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Pont d'Assat

Le pont d'Assat est un pont suspendu des Pyrénées-Atlantiques qui franchit le gave de Pau à Assat, à mi-chemin entre Pau et Nay. Il est emprunté par la route départementale D 437 qui relie la D 37 de Pau à Nay, sur la rive gauche, à la D 937 de Pau à Saint-Pé-de-Bigorre, sur la rive droite du gave.

Pont d'Assat
Le pont d'Assat au début des travaux de 2004
Le pont d'Assat au début des travaux de 2004
GĂ©ographie
Pays France
RĂ©gion Nouvelle-Aquitaine
Département Pyrénées-Atlantiques
Commune Assat
CoordonnĂ©es gĂ©ographiques 43° 14′ 39″ N, 0° 18′ 31″ O
Fonction
Franchit Gave de Pau
Caractéristiques techniques
Type Pont suspendu
Longueur 156 m
Largeur m
Matériau(x) Acier et Béton
Construction
Construction 1936-1938
Architecte(s) Entreprise Fives-Lille
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Pont d'Assat
Géolocalisation sur la carte : Pyrénées
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Pont d'Assat
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Pont d'Assat
GĂ©olocalisation sur la carte : Aquitaine
(Voir situation sur carte : Aquitaine)
Pont d'Assat

Description technique de l’ouvrage

Le pont d’Assat est un pont suspendu d'une longueur totale de 156 m entre les extrĂ©mitĂ©s des massifs d'ancrage des câbles porteurs. Son tablier a une longueur de 78 m entre les pylĂ´nes de soutènement. Les rampes d’accès portent la longueur totale de l’ouvrage - pont et chaussĂ©es surĂ©levĂ©es - Ă  environ 300 m.

Un des quatre appareils d'appui supportant les pylĂ´nes du pont d'Assat (hauteur 22 cm)

Le pont est du type Ă  poutre de rigiditĂ© continue, c'est-Ă -dire que le tablier n'est pas articulĂ© en son milieu. Les extrĂ©mitĂ©s du tablier suspendu sont articulĂ©es sur des chapes[1] Ă  pivot fixĂ©es Ă  des massifs en bĂ©ton. Le tablier est reliĂ© aux câbles porteurs par 28 suspentes en acier. Les quatre massifs d’ancrage des câbles, en bĂ©ton, ont un poids thĂ©orique de 200 tonnes chacun.

Les pylĂ´nes de soutènement, d’une hauteur totale de 11 m sont posĂ©s sur des appareils d'appui en fonte qui permettent leur pivotement dans le sens du pont. L’ensemble est donc maintenu par la tension des câbles porteurs et le tablier peut ainsi flĂ©chir verticalement lors du passage de vĂ©hicules lourds.

Construit en 1937-1938 par l’entreprise Fives-Lille, il a été rénové en 2004 (changement des câbles et des pièces de charpente métallique corrodées) par l’entreprise Baudin Chateauneuf[2]. Le pont de Lacq-Abidos fut construit, en même temps, à l’identique du pont d’Assat.

Histoire

Le pont d'Assat fut construit au XIXe siècle pour améliorer le franchissement du gave de Pau. Il faisait partie d'un ambitieux programme de construction de ponts décidé par le conseil général des Basses-Pyrénées qui réalisa également un pont en maçonnerie et charpente sur le Saison, à Autevielle et quatre ponts suspendus, deux situés sur le gave de Pau à Lacq et Puyoô, le troisième à Auterrive sur le gave d'Oloron, et le dernier sur la Nive à Itxassou.

Le premier pont d'Assat (1850-1886)

En 1846, le Préfet des Basses-Pyrénées proposait, à la demande des communes riveraines, la création d’un pont « partageant dans une proportion à peu près égale la distance entre les villes de Pau et Nay, qui serait construit sur le gave entre les communes d’Assat et de Narcastet ». Ce premier pont fut donc un « pont en fil de fer » à câbles porteurs à fils parallèles selon la technologie mise au point par l’ingénieur Marc Seguin.

En , la construction du pont Ă©tait adjugĂ©e Ă  un entrepreneur privĂ© « moyennant une subvention de 25 000 francs sur les fonds de l’État, et la concession d’un pĂ©age pendant 19 ans ». La construction, commencĂ©e en 1849, Ă©tait achevĂ©e en 1850. La construction des pylĂ´nes entraĂ®nant un rĂ©trĂ©cissement du lit du gave, le nouveau pont fut tout de suite menacĂ© par les crues et l’érosion et il fallut Ă©tablir des gabions de protection, ce qui augmenta considĂ©rablement le coĂ»t de l’ouvrage. Fin 1852, le pont fut enfin rĂ©ceptionnĂ© : on l’éprouva « sous une charge de 53 tonnes rĂ©partie sur le tablier grâce Ă  88 wagons remplis Ă  600 kg ». Ce pont Ă©tait muni de portails en fer et n’était ouvert qu’en prĂ©sence du pĂ©ager chargĂ© de prĂ©lever les droits de passage.

Très vite, des problèmes d’entretien se posèrent : le concessionnaire assurait une maintenance insuffisante. Après plusieurs rappels à l’ordre, le département racheta la concession et le pont passa dans le domaine public avant 1870. Sa sécurité fut mise en cause : les câbles, mal protégés lors de la construction et mal entretenus, étaient corrodés. En 1886, le pont fut fermé à la circulation.

Le second pont (1886-1935)

L'ancien pont suspendu d'Assat construit en 1886

On envisagea d’abord de le remplacer « par un pont en tĂ´le fixe de 72,24 m d’ouverture, Ă  poutre en treillis et composĂ© de deux travĂ©es solidaires reposant sur une pile Ă  construire sur le gave ».

Devant le coût d’un tel projet, et la difficulté de construire une pile au milieu du gave, on en revint au pont suspendu, d’autant que la technologie en était devenue plus sûre. Les travaux s’échelonnèrent de 1886 à la fin de 1888.
En utilisant les soubassements des pylĂ´nes du premier pont et en renforçant les massifs d’ancrage, on construisit un nouveau pont dont le tablier mesurait 72 m. C’était un pont suspendu, classique pour l’époque, avec une poutre Ă  treillis[3] soutenue par des tiges de suspension et soulagĂ©e par des haubans raidisseurs dont le rĂ´le Ă©tait d’amortir les oscillations verticales.
La chaussĂ©e qui reposait sur la poutre en treillis mesurait 2,40 m de large et Ă©tait bordĂ©e de deux trottoirs de 80 cm. Elle Ă©tait construite en madriers de chĂŞne. Les pylĂ´nes Ă©taient en maçonnerie classique appareillĂ©e.

Ce pont était fragilisé par les crues du gave : il fallut constamment renforcer les berges par la pose de gabions souvent détruits par les crues. Il se révéla aussi peu sûr pour les piétons et les animaux et on remplaça souvent ses garde-corps. Sa construction, enfin, se révéla trop légère pour supporter le passage de véhicules de plus en plus lourds. Sa reconstruction fut décidée en 1935.

Le troisième pont (1938)

Le pont d'Assat Ă  la fin des travaux de 2004

En 1935, le conseil gĂ©nĂ©ral des Basses-PyrĂ©nĂ©es choisissait l’entreprise Fives-Lille pour reconstruire le pont d’Assat et, Ă  l’identique, le pont de Lacq-Abidos. Les Ă©lĂ©ments des deux ponts furent prĂ©parĂ©s en usine, montĂ©s et rivetĂ©s sur les chantiers. On reconstruisit les massifs d’ancrage en bĂ©ton armĂ© et les assises des pylĂ´nes mobiles. L’ouverture du pont fut portĂ©e Ă  78 m. Le pont fut Ă©prouvĂ© et ouvert Ă  la circulation en 1938 et est toujours en service.

Le pont a dĂ» souvent ĂŞtre l’objet de travaux de protection : le rĂ©trĂ©cissement du lit du gave entre les deux assises a entraĂ®nĂ© Ă  plusieurs reprises l’attaque des berges en amont du pont, attaques contenues par des enrochements[4] qui se rĂ©vĂ©lèrent insuffisants Ă  protĂ©ger l’ouvrage. L’abaissement du profil d’équilibre du gave dĂ» aux extractions de granulats dans les gravières de Meillon et d’Aressy, en aval du pont, avait en effet entraĂ®nĂ© une reprise de l’érosion[5] dans le lit du gave. La parade a Ă©tĂ© de construire, Ă  350 m en aval du pont, un seuil de rĂ©gulation de trois mètres de hauteur qui maintient, en amont, le lit Ă  une cote constante jusqu’au pont et limite ainsi la reprise d'Ă©rosion.

Sources

  • Archives dĂ©partementales des PyrĂ©nĂ©es-Atlantiques : rapports du Conseil gĂ©nĂ©ral, 1846-1888 et 1935-1938.
  • Cahiers de dĂ©libĂ©ration du conseil municipal d'Assat.
  • Émile Pujolle, « Le premier pont d’Assat », « Dans les archives du pont d’Assat », « Le second Pont d’Assat », L’Arrebigne, bulletin interassociatif d'Assat, 2004-2005, Mairie d'Assat.

Liens externes

Notes et références

  1. Chape : monture métallique portant l'axe d'une poulie, d'un galet, d'une pièce pivotante.
  2. Cette entreprise avait soumissionné en 1935 pour la reconstruction du pont, mais n'avait pas été retenue. Site de l'entreprise Baudin-Chateauneuf
  3. Poutre à treillis : ensemble constitué de cornières métalliques reliées par des entretoises disposées en triangles. L'ensemble est assemblé par rivetage.
  4. Enrochement : ensemble de quartiers de roche, de blocs de béton entassés sur un sol mouvant ou submergé afin de servir de fondations à des ouvrages immergés ou de les affermir.
  5. L'érosion régressive dans un lit de rivière se développe de l'aval vers l'amont.
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