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Raoul Ponchon

Raoul Ponchon, né le à Napoléon-Vendée et mort le [1] à Paris 5e, est un écrivain et chroniqueur de presse français.

Raoul Ponchon
Raoul Ponchon : illustration dans La Muse gaillarde (1939).
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Joseph Raoul Ponchon
Nationalité
Activités
RĂ©dacteur Ă 
Autres informations
Membre de
Mouvement
Genre artistique
Poésie parodique (d)
Distinctions
Ĺ’uvres principales
  • La Muse au cabaret (1920)
  • La Muse vagabonde (1938)
  • La Muse frondeuse (1971)
  • La Muse gaillarde (1939)

Biographie

Raoul est le fils de Jean-Jacques Ponchon, capitaine trésorier au 46e régiment d’infanterie de ligne, et de Marie Henriette Birck.

Il suit les différentes garnisons de son père. En 1855 naît à Cahors sa sœur Berthe. Ensuite, la famille se déplace à Bourg où Raoul est interne au lycée, son père étant envoyé en Algérie ; puis celui-ci part à Angoulême (classe de 4e pour Raoul), Poitiers (baccalauréat), et enfin Paris d’où le futur poète ne bougera quasiment plus, passant simplement, pour cause de démolition, de l'hôtel du Périgord, place de la Sorbonne, à l’hôtel de Flandres, 16, rue Cujas, où il résidera jusqu’à sa mort et où, devenu aujourd’hui hôtel des 3 Collèges, une plaque rappelle son passage.

Il devient employé de banque, ou plutôt de banques et d'assurances : il change régulièrement d’employeur. Il subit la guerre de 1870 comme garde mobile à Paris, perd son père en 1871 et, la paix venue, jugeant qu’il n’est pas fait pour la finance, il s’établit dans la bohème comme peintre.

À ce titre, le premier texte qu’on connaisse de lui est la préface du catalogue du salon de peintures « Poil et Plume », où il exposait. C’était une bohème organisée et régulière : il allait tous les jours de la semaine prendre son petit déjeuner au café de Cluny, où il retournait l’après-midi s’attabler devant un verre d’absinthe, après avoir pris son seul repas quotidien dans un bouillon bon marché de la rue Racine.

Il fréquente les ateliers et salons de peinture et les cénacles littéraires : on le voit chez Nina de Villard de Callias (1843-1882), femme de lettres, poète et musicienne, maîtresse de Charles Cros, et qui reçoit outre ce dernier dans le salon intellectuel le plus coté de l’époque Catulle Mendès, Henri Rochefort, Jean Richepin, Villiers de l'Isle-Adam, François Coppée, Paul Verlaine, Stéphane Mallarmé, Maurice Rollinat, José-Maria de Heredia, Émile Zola, Alphonse Daudet, Édouard Manet, Edgar Degas, Léon Gambetta et l’astronome Camille Flammarion. Jean Richepin, Maurice Bouchor et lui deviendront inséparables : ils fondent ensemble le groupe des Vivants[2].

Ponchon passera de nombreuses vacances dans la maison de Richepin en Bretagne, ce dernier écrira plusieurs textes sur Ponchon, dont un dans La Chanson des gueux, et la dédicace de La Muse au cabaret sera : « À mes très chers amis Jean Richepin et Maurice Bouchor en témoignage de ma profonde affection je dédie ces rimes familières. » Il considérait les Richepin comme sa seconde famille, et repose à côté de son ami Jean au cimetière de Pléneuf-Val-André[3] - [4], où il les rejoignait souvent pour des vacances bretonnes.

Il publie son premier texte, Chanson vineuse, dans La République des Lettres, le , et dix ans plus tard, il est embauché par Jules Roques, directeur du Courrier français, « illustré paraissant tous les samedis : littérature, beaux-arts, théâtre, médecine, finance », pour y tenir une chronique en vers hebdomadaire, et c’est le début des gazettes rimées, qu’il étendra à d’autres publications : La Presse, « journal républicain, national, politique et littéraire » (en fait boulangiste) chaque lundi de à , puis Le Journal à partir de 1897. Il abandonnera Le Courrier au départ de Jules Roques, par fidélité à celui-ci, en 1908.

Il sera, lui qui était insensible aux honneurs, membre de l’académie Goncourt à partir de 1924[5] (sans doute proposé par ses amis pour qu’il puisse vivre de la pension associée, alors qu’il ne publiait plus de gazettes). Il y tiendra jusqu’en 1937 le « couvert » no 7, qu’il hérite d'Émile Bergerat. Ayant été fait chevalier de la Légion d’honneur le , il a été élevé au rang d’officier le [6].

Un jour de décembre, à l’âge de 88 ans, il se casse le col du fémur en descendant de son lit. Il est hospitalisé à l’hôpital Saint-Joseph, rue Pierre-Larousse, à Paris, où il meurt quelques jours plus tard, le . Ponchon a été plus que réticent à la publication en recueils de ses gazettes rimées hebdomadaires.

Il se considérait comme un petit rimailleur du quotidien, indigne d’une publication officielle[7]. Malgré cela, et malgré lui, parurent de lui un recueil de ses poèmes, La Muse au cabaret, en 1920, seul livre publié de son vivant (il avait 72 ans).

DĂ©coration

Ĺ’uvres

  • La Muse au cabaret[8], Fasquelle, 1920 RĂ©Ă©dition chez Cyral en 1925 (600 ex.), illustration Daniel-Girard, et Ă©ditions Rieder en 1938 (2 000 ex.), sous la direction de Marcel Lubineau, illustration Lucien Boucher puis 1946 (lithographies Jean-Denis Malclès, aux Ă©ditions La Bonne Compagnie, 1 000 ex.), puis 1998, Ă©ditions Grasset, collection Les Cahiers rouges.
  • La Muse vagabonde, 1938 RĂ©Ă©ditĂ© en 1947 par Le Rameau d'Or sous le titre Gazette rimĂ©es.
  • La Muse frondeuse, Fasquelle, 1971, textes rĂ©unis par Daniel Mouret, prĂ©facĂ© par Roland Dorgelès
  • La Muse gaillarde, Fasquelle, 1939, en version « ordinaire » Une Ă©dition de luxe est parallèlement rĂ©alisĂ©e la mĂŞme annĂ©e par Marcel Lubineau aux Ă©ditions Rieder, avec des illustrations de Dignimont, puis en 1949, Ă©d. Terres Latines, illustrĂ©e par Jacques Touchet.
  • « Animaux antĂ©diluviens », in Fouilles archĂ©obibliographiques (Fragments), Bibliogs, 2015

Citations

Il est l'auteur de :

« Quand mon verre est vide

Je le plains

Quand mon verre est plein

Je le vide. »

de :

« Le veau réchauffé est meilleur froid. »

de :

« Je hais les tours de Saint-Sulpice

Quand par hasard je les rencontre

Je pisse

Contre »

de :

« Si les muets pouvaient parler, ils gueuleraient comme des sourds. »

Adaptation

  • RĂ©mo Gary interprète « Vive l'eau » (La Muse au cabaret) sur une musique composĂ©e et arrangĂ©e par ClĂ©lia Bressat-Blum (MĂŞme pas foutus d'ĂŞtre heureux, 2008).

Bibliographie

  • Paul Verlaine, Raoul Ponchon, monographie publiĂ©e dans la revue Les Hommes d'aujourd'hui[9]no 400
  • Marcel Coulon, Raoul Ponchon, Bernard Grasset, 1927
  • Marcel Coulon, Toute la Muse de Ponchon, Édition de la Tournelle, 1938
  • Marcel Coulon, Les NoĂ«ls de Raoul Ponchon, Édition du Trianon, 1929
  • Guillaume Apollinaire, Le flâneur des deux rives, Gallimard, 1929
  • Émile Goudeau, Michel Golfier, Jean-Didier Wagneur, Alain Deschodt, LĂ©o TrĂ©zenik, Patrick Ramseyer, Dix ans de bohème, rĂ©Ă©d. Hachette, 2012, 290 p.
  • Kilien Stengel, Anthologie des poètes de la bonne chère, Éditions de la Table ronde, 2007, 200 p.
  • VĂ©ronique Ponchon, Raoul Ponchon : spirilège, Ă©ditions CapAXIOS[10], prĂ©face Jean-François Bazin, 2008 (florilège de poĂ©sies bachiques), 101 p.
  • Kilien Stengel, Poètes du vin, poètes divins, prĂ©faces de Jean-Robert Pitte, Éditions Archipel, coll. « Écriture », 2012, 280 p. (ISBN 978-2-35905-056-1)
  • Kilien Stengel, De Ponchon Ă  BĂ©ranger : poĂ©sie du vin : de beaux poèmes issus de la treille, nouvelle Ă©dition, L&C Ă©ditions, 2013, 246 p.

Notes et références

Liens externes

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