Politique au Venezuela
Le Venezuela est une rĂ©publique fĂ©dĂ©rale multipartite Ă rĂ©gime prĂ©sidentiel, oĂč le prĂ©sident est Ă la fois chef de l'Ătat et chef du gouvernement. Il exerce le pouvoir exĂ©cutif tandis que le parlement dĂ©tient le pouvoir lĂ©gislatif.
Pouvoir exécutif
Fonction | Nom | Parti | Depuis |
---|---|---|---|
Président | Nicolås Maduro | PSUV |
Le prĂ©sident est Ă©lu au suffrage universel pour six ans renouvelable indĂ©finiment. Il nomme le vice-prĂ©sident ainsi que les ministres en collaboration avec lâAssemblĂ©e nationale. Selon l'article 233 de la Constitution[1] en cas d'empĂȘchement du prĂ©sident avant sa prise de fonction (mort, dĂ©mission, destitution, etc.), le prĂ©sident de l'AssemblĂ©e nationale assure l'intĂ©rim dans l'attente d'une nouvelle Ă©lection dans une pĂ©riode de trente jours. Si l'empĂȘchement advient durant les quatre premiĂšres annĂ©es du mandat, le vice-prĂ©sident assure l'intĂ©rim dans l'attente d'une nouvelle Ă©lection dans une pĂ©riode de trente jours. Enfin, si l'empĂȘchement se produit durant les deux derniĂšres annĂ©es du mandat, le vice-prĂ©sident assumera la fonction de PrĂ©sident jusqu'Ă la fin du mandat.
Pouvoir législatif
LâAssemblĂ©e nationale, composĂ©e dâune seule chambre, a remplacĂ© le parlement bicamĂ©ral Ă la suite de lâentrĂ©e en vigueur de la constitution de 1999. Elle compte 167 membres Ă©lus pour cinq ans au suffrage universel, qui peuvent se prĂ©senter Ă trois mandats consĂ©cutifs. Les parlementaires sont Ă©lus selon une combinaison de listes prĂ©sentĂ©es par les partis et de circonscriptions Ă siĂšge unique. Trois siĂšges sont rĂ©servĂ©s aux reprĂ©sentants des peuples indigĂšnes.
Pouvoir judiciaire
Le Tribunal suprĂȘme de justice est la plus haute instance judiciaire du pays. Ses juges sont nommĂ©s pour 12 ans par lâAssemblĂ©e nationale. Les juridictions infĂ©rieures sont composĂ©es de tribunaux de districts, de tribunaux municipaux et de tribunaux de premiĂšre instance.
La politique aujourd'hui
La Constitution oblige le gouvernement, selon le discours officiel, à « renverser les donnĂ©es Ă©conomiques qui, dirigĂ©es par le Fonds monĂ©taire international (FMI) avaient Ă©tĂ© la cause de la « dĂ©cennie perdue » (1985-1995), et ses terribles effets nĂ©gatifs sur les populations et leurs systĂšmes Ă©conomiques ». Le prĂ©sident ChĂĄvez applique cette Constitution avec insistance. Son action politique est centrĂ©e sur le renforcement du rĂŽle de lâĂtat par le biais de nationalisations et la revalorisation du pĂ©trole, principal produit d'exportation du pays. Elle vise Ă se libĂ©rer des impositions dâune lourde dette, qui grevait en 1998 50 % du budget national, en la payant. Le gouvernement cherche aussi Ă satisfaire la dette sociale dâurgence : santĂ©, alimentation, Ă©ducation (missions civico-militaires de grande pĂ©nĂ©tration populaire). De nouvelles lois sont rĂ©digĂ©es concernant la rĂ©forme agraire, la banque centrale, l'exploitation dâhydrocarbures (gaz, pĂ©trole), la fiscalitĂ©, le contrĂŽle de monnaies et devises, etc.
Le Venezuela quitte le FMI et la Banque mondiale (BM) le aprĂšs avoir remboursĂ© sa dette en totalitĂ©. Comme le BrĂ©sil, lâUruguay et lâArgentine qui ont remboursĂ©, par anticipation, une grande partie de leurs dettes grĂące Ă la croissance Ă©conomique retrouvĂ©e, le Venezuela, avec cinq annĂ©es dâavance, a remboursĂ© tout ce quâil devait Ă la Banque mondiale. En effet, la manne issue du boom pĂ©trolier a permis au pays de rembourser sa dette qui Ă©tait de trois milliards de dollars Ă son arrivĂ©e au pouvoir en 1999[2].
En 2007, Hugo Chåvez demande des pouvoirs spéciaux qui grùce à une « loi d'habilitation révolutionnaire » lui permettent de gouverner par décrets sans passer par le parlement, dans les prochains dix-huit mois à partir du . Ces pouvoirs spéciaux sont limités aux thÚmes sociaux (recentralisation des ministÚres de la santé, du logement et de la sécurité alimentaire), à la réforme agraire (inventaire, récupération et distribution de toutes les terres non ou mal exploitées à des coopératives) et à la récupération par achats des services publics et industries stratégiques, privatisées dans les derniÚres décennies (électricité, eaux, télécommunications, industrie pétroliÚre et miniÚre : fer, aluminium or et diamants). Ce programme est déjà en marche depuis le , avec des répercussions variées : trÚs critiqué par les grands propriétaires terriens, la plupart titulaires de documents parfois douteux, mais acceptés par plusieurs, en regard de l'apparente flexibilité appliquée dans chaque cas particulier par des arrangements à l'amiable. Dans l'industrie pétroliÚre, les partenaires commerciaux étrangers doivent désormais se contenter d'une participation minoritaire dans toutes les sociétés. Jusqu'à présent tous ont accepté, bon gré mal gré, y compris Total qui exploite et modifie des pétroles trÚs lourds de la ceinture de l'Orénoque.
En 2009, un référendum supprime la limite de deux mandats pour le président, permettant ainsi à Hugo Chåvez de se présenter à nouveau.
Perception
Pour l'ex-prĂ©sident amĂ©ricain Jimmy Carter, qui sâemploie dĂ©sormais Ă surveiller les processus Ă©lectoraux dans le monde Ă travers sa « Fondation Carter », le Venezuela possĂšderait « le meilleur systĂšme Ă©lectoral au monde » notamment en raison de son systĂšme de vote Ă©lectronique[3].
Selon Carlos Ălvarez, le prĂ©sident de la commission de surveillance Ă©lectorale de lâUNASUR, « il est intĂ©ressant de souligner un Ă©lĂ©ment que trĂšs peu connaissent, je parle surtout de ceux qui analysent la rĂ©alitĂ© depuis les prĂ©jugĂ©s, câest que le Venezuela possĂšde aujourdâhui un des systĂšmes Ă©lectoraux les plus vigoureux et les plus avancĂ©s technologiquement de lâAmĂ©rique Latine, qui garantit la transparence, le contrĂŽle et la surveillance du scrutin »[4].
D'aprĂšs l'ONG chilienne LatinobarĂłmetro, les VĂ©nĂ©zuĂ©liens Ă©taient en 2013, avec 87 % de rĂ©ponses positives, le peuple d'AmĂ©rique latine le plus confiant en sa dĂ©mocratie. Pour l'ONG « le Venezuela est le pays oĂč on observe la plus grande diffĂ©rence entre ce que pensent ses citoyens de leur dĂ©mocratie et lâimage qui circule dans la communautĂ© internationale »[5].
Partis politiques et Ă©lections
- Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV)
- Parti de la révolution et du socialisme (PRS)
- Un nouveau temps (UNTC)
- Primero Justicia (MPJ)
- Une patrie pour tous (PPT)
- Comité d'organisation politique électorale indépendante (COPEI)
- Action démocratique (AD)
- Mouvement vers le socialisme (MAS)
- Parti communiste du Venezuela
- Convergence nationale (Convergencia)
- La cause radicale (La Causa R / LCR)
Participation aux organisations internationales
Le Venezuela est représenté au sein des organisations suivantes :
Agence internationale de l'Ă©nergie atomique (AIEA), Association des Ătats de la CaraĂŻbe (AEC), Association latino-amĂ©ricaine dâintĂ©gration (ALADI), Alliance bolivarienne pour les AmĂ©riques (ALBA), Association des acadĂ©mies de la langue espagnole (ASALE), Banque de dĂ©veloppement des CaraĂŻbes (BDC), Banque internationale pour la reconstruction et le dĂ©veloppement (BIRD), CorporaciĂłn Andina de Fomento (CAF), Caricom (observateur), Chambre de commerce internationale (CCI), Commission Ă©conomique pour l'AmĂ©rique latine et les CaraĂŻbes (CEPALC), ComitĂ© international olympique (CIO), ConfĂ©dĂ©ration internationale des syndicats libres, ConfĂ©dĂ©ration mondiale du travail (CMT), ConfĂ©rence des Nations unies sur le commerce et le dĂ©veloppement (CNUCED), Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, Cour pĂ©nale internationale (CPI), Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), G15, G24, G77, IADB, FIDA, FMI, FSM, HCR, IFC, OHI, Intelsat, Interpol, ISO, MINURSO, Mouvement des non alignĂ©s, OACI, OEA, OIT, OMC, OMI, OMI, OMM, OMPI, OMS, OMT, ONU, OPANAL, OPCW, OPEP, PCA, RG, UIT, Unesco, UNIDO, UNIKOM, UNU, UPU.
Voir aussi
Notes et références
- (es) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en espagnol intitulĂ© « PolĂtica de Venezuela » (voir la liste des auteurs).
- « Constitution de la République Bolivarienne du Venezuela »
- Chavez claque la porte du FMI et de la BM - RFI, 1er mai 2007.
- « Expresidente Carter asegura que Venezuela cuenta con el mejor proceso electoral del mundo », sur noticiero.venevision.net
- « PĂĄgina/12 :: El paĂs :: Venezuela y la misiĂłn de la Unasur », sur www.pagina12.com.ar
- Venezuela infos, « Confiance des citoyens latino-américains dans la démocratie : record au Vénézuéla, agonie au Mexique (Latinobarometro / John L. Ackerman) », sur Venezuela infos,