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Puits artésien de la Butte-aux-Cailles

Le puits artésien de la Butte-aux-Cailles est l'un des puits artésiens de Paris, en France. Il est situé dans le 13e arrondissement.

Le puits en 1900, photographié par Eugène Atget.
Détail de la canalisation de sortie de la fontaine sur la place Paul-Verlaine, alimentée par le puits artésien de la Butte-aux-Cailles.

Caractéristiques

Les puits artĂ©siens de Paris sont alimentĂ©s grâce Ă  une nappe aquifère de l'Albien, s'Ă©tendant sous le Bassin parisien Ă  environ 600 m sous la surface. Le volume de cette nappe est estimĂ© Ă  plus de 700 milliards de m3[1]. L'eau qu'elle contient est âgĂ©e de plusieurs dizaines de milliers d'annĂ©es.

La nappe est bloquée entre des argiles noires qui empêchent sa remontée ; l'eau y est soumise à une pression de 60 bars. Le principe d'un puits artésien consiste à forer jusqu'à la nappe : la pression qui y règne est suffisante pour faire remonter spontanément l'eau à la surface.

Sur la Butte-aux-Cailles, colline du 13e arrondissement de Paris, le puits artésien se situe au niveau de la place Paul-Verlaine. Il alimente une fontaine publique. L'eau y sort à 28 °C ; elle est parfaitement potable, quoique légèrement sulfureuse et riche en fer et en fluor, mais faible en calcium[1].

Historique

À la suite du forage réussi des puits artésiens de Grenelle, Passy et Hébert au cours du XIXe siècle, et sur une idée de François Arago, un puits artésien est envisagé sur la Butte-aux-Cailles afin d'alimenter le quartier en eau et de déverser le surplus dans la Bièvre, affluent de la Seine coulant à proximité et dont le débit est à cette époque devenu insuffisant. Le préfet Haussmann décide du forage par arrêté préfectoral le [2] - [3].

Les travaux ne commencent que le et débutent par l'érection d'une tour de forage en bois. Ils sont sur le point de s'achever en 1872 lorsque le forage atteint les argiles coulantes du Gault, juste au-dessus de la nappe aquifère. Mais, à la suite d'un désaccord entre l'entrepreneur et l'administration, ainsi que du manque d'argent (Paris est assiégée en 1870, la Commune de Paris a lieu en 1871), les travaux sont interrompus[4]. Qui plus est, la Bièvre est progressivement enfouie et ne nécessite plus d'être alimentée. L'aqueduc de la Vanne alimente le réservoir de Montsouris en 1874, permettant la distribution d'eau dans le sud parisien. Pendant une vingtaine d'années, la tour en bois, abandonnée, reste témoin de la tentative. La place où elle s'élève est néanmoins baptisée « place du Puits-Artésien » (elle ne prendra le nom de « place Paul-Verlaine » qu'en 1905).

Le forage reprend en 1893 sous la direction de l'ingĂ©nieur Paulin Arrault[4]. Finalement, l'eau jaillit en 1904 d'une profondeur de 582 m. Le tube a un diamètre de 40 cm Ă  la base et le dĂ©bit se stabilise Ă  67 L/s (5 800 m3/jour)[5]. La Bièvre Ă©tant en cours d'enfouissement, il n'est plus question d'y dĂ©verser l'eau du puits artĂ©sien. En 1924, le puits alimente la piscine de la Butte-aux-Cailles toute proche et rĂ©cemment ouverte.

En 1994, la ville de Paris confie Ă  Eau de Paris la rĂ©novation des diffĂ©rents puits artĂ©siens. En 1999, la nouvelle fontaine est inaugurĂ©e. Le forage d'origine Ă©tant vĂ©tuste, un nouveau forage est rĂ©alisĂ© en 2000, Ă  620 m de profondeur[6].

Iconographie

Références

  1. « Les fontaines à l'Albien » [PDF], sur www.eaudeparis.fr (consulté le ).
  2. Gérard Conte, C'était hier… Le 13e arrondissement, Paris, L.M. - Le Point, , 191 p. (ISBN 2-904463-04-6), p. 101.
  3. « Puits artésien de la Butte aux Cailles », sur www.petit-patrimoine.com (consulté le ).
  4. Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Éditions de Minuit, , 1583 p. (ISBN 2-7073-1054-9), p. 246.
  5. Émile Gérards, Paris souterrain, SIDES, , 667 p. (ISBN 2-84022-002-4), chap. IV.
  6. « La Butte aux Cailles, un village entre les murs », sur www.lefigaro.fr, (consulté le ).
  7. Musée Carnavalet, "Le puits artésien de la Butte-aux-Cailles" dans les collections

Annexes

Articles connexes

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