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Port d'Anvers

Le port d'Anvers (en néerlandais : Haven van Antwerpen) est un port belge situé sur l'estuaire de l'Escaut et donnant sur la mer du Nord. Port maritime, il s'est développé à l'occasion de la construction de bassins isolés des marées et des crues du fleuve, accessibles en rive droite principalement par les écluses de Berendrecht et de Zandvliet, et en rive gauche par l'écluse du Deurganckdok, qui sont les trois plus grandes écluses du monde (500 mètres de longueur, pour des largeurs et hauteurs d'eau légèrement différentes).

Port d'Anvers
Vue aérienne du port d'Anvers en rive gauche de l'Escaut, avec en avant-plan le port du Pays de Waes.
Présentation
Type
Trafic
190,85 Mt (2013)
et 8,58 millions d'EVP (2013)[1]
Activités
pétrochimie, conteneurs, logistique, etc.
Superficie
129 km²
Places
17e mondial et 2e européen (2011)[1]
GĂ©ographie
Coordonnées
51° 15′ 51″ N, 4° 20′ 46″ E
Pays
RĂ©gions
Province
Ville de Belgique
Plan d'eau
GĂ©olocalisation sur la carte : mer du Nord
(Voir situation sur carte : mer du Nord)
GĂ©olocalisation sur la carte : Belgique
(Voir situation sur carte : Belgique)
Plan du port d'Anvers.

C'est l'un des plus grands ports européens, il entraîne toute une économie autour de lui : il est la principale activité économique de la ville d'Anvers.

Il est une plateforme maritime et fluviale de première importance en Europe (deuxième port européen derrière celui de Rotterdam, quatorzième port du monde en 2015) et constitue une des portes d'entrée de l'Europe sur le range nord-européen (le « rail du nord ») qui est la principale interface commerciale du continent au sein de la mondialisation.

Le port d'Anvers profite d'une position stratĂ©gique grâce Ă  l'Escaut, car ce fleuve est connectĂ© Ă  d'importants canaux du rĂ©seau de navigation intĂ©rieure belge qui permettent d'atteindre, par le Canal Albert, la Meuse et au-delĂ  le Rhin et les zones industrielles allemandes, ainsi que, par le canal de Willebroeck, de joindre le port de Bruxelles accessible aux navires de mer jusqu'Ă  4 300 tonneaux avec une liaison, Ă  travers Bruxelles, vers le canal de Charleroi joignant le rĂ©seau fluvial du sud de la Belgique dotĂ©s du plan inclinĂ© de Ronquières et des ascenseurs pour bateaux de StrĂ©py-Bracquegnies (voir Ascenseur de StrĂ©py-Thieu) permettant une communication avec le rĂ©seau wallon de la Sambre et les canaux du nord de la France. Ainsi, l'imposant complexe fluvial belge assure la collecte et la distribution vers Anvers et, venant de ce port, d'une grande partie des marchandises des principaux centres Ă©conomiques du continent. De mĂŞme le rĂ©seau autoroutier et ferrĂ© interconnecte les grandes villes belges et leurs zones industrielles aux grandes mĂ©tropoles europĂ©ennes.

Comme pour les autres grands ports continentaux ouverts sur la mer du Nord, situés entre Dunkerque et Hambourg, avec lesquels il est directement en concurrence, c'est en fait une grande partie de la mégalopole européenne, qui peut être considéré comme son arrière-pays, grâce à la densité, la fiabilité et le débit des réseaux de transport terrestres et fluviaux qui lui sont connectés.

Historique

DĂ©veloppement

Le port d'Anvers, selon une lithographie de Prosper de la Barrière de 1823.

C'est grâce à son port qu'Anvers, première place boursière mondiale, relie l'Inde à l'Amérique dès le XVIe siècle.

Jusqu'au XIXe siècle, le port se situait sur la rive droite à l'entrée de la ville. Le port a été élargi au XIXe siècle grâce au creusement d'un bassin artificiel, le bassin Bonaparte (nl). Pendant l'occupation française, Napoléon Bonaparte a voulu transformer le port d'Anvers en un port militaire depuis lequel il pourrait attaquer l'Angleterre.

L'installation de fret

De par sa taille, le port d'Anvers est classĂ© en onzième position Ă  l'Ă©chelle mondiale et premier en Europe dans le domaine chimique. Il traite environ 16 000 navires par an. Le fret peut ĂŞtre entreposĂ© dans des hangars couverts grâce aux 480 ha d'entrepĂ´ts couverts, dont 187 de magasins rĂ©frigĂ©rĂ©s.

Premier port chimique en Europe

Beaucoup de grandes multinationales de l'industrie chimique se sont installées dans le port d'Anvers. Certaines sociétés possèdent même leurs propres terminaux, ce qui permet aux navires de charger et décharger directement à la production ou au centre de traitement.

Le port a annoncĂ© en 2008 un nouveau terminal (ainsi que gazier et pĂ©trolier) pour les « chimiquiers », caboteurs et barges. D’une capacitĂ© de 110 000 m3, il sera destinĂ© au stockage de produits chimiques, de gaz et produits pĂ©troliers. Une jetĂ©e, des quais disposant de six postes de chargements seront construits sur la rive gauche de l’Escaut, desservis par rail et route.

L'Escaut et le port sont continuellement dragués pour permettre aux navires ayant de grands tirants d'eau de pouvoir entrer dans les installations portuaires anversoises. La gestion des sédiments pollués pose, comme dans tous les ports industriels, des problèmes environnementaux.

Le port et l'Escaut au crépuscule.

Le port aujourd'hui

Le port d'Anvers se classe au deuxième rang europĂ©en (derrière le port de Rotterdam) et au dix-septième rang mondial avec un trafic total de marchandises de 190 849 079 tonnes Ă©changĂ©es en 2013. En termes de trafic de conteneurs, il est le deuxième port europĂ©en (derrière Rotterdam et devant Hambourg) et le quinzième port mondial avec 8 578 269 EVP[1]. Hier largement ouvert, le port est maintenant zone protĂ©gĂ©e.

Le rĂ©seau routier partant du port d'Anvers, grâce Ă  cinq autoroutes relie celui-ci Ă  l’Allemagne dont la Ruhr, au Nord de la France ainsi que les Pays-Bas. Par jour, plus de 120 trains desservent le port d'Anvers et c'est le terminus de plus de 12 liaisons internationales. Il est Ă©galement situĂ© Ă  une cinquantaine de kilomètres de l'aĂ©roport de Bruxelles. Dans le port mĂŞme, plus de 840 km de voies composent le système des chemins de fer. 60 % du trafic de B Cargo est reprĂ©sentĂ© par Anvers. Les liaisons fluviales partant d'Anvers rejoignent facilement le Rhin et le Danube qui desservent la France de l'Est, la Suisse du Nord et l'Allemagne, se prolongeant jusqu'Ă  la mer Noire. Par le sud de l'Escaut et le canal de Willebroeck, le port d'Anvers est reliĂ© depuis le XVIe siècle au port de Bruxelles par un canal que des agrandissements successifs ont rendu accessible aux navires de mer de 4 300 tonneaux au maximum jusqu'Ă  Bruxelles et, au-delĂ , vers le rĂ©seau des canaux français par le canal de Charleroi. Ă€ l'est, le canal Albert permet notamment de desservir le port de Liège, troisième port fluvial europĂ©en, Ă©galement porte d'accès Ă  l'Allemagne. Une autre partie du port, d'essence fluviale autant que maritime, s'Ă©tend au nord de la ville jusqu'Ă  ĂŞtre enclavĂ©e en partie dans le territoire hollandais, « sans jamais entrevoir ni la mer ni la citĂ© ». Mais la citĂ© lui reste Ă©troitement liĂ©e. « Anvers est un port dans une ville », s'enflamme Eddy Bruyninckx, le directeur de l'AutoritĂ© portuaire. « Et ce port est plus qu'un formidable outil Ă©conomique : il est installĂ© dans l'esprit des gens d'Anvers, et je suis fier d'en ĂŞtre l'un des acteurs ».

En même temps que le port grandissait en aval, entre Anvers et la frontière néerlandaise la conteneurisation se développait car Anvers a su s'adapter à cette nouvelle forme de transport.

DĂ©but 2021, le port fusionne avec le port de Zeebruges sous le nom de Port of Antwerp-Bruges[2].

Terminaux Ă  conteneurs

Chargement d'un porte-conteneurs de la compagnie Grimaldi dans le port d'Anvers en Belgique
Chargement d'un porte-conteneurs de la compagnie Grimaldi dans le port d'Anvers en Belgique.

La croissance soutenue du trafic de conteneurs a conduit le port à développer des terminaux plus spécialisés, plus rapides et plus efficaces dans la manipulation des conteneurs. Les premiers terminaux, y compris le Delwaidedok, se tenaient derrière les écluses sur la rive droite de l'Escaut. Plus tard, des terminaux ont été construits devant les écluses, avec un temps de navigation raccourci. Le Terminal Nord en est un exemple.

La mise en service du Deurganckdok dans la zone du port du Pays de Waes[3], qui est un bassin ouvert avec deux terminaux, en 2005 a permis au port de garder une position forte dans le commerce mondial et de renforcer sa position en tant que port de conteneurs. Le bassin a une capacité maximum de sept millions d'EVP par an ; ce qui a plus que doublé la capacité de stockage du port.

Lorsque les deux terminaux du bassin seront terminĂ©s, le Deurganckdok emploiera environ 3 000 personnes. En 2013, les terminaux des deux cĂ´tĂ©s Ă©taient Ă  moitiĂ© terminĂ©s et employaient 473 personnes. Tandis que le Delwaidedok a Ă©tĂ© entièrement rĂ©novĂ© et adaptĂ© Ă  la dernière gĂ©nĂ©ration de porte-conteneurs. Ces navires porte-conteneurs font plus de 300 mètres de long et ont une capacitĂ© de plus de 10 000 EVP. La construction du Deurganckdok et le renouvellement de la Delwaidedok, font que ces gĂ©ants peuvent ĂŞtre traitĂ©s dans le port d’Anvers. Le [4], le record du plus grand porte-conteneurs dans le port a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© par le Mary Mærsk, le troisième navire dans la classe de navires Triples E de la compagnie Maersk. Le navire a une longueur de 399 mètres avec une largeur de 58 mètres et une capacitĂ© de charge maximale de plus de 18 000 EVP. Lors du record, le navire avait 14 800 conteneurs standard Ă  bord et en a dĂ©chargĂ© 2 400.

Le projet suivant se nomme Saeftinghedok[5] dans la zone Saeftinghe, avec une superficie de mille hectares qui est prévue comme zone portuaire sur la rive gauche de l'Escaut dont un quai pouvant accueillir des porte-conteneurs.

Le site du Trilogiport à Liège devrait aussi permettre une gestion du trafic de conteneurs arrivant à Anvers.

Un autre axe de travail est la mise au point puis le déploiement de conteneurs « intelligents », dotés d’une sécurisation numérique permettant de les tracer de bout en bout. L'objectif est de lutter contre les trafics et notamment les trafics de drogues. Une commissaire nationale, chargée de coordonner la lutte antidrogue, Ine Van Wymersch, est également nommée en 2023[6].

Trafic

Le port en chiffres

13 000 hectares, 1 100 kilomètres de voies ferrĂ©es, 900 entreprises sont installĂ©es dans la zone portuaire, 65 000 emplois directs et 183 000 indirects, 184 millions de tonnes traitĂ©es en 2012 et 190 millions de tonnes traitĂ©es en 2013.

Trafic du port[7]
Types de chargementUnités2013
Vrac liquide[8]Tonnes59 493 776
PĂ©trole brutTonnes4 680 763
Produits raffinĂ©sTonnes43 129 916
Autres liquidesTonnes11 203 776
Vrac solide[9]Tonnes14 376 834
CĂ©rĂ©alesTonnes820 890
CharbonTonnes2 178 213
Minerai de ferTonnes2 851 703
Autres solidesTonnes5 143 245
Marchandises diverses[10]Tonnes116 978 469
ConteneursTonnes
et EVP
102 325 934
8 578 269
Rouliers[11]Tonnes4 562 397

Galerie de photos

  • Photos du port d'Anvers
  • Chargement d'un porte-conteneurs de la compagnie Grimaldi dans le port d'Anvers en Belgique
    Chargement d'un porte-conteneurs de la compagnie Grimaldi dans le port d'Anvers en Belgique
  • Maison du Port d'Anvers
    Maison du Port d'Anvers
  • Porte-conteneurs dans le port d'Anvers en Belgique
    Porte-conteneurs dans le port d'Anvers en Belgique
  • Passage d'une Ă©cluse dans le port d'Anvers vu depuis le pont d'un porte-conteneurs
    Passage d'une Ă©cluse dans le port d'Anvers vu depuis le pont d'un porte-conteneurs
  • Quai du canal B2
    Quai du canal B2

Notes et références

  1. [PDF] « World Port Ranking 2011 » [PDF], sur American Association of Port Authorities (consulté le ).
  2. Les ports d'Anvers et de Zeebruges fusionnent pour devenir le "Port of Antwerp-Bruges" - l'echo.be, le
  3. (en) « 2000 - 2010 Economic and ecological sustainability »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur portofantwerp.com.
  4. (nl) « Mary Maersk 's nachts Westerschelde gepasseerd », sur PZC (en), (consultĂ© le ).
  5. (en) « 2010 - ... Working on the future »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur portofantwerp.com.
  6. Jean-Pierre Stroobants, « La Belgique tente de s’armer face à la « narco-terreur » », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  7. [PDF] (en) Port of Antwerp, « Statistic yearbook 2013 », sur http://www.espo.be/, p. 298.
  8. Le vrac liquide (liquid bulk en anglais) regroupe le pétrole brut, les produits pétroliers raffinés, les biocarburants, les huiles végétales, le gaz naturel liquéfié, etc.
  9. Le vrac solide (solid bulk en anglais) regroupe le minerai de fer, la ferraille, le charbon, les céréales, le fourrage, les oléagineux, la biomasse, les engrais, les gravats, le sable, les granulats, etc.
  10. Les Marchandises diverses (general cargo en anglais) regroupent les produits manufacturés (textile, électronique, agro-alimentaire, etc.) contenus dans des conteneurs, ceux contenus dans des poids lourds, les marchandises transportés à l'unité (véhicules, grumes, rouleaux d'acier ou de papier, etc.) et les formats non conventionnels (blocs de granite, tubes d'acier, grandes machines) y compris des colis lourds et encombrants (locomotives, bateaux, éoliennes, grues, etc.).
  11. Les rouliers (roll on / roll off en anglais, ou « RoRo ») sont chargés à l'horizontal par une rampe d'accès, et non à la verticale par une grue ou un portique : ils regroupent les transporteurs de véhicules (sortes de parkings flottants), les ferry et les petits navires collecteurs polyvalents (souvent RoRo et conteneurs).

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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