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Religion en Iran

La plupart des Iraniens sont chiites duodécimain. L'islam chiite est la religion officielle d'Iran à laquelle 89 % de la population appartient officiellement (indépendamment du nombre de pratiquants officiels). Outre le sunnisme, qui représenterait encore 10 % de la population, les autres confessions religieuses du pays (zoroastrisme, christianisme, judaïsme, etc.) représenteraient 1 % de la population [1]


Religion en Iran (Census 2011)[1]

  • Musulman (99,4 %)
  • Autre (0,6 %)

L'article 13 de la constitution de 1979 reconnaît trois minorités religieuses : les chrétiens, juifs et zoroastriens, qui disposent de sièges réservés au parlement. Leur reconnaissance est notamment fondée sur le fait qu'elles précèdent l'islam (et, pour le cas du judéo-christianisme, que ce sont des religions du Livre, partageant des prophètes communs). Les Sunnites, qui représenteraient 10 % de la population, et toute forme de culte musulman ne répondant pas au jafarisme, l'école juridique officielle de l'Iran, sont reconnus et protégés en tant que minorité par l'art. 12.

Les autres minoritĂ©s religieuses (ou l'athĂ©isme) n'ont aucune existence juridique: la minoritĂ© sabĂ©enne avec quelques centaines de fidèles, ou les plus de 300 000 baha’is, durement persĂ©cutĂ©s depuis leur crĂ©ation au XIXe siècle.

Une étude menée en mai 2019 par le Pew Research Center a révélé que 87 % des Iraniens prient quotidiennement, ce qui est le deuxième pourcentage le plus élevé d'Asie-Pacifique, après l'Afghanistan (96 %) et devant l'Indonésie (84 %)[2].

Groupes religieux minoritaires

Données sur les minorités religieuses

Dans le International Religious Freedom Report 2003 du gouvernement des États-Unis, il est écrit que[3] :

  • On dĂ©nombre environ 68 millions d'habitants, musulmans Ă  99 % (89 % chiites et 10 % sunnites), baha'is, chrĂ©tiens, zoroastriens, mandĂ©ens et juifs constituant moins de 1 % de la population.
  • Les 10 % de sunnites d'Iran forment une minoritĂ© de 7 millions d'Iraniens, courant reconnu par le gouvernement et on dĂ©nombre 7 mosquĂ©es sunnites Ă  TĂ©hĂ©ran[4].
  • La plus importante communautĂ© religieuse non-musulmane est la communautĂ© baha'ie, estimĂ©e entre 300 000 et 350 000 membres Ă  travers le pays. Ils sont persĂ©cutĂ©s, et considĂ©rĂ©s comme apostats Ă  la religion musulmane. Ils ne sont donc pas considĂ©rĂ©s comme des musulmans. D'un point de vue officiel, la rĂ©publique Islamique d'Iran nie la prĂ©sence de baha'ie sur son sol, et elle refuse de donner toute statistique. C'est l'ONU qui cite entre 300 000 et 350 000 membres. Les chiffres de la CIA sont identiques Ă  ceux de l'ONU. En Iran, la communautĂ© baha'ie estime ses membres Ă  au moins 1 000 000, et ses membres cachent cette pratique religieuse, car ils risquent la mort ou la torture des pasdarans, ou de la police religieuse.
  • Souvent confondus avec les Baha'is, il y aurait aussi des Ahmadis en Iran : ils seraient beaucoup moins nombreux qu'au Pakistan voisin, oĂą serait nĂ© ce courant dissident de l'Islam. Comme au Pakistan, et comme pour les Baha'is, les Ahmadis ne sont pas considĂ©rĂ©s comme des Musulmans par les autoritĂ©s religieuses Iraniennes, et ils sont durement persĂ©cutĂ©s. De nombreux chiffres circulent, mais on ignore le nombre d'Ahmadis en Iran.
  • L'estimation de la communautĂ© juive varie entre 20 000 et 30 000 membres, ce qui reprĂ©sente une rĂ©duction substantielle des 75 000Ă  80 000 juifs rĂ©sidant en Iran avant la rĂ©volution islamique de 1979
  • Il y a environ 300 000 chrĂ©tiens dans le pays selon l'ONU, dont la majoritĂ© sont armĂ©niens ou syro-chaldĂ©ens. Il y a aussi des protestants. Selon le reprĂ©sentant spĂ©cial de l'ONU, les chrĂ©tiens Ă©migrent au rythme de 15 000 Ă  20 000 par an.
  • Les mandĂ©ens, une communautĂ© gnostique prĂ©-chrĂ©tienne, compte approximativement 5 000 Ă  10 000 membres, principalement au Khouzistan.
  • Le gouvernement estime qu'il y a 35 000 zoroastriens, bien qu'eux-mĂŞmes se revendiquent 60 000. Ils sont en majoritĂ© persans et sont concentrĂ©s dans les villes de TĂ©hĂ©ran, Kerman et Yazd.
  • Il y a aussi quelques dizaines de milliers de disciples de Subh-i Azal, qui s'appellent eux-mĂŞmes « le peuple du Bayán » et sont nommĂ©s bábĂ­ / bayánĂ­ / azalĂ­, mais il est impossible de donner de chiffre exact, car ils continuent de pratiquer la dissimulation (taqÄ«ya) et ils vivent sans se diffĂ©rencier des musulmans qui les entourent[5].
  • Il y a quelque 70 000 hindouistes en Iran, oĂą ils sont prĂ©sents au moins depuis -500 av. J.-C.. Ils sont d'ethnies persane et baloutches et n'ont pas de dĂ©putĂ©s au parlement ; ils sont cependant reprĂ©sentĂ©s au niveau local mais restent très discrets. En 1978, ils Ă©taient encore 100 000 en Iran mais, mĂŞme s'ils ne sont pas victimes de violences, leur nombre est en baisse depuis 1978. Ils suivent le mĂŞme modèle alimentaire que la majoritĂ© de la population (sauf pendant le ramadan), et ils ne sont pas vĂ©gĂ©tariens.

1er novembre 1976 information de recensement démographique[6]

Religion 1976 2008[7]
Chrétiens 168,593 250,000 Arméniens + 40,000 Chaldéens
Juifs 62,258 30,000
Zoroastriens 21,400 50,000
Musulmans 33,396,908
Inconnus 59,585 nc
Total 33,708,744

Statut actuel

L'islam chiite duodĂ©cimain est la religion officielle de la rĂ©publique islamique d'Iran. Les autres Ă©coles musulmanes sont reconnues et trois religions « rĂ©vĂ©lĂ©es Â» autres que l'islam sont considĂ©rĂ©es comme officiellement reconnues par la constitution et disposent de leurs reprĂ©sentants au parlement (Majles) : les chrĂ©tiens (ArmĂ©niens, Assyriens), les juifs et les zoroastriens. La minoritĂ© sabĂ©enne qui ne compte que quelques centaines de fidèles, et les plus de 300 000 baha’is, durement persĂ©cutĂ©s sous tous les rĂ©gimes iraniens qui les ont considĂ©rĂ©s comme secte panislamique dĂ©viante, n’ont jamais Ă©tĂ© reconnus officiellement comme minoritĂ© religieuse bien que constituant le groupe non-musulman le plus nombreux. Les musulmans sunnites, minoritaires en Iran, ne disposent pas non plus de sièges rĂ©servĂ©s.

On peut lire dans la constitution iranienne[8] ces douzième et treizièmes principes : « La religion officielle de l’Iran est l’islam de confession dja’farite duodécimain et ce principe est éternellement immuable ; et les autres confessions islamiques, soit hanéfite, châfeîte, mâlekite, hanbalite et zeydi sont entièrement respectées ; et les adeptes de ces confessions sont libres d’accomplir leurs rites confessionnels conformément à leur "figh" ; leur éducation et leur instruction religieuses ainsi que leur statut personnel (mariage, divorce, succession, testament) et le contentieux judiciaire qui peut en découler, sont officiellement reconnus. Dans chaque région où les adeptes de chacune de ces confessions seraient majoritaires, les règlements locaux seront, dans les limites des compétences des conseils, conformes à cette confession, tout en préservant les droits des adeptes des autres confessions. (...) Les Iraniens zoroastriens, juifs et chrétiens sont reconnus comme les seules minorités religieuses qui, dans les limites de la Charia, sont libres d’accomplir leurs rites religieux et, quant au statut personnel et à l’éducation religieuse, agissent en conformité avec leur liturgie. »

Selon l’article 14 de la Constitution et conformément au verset du Coran[9] « Dieu ne vous interdit pas de traiter avec bonté et droiture ceux qui n'ont pas lutté contre vous en raison de votre religion et qui ne vous ont pas expulsés de vos logements », le gouvernement se doit donc de respecter les droits humains des non-musulmans, tant qu’ils ne conspirent pas contre l’islam ou la république islamique d’Iran[10] - [11]. Les représentants des minorités religieuses officiellement reconnues ont confirmé que l'enseignement de leur religion était assuré et respecté tant dans les écoles publiques que dans les écoles propres aux minorités[12]. Cependant, peu après la révolution iranienne, le gouvernement a créé un Bureau des minorités (religieuses) afin de les surveiller (et de les contrôler). En 1993, le Majles (parlement) adopte une loi rendant obligatoire la mention de la religion sur les cartes d’identité, ce qui permet au gouvernement de contrôler plus facilement les minorités. Une des conséquences est l’éviction des chrétiens des services publics, des écoles, de l’armée et d’autres institutions de l’État. D'après le rapport de Abdelfattah Amor, « Outre le non-accès aux postes gouvernementaux, il apparaît que les minorités ne peuvent accéder professionnellement à l'armée et à la justice et seraient limitées dans leur plan de carrière dans le reste de l'administration, sauf cas exceptionnels. »[12]

D’après le rapport intérimaire du représentant spécial soumis à l’assemblée générale de l’ONU le 10 août 2001, (A/56/278) : « il est clair que les sunnites sont victimes de différentes formes de discrimination, surtout lorsqu'ils appartiennent en même temps à une minorité ethnique - toutefois, on a récemment fait savoir que le harcèlement de religieux sunnites kurdes de la part du Tribunal religieux spécial avait pris fin ; la communauté bahaïe continue d'être victime de discrimination, notamment dans les domaines de l'enseignement, de l'emploi, des voyages, du logement et des activités culturelles. »[13] - [14]

Le Code pénal iranien ne contient aucune disposition spécifique se rapportant à l'apostasie, mais lorsque les juges doivent se prononcer sur des cas ne faisant l'objet d'aucun article du Code pénal, ils sont tenus d'appliquer leurs connaissance de la loi islamique et, selon la tradition islamique, l'apostasie d'un musulman peut être punie de mort[15]. Certains musulmans s’étant convertis à d’autres religions sont donc eux aussi soumis à des pressions et des atteintes à leur vie.

Musulmans sunnites

L'État iranien, officiellement chiite, exerce un favoritisme à l’égard de la grande majorité chiite de sa population, et a donc tendance à défavoriser les sunnites, qui en représentent environ 10 %[12].

Les sunnites en Iran se trouvent généralement parmi les populations baloutches et kurdes. Le Centre international pour le développement des politiques de migration (ICMPD), dans son rapport de 2005, cite par exemple le cas de leaders politiques ou religieux ayant été assassinés. Ces assassinats impliqueraient la participation de l’État ou au moins de membres d’organisation paramilitaires comme les bassijdis[16]. L’emprisonnement des personnalités sunnites demandant l’égalité est également un des moyens de pression utilisé par le gouvernement[16].

Baha'is

La communautĂ© baha'ie compte plus de 300 000 membres en Iran[17] - [18]. Contrairement aux minoritĂ©s religieuses des « gens du Livre », les baha'is ne sont pas reconnus par la constitution iranienne et ne disposent pas de sièges rĂ©servĂ©s au parlement. L’État iranien a confisquĂ© des propriĂ©tĂ©s appartenant Ă  des baha'is et certains membres de la communautĂ© sont l’objet d’attaques de la part d’assaillants non-identifiĂ©s[19]. Les cimetières et sites sacrĂ©s de la communautĂ© sont rĂ©gulièrement vandalisĂ©s et dĂ©truits, comme le montre l’exemple de la destruction de la tombe de Mollah Mohammad-Ali Barfurushi avec l’approbation des autoritĂ©s iraniennes[17]. Il arrive aussi que des baha'is soient emprisonnĂ©s Ă  cause de leur foi. Zabihullah Mahrami, par exemple, a Ă©tĂ© condamnĂ© Ă  la prison Ă  perpĂ©tuitĂ© sur la base de sa seule foi[17].

L'existence d'un mémorandum secret, appelé « Mémorandum Golpaygani »[20], a été rendu public par le rapporteur spécial de l'ONU pour les droits de l'Homme, Reynaldo Galindo Pohl, en 1993[21]. Dans ce rapport confidentiel sur la « question baha'ie », élaboré par le Conseil suprême de la révolution culturelle islamique, signé par le Guide suprême de la révolution islamique Ali Khamenei et daté du , sont énumérées des mesures à appliquer pour « étouffer » la communauté baha'ie.

Au début de l’année 2003, le gouvernement a fait passer une loi étendant le paiement des Qissas et Diya aux minorités religieuses. Les baha'is ont cependant été exclus de cette mesure car ils ne sont pas une minorité reconnue par le gouvernement.

Il y aurait aussi des Ahmadis, en Iran, dont on ignore le nombre exact de représentants. Souvent, dans les pays occidentaux, les Ahmadis sont confondus avec les Baha'is. Tout comme les Baha'is, les Ahmadis ne sont pas considérés comme des Musulmans, en Iran, et ils sont aussi lourdement persécutés, et n'ont aucun élu ou représentant. Les Ahmadis sont beaucoup plus nombreux, au Pakistan, pays voisin et frontalier de l'Iran, ou ils sont aussi persécutés. De même, il y a un petit nombre de baha'is au Pakistan.

Chrétiens

En 2004 un dĂ©putĂ© armĂ©nien d’Iran estimait la communautĂ© chrĂ©tienne forte d’environ 100 000 personnes sur 70 millions d’habitants. La persĂ©cution des minoritĂ©s chrĂ©tiennes en Iran ne constitue pas une sĂ©rie de faits isolĂ©s ou une rĂ©sultante de prĂ©judices individuels, mais plutĂ´t une politique d’État. Cette politique d’État s’impose souvent de manière intrusive sous de multiples facettes. Elle affecte aussi bien les individus que l’Église dans son ensemble[22]. Selon L'Orient-le Jour, l'Iran est l'un des pays les plus sĂ»rs de la rĂ©gion pour les chrĂ©tiens[23].

D’après Jacques Leclerc, « La Société biblique a reçu l'ordre de ne plus mentionner Jésus comme Fils de Dieu ou comme Seigneur, mais tout simplement comme prophète ; cette société a fini par être dissoute par les autorités iraniennes. Puis, ces dernières ont fermé toutes les librairies chrétiennes du pays, et interdit l'importation et l'impression de bibles, de nouveaux testaments et de littérature chrétienne en langue farsi. »[11] De plus, Leclerc précise qu’une des conséquences de l’inscription de la religion sur la carte d’identité a permis d’évincer les chrétiens des services publics, des écoles, de l’armée et d’autres administrations.

La loi iranienne exige que tous les chrétiens se conforment aux codes vestimentaires, à la prohibition de l’alcool et à la séparation des genres en public. Les chrétiens vivent mal ces mesures qui empiètent sur leurs traditions religieuses. De plus, l’administration des écoles a toujours été une source de tension et de vexation entre les Arméniens et le gouvernement de la république islamique. Le ministère de l’éducation insiste pour que les directeurs des écoles soient des musulmans, que tous les cours soient donnés en persan, que toutes les classes de littérature arménienne aient reçu une approbation de l’administration et que toutes les étudiantes observent le port du hijab en classe.

Zoroastriens

On estime aujourd’hui le nombre des zoroastriens entre 32 et 45 000 en Iran, principalement concentrĂ©s Ă  TĂ©hĂ©ran, Kerman et Yazd. En 2019, le conseil des zoroastriens d'Iran indiquait environ 61 000 zoroastriens en Iran.Pendant l’époque qajare, il existait des discriminations considĂ©rables contre les zoroastriens. Au milieu du XIXe siècle, plusieurs milliers de zoroastriens sont partis d’Iran pour l’Inde afin d’amĂ©liorer leur statut Ă©conomique et social, dans un mouvement qui rappelle celui des Parsis. Nombre d’entre eux ont rĂ©ussi Ă  faire fortune en Inde et ont dĂ©pensĂ© une partie de ces fortunes Ă  amĂ©liorer les conditions des communautĂ©s zoroastriennes en Iran. L’emphase qui a Ă©tĂ© faite par les Pahlavis sur l’hĂ©ritage prĂ©islamique de l’Iran a aussi aidĂ© les zoroastriens Ă  atteindre une position plus respectĂ©e dans la sociĂ©tĂ©. Nombre d’entre eux ont, durant l’époque pahlavi, Ă©migrĂ© vers TĂ©hĂ©ran depuis Kerman ou Yazd et se sont enrichis en exerçant la profession de commerçants ou d’agents immobiliers.

Comme les chrétiens et les juifs, les zoroastriens sont reconnus en tant que minorité religieuse par la Constitution de 1979. Ils ont le droit d’élire un représentant au Majles, et, comme les autres minorités acceptées légalement, peuvent prétendre à un emploi dans le gouvernement. Bien que les zoroastriens aient probablement rencontré des cas particuliers d’injustice et de violations de leurs droits, ils n’ont pas été persécutés à cause de leurs croyances religieuses.

Juifs

Un juif d’Iran en train de prier dans une synagogue de Shiraz en 1999.

La communautĂ© juive en Iran est parmi les plus vieilles du monde. Ses membres descendent des juifs qui sont restĂ©s dans la rĂ©gion après la captivitĂ© de Babylone, quand les souverains achĂ©mĂ©nides du premier empire perse ont permis aux Juifs de retourner Ă  JĂ©rusalem. La constitution de 1979 reconnaĂ®t les Juifs comme une minoritĂ© religieuse et leur accorde un siège rĂ©servĂ© au Parlement. Comme les chrĂ©tiens, les juifs n’ont pas Ă©tĂ© persĂ©cutĂ©s[24]. Cependant, au contraire des chrĂ©tiens, ils ont toujours Ă©tĂ© regardĂ©s avec suspicion par le gouvernement de la rĂ©publique islamique, probablement parce que le gouvernement est intensĂ©ment hostile Ă  l’État d’IsraĂ«l. On estime en 1988 Ă  50 000 le nombre de Juifs prĂ©sents en Iran, alors qu’ils Ă©taient 85 000 en 1978.

De nombreux juifs iraniens ont de la famille en IsraĂ«l (par exemple, Moshe Katsav, prĂ©sident de l’État d’IsraĂ«l, est originaire de Yazd et environ 45 000 juifs iraniens ont Ă©migrĂ© en IsraĂ«l entre 1945 et 1977). Ils continuent d’avoir des contacts entre eux. Depuis 1979, quelques situations ont Ă©tĂ© constatĂ©es dans lesquelles le gouvernement iranien accuse des juifs d’espionnage et des exĂ©cutions ont eu lieu. Ces cas ont fait augmenter le sentiment d’insĂ©curitĂ© parmi les juifs d’Iran, et ont poussĂ© certains Ă  Ă©migrer (majoritairement aux États-Unis).

Le néoconservateur iranien Amir Taheri, ancien collaborateur du Shah a prétendu que l'Iran voudrait faire porter une étoile jaune aux Juifs iraniens. La nouvelle fit la couverture du quotidien canadien The National Post sous le titre le IVe Reich, bien qu'elle fût fausse et démentie par les intéressés eux-mêmes[25].

De nos jours, le nombre de Juifs en Iran est sujet à caution : entre 15 000 et 45 000 adeptes. Les conservateurs Chiites Iraniens minimisent les effectifs des Juifs en Iran, et évoquent un chiffre bas : 15 000 membres. les libéraux n'hésitent pas à évoquer, pour le plus grand nombre, 45 000 membres.

Autres minorités religieuses

  • Hinduism in Iran (en)
  • Buddhism in Iran (en)

Persécutions

Des organismes internationaux, tels que l'ONU, Amnesty International et Human Rights Watch, dénoncent régulièrement depuis des années les persécutions frappant les minorités religieuses dans le république islamique d'Iran, principalement les baha'is[26] et les chrétiens (surtout protestants)[27] : intimidations, arrestations arbitraires, emprisonnements et condamnations sous divers prétextes fallacieux, morts suspectes, confiscations de biens, destructions de lieux saints et profanations de cimetières, discriminations au travail et dans l'éducation[28] - [29].

D'après le rapport d'Abdelfattah Amor, « Outre le non-accès aux postes gouvernementaux, il apparaît que les minorités ne peuvent accéder professionnellement à l'armée et à la justice et seraient limitées dans leur plan de carrière dans le reste de l'administration, sauf cas exceptionnels. »[12].

Point de vue du département d'État des États-Unis

« S'agissant de la liberté de religion, la situation qui était déjà mauvaise s'est encore dégradée pendant l'année. Les discours et les actions du gouvernement ont contribué à créer un climat de peur pour tous ceux qui ne pratiquent pas l'islam chiite ja'afar (duodécimain). Les médias contrôlés par le gouvernement, notamment la presse et la radio, ont intensifié leurs campagnes négatives contre les minorités religieuses et notamment les baha'is après l'élection en juin 2005 du président Mahmoud Ahmadinejad.
Des rapports font état de mesures d'emprisonnement, de harcèlement, d'intimidation et de discrimination fondées sur la croyance religieuse. Les zoroastriens, les juifs et les chrétiens sont les seules minorités religieuses officiellement reconnues mais même des membres de ces groupes ont fait l'objet de mesures d'emprisonnement, de harcèlement, d'intimidation et de discrimination fondées sur leur croyance.
Le 22 novembre 2005, des personnes non identifiées ont tué un homme qui s'était converti au christianisme plus de 10 ans auparavant. Sa mort aurait été suivie par des menaces et des mesures de répression contre d'autres chrétiens et 10 d'entre eux ont été arrêtés. Le gouvernement considère que les baha'is sont un groupe islamique hérétique dont l'orientation politique est opposée à la révolution islamique et il continue à interdire aux baha'is d'enseigner et de pratiquer leur culte (les baha'is ne se considèrent pas comme des musulmans mais comme un groupe indépendant ayant son origine dans la tradition islamique chiite).
Les restrictions du gouvernement contre les groupes musulmans soufis et leurs lieux de culte se sont aussi accrues pendant l'année et les soufis dénoncent le harcèlement constant et les mesures d'intimidation de leurs dirigeants religieux par les services du renseignement et de sécurité. Bien que la législation concernant le soufisme ne soit pas claire, selon certains rapports, le gouvernement aurait demandé l'interdiction de la pratique du soufisme. »[30]

Repères 2022 : spiritualités minoritaires

Bibliographie

Références

  1. « Iran census results 2011 », sur unstats.un.or.
  2. https://www.pewresearch.org/fact-tank/2019/05/01/with-high-levels-of-prayer-u-s-is-an-outlier-among-wealthy-nations
  3. (en)US State Department : International Religious Freedom Report 2003
  4. ",liste des mosquées sunnite en Iran
  5. Article en anglais de l’Encyclopaedia of the Orient.
  6. Annuaire démographique des Nations unies 1983, département des affaires économiques et sociales internationales, New York, 1985
  7. (en)
  8. (fr) Constitution iranienne, principes généraux 12 et 13
  9. Sourate LX ; 8
  10. (fr) Principe 19 de la loi fondamentale de l’Iran, Juripolis.com
  11. (fr) L’aménagement linguistique dans le monde, Jacques Leclerc, CIRAL (Centre international de recherche en aménagement linguistique), Université Laval (consulté le 21 août 2006)
  12. Abdelfattah Amor, Rapport présenté par M. Abdelfattah Amor, rapporteur spécial, conformément à la résolution 1995/23 de la Commission des droits de l'homme : réf.E/CN.4/1996/95/Add.2, Commission des droits de l'homme des Nations Unies, (lire en ligne).
  13. (fr) Rapport annuel, Human rights Internet, 2001
  14. (fr) « IRAN Le nouveau gouvernement se désintéresse de la question des droits humains »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), Amnesty International, 16/02/2006
  15. (fr) Article d'Amnesty International sur deux chrétiens persécutés
  16. (en) [PDF] Evaluation report on april 2005 home office report on Iran, ICMPD, août 2005 (consulté le 15/10/2006)
  17. (en) [PDF] « Update on the Situation of the Bahá’ís in Iran and Egypt », The Bahai World, Bahai.org, p. 136
  18. (en) Vahid Rafati, « Bahaism : V. The Bahai Community in Iran », Encyclopædia Iranica, Costa Mesa, Mazda, vol. 3,‎ (lire en ligne)
  19. (en) Rapport Iran 2005 Amnesty International (consulté le 21 août 2006)
  20. (en) MĂ©morandum Golpaygani sur la "question baha'ie" photocopie et traduction en anglais
  21. (en)UN Doc. E/CN.4/1993/41, Commission on Human Rights, 49th session, 28 January 1993, Final report on the situation of human rights in the Islamic Republic of Iran by the Special Representative of the Commission on Human Rights, Reynaldo Galindo Pohl, paragraph 310.
  22. (en) The Persecution of Christians in Iran
  23. « Le Père Noël vient aussi à Téhéran », L'Orient-Le Jour,‎ (lire en ligne, consulté le )
  24. (en) Juifs en Iran, Country studies Iran, Bibliothèque du congrès américain, décembre 1987 (consulté le 1/09/2006)
  25. « Fascisme, islam et grossiers amalgames » par Stefan Durand, Le Monde diplomatique, novembre 2006, page 11
  26. Article en anglais de Wikipedia sur la persécution des baha'is (en)
  27. (en) Persécution des chrétiens en Iran
  28. (en) Human Rights Watch rapport 1997
  29. (en) Rapport 2003 de FID et LDDHI Discrimination against religious minorities in IRAN « Copie archivée » (version du 22 avril 2008 sur Internet Archive)
  30. Résumé analytique du Rapport 2006 sur la liberté de religion dans le monde, sur le site officiel du Département d'État.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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