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RĂ©seau FTTH

Un réseau FTTH (de l'anglais : Fiber to the Home, ce qui signifie « Fibre optique jusqu'au domicile ») est un type de réseau de télécommunications physique qui permet notamment l'accès à internet à très haut débit et dans lequel la fibre optique se termine au domicile de l'abonné.

Installation de la fibre optique chez un particulier.

DĂ©veloppĂ©s dans divers pays au cours des annĂ©es 2000 puis 2010, ces rĂ©seaux terrestres remplacent progressivement ceux ayant historiquement servi Ă  la distribution du tĂ©lĂ©phone ou encore de la tĂ©lĂ©vision par câble. En 2018, les rĂ©seaux FTTH commerciaux peuvent atteindre jusqu'Ă  10 Gbit/s, contre un maximum de 20 Mbit/s en ADSL 2+ et 100 Ă  200 Mbit/s en VDSL2. Ils permettent Ă©galement une meilleure latence, l'absence de sensibilitĂ© aux perturbations Ă©lectromagnĂ©tiques, et un dĂ©bit stable pour des lignes jusqu'Ă  environ 30 km de longueur. La technologie FTTH qui exige l’installation d’un point de terminaison optique chez chaque abonnĂ© est nĂ©anmoins nettement plus coĂ»teuse que des solutions alternatives comme la fibre jusqu’au sous-rĂ©partiteur ou jusqu’à l’immeuble, avec une terminaison VDSL ou G.fast sur le câblage cuivre existant.

Dans les déploiements grand public, les zones urbanisées sont généralement privilégiées par les opérateurs privés, la couverture d'un plus grand nombre d'abonnés étant facilitée par la densité de population. Ces choix ne sont pas forcément en adéquation avec les besoins des habitants en matière de débit, la qualité de l'accès à Internet par le réseau téléphonique historique dépendant fortement de la distance aux centraux. En France, diverses collectivités territoriales ont commencé le déploiement de leurs propres réseaux d'initiative publique au cours des années 2010, afin de pallier les disparités de couverture du territoire.

Terminologie

Le FTTH étant une solution dans laquelle la fibre optique est utilisée de bout en bout entre le nœud de raccordement optique et l'abonné[1], on peut parler de « boucle locale optique ». On trouve également le sigle FTTO (Fiber to the Office, soit « fibre optique jusqu'au bureau ») pour différencier les offres grand public de celles destinées aux entreprises, qui utilisent généralement des réseaux distincts.

La commission générale de terminologie et de néologie française recommande l'usage du terme « desserte par fibre de l'abonné », avec comme forme abrégée « DFA » et comme synonyme en langage professionnel « fibre jusqu'à l'abonné ». La DFA ne distingue pas les réseaux FTTH des réseaux FTTO et FTTP (« Fiber To The Premises »)[2].

Historique

En 2006, des réseaux FTTH existent déjà en milieu urbain en Asie du Sud-Est et aux États-Unis, ainsi que dans quelques agglomérations européennes. En France, le réseau Pau Broadband Country a fait figure de précurseur ; parmi les déploiements en cours, ceux de Paris et des Hauts-de-Seine sont les plus avancés. Des projets sont aussi en cours dans certains pays d'Afrique du Nord, notamment au Maroc ou certains complexes résidentiels sont déjà équipés. En Suisse, le FTTH a été lancée par Sierre Energie avec son Projet Vario qui doit s'étaler sur 5 ans.

Technologies

Architectures

Un exemple de point à point : le P2P avec 1 fibre par abonné (tel que proposé par Free).
Un exemple de PON : le GPON avec 1 fibre partagée par plusieurs abonnés.

Il existe plusieurs architectures possibles pour aller depuis le point d'accès technique de l'opérateur (point de présence ou NRO) jusqu'à l'abonné (FTT« Home ») :

  • P2P : Point Ă  Point passif... Ă  ne pas confondre avec le protocole PPP ou le modèle de rĂ©seau pair-Ă -pair.

Le P2P est une architecture point à point dans laquelle il existe au moins une fibre continue et non partagée entre le NRO et l'utilisateur. C'est sur ce modèle, avec des liens en cuivre, qu'a été construite la boucle locale du réseau téléphonique en France[3]. En France seul l'opérateur Free utilise cette architecture P2P[4].

  • PON : Passive Optical Network ou Point Ă  Multipoint passif.

Le PON est une architecture FTTH utilisant un système de couplage passif (appelé coupleur optique en français ou splitter en anglais) installé dans le réseau d'accès, grâce auquel jusqu'à 128 utilisateurs peuvent être regroupés sur une seule fibre arrivant au NRO. Cette architecture est la plus utilisée en France et en Europe. Les différents protocoles normalisés pour le PON sont :

  • EPON : Ethernet PON, un protocole PON basĂ© sur Ethernet
  • APON : ATM PON : Un protocole PON basĂ© sur ATM, très peu utilisĂ©
  • BPON : Broadband PON : Une Ă©volution du protocole APON prĂ©cĂ©dent
  • GPON : Gigabit Passive Optical Network
  • WDM-PON : Wavelength Division Multiplexing PON : une Ă©volution des protocoles PON prĂ©cĂ©dents basĂ©e sur le longueurs d'onde de plusieurs abonnĂ©s sur une mĂŞme fibre.
  • AON : Active Optical Network ou Point Ă  Multipoint Actif, aussi appelĂ© « Double Étoile Active » en français. Cette architecture est très peu utilisĂ©e.

L'AON est une architecture point à multipoint utilisant un équipement actif (c'est-à-dire alimenté en électricité) installé dans le réseau d'accès, par lequel jusqu'à 128 utilisateurs peuvent être regroupés sur une fibre arrivant au NRO.

Rappel technique

Le backbone est un réseau longue distance de fibres optiques reliant les différentes villes d'un pays et les pays entre eux. Lorsqu'un océan ou une mer fait obstacle, la fibre est alors déroulée et déposée au fond de l'eau. Le réseau Internet est constitué par les liens entre ce backbone et les réseaux d'accès des différentes villes au niveau de points de présence. Si le point est équipé pour desservir en fibre optique les clients, il est aussi appelé nœud de raccordement optique.

Ă€ la suite du vote de la loi de modernisation de l'Ă©conomie en France en , la partie finale du rĂ©seau (dans un immeuble ou un quartier) doit ĂŞtre mutualisĂ©e, c'est-Ă -dire que le premier opĂ©rateur ayant installĂ© la fibre optique (l'opĂ©rateur d'immeuble) doit permettre aux autres (les opĂ©rateurs commerciaux) de venir s'y raccorder au travers d'un point de mutualisation. Il doit se situer entre le pied de l'immeuble et le NRO. Dans les communes des « zones très dense » (20 pĂ´les urbains de 148 communes dĂ©finis par l'Arcep), ce point de mutualisation peut ĂŞtre situĂ© Ă  l'intĂ©rieur des immeubles de plus de 12 logements ou Ă  l'intĂ©rieur des immeubles (quelle que soit leur taille) des communes disposant d'Ă©gouts visitables (comme Ă  Paris). Ailleurs, ce point de mutualisation permet d'atteindre environ 1 000 logements (selon la consultation de l'Arcep datant de ). En 2013, l'ARCEP envisage de modifier la classification des 148 communes en « zone très dense » (ZTD).

Le gĂ©nie civil appartient Ă  des collectivitĂ©s ou Ă  des opĂ©rateurs comme Numericable-SFR ou France TĂ©lĂ©com. Ce dernier loue le passage des gaines de câblage aux autres FAI Ă  raison de 1,2 euro / mètre-linĂ©aire / centimètre carrĂ© de section / an. Cela vaut Ă  Free d'attaquer France TĂ©lĂ©com devant le conseil de la concurrence en [5]. En , Orange et Free enterrent la hache de guerre[6].

Infrastructures

Câble 144FO généralement utilisé pour le fibrage horizontal.
  • Fibrage horizontal : Raccordement de la fibre optique du NRO jusqu'au point de mutualisation et du point de mutualisation jusqu'aux boĂ®tiers d'entrĂ©e d'immeuble. Dans le cas des « zones très denses », le boĂ®tier d'entrĂ©e d'immeuble et le point de mutualisations peuvent ĂŞtre confondus.
  • Fibrage vertical : Raccordement de la fibre optique du boĂ®tier d'entrĂ©e d'immeuble jusque chez le rĂ©sident de l'immeuble.

Tranchées

La technique des micro-tranchées, qui sont des tranchées très peu profondes, permet d'accélérer le déploiement de la fibre dans l'espace public, comme en Italie[7].

DĂ©bits

En 2015, le dĂ©bit descendant disponible pour l'abonnĂ© varie de 100 Mbit/s Ă  Gbit/s, et de 50 Ă  1 000 Mbit/s dans le sens montant. Cependant, la fibre optique autorise le transport d'un dĂ©bit bien supĂ©rieur, ce qui en fait un support Ă©volutif, c'est-Ă -dire que les fournisseurs d'accès peuvent segmenter leurs offres afin de pouvoir proposer diffĂ©rentes gammes de dĂ©bit. Au Japon, il existe des offres Ă  Gbit/s en FTTH depuis 2006. En France, il existe des offres Ă  Gbit/s en FTTH depuis 2013[8].

Ce débit théorique atteignable est à mettre en regard avec la bande passante disponible pour relier le réseau d'accès au backbone et les capacités du backbone lui-même.

Une des caractĂ©ristiques de la fibre est la faible latence (entre 0 et 2 ms vers le premier saut).

Comparaison du PON et du P2P

En France, le GPON est la technologie utilisée par Orange, SFR, Bouygues Telecom et la majorité des réseaux d'initiative publique. Le P2P est la technologie utilisée par Free. La société Numericable-SFR ne commercialise pas systématiquement du FTTH, mais commercialise majoritairement du très haut débit par câble (hybride fibre coaxial) appelé aussi FTTLA.

PON

Le déploiement de la fibre se compose :

  • du fibrage horizontal : chaque opĂ©rateur pose une fibre pour, au maximum 64, voire 128 clients.
  • du fibrage vertical : il faut poser une fibre par logement dans les Ă©tages des immeubles.
  • une zone de transition : La transition entre les fibres de l'opĂ©rateur rĂ©sidant (et des FAI concurrents) et les fibres des diffĂ©rents abonnĂ©s s'effectue au moyen de splitters passifs[9] (coupleur optique).

Les réseaux PON et GPON ont les avantages suivants :

  • le système permet de regrouper jusqu'Ă  128 abonnĂ©s sur une seule fibre optique via du multiplexage, une fibre unique arrivant chez chaque rĂ©sident.
  • le coĂ»t de dĂ©ploiement est rĂ©duit (investissement initial plus faible) :
    • la rĂ©duction du diamètre et du nombre de câbles limite le coĂ»t du gĂ©nie civil.
    • la rĂ©duction du nombre de fibres sur le tronc commun rĂ©duit le nombre de terminaisons optiques nĂ©cessaires dans le NRO.
  • la rapiditĂ© du dĂ©ploiement.
  • le dĂ©ploiement peut couvrir une plus grande zone gĂ©ographique pour un mĂŞme coĂ»t.
  • le retour sur investissements est plus rapide.

Les principaux inconvénients des réseaux passif multipoint sont :

  • la maintenance d'une fibre peut concerner plusieurs abonnĂ©s.
  • le dĂ©groupage est plus complexe (rĂ©partition par pose d'un splitter, nouvelle fibre, nouveau fourreau) sauf Ă  dĂ©grouper au niveau Ethernet.
  • la bande passante d'une fibre est partagĂ©e entre les abonnĂ©s d'un mĂŞme splitter, sauf Ă  Ă©voluer vers des technologies telles que le WDM-PON.
  • la sĂ©curitĂ© des Ă©changes :
    • ce système nĂ©cessite la prĂ©sence d'un chiffrement afin de garantir la confidentialitĂ© des donnĂ©es des utilisateurs empruntant une mĂŞme fibre. Ce chiffrement est pris en charge par l'Ă©quipement de terminaison, dit ONT ou ONU.
    • Les flux tĂ©lĂ©visĂ©s sont parfois multidiffusĂ©s vers tous les utilisateurs cibles, la rĂ©duction au pĂ©rimètre effectif Ă©tant assurĂ©e par un système de multiplexage temporel et de chiffrement pouvant poser des problèmes de confidentialitĂ© en cas de prĂ©sence d'ONT compromis sur l'arbre.

P2P

Le déploiement d'un réseau FTTH P2P (point-à-point) se fait en utilisant une seule fibre optique par abonné et par FAI. Chaque abonné dispose d'une fibre optique bidirectionnelle qui lui est propre le reliant directement au nœud de raccordement optique de l'opérateur. Le fibrage horizontal (dans les rues) et le fibrage vertical (dans l'immeuble) impliquent, au minimum, la pose d'une fibre pour chaque logement.

Avantages :

  • meilleure sĂ©curitĂ© (confidentialitĂ©) des Ă©changes sans imposer le chiffrement des donnĂ©es.
  • dĂ©bit garanti par l'indĂ©pendance entre les lignes des diffĂ©rents abonnĂ©s[10].
  • Ă©volution plus simple vers des dĂ©bits plus Ă©levĂ©s.

Inconvénients :

  • coĂ»ts d'installation plus Ă©levĂ©s : plus de fibres, beaucoup plus de terminaisons optiques dans les NRO.
    • il faut poser au moins une fibre par abonnĂ©, depuis le NRO jusqu'au local du client, soit, en moyenne soixante-quatre fois plus de fibres Ă  poser sur la partie horizontale des tronçons[10].
    • le NRO est plus coĂ»teux et volumineux car il y a plus de fibres optiques Ă  connecter.
  • le diamètre des câbles est plus important donc le coĂ»t de passage dans le gĂ©nie civil l'est aussi. Ce point est marginal lorsque la ville permet de passer par les Ă©gouts mais peut s'avĂ©rer bloquant dans certains autres cas.
  • le dĂ©ploiement est plus lent (plus de fibres Ă  poser).

Les usages

Le très haut débit permet d'améliorer les usages liés au haut débit, et d'ajouter de nouveaux usages :

France

Nombre d'abonnements Internet à très haut débit (évolutions)

Source Arcep[11]

Histoire du FTTH en France

FTTH il y a 30 ans en France : première expĂ©rience FTTH Ă  Biarritz (PyrĂ©nĂ©es-Atlantiques)[12], une rĂ©alisation qui fut Ă  la pointe de la technique au dĂ©but des annĂ©es 1980. Le rĂ©seau de Biarritz permettait Ă  1 500 abonnĂ©s de bĂ©nĂ©ficier du visiophone, de la distribution de la tĂ©lĂ©vision et des programmes radiophoniques sonores en FM, l'accès Ă  une vidĂ©othèque. Ainsi des essais de VoD (Video on Demand) et de tĂ©lĂ©vision interactive ont pu ĂŞtre effectuĂ©s. Cette expĂ©rience, sous l'impulsion et la maĂ®trise d'ouvrage de l'Administration Française des PTT (maintenant France Telecom) avait pour but, outre ces essais de services nouveaux, de fournir Ă  l'industrie française des tĂ©lĂ©communications un champ d'action lui permettant d'acquĂ©rir la maĂ®trise industrielle et opĂ©rationnelle des techniques de la transmission optique. Les Ă©tudes de ce système ont commencĂ© au dĂ©but des annĂ©es 1980, les premiers câbles optiques du rĂ©seau ont Ă©tĂ© mis en place en . Les premiers abonnĂ©s au système ont Ă©tĂ© raccordĂ©s en . L'inauguration officielle, mettant en Ĺ“uvre une liaison visiophonique entre le palais de l'ÉlysĂ©e Ă  Paris et un terminal Ă  Biarritz, a eu lieu le , par le PrĂ©sident François Mitterrand et le Ministre des PTT, Louis Mexandeau.
Note : Le visiophone placé à Paris, au Palais de l'Élysée, avait ses images transmises par faisceau hertzien à Biarritz (et en secours par satellite). Certaines modifications avaient dû être faites pour se raccorder au réseau par cette voie.

Les technologies utilisées pour la réalisation du réseau de Biarritz (fibres, câbles, connecteurs, épissures, composants optiques actifs, points de commutation à large bande...) ont montré les capacités de l'industrie française des télécommunications. Pendant les dix ans de l'expérimentation, outre la visiophonie, des services tels que la vidéo à la demande, des programmes interactifs de télévision, etc. ont pu être évalués. Ce réseau montrait la faisabilité technique du FTTH, et les efforts qui restaient à faire pour aboutir à un coût permettant un déploiement à grande échelle de ce concept FTTH.

Les premiers plans ne prévoyaient pas une adoption rapide des technologies FTTH, jusque dans les années 2000. Dans les années 2000, la France fait le choix du développement l'ADSL en attendant le FTTH.

La ville de Pau présente en 2002 un projet à l'échelle de sa communauté d'agglomération. Nommé Pau Broadband Country, le déploiement commence en 2003 et les premières commercialisations fin 2004.

CitéFibre lance en 2005 son offre sur Paris et choisit le même délégataire que le PBC, Axione, filiale de Bouygues énergies & services.

Orange a dĂ©butĂ© en 2006 des essais de dĂ©ploiement du très haut dĂ©bit sur 5 arrondissements de Paris ainsi que 5 villes des Hauts-de-Seine puis 5 villes en rĂ©gion. Vers 2007, Free est l'un des premiers opĂ©rateurs Ă  annoncer l'arrivĂ©e du FTTH. Toutefois en pratique, s'il est très discutĂ©, le dĂ©veloppement du FTTH reste un sujet sur lequel les diffĂ©rents opĂ©rateurs restent très prudents dans leurs investissements, jusqu'en 2013. En effet, la plupart des opĂ©rateurs restent plus intĂ©ressĂ©s par la rentabilitĂ© immĂ©diate et prĂ©fèrent que d'autres prennent Ă  leur charge les investissements coĂ»teux.

Ă€ la fin du 3e trimestre 2012, la France comptait 270 000 abonnements au très haut dĂ©bit en fibre optique jusqu’aux abonnĂ©s ; leur nombre a augmentĂ© de 24 000 (+ 9,6 %) au cours du trimestre et de 98 000 (+ 57 %) sur un an. Au 2e trimestre 2014, ce sont 715 000 abonnĂ©s au FTTH qui sont comptabilisĂ©s par l'ARCEP[13].
Le nombre de foyers Ă©ligibles (prises FTTH) atteint 3 420 000[13] mi 2014.

En 2014, le rachat de l’opérateur SFR par Numericable conduit à un changement dans la dynamique du développement du réseau par fibre jusqu'au domicile, Numericable pouvant, dans les zones équipées pour la télévision par câble, se passer de la boucle locale en cuivre et donc de sa location à Orange, grâce à ses réseaux câblés, historiquement utilisés pour la télévision par câble.

Fin 2014, certains fournisseurs d'accès à internet passent leurs offres commerciales FTTH grand public à 1 Gbit/s[14].

Fin 2015, Orange annonce avoir Ă©quipĂ© 1 million de clients Ă  la fibre, et peut le proposer Ă  5 millions de foyers, dans 800 communes en France, l'objectif Ă©tant de rendre ce service disponible pour 20 millions de logements Ă  l'horizon 2020.

Part du FTTH dans l'offre très haut débit

Au , pour 30,7 millions de lignes principales du rĂ©seau de cuivre (dont 28,5 millions de foyers), 13,3 millions de logements sont Ă©ligibles au très haut dĂ©bit :

  • 4,064 millions via des offres FTTH, dont 2,5 millions disposent d'au moins deux opĂ©rateurs en mesure de commercialiser des offres Ă  très haut dĂ©bit en fibre optique grâce aux mĂ©canismes de mutualisation
  • 8,7 millions de logements sont Ă©ligibles Ă  des offres très haut dĂ©bit en fibre optique avec terminaison en câble coaxial FTTLA et HFC (dont le dĂ©bit est supĂ©rieur ou Ă©gal Ă  30 Mbit/s), et dont 6,1 millions disposent d'un dĂ©bit supĂ©rieur ou Ă©gal Ă  100 Mbit/s (+15 % en un an).
  • 4,9 millions de lignes Ă©ligibles au très haut dĂ©bit en VDSL2 (dĂ©bit supĂ©rieur ou Ă©gal Ă  30 Mbit/s)[15].

Opérateurs d'immeubles et mutualisation

En France, la loi prévoit, dans son article 24-2 de la loi no 65-557 du fixant le statut de la copropriété des immeubles bâtis, article créé par la loi no 2008-776 du - art. 109 (V), une dérogation à l'article 25, facilitant la prise de décision concernant toute proposition émanant d'un opérateur de communications électroniques relative à la fibre optique.

En France, chaque immeuble est libre de choisir son opérateur d'immeuble, et chaque utilisateur son opérateur commercial.

« En France, l'Arcep et la loi encadrent le déploiement de la fibre optique à domicile par une politique de mutualisation[16]. Toute personne ayant établi dans un immeuble bâti ou exploitant une ligne de communications électroniques à très haut débit en fibre optique permettant de desservir un utilisateur final fait droit aux demandes raisonnables d’accès à ladite ligne émanant d’opérateurs, en vue de fournir des services de communications électroniques à cet utilisateur final »[17].

Les points de mutualisation peuvent se situer au pied des immeubles des communes de la « zone très dense », ou plus loin des immeubles dans les autres communes[18].

En pratique, la concurrence et la mutualisation peuvent se heurter à des problèmes de différentes natures :

  • Les conventions entre syndic et opĂ©rateur peuvent gĂ©nĂ©rer des problèmes juridiques.
  • Un opĂ©rateur peut refuser de signer la convention s'il considère que l'immeuble ne fait pas partie de ses prioritĂ©s.
  • Les choix techniques peuvent Ă©galement ĂŞtre source d'incompatibilitĂ© lorsqu'ils ne sont pas inter-opĂ©rables. Le multifibre ne suffit pas Ă  rĂ©soudre tous les problèmes. La problĂ©matique des points de mutualisation reste centrale.

L'Arcep souhaite que chaque prise FTTH puissent être identifiée à l'aide d'un identifiant unique composé de dix symboles : deux caractères pour l'opérateur d'immeuble et huit chiffres pour le numéro de la prise[19] - [20].

Les codes des opérateurs d'immeubles sont des codes composés de 2 caractères alphanumériques destinés à identifier les prises FTTH (PTO). Ils sont attribués par l'Arcep comme suit[21] :

Opérateur d’immeubleCode OI
ADTIMAD
Aisne THDAS
Alliance Très Haut DébitAX
Anjou FibreAF
Audio Visuel et Systèmes de Communication (ASC)AC
Auvergne Très Haut DébitAU
Berry Fibre OptiqueBF
CAPS Très Haut DébitPS
Charente-Maritime Très Haut DébitCM
Chartres Métropole Innovations Numériques (CM'IN)RC
Covage 9292
Covage THDCO
Debitex TelecomDE
DĂ©partement de la CĂ´te d'OrCR
DĂ©partement de SaĂ´ne-et-Loire71
Doubs La FibreDB
Dunkerque Grand Littoral NetworksDU
e-TeraEA
Emeraude THD
Eure et Loir THDEL
Eurek@EN
FibraggloFA
Fibre 31HG
FibresoFM
Free InfrastructureFE
Go TelecomG0
Grand Dax Très Haut DébitGD
Gravelines NetworkGR
GuyacomGY
HĂ©rault THDHT
InoliaIN
Isère FibreIF
La Fibre 06 (Sictiam)
Laval THDLA
Loire Atlantique numériqueLN
Loiret THDLO
Losange FibreGE
Manche FibreMF
Manche NumériqueMN
Manche TelecomMT
MetropticMC
Moselle NumériqueMO
Net 48N4
NivertelNI
Nouvelle-Aquitaine THDNA
NumericableNU
Numerique 66
Oise NumériqueON
Opalys Telecom0P
OrangeFI
Orne Métropole Très Haut DébitOM
Provence Alpes ConnecT (PACT)AP
Régie d’Exploitation de la Fibre Optique de Saint-Quentin-en-Yvelines (Quentiop)SY
RĂ©gie de ChoozRZ
Régie gaz et électricité de Sallanches (RGES)RS
Regie intercommunale de teledistribution de Falck et Hargarten-aux-minesRH
ResopticAI
RĂ©unicable SASRU
Rosace FibreAL
Sarthe Numérique72
Seine Essonne Très Haut DébitSE
Seine-et-Marne THDSF
Sequantic TelecomST
Société Française du Radiotéléphone (SFR)CT
Société paloise pour le très haut débit (SPTHD)SP
Société Reunionnaise du Radiotelephone (SRR)SR
Solstice Grand AngoulĂŞmeSO
SPL Sainte-Anne 2.0PA
Syndicat des communes du pays de BitcheBI
Syndicat des Énergies et de l’Aménagement Numérique de la Haute-Savoie (SYANE) ; Tutor Haute-SavoieSA
Syndicat Intercommunal d’énergie et de e-communication de l’Ain (SIEA)LI
Syndicat Mixte MĂ©galis Bretagne ; THD BretagneMB
THD 06SI
THD 59-62NP
THD 7373
THD TelSX
THD42 Exploitation (SIEL)42
Tutor 2 SarresT2
Tutor CalvadosTC
Tutor CĂ´te FleurieTF
Tutor Europ’EssonneTE
Tutor Moulins-les-MetzTM
Tutor NancyTN
Tutor SommeTS
Val de Loire FibreVD
Val d'Oise FibreVF
ValofibreVL
Vannes Agglo NumériqueVN
Vaucluse NumériqueVA
Vendée NumériqueVE
Warndt FibreCW
Yvelines FibreYF

Investissements et financement des infrastructures

En 2013, la Cour des comptes a publié un référé au sujet des obstacles à la mise en œuvre de la politique FTTH. Elle y indique la frilosité des sociétés privées face à cette entreprise titanesque que seul Orange/France Télécom semble avoir les moyens d'affronter.

  • MĂŞme dans les communes de la « zone très dense », il existe certaines poches dans lesquelles les « opĂ©rateurs ne sont pas intervenus en raison d'une densitĂ© de population plus faible » ;
  • Les initiatives engagĂ©es par Orange et SFR sans aucune subvention publique sont en 2013 « très limitĂ©es ».

Pour les rĂ©seaux entrepris sur initiative publique et financĂ©s en tout ou partie par de l'argent public, les coĂ»ts risquent en effet d'exploser (selon la Cour des comptes) qui reprend l'argumentaire de la DATAR : 22 milliards d'euros pour le coĂ»t de la couverture en fibre optique des « 40 derniers pourcents de foyers français, dont 7 milliards au titre de la couverture des 5 derniers pourcents de foyers ». Une très grande majoritĂ© de ces coĂ»ts sont imputables au gĂ©nie civil.

Par ailleurs le gouvernement considère qu'il est du ressort de l'Arcep de réfléchir à l'ouverture à la concurrence via des offres de gros de Numericable et de Completel pour partager leurs réseaux câblés[22].

La commercialisation des offres

Les offres FTTH sont commercialisées sous forme d'offres dites « très haut débit ».

Pour ce faire, un fournisseur d'accès internet loue l'accès à l'opérateur de l'immeuble du client depuis l'appartement jusqu'au point de mutualisation. Il organise alors à sa guise les communications entre le point de mutualisation et le reste du réseau.

Le choix de l'opérateur d'un immeuble s'effectue en assemblée générale de copropriété, lorsque cette dernière arrive à négocier les clauses de la convention de mutualisation avec l'opérateur qui s'est proposé de fibrer l'immeuble, le cas échéant.

Le choix des opérateurs d'immeuble

Concrètement, plusieurs opérateurs d'immeubles déploient du FTTH en France au début des années 2010[23] :

Trois d'entre eux Orange, SFR et Free concentrent la grande majoritĂ© des abonnements au très haut dĂ©bit en fibre optique jusqu’aux abonnĂ©s. Mi-2015, Orange a une part de marchĂ© supĂ©rieure Ă  50 % des abonnements FTTH[24]. En 2012, les 1 220 000 autres abonnements au très haut dĂ©bit Ă  30 Mb/s, qui reprĂ©sentaient plus de trois quarts des abonnements au très haut dĂ©bit, Ă©taient rĂ©partis entre Numericable, Bouygues Telecom, Darty Telecom et Auchan Telecom. Darty Telecom a Ă©tĂ© rachetĂ© par Bouygues Telecom durant l’étĂ© 2012. D'autres opĂ©rateurs commercialisent des offres très haut dĂ©bit, pour plus de dĂ©tails voir le très haut dĂ©bit.

Les trois opérateurs privés ont concentré leurs déploiements dans certaines zones. Au :

  • Orange est prĂ©sent dans 81 des 148 communes des zones très denses et 31 communes des zones moins denses (communes avec au moins un point de mutualisation mis Ă  disposition des opĂ©rateurs tiers).
  • SFR est prĂ©sent dans 54 communes des zones très denses et quelques communes des zones moins denses.
  • Free est prĂ©sent dans 31 communes des zones très denses et une dizaine de communes des zones moins denses.

Enfin 48 communes des zones très denses et 294 communes des zones moins denses sont concernĂ©es par des dĂ©ploiements de rĂ©seaux FTTH d’initiative publique (notamment Sequalum dans les Hauts-de-Seine, Axione Ă  Pau, le SIEA dans l’Ain ou encore SFR collectivitĂ©s dans la Manche) au .

Déploiement commercial par les opérateurs en France

En , l'Arcep recensait en France métropolitaine cinq opérateurs de fibre optique résidentielle[25], dont un opérateur local (niveau départemental seulement), et un opérateur couvrant tous les départements français (DOM inclus), les trois autres opérateurs se limitant à la métropole.

En , l'Arcep comptait en France métropolitaine vingt-quatre opérateurs de fibre optique résidentielle[26], dont quinze opérateurs locaux (dont dix mono-départementaux seulement (un à l'outre-mer) et cinq multi-départementaux), et un opérateur couvrant tous les départements français (DOM inclus), les huit autres opérateurs se limitant à la métropole.

Selon l'Arcep, Ă  la fin du premier trimestre 2012, la France comptait 1 580 000 logements Ă©ligibles au FTTH dont 704 000 logements oĂą les services peuvent ĂŞtre proposĂ©s par plusieurs opĂ©rateurs. Par ailleurs, 24 000 personnes sont abonnĂ©es via la mutualisation[27].

Ă€ la fin du deuxième trimestre 2013, la France comptait 1 800 000 logements abonnĂ©s au très haut dĂ©bit dont 415 000 abonnĂ©s au FTTH[28].

Depuis , Orange a réduit l’installation des lignes de cuivre dans les logements neufs éligibles au FTTH.

Fin , parmi les 3,6 millions d'abonnements internet Ă  très haut dĂ©bit en France, le nombre d'abonnĂ©s Ă  la fibre optique FTTH dĂ©passe le million[29]. Fin , il atteint 2,645 millions abonnĂ©s[30].

Classement des abonnés FTTH chez les principaux opérateurs fin 2015[31]
rang société clients parts de marché en
1Orange960 000 clients,67,4 %
2SFR + autres par dĂ©duction,223 000 clients,15,6 %.
3Free185 000 clients,13,0 %.
4Bouygues57 000 clients,4,0 %.

La France compte quatre opérateurs principaux dans le domaine de l'accès au très haut débit par câble ou fibre optique.

Répartition des abonnés par opérateur en 2015
Source ARIASE, pour la France entre 2014 et 2016[32].

Orange

Orange a dĂ©butĂ© en 2006 des essais de dĂ©ploiement du très haut dĂ©bit dans 5 arrondissements de Paris ainsi que 5 villes des Hauts-de-Seine puis 5 villes en rĂ©gion. Son offre fournissait alors un dĂ©bit descendant de 100 Mbit/s et montant de 10 Mbit/s (100 Mbit/s en option). Fin 2009, Orange Ă©tait prĂ©sent Ă  Paris, dans les Hauts-de-Seine et dans 10 villes de province. En , France TĂ©lĂ©com a indiquĂ© vouloir investir 2 milliards d'euros dans le FTTH jusqu'en 2015 pour ĂŞtre prĂ©sent dans chaque rĂ©gion en 2012 et chaque dĂ©partement en 2015. L'opĂ©rateur propose le partage de son infrastructure de gĂ©nie civil (du central jusqu'Ă  l'immeuble) et le partage de la fibre montante (du bas d'immeuble jusqu'Ă  l'appartement) aux opĂ©rateurs concurrents.

Dans ses rĂ©sultats annuels de l'annĂ©e 2011, France Telecom a indiquĂ© avoir fibrĂ© 866 000 logements pour lesquels il fournissait l'accessibilitĂ© au FTTH, dont 95 000 clients, au dernier trimestre 2011. La sociĂ©tĂ© disposait alors de 149 000 clients FTTH au niveau du groupe[33].

Ă€ partir de Orange proposait un dĂ©bit descendant de 200 Mbit/s et montant de 50 Mbit/s pour les abonnĂ©s Livebox Play.

En , Orange annonce avoir dĂ©passĂ© les 200 000 clients Ă  son offre Livebox Fibre[34].

En , Orange annonce 350 000 clients actifs en fibre optique pour 2,2 millions de prises clients connectables avec cette technologie[35].

Depuis , une offre de l'opĂ©rateur propose un dĂ©bit descendant de 500 Mbit/s et un dĂ©bit montant de 200 Mbit/s.

Au , Orange annonce 563 000 accès clients actifs en fibre optique[36].

Dans un communiqué du , le groupe annonce avoir dépassé le million de clients en fibre jusqu'à l'abonné (FTTH)[37] - [38]. Pour le PDG d'Orange, Stéphane Richard, « C’est une très grande satisfaction pour Orange et une vraie marque de confiance de la part de nos clients ; c’est aussi une fierté pour toutes les équipes engagées dans cette aventure ! En déployant ce réseau de référence et en commercialisant des services répondant aux attentes de nos clients pour des expériences connectées toujours plus puissantes et rapides, nous prouvons qu’Orange est à la pointe de l’innovation sur la fibre comme sur la 4G ».Dans le même temps, Orange indique début 2016 que « plus de cinq millions de logements (sont) raccordables dans près de 800 communes de France métropolitaine et dans les DOMs, soit une hausse de 40 % sur l’année 2015 ».

Au , Orange dispose de 2,249 millions de clients FTTH.

Ă€ la fin 2018, Orange compte 2,6 millions abonnĂ©s FTTH.

Mi 2021, Orange aurait 5,2 millions d'abonnĂ©s FTTH[39].

SFR

SFR est, avec Orange, l'un des principaux opĂ©rateurs ayant la capacitĂ© d'apporter le FTTH. En 2012, SFR a signĂ© 500 000 logements avec des bailleurs ou dans des copropriĂ©tĂ©s. SFR dispose de plusieurs dizaines de milliers d’abonnĂ©s en fibre optique. SFR compte plus de 100 000 logements commandĂ©s pour mutualisation de raccordement par les opĂ©rateurs concurrents.

En , la sociĂ©tĂ© SFR comptait 50 000 abonnĂ©s pour 550 000 logements raccordables.

En , SFR proposait des offres avec un débit montant (upload) parmi les plus lents du marché[40] avec seulement 10 Mbit/s en liaison montante.

En 2013, SFR indique garantir le déploiement dans les six mois après la signature du contrat.

Depuis le , SFR propose la fibre jusqu'Ă  300 Mbit/s en rĂ©ception (liaison descendante) et 100 Mbit/s en dĂ©bit montant[41].

Ă€ compter du , l'offre fibre SFR Ă©volue Ă  nouveau en augmentant ses dĂ©bits en rĂ©ception Ă  Gbit/s (liaison descendante) et en Ă©mission Ă  200 Mbit/s (liaison montante)[42].

En , SFR indique Ă©galement disposer de plus d'un million de logements Ă©ligibles avec des bailleurs ou dans des copropriĂ©tĂ©s ; plusieurs dizaines de milliers d’abonnĂ©s en fibre optique ; plus de 400 000 logements commandĂ©s pour raccordement par les opĂ©rateurs concurrents Ă  SFR (mutualisation)[43].

En , SFR dispose de 200 000 foyers abonnĂ©s Ă  son offre fibre optique.

Toutefois, à la suite du rachat de SFR par Numericable, la stratégie FTTH de SFR a été revue.

Au troisième trimestre 2018, SFR revendique 2 281 000 clients FTTH et FTTB.

Mi 2021, SFR aurait 3,6 millions d'abonnĂ©s FTTH[39].

Bouygues Telecom

Bouygues Telecom est également un opérateur très haut débit.

Alors que sa stratégie initiale était axée sur le très haut débit au travers du réseau câblé (HFC) de Numericable, Bouygues a développé à partir de 2011 une stratégie FTTH[44].

En , il dessert environ 1 400 000 foyers pour 23 000 abonnĂ©s[24]. Au mĂŞme moment, les foyers sont connectĂ©s Ă  3,9 millions de prises Orange et Ă  9 millions de prises SFR (en comptant Ă  la fois le câble et le FTTH).

En , BT compte 93 000 clients FTTH[45].

Fin , l'opĂ©rateur revendique 171 000 clients FTTH[46].

Fin , l'opĂ©rateur revendique 209 000 clients FTTH.

Ă€ la fin de l'annĂ©e 2017, 265 000 abonnĂ©s Ă©taient chez Bouygues en FTTH.

Au , Bouygues dispose de 391 000 clients FTTH.

Ă€ la fin 2018, Bouygues comptait 569 000 abonnĂ©s FTTH.

Ă€ la fin 2020, Bouygues comptait 1 600 000 abonnĂ©s FTTH[47].

Mi-2021, Bouygues aurait 1,9 million d'abonnĂ©s FTTH[39].

Free

Avec 40 000 abonnĂ©s environ fin 2012, Free dĂ©tenait environ 10 % de parts de marchĂ©, loin derrière Orange et SFR.

Free a une offre très haut dĂ©bit Ă  Gbit/s en rĂ©ception et 200 Mbit/s en Ă©mission. La sociĂ©tĂ© a Ă©galement annoncĂ© que son rĂ©seau serait ouvert aux opĂ©rateurs concurrents ; ils pourront s'appuyer pour dĂ©ployer leurs propres offres. Le dĂ©ploiement a concernĂ© dans un premier temps l'ensemble de la ville de Paris puis la petite couronne et le reste de la France dans les secteurs oĂą la sociĂ©tĂ© compte au moins 15 % de clients. Pour les zones dont la desserte nĂ©cessite des travaux de gĂ©nie civil, Free a annoncĂ© rechercher des accords de cofinancement avec les collectivitĂ©s concernĂ©es.

Free a été le premier opérateur à déclarer vouloir déployer le très haut débit en France, dès avant 2007[48]. Il a même eu recours à de la publicité illégale pour cela[49]. Cependant en 2011, l'Association des Responsables de Copropriété dresse un bilan très négatif, indiquant que 85 % des plaintes liées à la fibre optique concernent la non exécution des travaux dans le délai légal de 6 mois par Free Infrastructure[50], et que de plus ce dernier ne raccorde pas toujours l'immeuble à son réseau de fibre optique par la suite, laissant donc les copropriétaires sans accès effectif à la fibre.

À la suite d'une plainte de France Telecom, en , l'Arcep a prescrit la modification de certaines clauses du contrat de mutualisation de Free Infrastructure afin de simplifier le raccordement des clients au fibrage vertical par les opérateurs tiers[51].

Au , Free annonce le 100 000e accès client actif en fibre optique.

Au , Free annonce plus de 200 000 abonnĂ©s raccordĂ©s en fibre optique.

Au , Free revendique 419 000 abonnĂ©s FTTH.

Au , Free revendique 503 500 abonnĂ©s FTTH[52].

Au , Free dispose de 734 000 abonnĂ©s FTTH.

Au , Free revendique 835 000 abonnĂ©s FTTH.

Début 2019, Free atteint le million d'abonnés FTTH[53].

Mi 2021, Free aurait 3,3 millions d'abonnĂ©s FTTH[39].

Fin 2022, Free revendique 4,65 millions d'abonnés FTTH[54].

Autres opérateurs

Neuf, disparu en 2009, avait lancĂ© en , grâce aux rachats successifs de Mediafibre (Ă  Pau) et Erenis (Ă  Paris), une offre très haut dĂ©bit Ă  50 Mbit/s dans les deux sens. En zone Paris, l’offre Ă©tait proposĂ©e Ă  29,90 â‚¬ mensuel, contre 34,90 â‚¬ en zone Pau. Neuf Cegetel a depuis Ă©tĂ© rachetĂ© et intĂ©grĂ© Ă  SFR.

Toutes ces offres peuvent inclure l'accès à internet très haut débit, la téléphonie et la télévision (triple play).

Le déploiement des opérateurs d'infrastructures

Plusieurs Délégations de Service Public (DSP) ou Réseaux d’Initiative Publique (RIP) [55] sont en cours de déploiement en France pour faciliter l'accès aux opérateurs commerciaux.

DĂ©but 2009, on compte ainsi une cinquantaine de projets notamment :

Toutes les Collectivités ayant des projets de déploiement fibre sont regroupées au sein de l'Avicca. À fin 2016, 32 Réseaux d’Initiative Publique (RIP) dits de seconde génération (= FttH) étaient en cours. Ils représentent 45 départements français[57].

Pour que le client final puisse bénéficier d'un service à Très Haut Débit, il faut que les opérateurs commerciaux viennent louer ces infrastructures. Les tarifs sont actuellement très variés :

  • Ă  Pau, la location d'une ligne FTTH entre le particulier et le NĹ“ud de Raccordement d'Axione pour faire du triple play revient Ă  26 euros par mois (prix catalogue),
  • dans les Hauts-de-Seine, elle serait facturĂ©e 14,50 euros par mois selon le cahier des charges de la DSP du Conseil GĂ©nĂ©ral.

La responsabilité des Collectivités Territoriales

Depuis plusieurs années, les Collectivités Territoriales s’intéressent aux infrastructures de télécommunications, car elles constatent que la bonne couverture de leur territoire est un facteur d’attractivité important, tant pour l’implantation des entreprises que pour la qualité de vie des habitants : on parle d'aménagement numérique des territoires.

De nombreux départements et collectivités (Oise, Manche, Moselle, Grand Nancy, région Alsace, région Bretagne[58]…) ont investi dans des réseaux de collecte en fibre optique qui permettent le dégroupage effectif des centraux téléphoniques de France Télécom (NRA) et l’ouverture de services ADSL concurrentiels. En région parisienne, le Syndicat intercommunal de la périphérie de Paris pour l'électricité et les réseaux de communication a déployé le réseau Irisé (délégué à une filiale de Neuf Cegetel) qui a joué un rôle décisif dans le dégroupage des trois départements de la Petite Ceinture et le « boom » qui a ensuite connu l’ADSL. De son côté, le Conseil général des Yvelines a connu le même succès avec un projet de réseau, qui vise aussi à connecter les zones d’activités des zones économiques les plus dynamiques du département.

L’émergence du FTTH crée l’opportunité de nouvelles initiatives, à l'image de ce que Pau a entrepris à partir de 2002.

À Paris, le déploiement du réseau de chacun des opérateurs devrait se faire par un passage quasi systématique dans les égouts de Paris. Ce déploiement a été grandement facilité par le plan Paris Ville Numérique, lancé à l'initiative de la municipalité, et qui prévoit notamment une réduction de 90 % de la redevance d'utilisation des égouts de la ville.

Sur la Plaine de France, les Conseils gĂ©nĂ©raux de Seine-St-Denis et du Val d’Oise chargent leur Établissement Public commun de conduire un projet FTTH, Debitex[59]. Le dĂ©partement de Seine-et-Marne oriente Ă©galement en ce sens une « dĂ©lĂ©gation de service public ». Dans les Hauts-de-Seine, le Conseil gĂ©nĂ©ral a annoncĂ© dès un projet de desserte en fibre de l'ensemble du dĂ©partement, soit plus de 800 000 logements, ce qui en ferait le plus grand projet FTTH public d'Europe. Le projet traĂ®ne et est attaquĂ© par plusieurs opĂ©rateurs privĂ©s. En , il n'y a qu'un seul immeuble qui soit raccordĂ©.

Le souci des collectivités est de dynamiser le passage au FTTH en déployant une infrastructure mutualisée capable de faire jouer la concurrence entre opérateurs. Dans le cas du projet des Hauts-de-Seine, déployé par Numericable, le programme annoncé est celui d’une infrastructure de desserte neutre, passive, bi-compatible PON / point-à-point, pénétrant dans les immeubles jusqu’au seuil des appartements, et commercialisée selon un barème tarifaire public identique pour tous les opérateurs.

Face à ces initiatives, les opérateurs sont perplexes. Free indique souhaiter trouver des accords avec les Collectivités, mais uniquement dans les zones qu’il ne peut atteindre lui-même. France Télécom qui multiplie les annonces ponctuelles n’est, au fond, pas si pressée que le FTTH concurrence la desserte en cuivre dont elle détient le lucratif monopole. Numericable préfère déployer en FTTLA, de qualité intermédiaire entre ADSL et FTTH, en utilisant toujours le câble coaxial du réseau câble sur la partie terminale.

D'un côté, les opérateurs savent qu’ils devront s’appuyer sur les investissements des Collectivités Locales, comme le montrent les faibles investissements qu’ils ont annoncés au regard de ce qui doit être réalisé. D'un autre côté, constatant que les Collectivités Locales investissent dans des zones denses, où l'infrastructure existe souvent déjà, certains peuvent être tentés de porter plainte (comme l'a fait l'opérateur Colt en contre le Conseil général des Hauts-de-Seine) pour concurrence déloyale.

Quel est le rythme de déploiement des lignes FTTH en France ?

En 2013, l’État français a lancĂ© le Plan France Très Haut DĂ©bit (France THD), qui vise Ă  couvrir l’intĂ©gralitĂ© du territoire en Très Haut DĂ©bit d’ici 2022. Il reprĂ©sente un investissement public et privĂ© d’un total de 20 milliards d’euros. Les deux mots d’ordre du gouvernement sont :

  • CohĂ©sion : l’État veut garantir Ă  tous l’accès au bon haut dĂ©bit (> 8 Mbits/s) ou au très haut dĂ©bit et gĂ©nĂ©raliser la couverture mobile de qualitĂ© (4G) d’ici 2020,
  • Ambition : l’État veut doter tous les territoires de la RĂ©publique d’infrastructures numĂ©riques de pointe, en offrant des accès THD (> 30 Mbits/s) d’ici 2022.

Ă€ la date du , 14,5 millions de locaux sont raccordables au FttH sur environ 37 millions de locaux.

L’accĂ©lĂ©ration des dĂ©ploiements FttH sur les zones d’initiative publique (RIP) est une rĂ©alitĂ© constatĂ©e trimestre après trimestre. Selon les donnĂ©es de l'ARCEP, entre le 1er semestre 2018 et le 1er semestre 2019, on constate une augmentation de plus de 90 % du nombre de lignes rendues Ă©ligibles sur les rĂ©seaux d'initiatives publiques, soit un passage de 280 000 Ă  540 000 lignes[60].

Lieux où le FTTH est déployé en Suisse

Depuis 2006, Télévision Sierre SA[61] déploie un réseau FTTH dans la plupart des communes du district de Sierre. Des services Triple Play sont offerts au grand public sous la marque Vario[62].

Swisscom[63] déploie activement depuis 2009 la fibre optique dans les grandes villes de Suisse. Zurich est raccordée en fibre optique et une offre Triple Play (téléphonie, Internet, télévision) a été lancée le . Certaines localités des cantons de Genève et de Bâle sont elles aussi raccordées depuis 2009 Les villes de Lausanne et Berne sont en cours. De plus, Swisscom collabore avec les entreprises de Services Industriels régionaux afin de ne pas poser plusieurs réseaux de fibre optique qui s'entre croiseraient. Pour Genève, les Services Industriels de Genève (SIG) ont d'ailleurs établi un partenariat avec des entreprises fournissant les services FTTH pour les particuliers et pour les entreprises (K-SYS, DFi Service SA, MyGate, Vtx...).

CATV Group est la première entreprise à avoir installé du FTTH en Suisse. Celle-ci est basée à Bâle (CH). Elle délivre du signal sur Bâle, Zurich et Berne.

Images en rapport avec FTTH

  • BoĂ®te AbonnĂ© (ONU) Optical Network Unit qui Ă©quipe le village d'Hermillon
    Boîte Abonné (ONU) Optical Network Unit qui équipe le village d'Hermillon
  • BoĂ®te AbonnĂ© (ONU) Optical Network Unit qui Ă©quipe le village d'Hermillon
    Boîte Abonné (ONU) Optical Network Unit qui équipe le village d'Hermillon

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. ARCEP - Qu’est-ce que le FttH ? arcep.fr, consulté en décembre 2017
  2. « desserte par fibre de l'abonnĂ© », sur France Terme, (consultĂ© le ) : « DĂ©finition : Desserte par fibre d'un point de terminaison situĂ© dans les locaux de l'abonnĂ©. »
  3. La boucle locale cuivre : du répartiteur téléphonique à la prise d’abonné
  4. Free a fait le choix pour son réseau de desserte d'abonnés en fibre optique d'une architecture point à point (P2P) ftth.free.fr, consulté en août 2017
  5. Free attaque Orange devant le conseil de la concurrence
  6. « Journal économique et financier », sur La Tribune (consulté le ).
  7. « Italie : déblocage de la situation concernant le déploiement de la fibre optique », LaFibreOptique.com, (consulté le )
  8. Communiqué de presse, « Freebox Révolution : 1 Gbit/s en fibre optique » [PDF], Iliad,
  9. Fibre optique : technologies et offres disponibles - Frédéric Cuvelier, Clubic, 10 juillet 2007.
  10. Étude de chiffrage pour le développement du très haut débit en Aquitaine, pages 23 et 24 - Numerique.aquitaine.fr, septembre 2009 [PDF].
  11. Source Arcep : Les séries chronologiques annuelles de 1998 à 2015p (xlsx) Pour l'année 2015, il s'agit d'un prévisionnel.
  12. http://lafibre.info/ftth-la-fibre-optique-gpon-ou-p2p/ftth-il-y-a-30-ans-en-france/ FTTH Ă  Biarritz
  13. Observatoires / Haut et Très Haut Débit, 2e trimestre 2014 ARCEP, le 4 septembre 2014
  14. « Fibre, Bouygues Telecom pousse son FTTH à 1 Gb/s », sur ZDNet France (consulté le ).
  15. « arcep.fr/index.php?id=12748#c9… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
  16. Recommandations sur la mise en œuvre de la mutualisation de la partie terminale des réseaux fibre
  17. Article L. 34-8-3 du code des postes et des communications Ă©lectroniques (CPCE)
  18. Dans les quartiers, le nouveau précariat de la fibre optique, mediapart.fr, 1er octobre 2021, par Sarah Nedjar (Bondy Blog)
  19. ARCEP, « L'ARCEP recommande une solution standardisée d'identification des lignes sur les réseaux en fibre optique jusqu'à l'abonné », (consulté le )
  20. « Identification des lignes en fibre optique jusqu’à l’abonné », ARCEP, (consulté le )
  21. D'après le tableau Liste des gestionnaires d'identifiants et préfixes associés téléchargeable sur la page Identification des lignes en fibre optique jusque l'abonné sur le site arcep.fr, màj juillet 2018
  22. Fibre optique : la Cour des Comptes sceptique sur la fin du cuivre - Delphine Cuny, La Tribune, 18 avril 2013.
  23. developpement-durable.gouv.fr
  24. Kevin Hottot, « Bouygues Telecom : 160 000 nouveaux clients mobile, mais seulement 23 000 abonnĂ©s FTTH + Orange dispose d'un parc de 720 000 abonnĂ©s FTTH », sur Next INpact, (consultĂ© le )
  25. Liste des opérateurs destinataires des informations concernant l’installation de lignes de communications électroniques à très haut débit en fibre optique dans les immeubles en date du 7 avril 2009 http://www.arcep.fr/fileadmin/reprise/dossiers/fibre/liste-ope-fibre-thd-070409.pdf
  26. liste des opérateurs destinataires des informations concernant l’installation de lignes de communications électroniques à très haut débit en fibre optique dans les immeubles http://www.arcep.fr/uploads/tx_gsavis/12-0763.pdf
  27. « arcep.fr/index.php?id=10292 »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
  28. lexpansion.lexpress.fr/high-tech/fibre-optique-le-nombre-d-abonnes-a-depasse-les-400-000_400370.html
  29. Fibre : les abonnements 'FttH' dépassent pour la première fois le million fortuneo.fr, le 29 mai 2015
  30. [PDF] Internet à haut et très débit sur réseaux fixes au 30 juin 2017, page 2 : fibre optique de bout en bout arcep.fr, le 7 septembre 2017
  31. Comparatif du nombre d’abonnés FTTH chez Free, SFR, Orange et Bouygues Télécom universfreebox.com, 24 mars 2016
  32. Fibre optique : tout savoir sur le très haut-débit http://www.ariase.com/fr/guides/fibre-optique.html
  33. France Telecom Group KPI's (925 KB) orange.com
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  37. FTTH : Orange revendique un million de clients fibre et domine le marché nextinpact.com, le 1er février 2016
  38. Fibre : Orange revendique 1 million de clients FTTH en France zdnet.fr, le 1er février 2016
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  53. « Iliad annonce une année 2022 record, plus grosse croissance parmi le top 15 des groupes télécom européens », sur Univers Freebox, (consulté le )
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  57. « Bretagne Très Haut Débit » (consulté le )
  58. « Debitex » (consulté le )
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  60. Télévision Sierre SA
  61. Vario
  62. Swisscom
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