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Rhinocéros noir d'Afrique de l'Ouest

Diceros bicornis longipes

Le rhinocéros noir d’Afrique de l’Ouest (Diceros bicornis longipes) est une des quatre sous-espèces de rhinocéros noir. Le , elle est annoncée éteinte par l'UICN[1] - [2].

Cette sous-espèce, originaire des savanes au Sud-Est du Sahel, n'était plus représentée que par une poignée d'individus, moins d'une dizaine, localisés dans le Nord du Cameroun.

Taxonomie

Cette sous-espèce a été nommée Diceros bicornis longipes par Ludwig Zukowsky en 1949. Le mot " longipes " est d'origine latine signifiant longus (loing et long) et pēs (pied). Il s'agit de la longue distance du membre distal de la sous-espèce, l'une des nombreuses caractéristiques spéciales de la sous-espèce. Cette sous-espèce avait aussi des cornes à base carrée. La première prémolaire mandibulaire est conservée chez les adultes. Le simple crochet formé de la prémolaire maxillaire et les prémolaires possédant généralement une crista[3].

Le rhinocéros noir d'Afrique de l'Ouest a été découvert pour la première fois dans le Sud-Ouest du Tchad, la République centrafricaine (RCA), le Nord du Cameroun et le Nord-Est du Nigeria[4].

Cette sous-espèce fait partie des trois premières sous-espèces historiques éteintes du rhinocéros noir. Les deux autres étant le Rhinocéros noir du Sud (en) et le rhinocéros noir du Nord-Est[5].

Description

Cette sous-espèce mesurait de 3 Ă  3,75 m de long, avait une hauteur de 1,4 Ă  1,8 m et elle pesait de 800 Ă  1 400 kg[6]. La sous-espèce possĂ©dait deux cornes (comme tous les autres rhinocĂ©ros d'Afrique). La première corne mesurait de 0,5 Ă  1,4 m et la seconde de 2 Ă  55 cm. Comme tous les rhinocĂ©ros noirs, les rhinocĂ©ros d'Afrique de l'Ouest Ă©taient des navigateurs, leur rĂ©gimes alimentaires commun comprenait des plantes Ă  feuilles et des pousses autour de leur habitat. Le matin ou le soir, ils cherchaient de la nourriture. Durant les pĂ©riodes les plus chaudes de la journĂ©e, ils dormaient ou ils se vautraient[7]. Ils habitaient dans une grande partie de l'Afrique subsaharienne[8]. Cette sous-espèce comme ses cousins ont Ă©tĂ© victimes du braconnage en raison de leurs cornes utilisĂ© dans la mĂ©decine traditionnelle chinoise[8]. Comme la plupart des rhinocĂ©ros noirs, ils auraient Ă©tĂ© myopes et compteraient souvent sur des oiseaux locaux, tels que le pic Ă  bec rouge, pour les aider Ă  dĂ©tecter les menaces entrantes[9].

Distribution et habitat

Les rhinocéros noirs étaient le plus souvent localisés dans plusieurs pays vers les régions du Sud-Est du continent africain. Les pays d'origines des Rhinocéros noirs étaient l'Angola, le Kenya, le Mozambique, la Namibie, l'Afrique du Sud, la République-Unie de Tanzanie, le Zimbabwe, l'Éthiopie, le Cameroun, le Tchad, le Rwanda, le Botswana, le Malawi, le Swaziland et la Zambie[10]. Plusieurs sous-espèces ont été trouvées dans les pays occidentaux et méridionaux de la Tanzanie en passant par la Zambie, le Zimbabwe et le Mozambique, dans les parties Nord et Nord-Ouest et Nord-Est de l'Afrique du Sud. La population la plus importante du rhinocéros noir a été trouvée en Afrique du Sud et au Zimbabwe, avec une population plus petite dans le Sud de la Tanzanie. La population du rhinocéros noir de l'Ouest a été enregistrée pour la dernière fois au Nord du Cameroun, mais est maintenant considérée comme éteinte[2]. Cependant, d'autres sous-espèces ont été réintroduites au Botswana, au Malawi, au Swaziland et en Zambie[10]

Population et déclin

  • XXe siècle : 850 000 individus.
  • 1980 : population d'environ 100 individus.
  • 1988 : 20 Ă  30 spĂ©cimens gardĂ©s pour des programmes de reproduction.
  • 2000 : population d'environ 10 individus.
  • 2001 : population d'environ 5 individus.
  • 2006 : dernière apparition confirmĂ©e d'un spĂ©cimen[11].

Durant le dĂ©but du XXe siècle, le rhinocĂ©ros noir de l'Ouest a Ă©tĂ© fortement chassĂ©, mais sa population a augmentĂ© dans les annĂ©es 1930 après que des mesures de conservation ont Ă©tĂ© prises. Les efforts de protection de la sous-espèce ont diminuĂ© au fil des annĂ©es, causant l'augmentation du braconnage. En 1980, la population de la sous-espèce se comptait par centaines d'individus. Aucun spĂ©cimen a Ă©tĂ© dĂ©tenu en captivitĂ©, cependant, en 1988, on pensait qu'environ 20 Ă  30 spĂ©cimens Ă©taient gardĂ©s pour des programmes de reproduction si nĂ©cessaire. Le braconnage a continuĂ© et en 2000, seulement une dizaine de spĂ©cimens Ă©taient encore vivants. En 2001, il y en avait environ plus que cinq. En 2004, on croyait qu'une trentaine d'individus subsistait encore sur Terre, cependant ses donnĂ©es ce sont avĂ©rĂ©s ĂŞtres falsifiĂ©es[11].

Le rhinocĂ©ros noir de l'Ouest a Ă©mergĂ© il y a environ 7 Ă  8 millions d'annĂ©es. Pendant une grande partie du XXe siècle, il s'agissait de la sous-espèce de rhinocĂ©ros noir ayant la population la plus Ă©levĂ©e avec près de 850 000 individus. Entre 1970 et 1992, la population du rhinocĂ©ros noirs a eu un dĂ©clin de 96 % (y compris le rhinocĂ©ros noir de l'Ouest). Le braconnage et la chasse sont les causes principales de la disparition de la sous-espèce. Des agriculteurs tuaient aussi des RhinocĂ©ros pour dĂ©fendre leurs cultures dans les zones proches des territoires des rhinocĂ©ros[12] - [13].

Le rhinocéros noir de l'Ouest a été déclaré officiellement éteint par l'UICN le [11]. La dernière observation confirmée remonte en 2006 dans la province du Nord du Cameroun[14].

En 2006, durant six mois, l'ONG Symbiose et les vĂ©tĂ©rinaires Isabelle et Jean-François Lagrot accompagnĂ©s de leurs Ă©quipes locales ont examinĂ© la rĂ©partition gĂ©ographique principale du rhinocĂ©ros noir de l'Ouest dans la province du Nord du Cameroun pour Ă©valuer l'Ă©tat de la dernière population de la sous-espèce. Pour cette expĂ©rience, 2 500 km d'efforts de patrouille n'ont entraĂ®nĂ© aucun signe de prĂ©sence de RhinocĂ©ros sur une pĂ©riode de six mois. Les Ă©quipes avaient conclu que la sous-espèce Ă©tait Ă©teinte environ cinq ans avant qu'il ne soit officiellement dĂ©clarĂ© ainsi par l'UICN[11].

Tentatives de conservations

Il y a eu de nombreuses tentatives pour faire revivre les rhinocéros noirs de l'Ouest et les rhinocéros blancs du Nord. Le sperme du rhinocéros a été conservé afin de fertiliser artificiellement les femelles pour produire une progéniture. Bien que certaines tentatives aient réussi, la plupart des expériences ont échoué pour différentes raisons, notamment le stress et la réduction du temps passé dans la nature[15].

En 1999, le WWF a publié un rapport intitulé «African Rhino : Status Survey and Conservation Action Plan». Ce rapport recommandait que tous les spécimens survivants du rhinocéros noir de l'Ouest soient capturés et placés dans une région spécifique du Cameroun moderne, afin de faciliter la surveillance et de réduire les taux d'attaque des braconniers[16]. Cependant, cette expérience a échoué en raison des corruptions[17]. Il a exigé une grande somme d'argent et le risque d'échec était très élevé[16].

Malgré leur conservation dans des parcs nationaux conservateurs, les rhinocéros noirs de l'Ouest n'ont pas réussi à échapper à l'extinction. Le WWF se concentre sur des réseaux de collecte de renseignements mieux intégrés sur le braconnage et le commerce des rhinocéros, davantage de patrouilles anti-braconnage et des agents chargés de l'application des lois sur la conservation mieux équipés. Le WWF met en place une base de données sur les rhinocéros à l'échelle de l'Afrique en utilisant l'analyse ADN de la corne de rhinocéros (RhoDIS), qui contribue aux enquêtes médico-légales sur les lieux du crime et aux preuves judiciaires pour renforcer considérablement les poursuites. Le WWF soutien une formation accréditée dans les cours sur l'environnement et la criminalité, dont certains ont été adoptés par le South Africa Wildlife College.

MĂ©decine traditionnelle chinoise

Durant les annĂ©es 1950, Mao Zedong (prĂ©sident du parti communiste chinois) a efficacement encouragĂ© la mĂ©decine traditionnelle chinoise dans une tentative de contrer les influences occidentales. En tentant de moderniser cette industrie, plusieurs espèces ont Ă©tĂ© chassĂ©es. Selon les donnĂ©es officielles publiĂ©es par la SATCM, 11 146 espèces botaniques (les plantes) et 1 581 espèces zoologiques (les animaux), ainsi que 80 minĂ©raux ont Ă©tĂ© utilisĂ©s[18]. Le rhinocĂ©ros noir de l'Ouest Ă©tĂ© chassĂ© en raison de la valeur de sa corne (tout comme toutes les espèces de rhinocĂ©ros aux mondes), qui aurait le pouvoir de guĂ©rir des maladies spĂ©cifiques et d'ĂŞtre efficace pour dĂ©tecter les poisons (en raison de sa forte teneur alcaline)[19]. Le prix des cornes des RhinocĂ©ros sont très Ă©levĂ©s. Par exemple, kg de corne pourrait coĂ»ter plus de 50 000 $, en plus de cela, la rarĂ©faction de l'espèce augmentait la valeur de sa corne[20].

Le braconnage, ainsi que le manque d'efforts de conservation de l'UICN, ont contribué à l'extinction de la sous-espèce[21].

Autres utilisations des cornes

Les cornes des rhinocéros (dont le rhinocéros noir de l'Ouest) n'ont pas été utilisées seulement pour la médecine traditionnelle chinoise, mais aussi pour la fabrication des manches de couteau de cérémonie appelés " Janbiya "[22]. Les types de poignées du nom de " saifani " utilisaient aussi des cornes de rhinocéros comme matériau, il était aussi un symbole de richesse à cause de sa valeur dans le marché noir.

Ă€ l'Ă©poque moderne, les cornes d'autres espèces de rhinocĂ©ros sont très prĂ©cieuses et peuvent coĂ»ter jusqu'Ă  100 000 $ par kg dans des endroits très demandĂ©s (comme le ViĂŞt Nam). Une corne de taille moyenne peut peser de 1 Ă  3 kg. De nombreux mĂ©decins vietnamiens affirment que les cornes des rhinocĂ©ros guĂ©rissent des maladies tels que le cancer. Cependant, aucune preuve scientifique ne le prouve[20].

Références

  1. (en) « Diceros bicornis ssp. longipes », sur iucnredlist.org (consulté le )
  2. (en) « Western black rhino declared extinct », sur bbc.co.uk (consulté le )
  3. (en) Johns Hopkins, Ungulate Taxonomy, p. 25
  4. « Wayback Machine », sur www.science.smith.edu, (version du 11 mai 2013 sur Internet Archive)
  5. (en) L. C. ROOKMAAKER, Ommeren, & COLIN P. GROVES, The extinct Cape Rhinoceros, Diceros bicornis bmrnis (Linnaeus, 1758)
  6. « Arkive closure », sur Wildscreen (consulté le )
  7. « RRC: Black Rhino », sur www.rhinoresourcecenter.com (consulté le )
  8. (en) « Rhino Wars », sur Magazine, (consulté le )
  9. « Wayback Machine », sur www.rufford.org, (version du 21 juillet 2018 sur Internet Archive)
  10. « The IUCN Red List of Threatened Species », sur IUCN Red List of Threatened Species (consulté le )
  11. « Wayback Machine », sur www.pachydermjournal.org, (version du 9 avril 2010 sur Internet Archive)
  12. (en) John R. Platt, « How the Western Black Rhino Went Extinct », sur Scientific American Blog Network (consulté le )
  13. (en) « Africa's Western Black Rhino Declared Extinct », sur Voice of America (consulté le )
  14. « Wayback Machine », sur s3.amazonaws.com, (version du 26 décembre 2019 sur Internet Archive)
  15. (en) « White Rhino | Species | WWF », sur World Wildlife Fund (consulté le )
  16. (en) « White Rhino | Species | WWF », sur World Wildlife Fund (consulté le )
  17. « Comment le trafic de cornes de rhinocéros s'est transformé en crime mondial organisé », sur Les Inrocks (consulté le )
  18. Qihe Xu, Rudolf Bauer, Bruce M Hendry et Tai-Ping Fan, « The quest for modernisation of traditional Chinese medicine », BMC Complementary and Alternative Medicine, vol. 13,‎ , p. 132 (ISSN 1472-6882, PMID 23763836, PMCID 3689083, DOI 10.1186/1472-6882-13-132, lire en ligne, consulté le )
  19. (en-US) « Rhinoceros | Rhino Horn Use: Fact vs. Fiction | Nature | PBS », sur Nature, (consulté le )
  20. (en-US) Gwynn Guilford, « Why Does a Rhino Horn Cost $300,000? Because Vietnam Thinks It Cures Cancer and Hangovers », sur The Atlantic, (consulté le )
  21. By Matthew Knight CNN, « Western black rhino declared extinct », sur CNN (consulté le )
  22. (en) John R. Platt, « How the Western Black Rhino Went Extinct », sur Scientific American Blog Network (consulté le )
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