Régiment de tirailleurs sénégalais de la Côte d'Ivoire
Le régiment de tirailleurs sénégalais de la Côte d'Ivoire (ou RTS/CI) est un régiment des troupes coloniales françaises, stationné en Côte d'Ivoire pendant les années 1940. Il est créé en 1902 comme bataillon de tirailleurs sénégalais et existe après-guerre comme bataillon autonome.
Régiment de tirailleurs sénégalais de la Côte d'Ivoire Bataillon autonome de Côte d'Ivoire | |
Insigne du BTS no 5. | |
Création | 1902 |
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Dissolution | 1958 |
Pays | France |
Branche | Armée de terre |
Type | Régiment de tirailleurs sénégalais |
Rôle | Défense coloniale |
Garnison | Côte d'Ivoire coloniale |
Ancienne dénomination | Bataillon de tirailleurs sénégalais no 5 |
Guerres | Seconde Guerre mondiale Répression du RDA |
Commandant historique | Charles Lacheroy |
Création et différentes dénominations
- : création du bataillon de tirailleurs sénégalais de la Côte d'Ivoire (BTS/CI)[1]
- : devient 4e régiment de tirailleurs sénégalais (4e RTS)[1]
- : le 4e RTS redevient BTS/CI[1]
- : dissolution du BTS/CI[1]
- : création du bataillon de tirailleurs sénégalais no 5 (BTS no 5)[2]
- : renommé 5e bataillon mobile de tirailleurs sénégalais (5e BMTS)[2]
- : renommé BTS no 5[2]
- : formation du régiment de tirailleurs sénégalais de la Côte d'Ivoire (RTS/CI), ou régiment de Côte d'Ivoire[1], par fusion entre le BTS no 5 et le BTS no 6[2]
- : dissolution du RTS/CI[1]
- : recréation du RTS/CI[1]
- : devient bataillon autonome de la Côte d'Ivoire[1]
- : devient 5e bataillon d'infanterie de marine
Historique
Le BTS no 5 regroupe en 1919 les compagnies du 3e RTS stationnées à Abidjan, Bonna, Bouaké et Dimbokro[2].
De 1940 à 1946, le RTS/CI est également chargé de la défense de la Côte d'Ivoire Nord, c'est-à-dire de l'ancienne colonie de Haute-Volta. Créé en 1947 par dédoublement du BACI, le bataillon autonome de Côte d'Ivoire nord devient en octobre le Bataillon autonome de Haute-Volta lorsque cette colonie est recréée[2].
En 1950, sous le commandement du lieutenant-colonel Charles Lacheroy, le BACI, qui compte une compagnie d'alaouites syriens, parvient violemment à écraser l'insurrection indépendantiste du Rassemblement démocratique africain[3].
Dans les années 1950, le BACI occupe des postes à Daloa, Korhogo, Guiglo, Séguéla, Man, Dimbokro, Grand-Lahou, Kong et Bouaké, qui formeront les premières implantations de l'Armée ivoirienne après l'indépendance[4].
Insigne
L'insigne du BTS no 5 présente, sur l'ancre des troupes coloniales, un éléphant de face émergeant de la végétation tropicale. La trabe de l'ancre porte les lettres BTS et le numéro 5 est en pointe sur l'ancre. L'éléphant d'Afrique à grandes oreilles, en position d'intimidation, est symbole de force et d'efficacité et la végétation fait référence aux bananiers, richesses de la Côte d'Ivoire[5]. Cet insigne, commun au BTS no 5 et au BACI, est repris par le groupement motorisé no 40, par le 4e régiment interarmes d'outre-mer et par le 4e bataillon d'infanterie de marine, l'inscription étant modifiée à chaque fois[2] - [6].
Personnalités ayant servi au régiment
- Henri Amiel, compagnon de la Libération, rejoint le BTS no 5 en 1929,
- Henri Verdier, compagnon de la Libération, rejoint le BTS no 5 en 1932,
- Bertin B. Doutéo, écrivain ivoirien, effectue son service militaire au BACI de 1946 à 1947,
- Charles Lacheroy, théoricien français de la contre-insurrection, commande le BACI de 1947 à 1950,
- Ahmadou Kourouma, écrivain ivoirien, sert au BACI en 1950,
- Gaston Ouassénan Koné, général et ministre ivoirien, est incorporé au BACI dans les années 1950.
Références
- Henri Vaudable, Histoire des troupes de marine, à travers leurs insignes: Des origines à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, Service historique de l'Armée de terre, (ISBN 978-2-86323-092-3, lire en ligne), p. 49
- Jacques Sicard, « Les bataillons de tirailleurs de territoire », Militaria Magazine, no 115, , p. 46-51
- Paul Villatoux, « Le colonel Lacheroy théoricien de l'action psychologique », dans Jean-Charles Jauffret, Des hommes et des femmes en guerre d'Algérie, Autrement, (ISBN 978-2-7467-0421-3, lire en ligne), p. 498
- G. Bertin Kadet, La politique de défense et de sécurité de la Côte d'Ivoire, Éditions L'Harmattan, (ISBN 978-2-296-56351-3, lire en ligne), p. 36-37
- Pierre Lang, Le bestiaire de la Coloniale, (1re éd. 2013) (lire en ligne), p. 57
- Jacques Sicard, « Des DMA aux RIAOM, 1947-1999 », Militaria Magazine, no 222, , p. 52-61