Produits forestiers RĂ©solu
Produits forestiers Résolu ou Resolute forest Products Incorporated (jusqu'au : AbitibiBowater) est une papetière canadienne dont le siège est à Montréal, au Québec, Canada
Produits forestiers RĂ©solu | |
Logotype de RĂ©solu | |
Ancien nom | Abitibi-Bowater |
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Création | 2011 |
Dates clés | 1 mars 2023 rachetée par Domtar (Paper Excellence) |
Forme juridique | Société privée |
Action | Bourse de Toronto et New York Stock Exchange |
Siège social | Montréal, Québec Canada |
Président | Rémi G. Lalonde |
Activité | Pâtes et papiers, Produits forestiers |
Produits | Papier tissu, papier journal, papiers commerciaux, pâte Kraft, produits forestiers, bois de charpente, électricité. |
Société mère | Paper Excellence |
Sociétés sœurs | Domtar, Catalyst Paper |
Filiales | Abitibi-Consolidated |
Effectif | environ 6 700 en 2019 |
Site web | pfresolu.com |
Capitalisation | 1.2 milliards USD (fév 2022) |
Chiffre d'affaires | 3.66 milliards USD (2021) |
RĂ©sultat net | 307 millions USD (2021) 10 millions USD (2020) |
Société précédente | Bowater et Abitibi-Consolidated |
Le titre n'est plus coté en bourse depuis le 2 mars 2023
Histoire
Produits forestiers Résolu, initialement AbitibiBowater, résulte de la fusion, annoncée le , des papetières canadienne Abitibi-Consolidated et américaine Bowater[1].
Elle est le troisième plus gros groupe papetier en Amérique du Nord et le huitième groupe à l'échelle mondiale.
Selon des analystes, cette fusion annonçait, dans les mois qui allaient suivre, des fermetures de postes et des mises à pied. Ces prévisions se sont avérées par la suite, entraînant des centaines de pertes ou de suspension d'emploi dans les scieries et les usines de pâtes et papiers de la compagnie[2] - [3].
Le , AbitibiBowater annonce la vente à Hydro-Québec d'une centrale hydro-électrique située à Baie-Comeau pour la somme de 615 millions CAD[4]. Cette vente fait partie d'un plan de restructuration destiné à réduire sa dette dans les plus brefs délais pour éviter la faillite[5].
Ce qui entraîne une perte d'avantage de plus de 50 $ CAD par tonne produite.
Le , tant aux États-Unis qu'au Canada, la société s'est placée sous la protection de la cour selon les termes de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies[6]. Le même jour, le gouvernement du Québec a décidé, via Investissement Québec, d'offrir une marge de crédit de 100 millions USD à AbitibiBowater pour l'aider à maintenir ses activités courantes[7].
En 2009, AbitibiBowater détient plusieurs usines au Québec, dont une située à Clermont, Québec, le long de la rivière Malbaie (qui circule dans La Malbaie). Établie en 1935, une partie de son bois était transportée par flottage et elle rejetait ses eaux usées dans la rivière Malbaie, deux activités rendant celle-ci impropre à la vie aquatique. En 1980, le flottage est arrêté, pour être remplacé par des camions. Dans les années 1980, les citoyens ont entamé une procédure judiciaire contre la propriétaire de l'usine, Donohue, pour faire cesser les rejets chimiques, tant aquatiques qu'aériens, qui polluaient les lieux. En 1991, la société Donohue a décidé d'adopter la norme ISO 9001 et a demandé aux employés de participer financièrement à son programme d'amélioration continue et d'amélioration de l'environnement. Les employés ont accepté en échange d'une participation aux décisions touchant l'usine. En 2000, Abitibi-Consolidated a acquis Donohue et a décidé de maintenir en place le même environnement de travail. En , le personnel de cette usine se targue d'avoir remis en santé la rivière Malbaie, au point où les saumons peuvent y frayer. De plus, les responsables affirment dépasser les normes fédérales canadiennes en matières de pollution et de recyclage[8].
AbitibiBowater continue à fermer des usines en . Après celle de Donnacona, elle ferme celles de Port-Alfred, Gatineau, Grand-Mère, Shawinigan, Dolbeau et de Beaupré, bien que cette dernière ait fait des profits de 7 millions CAD depuis le début de 2009. La raison est vraisemblablement reliée au fait que lors de la fusion avec Abitibi-Consolidated, en , Abitibi-Consolidated avait une dette de 4,6 milliards de dollars et Bowater de 2 milliards de dollars[9]. Soit plus de 9 milliards CAD.
Le , AbitibiBowater change son nom pour Produits forestiers RĂ©solu[10] - [11] - [12].
Les usines de papier commercial de Dolbeau et de papier journal de Gatineau sont depuis rouvertes en 2012 et 2013 grâce à leurs installations de cogénération électrique.
Le , Résolu a procédé à l'inauguration officielle d'un important îlot de puissance produisant de l'énergie verte à son usine de pâte et papier située à Thunder Bay, en Ontario. L'îlot de puissance comprend une chaudière alimentée en déchets ligneux qui a été remise à neuf et améliorée, de même qu'une nouvelle turbine à condensation de 65 mégawatts[13].
En mars 2020 Produits forestiers Résolu ferme deux autres papetières au Québec: Amos et Baie-Comeau.
En juillet 2022 Produits forestiers Résolu annonce la vente de l'entreprise à Paper Excellence, un grand joueur dans l'industrie des pâtes et papier, dont le siège social est situé en Colombie-Britannique. La transaction est évaluée à 2,7 milliards de dollars US. Pour ce faire, elle doit vendre son usine de Thunder Bay. Paper Excellence est aussi propriétaire du compétiteur de Résolu: Domtar.
Principaux actionnaires
Au 1 mars 2023
Paper Excellence (Domtar) | 100 % |
Au .
Fairfax Financial Holdings | 39.33% |
Dimensional Fund Advisors | 5,8% |
Chou Associates Management | 4,25% |
ACR Alpine Capital Research | 3.33% |
Acadian Asset Management | 3,15% |
Wasatch Advisors | 2.90% |
The Vanguard Group | 2.70% |
Connor Clark & Company | 2.24% |
Smith (Donald) & Company | 2.01% |
Controverses
L'entreprise est actuellement engagé depuis 2013 dans un conflit juridique avec son certificateur, le Forest Stewardship Council qui lui a reproché d'exploiter des zones sensibles, car peuplées de populations autochtones et de caribous des forestiers, une espèce protégée. Il est reproché au FSC d'avoir été influencé par Greenpeace en conflit ouvert avec Résolu sur de nombreux aspects. Résolu a par ailleurs lancé des poursuites judiciaires contre Greenpeace, lui réclamant 200 millions d'euros pour « racket » et « complot »[14]. Greenpeace est notamment accusée d'avoir diffamé Résolu afin de « tenter de nuire à ses activités commerciales ». L'ONG a dénoncé plusieurs fois Résolu pour son implication supposée dans la destruction des forêts boréales canadiennes. Greenpeace pointe du doigt le refus de Résolu de « contribuer à une gestion durable de la forêt boréale »[15], alors que celle-ci renferme des forêts primaires, essentielles à la lutte contre le changement climatique, une biodiversité riche et des communautés autochtones. L'ONG a produit plusieurs rapports à ce sujet, dans lesquels elle expose des pratiques de Résolu non respectueuses de l'environnement[16]. Selon Greenpeace, la nature de la procédure engagée et les réparations réclamées ont pour but d'épuiser psychologiquement et économiquement l'ONG afin qu'elle abandonne sa critique envers l'entreprise[17]. Elle dénonce ainsi fortement ce qu'elle considère être une procédure bâillon.
Le , la cour fédérale du district nord de la Californie, aux États-Unis, a rejeté l’ensemble de la poursuite intentée par l’exploitant forestier canadien contre plusieurs bureaux de Greenpeace ainsi que l’association Stand.earth (en).
Voir Ă ce sujet: l'homme qui plantait des Ă©cologistes[18]
Identité visuelle (logo)
- Logo de AbitibiBowater de 2007 Ă 2011.
- Logo RĂ©solu Ă partir du .
Notes et références
- Personnel de rédaction, « Un géant du papier prend forme », Radio-Canada.ca,‎ (lire en ligne, consulté le )
- AbitibiBowater ferme temporairement trois scieries au Québec, Presse canadienne, 31 janvier 2008
- Fermeture de l'usine Belgo, Radio-Canada, 30 novembre 2007
- Claude Turcotte, « AbitibiBowater annonce un plan de recapitalisation - La forestière vend à Hydro-Québec la centrale Manicouagan », Le Devoir,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Claude Turcotte, « Abitibi-Bowater va de l'avant », Le Devoir,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Claude Turcotte, « Recours ultime pour AbitibiBowater », Le Devoir,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Claude Turcotte, « Québec vient à la rescousse d'AbitibiBowater », Le Devoir,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Louis-Gilles Francoeur, « De rivière polluée à rivière à saumon », Le Devoir,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Syndic de faillite Ernst and Young.
- « AbitibiBowater change son nom pour Produits forestiers Résolu »,
- AbitibiBowater change son nom pour Produits forestiers RĂ©solu
- AbitibiBowater change de nom et devient RĂ©solu par La presse canadienne.
- « Résolu inaugure officiellement un îlot de puissance produisant de l'énergie verte à son usine de pâte et de papier de Thunder Bay », sur LeLezard, (consulté le )
- « Un forestier canadien veut « bâillonner » Greenpeace », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « Greenpeace en procès contre Résolu : l’ONG écolo en danger ? », sur telerama.fr, (consulté le )
- « Couper le droit à la parole : comment Résolu s'apprête à bâillonner la critique concernant ses pratiques d'exploitation forestière », sur greenpeace.fr, (consulté le )
- « Quatre questions sur le procès qui pourrait faire disparaître Greenpeace », sur francetvinfo.fr, (consulté le )
- « L'homme qui plantait des écologistes »