20].
Consignes Ă appliquer en cas de crise
Les consignes données par la préfecture en cas de déclenchement des sirènes d'alerte à la suite d'un accident industriel sont les suivantes[21] - [20] :
- Enfermez-vous : Entrez dans la maison ou le local le plus proche (si le nuage toxique vient vers vous, fuyez selon un axe perpendiculaire au vent). Un bâtiment constitue un écran efficace (sous réserve de se protéger des éclats de verre) entre vous-même et d'éventuels gaz toxiques. Il vous protège également contre les très fortes températures émises par une explosion ou un incendie. La rue constitue, par contre, le lieu le plus exposé aux dangers. Par ailleurs, des rues dégagées facilitent l'intervention des secours. Ne tentez donc pas de rejoindre vos proches. N'allez pas chercher vos enfants à l'école, ils y sont pris en charge.
- Fermez portes et fenêtres : Obstruez soigneusement toutes les ouvertures. Arrêtez les ventilations. Un local bien clos ralentit considérablement la pénétration des toxiques. En cas de picotements ou d'odeurs fortes, respirez à travers un mouchoir mouillé. Évitez toute flamme ou étincelle. Ne fumez pas. Se laver en cas d’irritation et si possible se changer. Ne pas manger et ne pas boire de produits non conditionnés.
- Écoutez France Bleu Périgord : En cas d'alerte, son antenne est mise à disposition de la préfecture afin de permettre la diffusion de messages à la population. Vous serez ainsi informé de la nature du danger et de l'évolution de la situation. Cette radio vous indiquera les consignes complémentaires à suivre pour mieux vous protéger. Ne téléphonez pas. Les lignes téléphoniques doivent rester à la disposition des secours. Tous les renseignements utiles vous seront fournis par la radio. D'autres radios sont conventionnées pour diffuser les messages d'alerte et d'information : France Inter, NRJ, RCF... Renseignez-vous auprès de la préfecture pour connaître leurs fréquences en fonction des secteurs concernés.
Respectez ces consignes jusqu'à la fin de l'alerte signalée par la sirène (son continu de 30 secondes) et confirmée par la radio. Aérer alors le local de confinement.
Notes et références
Notes
- Loi du relative à la prévention des risques technologiques et naturels et à la réparation des dommages.
Références
- Établissements relevant du chapitre II de la Directive n°2010/75/UE du 24/11/2010 relative aux émissions industrielles.
- Ministère de la transition écologique et solidaire, « Le risque industriel », sur https://www.georisques.gouv.fr/ (consulté le )
- Rémi Barroux et Anne-Fleur Bost, « A Bergerac, après les explosions sur un site Seveso : « A force de vivre avec, on a oublié qu’on vivait à côté d’un site potentiellement dangereux » », sur www.lemonde.fr, (consulté le )
- DREAL Nouvelle-Aquitaine, « Risques industriels par région et département », sur www.nouvelle-aquitaine.developpement-durable.gouv.fr (consulté le )
- [PDF]DREAL Nouvelle-Aquitaine, « Règlement du PPRT de la plateforme de Bergerac. », sur www.nouvelle-aquitaine.developpement-durable.gouv.fr (consulté le )
- [PDF]DREAL Nouvelle-Aquitaine, « Compte rendu de la réunion du 12 février 2020 de la commission de suivi du site de la plateforme de Bergerac. », sur www.nouvelle-aquitaine.developpement-durable.gouv.fr (consulté le )
- Ministère de la transition écologique et solidaire, « Établissements classés Seveso », sur le site dédié aux risques majeurs (consulté le )
- « Nombre d'établissements relevant du régime de l'enregistrement », sur https://www.georisques.gouv.fr/ (consulté le )
- « Nombre d'établissements relevant du régime de l'autorisation », sur https://www.georisques.gouv.fr/ (consulté le )
- Ministère de la transition écologique et solidaire, « Nombre d'établissements Seveso seuil haut », sur le site dédié aux risques majeurs (consulté le )
- Ministère de la transition écologique et solidaire, « Nombre d'établissements Seveso seuil bas », sur le site dédié aux risques majeurs (consulté le )
- « Risques industriels par région et département - Liste des installations Seveso seuil haut », sur www.georisques.gouv.fr, (consulté le )
- « Risques industriels par région et département - Liste des installations Seveso seuil bas », sur www.georisques.gouv.fr, (consulté le )
- « La directive IED/IPPC et les meilleures techniques disponibles », sur http://www.paca.developpement-durable.gouv.fr/, (consulté le )
- « Directive n° 2010/75/UE du 24/11/10 relative aux émissions industrielles (prévention et réduction intégrées de la pollution) (refonte) », sur https://aida.ineris.fr/ (consulté le )
- « Nombre d'établissements relevant de la directive IED », sur https://www.georisques.gouv.fr/ (consulté le )
- « Les PPRT en Nouvelle-Aquitaine », sur http://www.nouvelle-aquitaine.developpement-durable.gouv.fr/departement-24-a10148.html, (consulté le )
- Dossier départemental des risques majeurs, p. 71
- « le plan PPI, c'est quoi ? », sur https://www.gouvernement.fr/ (consulté le )
- Dossier départemental des risques majeurs, p. 73
- « Les consignes à appliquer en cas d'accident industriel », sur le site de la préfecture de Seine-Maritime (consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
- Préfecture de la Dordogne, Dossier départemental des risques majeurs, , 134 p. (lire en ligne)