Pralidoxime
La pralidoxime, ou 2-PAM, est une oxime qui peut ĂȘtre employĂ©e en association avec l'atropine et le diazĂ©pam pour traiter les empoisonnements aux organophosphorĂ©s[3] ou aux agents innervants. Elle se prĂ©sente gĂ©nĂ©ralement sous la forme de sels de chlorure Clâ ou d'iodure Iâ qui ont l'aspect de solides blancs. Elle est administrĂ©e par injection intraveineuse typiquement Ă raison de 500 mg/kg/h jusqu'Ă 30 mg/kg pour un adulte, en veillant Ă Ă©taler suffisamment les doses dans le temps pour ne pas favoriser un arrĂȘt respiratoire ou cardiaque.
Pralidoxime | |
Structure de la pralidoxime | |
Identification | |
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Nom UICPA | 2-[(E)-(hydroxyimino)méthyl]-1-méthylpyridinium |
No CAS | |
No ECHA | 100.027.080 |
No CE | 229-787-0 |
Code ATC | V03 |
DrugBank | DB00733 |
PubChem | 5353894 |
ChEBI | 8354 |
SMILES | |
InChI | |
Propriétés chimiques | |
Formule | C7H9N2O+ |
Masse molaire[1] | 137,159 2 ± 0,006 9 g/mol C 61,3 %, H 6,61 %, N 20,42 %, O 11,66 %, |
Précautions | |
SGH[2] | |
Attention |
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Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire. | |
La pralidoxime est utilisĂ©e typiquement pour traiter les empoisonnements aux organophosphorĂ©s comme le sarin. Ces molĂ©cules se lient Ă l'hydroxyle d'un rĂ©sidu de sĂ©rine du site actif de l'acĂ©tylcholinestĂ©rase, une enzyme qui catalyse l'hydrolyse de l'acĂ©tylcholine CH3COOCH2CH2N+(CH3)3, un neurotransmetteur, en ion acĂ©tate CH3COOâ et en choline HOCH2CH2N+(CH3)3 : le blocage de cette activitĂ© enzymatique provoque une crise cholinergique qui se traduit par un dysfonctionnement neuromusculaire gĂ©nĂ©ralisĂ© pouvant conduire Ă la mort. La pralidoxime se lie Ă l'autre cĂŽtĂ© du site actif de l'enzyme et libĂšre le rĂ©sidu de sĂ©rine du groupe phosphate qui l'obstrue[4], ce qui rĂ©gĂ©nĂšre l'activitĂ© enzymatique de la protĂ©ine.
Certains complexe phosphate-acétylcholinestérase continuent de réagir une fois le phosphate lié à l'enzyme, ce qui dénature cette derniÚre en un état plus récalcitrant. Ce processus est appelé vieillissement. De tels états sont résistants aux antidotes tels que la pralidoxime. De plus, la pralidoxime n'est efficace que contre les effets d'une exposition aux organophosphorés ; elle est inefficace si l'acétylcholinestérase a été carbamylée, ce qui est le cas à la suite de l'exposition à la néostigmine, à la pyridostigmine et au carbaryl.
On utilise la pralidoxime conjointement avec l'atropine afin de réduire les effets de l'empoisonnement aux organophosphorés sur le systÚme nerveux parasympathique. Cependant, la pralidoxime franchit mal la barriÚre hémato-encéphalique, de sorte qu'elle est peu efficace contre les atteintes au systÚme nerveux central. Alors que l'efficacité de l'atropine contre l'empoisonnement aux organophosphorés n'est plus a démontrer, des expériences cliniques avec la pralidoxime jettent quelques doutes sur l'efficacité de cette derniÚre dans cette indication[5].
Références
- Masse molaire calculĂ©e dâaprĂšs « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
- Fiche Sigma-Aldrich du composé Pralidoxime, consultée le 14 avril 2018.
- (en) Milan Jokanovic et Milica Prostran., « Pyridinium Oximes as Cholinesterase Reactivators. Structure-Activity Relationship and Efficacy in the Treatment of Poisoning with Organophosphorus Compounds », Current Medicinal Chemistry, vol. 16, no 17,â , p. 2177-2188 (PMID 19519385, DOI 10.2174/092986709788612729, lire en ligne)
- (en) Milan JokanoviÄ et MiloĆĄ P. StojiljkoviÄ, « Current understanding of the application of pyridinium oximes as cholinesterase reactivators in treatment of organophosphate poisoning », European Journal of Pharmacology, vol. 553, nos 1-3,â , p. 10-17 (PMID 17109842, DOI 10.1016/j.ejphar.2006.09.054, lire en ligne)
- (en) I. Banerjee, S. K. Tripathi, A. Sinha Roy, « Efficacy of pralidoxime in organophosphorus poisoning: Revisiting the controversy in Indian setting », Journal of Postgraduate Medicine, vol. 60, no 1,â , p. 27-30 (PMID 24625936, DOI 10.4103/0022-3859.128803, lire en ligne)