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RĂ©gime Atkins

Le régime Atkins est un régime amaigrissant « miracle »[1] - [2] proposé par le docteur Robert Atkins. Le régime Atkins est de type hypoglucidique, ou « low-carb », c'est-à-dire pauvre en glucides. On considère qu'il a été suivi depuis son lancement par 40 millions de personnes. Il repose sur une alimentation modérément riche en protéines (viande, poisson, fromage, œufs, protéines végétales) et sans restriction des graisses, à condition qu'elles soient équilibrées, mais limitant l'apport en glucides (pain, pâtes, riz, en particulier à index glycémique élevé, etc.). La consommation de fruits et de légumes est limitée dans la première phase du régime, mais conforme aux recommandations nutritionnelles ensuite. Dans sa nouvelle version (2011), le régime peut être suivi par des végétariens[3].

Un repas typique du régime Atkins

Histoire

Ce régime a été mis au point dans les années 1970 par l'Américain Robert Atkins. Atkins n'a fait que codifier sous une forme populaire et facile à mettre en œuvre des pratiques utilisées par des médecins depuis le début du XIXe siècle jusqu'au début des années 1960 pour obtenir une perte de poids : réduction drastique des féculents, pas de restriction des corps gras. Justement parce qu'il ne restreint pas les graisses, ce régime a été vivement critiqué à sa sortie par une partie du corps médical, qui entre-temps s'était converti aux régimes pauvres en graisses. Sachant que les graisses apportent 9 kilocalories par gramme, contre 4 kilocalories par gramme pour les glucides, il paraissait aberrant à l'époque de restreindre les glucides pour maigrir.

Effets sur la santé

Pour le Pr Walter Willett, Ă  la tĂŞte de l'École de santĂ© publique de Harvard, Atkins a Ă©tĂ© injustement attaquĂ©. Selon lui « il y avait cette idĂ©e très simpliste : parce que les graisses ont plus de calories par gramme que les glucides, nous devrions Ă©liminer ou rĂ©duire les corps gras pour contrĂ´ler notre consommation de calories, ou si vous voulez pour contrĂ´ler notre poids. Ce qui compte pourtant, c'est la manière dont un rĂ©gime nous rassasie, parce que les mĂ©canismes qui contrĂ´lent notre consommation de calories sont très complexes et il est devenu Ă©vident que si nous suivons un rĂ©gime riche en glucides, en particulier en glucides raffinĂ©s, il devient très difficile de contrĂ´ler les calories qu'on consomme. […] C'est ce que le docteur Atkins disait il y a plus de 30 ans, Ă  savoir que si nous diminuons notre consommation de glucides Ă  un niveau plutĂ´t bas, il sera plus facile de contrĂ´ler ses calories et de favoriser la perte de poids. Il se trouve qu'il y a lĂ  un Ă©lĂ©ment fort de vĂ©ritĂ©. Un bon nombre d'Ă©tudes rĂ©centes ont examinĂ© cela de manière très dĂ©taillĂ©e, en comparant des rĂ©gimes pauvres en graisses et riches en glucides et des rĂ©gimes pauvres en glucides, et en gĂ©nĂ©ral, les gens ont perdu plus de poids avec les rĂ©gimes pauvres en glucides[4] Â».

Le régime Atkins dans sa première version des années 1970 autorisait toutes les graisses sans distinction, ce qui le rendait déséquilibré du point de vue des apports en acides gras, notamment oméga-6 et oméga-3. Il limitait drastiquement les fruits, ce qui le rendait difficile à suivre et possiblement déficitaire en fibres et vitamines antioxydantes. En 2010, le régime Atkins a fait l'objet d'une refonte profonde pour intégrer les données récentes de la recherche, sous la conduite de trois médecins universitaires américains : le Pr Eric Westman, professeur de médecine à l'université Duke, le Pr Stephen Finney, professeur de médecine émérite à la faculté de médecine de l'université de Californie (Davis) et le Pr Jefferson Volek, de l'université du Connecticut. Les préconisations de ce nouveau régime Atkins ne s'écartent pas des recommandations nutritionnelles officielles en vigueur aux États-Unis. Elles mettent l'accent sur les fruits et légumes. Elles prennent en compte les découvertes récentes sur la charge glycémique et le rapport oméga-6 sur oméga-3. Cette évolution a été accueillie favorablement par le corps médical. Le régime Atkins est devenu plus facile à suivre sur le long terme.

Dans quelques Ă©tudes, ce rĂ©gime n'a pas montrĂ© d'efficacitĂ© supĂ©rieure par rapport aux autres rĂ©gimes Ă  moyen terme[5]. Cependant, si l'on considère non pas une Ă©tude isolĂ©e, mais une analyse systĂ©matique de l'ensemble des Ă©tudes comparatives conduites Ă  ce jour, comme l'ont fait rĂ©cemment des chercheurs de l'universitĂ© d'Aberdeen (Royaume-Uni) alors la conclusion est que le rĂ©gime Atkins et les rĂ©gimes pauvres en glucides « sont plus efficaces Ă  6 mois que les rĂ©gimes pauvres en graisses et aussi efficaces si ce n'est plus que les rĂ©gimes pauvres en graisses pour rĂ©duire le poids et le risque cardiovasculaire après 1 an[6]. Â»

Un rapport de l'Ansés en 2010 met en évidence des apports en lipides supérieurs aux apports nutritionnels conseillés[7] - [8].

Au niveau métabolique, ce régime est favorable car il augmente le taux de « bon » cholestérol (HDL) et diminue le taux de triglycérides sanguin ainsi que la glycémie. Il n'apporte pas de modification au niveau du « mauvais » cholestérol (LDL[9]).

Par ailleurs, le docteur Ronald Krauss du Children's Hospital Oakland Research Institute (CHORI) soutient, lui, qu'en fait, le mauvais cholestérol se décompose en plusieurs phases, et que ce sont les phases les plus lourdes qui sont nocives, or ces phases ont tendance à augmenter avec la consommation de sucres et non de graisses[10].

Par ses rĂ©sultats sur le poids, la glycĂ©mie et les lipides sanguins, le rĂ©gime Atkins est de plus en plus proposĂ© aux patients diabĂ©tiques aux États-Unis, mĂŞme si le sujet est l'objet de dĂ©bats. Pour le Dr Arne Astrup de l'universitĂ© de Copenhague, « il y a des preuves de plus en plus nombreuses pour montrer que le rĂ©gime optimal chez des personnes en surpoids, rĂ©sistantes Ă  l'insuline, y compris les diabĂ©tiques de type-2 est un rĂ©gime dans lequel les glucides doivent ĂŞtre rĂ©duits, mĂŞme si le rĂ©gime Atkins va trop loin[11]. Â»

Les résultats liés aux complications cardio-vasculaires ne sont pas clairs. Les modifications du taux de cholestérol sanguin devraient, en théorie, être bénéfiques mais des résultats expérimentaux chez la souris tendent à montrer, qu'au contraire, il existe un risque de majoration de l'atteinte des artères par l'athérome[12]. Il semble, en fait, que le risque dépende de l'origine des protéines : si elles sont d'origine animale, le risque de mortalité est augmenté (que cela soit par maladie cardio-vasculaire ou cancer), si elles sont essentiellement d'origine végétale, la mortalité globale est diminuée[13].

Notes et références

  1. Gardiner S, Gilman SL, Atkins, Robert, MD (1930-2003), Routledge, (ISBN 978-1-135-87068-3, lire en ligne), p. 12
  2. Thalheimer J, « Ketosis fad diet alert: skip low-carb diets; instead focus on nutrient-rich choices like whole grains, fruits and vegetables », Environmental Nutrition, vol. 38, no 9,‎ , p. 3
  3. .
  4. (en) Entretien avec Walter Wilett, Frontline, avril 2004.
  5. Sacks FM, Bray GA, Carey VJ et als. Comparison of weight-loss diets with different compositions of fat, protein, and carbohydrates, N Engl J Med, 2009;360:859-873.
  6. Hession M, Rolland C, Kulkarni U, Wise A, Broom J. Systematic review of randomized controlled trials of low-carbohydrate vs. low-fat/low-calorie diets in the management of obesity and its comorbidities. Obes Rev. 2009 Jan;10(1):36-50. Epub 2008 Aug 11. Review. PubMed PMID 18700873..
  7. Évaluation des risques liés aux pratiques alimentaires d’amaigrissement, ANSES, novembre 2010
  8. « Les régimes amaigrissants sont mauvais pour la santé », sur Le Monde, (consulté le ).
  9. Foster GD, Wyatt HR, Hill JO et als. A randomized trial of a low-carbohydrate diet for obesity, N Engl J Med, 2003;348:2082-2090.
  10. Documentaire ARTE Xenius - Matières grasses, halte aux idées reçues.
  11. .
  12. Foo SY, Heller ER, Wykrzykowska J et als. Vascular effects of a low-carbohydrate high-protein diet, Proc Natl Acad Sci, 2009;106:15418-15423.
  13. Fung TT, van Dam RM, Hankinson SE et Als. Low-carbohydrate diets and all-cause and cause-specific mortality: two cohort studies, Ann Intern Med ; 2010;153:289-298.
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