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Rhyparochromidae

Les Rhyparochromidae sont une famille d'insectes de l'ordre des hémiptÚres, du sous-ordre des hétéroptÚres (punaises) et de la super-famille des Lygaeoidea, dont elle est la famille la plus diversifiée.

Description

Les membres de cette famille sont le plus souvent de couleur sombre, surtout brun, avec parfois du blanc et du noir, ou entiĂšrement noirs. Ils sont souvent myrmĂ©comorphes. Tous les stigmates abdominaux (ou spiracles) sont ventraux, et, cas unique chez les Lygaeoidea, des trichobothries sont prĂ©sentes sur la tĂȘte. Chez les femelles, l'ovipositeur ne divise que le septiĂšme segment de l'abdomen, mais pas le sixiĂšme. La suture entre les sternites (segments abdominaux ventraux) 4 et 5 est incurvĂ©e (les parties latĂ©rales plus en avant), et n'atteint pas les bords de l'abdomen (sauf chez les Plinthisinae). Les fĂ©murs antĂ©rieurs sont souvent renflĂ©s, avec des fortes Ă©pines Ă  leur face infĂ©rieure. Les trichobothries abdominales vont par trois, submĂ©dialement sur les segments 3 et 4, par trois latĂ©ralement sur les segments 5 et 6, et par 2 latĂ©ralement sur le septiĂšme segment. Leur taille varie de 1 Ă  prĂšs de 20 mm[2] - [3] - [4] - [5].

RĂ©partition et habitat

Cette famille a une répartition cosmopolite, avec des répartitions plus restreintes pour certaines tribus[3] - [4].

Biologie

La grande majoritĂ© est granivore, vivant le plus souvent dans la litiĂšre du sol. Toutefois certaines sont hĂ©matophages (tribu des Cleradini)[3]. Elles vivent pour la plupart dans la litiĂšre de dĂ©tritus vĂ©gĂ©taux, et rarement sur les plantes elles-mĂȘmes, avec toutefois certaines exceptions comme Acompus rufipes (sur ValĂ©riane), Gastrodes (sur cĂŽnes de Pinaceae), Hyalochilus sur Parietaria[5].

Systématique

La famille des Rhyparochromidae a été décrite par les entomologistes français Amyot & Serville, en 1843. Ce taxon a porté plusieurs noms (Myodochina, Pachymeriidae, Aphanini, Megalonotinae). Il a pendant longtemps été considéré comme une sous-famille au sein des Lygaeidae alors conçus comme un ensemble trÚs large.

Les divisions internes ont d'abord été établies par Carl StÄl, qui décrit en 1872 les tribus des Drymini, des Gonianotini, des Lethaeini, des Myodochini et des Rhyparochromini. Des ajouts ultérieurs ont établi les Cleradini (StÄl toujours, en 1874) et les Stygnocorini (Gulde, 1936). En 1957, Slater sépare les Megalonotini des Rhyparochromini, et avec Merrill Sweet, en 1961, établit les Plinthisini (aujourd'hui Plinthisinae). En 1964, Ashlock sépare les Lethaeini, alors polyphylétiques en 3 groupes, en créant les Antillocorini et les Targaremini. Sweet, en 1964 et 1967, établit encore les Ozophorini et extrait les Udeocorini des Myodochini. Enfin, en 1982, Slater et Woodward établissent les Lilliputocorini[3].

En 1997, Thomas J. Henry, dans son analyse cladistique des Lygaeoidea, Ă©lĂšve les Rhyparochromidae au rang de famille Ă  part entiĂšre, avec deux sous-familles, les Plinthisinae (anciens Plinthisini) et les Rhyparochrominae, qui comprennent toutes les autres tribus[6]. Les critĂšres principaux pour distinguer les divisions internes (sous-familles et tribus) sont notamment la disposition des stigmates (ou spiracles) et des thrichobothries abdominales[4].

Cette famille comprend deux sous-familles, quatorze tribus, 372 genres et 1850 espÚces, ce qui en fait la famille la plus diversifiée parmi les Lygaeoidea, avec prÚs de 45% des espÚces de la cette super-famille. Le site Lygaeoidea Species Files présente un catalogue en ligne[7].

  • Plinthisinae : Plinthisus pusillus, Finlande
    Plinthisinae : Plinthisus pusillus, Finlande.
  • Antillocorini : Tropistethus holosericeus, Finlande
    Antillocorini : Tropistethus holosericeus, Finlande.
  • Cleradini : Clerada bipunctata
    Cleradini : Clerada bipunctata.
  • Drymini : Eremocoris abietis, Lettonie
    Drymini : Eremocoris abietis, Lettonie.
  • Gonianotini : Aphanus rolandri.
    Gonianotini : Aphanus rolandri.
  • Lethaeini : Diniella pallipes.
    Lethaeini : Diniella pallipes.
  • Megalonotini : Megalonotus chiragra.
    Megalonotini : Megalonotus chiragra.
  • Myodochini : Pachybrachius fracticollis, Pays-Bas.
    Myodochini : Pachybrachius fracticollis, Pays-Bas.
  • Myodochini : Myodocha serripes, Virginie (États-Unis).
    Myodochini : Myodocha serripes, Virginie (États-Unis).
  • Ozophorini : Vertomannus borneensis.
    Ozophorini : Vertomannus borneensis.
  • Rhyparochromini : Beosus maritimus.
    Rhyparochromini : Beosus maritimus.
  • Rhyparochromini : Raglius alboacuminatus.
    Rhyparochromini : Raglius alboacuminatus.
  • Stygnocorini : Stygnocoris sabulosus.
    Stygnocorini : Stygnocoris sabulosus.
  • Targaremini : Trypetocoris separatus (Nouvelle-ZĂ©lande).
    Targaremini : Trypetocoris separatus (Nouvelle-ZĂ©lande).
  • Udeocorini : Daerlac cephalotes (Australie).
    Udeocorini : Daerlac cephalotes (Australie).

Étymologie

Le nom Rhyparochromidae vient des mots grecs rhyparos, qui signifie « terre » ou « poussiÚre, saleté »[8], et chromus, qui signifie « couleur »[9]. Le nom signifie donc « de couleur sale », ce qui renvoie à la coloration principale brunùtre de la plupart de ces punaises, qu'on retrouve dans la litiÚre, avec laquelle elles sont plutÎt mimétiques.

Fossiles

Plusieurs fossiles ont Ă©tĂ© trouvĂ©s, certains sans sous-famille ou tribu associĂ©e (†Linnaea Scudder 1890, avec 6 espĂšces Ă©teintes diffĂ©rentes, et †Tiromerus Scudder 1890, avec 2 espĂšces), soit dans la sous-famille des Rhyparochrominae. Dans cette derniĂšre, on en a retrouvĂ©s dans les tribus suivantes[10] :

  • Drymini, une espĂšce fossile et Ă©teinte dans chacun des genres Drymus et Scolopostethus),
  • Gonianotini, neuf espĂšces fossiles, dont quatre dans le genre Aphanus, une dans le genre Pionosomus et quatre dans le genre Trapezonotus),
  • Lethaeini, avec une espĂšce dans le genre actuel Diniella, et un genre Ă©teint, Miagonates, avec une espĂšce,
  • Myodochini, deux genres actuels, Cholula et Ligyrocoris, avec chacun une espĂšce fossile, et huit genres fossiles avec au total douze espĂšces.
  • Rhyparochromini, avec quatre espĂšces Ă©teintes, dont trois dans le genre actuel Raglius, et une dans le genre actuel Rhyparochromus.

Liste des sous-familles et des tribus

Selon BioLib (21 décembre 2022)[1] complété à partir de Lygaeoidea Species Files[7] :


Liens externes

Notes et références

  1. BioLib, consulté le 21 décembre 2022
  2. Henri-Pierre Aberlenc (coordination), Les insectes du monde : biodiversitĂ©, classification, clĂ©s de dĂ©termination des familles, Plaissan & Versailles, Museo Éditions & Éditions Quae, (ISBN 978-2-37375-101-7 et 2-37375-101-1, OCLC 1250021162, lire en ligne), tome 1, p. 515, tome 2 pp. 211 et 249
  3. (en) Randall T. Schuh et Christiane Weirauch, True bugs of the world (Hemiptera, Heteroptera) : classification and natural history., Manchester, Siri Scientific Press, , 800 p. (ISBN 978-0-9957496-9-6 et 0-9957496-9-8, OCLC 1125224106, lire en ligne), p. 594-604
  4. (en) « Australian Faunal Directory - Rhyparochromidade », sur www.biodiversity.org.au, (consulté le )
  5. Jean Péricart, HémiptÚres Lygaeidae euro-méditerranéens, vol 2 et 3, Paris, Fédération française des sociétés de sciences naturelles, coll. « Faune de France », , 476 p. (lire en ligne), pp. 109-440 (vol 2), 1-340 (vol 3)
  6. (en) Thomas J. Henry, « Phylogenetic analysis of family groups within the infraorder Pentatomomorpha (Hemiptera: Heteroptera), with emphasis on the Lygaeoidea », Annals of the Entomological Society of America, vol. 90, no 3,‎ , p. 275-301 (lire en ligne [PDF])
  7. « family Rhyparochromidae: Lygaeoidea Species File », sur lygaeoidea.speciesfile.org (consulté le )
  8. « áż„Ï…Ï€Î±ÏÏŒÏ‚ », dans Wiktionnaire,‎ (lire en ligne)
  9. « chromo- », dans Wiktionnaire, (lire en ligne)
  10. « Rhyparochromidae », sur paleobiodb.org (consulté le )
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