Pierrevillers
Pierrevillers (prononcé [pjɛʁvile][Note 1]) est une commune française située dans le département de la Moselle, en région Grand Est.
Ses habitants sont appelés les Pierrevillois et les Gossets en patois.
Pierrevillers | |
Église Saint-Martin. | |
Blason |
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Administration | |
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Pays | France |
Région | Grand Est |
Département | Moselle |
Arrondissement | Metz |
Intercommunalité | Communauté de communes du Pays Orne-Moselle |
Maire Mandat |
René Heiser 2020-2026 |
Code postal | 57120 |
Code commune | 57543 |
Démographie | |
Gentilé | Pierrevillois, Pierrevilloise |
Population municipale |
1 495 hab. (2020 ) |
Densité | 256 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 13′ 28″ nord, 6° 06′ 07″ est |
Altitude | Min. 192 m Max. 403 m |
Superficie | 5,83 km2 |
Type | Commune urbaine |
Unité urbaine | Metz (banlieue) |
Aire d'attraction | Metz (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Rombas |
Législatives | Première circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | http://www.pierrevillers.fr[1] |
Géographie
Situation
À 15 km de Metz et à une distance égale de Thionville, le village de Pierrevillers se situe au nord-ouest de la Moselle. En bordure des côtes de Moselle, il fait partie de la vallée de la Moselle tandis que la ville voisine de Rombas se trouve dans la vallée de l'Orne. Elle se situe également à côté de la commune de Marange-Silvange.
Accès
L'autoroute A4 reliant Paris à Strasbourg est à 1 km ainsi que la construction prochaine de la VR 52 en font un village bien desservi par les axes routiers.
Proche d’agglomérations périphériques, il reste un village assez peu peuplé comparé aux communes voisines.
Communes limitrophes
Hydrographie
La commune est située dans le bassin versant du Rhin au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par la Barche[Carte 1].
La Barche, d'une longueur totale de 10,5 km, prend sa source dans la commune et se jette dans la Moselle à Hagondange, après avoir traversé six communes[2].
La qualité du ruisseau la Barche peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l’eau et l’Agence française pour la biodiversité[Carte 2].
Climat
Le climat océanique dégradé témoigne de l’influence continentale ; le village bénéficie donc de températures qui peuvent être élevées en été et rigoureuses en hiver.
Urbanisme
Typologie
Pierrevillers est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2] - [3] - [4] - [5]. Elle appartient à l'unité urbaine de Metz, une agglomération intra-départementale regroupant 42 communes[6] et 285 918 habitants en 2017, dont elle est une commune de la banlieue[7] - [8].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Metz dont elle est une commune de la couronne[Note 3]. Cette aire, qui regroupe 245 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[9] - [10].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (52,2 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (50,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (52,2 %), cultures permanentes (27,3 %), zones urbanisées (11,6 %), terres arables (5,4 %), zones agricoles hétérogènes (3,4 %)[11].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[12].
Toponymie
- Petræ Villare (960), Steynwilre (1443)[13], Pierviller (1544), Pierreviller (1627), Piereviller (1705), Piervillers (1793), Petersweiler (1915-1918 et 1940-1944).
- En francique lorrain : Stenweller.
Histoire
Dépendait de la châtellenie de Briey, qui était Jadis possession des ducs de Mosellane[14].
Antiquité
Les premières traces d’habitat humain relevées à Pierrevillers sont bien excentrées de ce qui constitue aujourd’hui l’agglomération, puisqu’elles sont situées au plus haut de la forêt, en bordure du territoire de la commune de Rombas, au lieu-dit Château de Drince. On y a repéré et signalé, au début du siècle, les vestiges d’un habitat retranché antérieur à la colonisation romaine. Les vestiges de cet oppidum remarquable sur la côte de Drince, demeurent bien visibles et attestent de la présence dans la région du peuple celte, les Médiomatriques (env. IIIe siècle).
La commune possède une origine gallo-romaine probable, une charte de 960 en fait état sous le nom de Petraevillare, ce qui signifie villa (domaine agricole) construite sur la pierre. À quelques pas de la mairie, des tessons de poteries gallo-romaines du IVe siècle ont été mis au jour quelques années après la guerre de 1940, à l’occasion des travaux de construction d’une maison d’habitation.
Le , des fouilles préventives dans la cour des Templiers mettent au jour une villa romaine avec hypocauste[15].
Un dépôt de dix-sept objets métalliques datant de l'Âge du bronze a été découvert à Pierrevillers sur la côte de Drince en 2014[16]. Ces objets font partie des collections du Musée de la Cour d'Or.
Les Templiers et les Hospitaliers
Au XIIIe siècle, l’église actuelle (plus petite) était une chapelle de Templiers. Ceux-ci possédaient à Pierrevillers une commanderie et étaient titulaires des droits de seigneurie, à la suite d’un legs qui leur fut consenti en 1213 par le comte de Bar Thiébaut Ier.
L'actuelle cour des Templiers, que l’on appelle communément à Pierrevillers « la Cour » constituait à l’époque le noyau du village où se trouvaient la commanderie, siège de la seigneurie, l’église et d’autres bâtiments appartenant aux Templiers (logis, pressoirs, granges…). Cette commanderie avait une certaine importance, car en plus de ses biens de Pierrevillers, elle possédait d’autres propriétés et droits dans diverses localités voisines.
Au XIVe siècle, après la disparition de l’ordre du Temple, les biens de l’ordre situés à Pierrevillers furent attribués aux Hospitaliers de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Ce nouvel ordre conserva les droits de seigneurie jusqu’à la Révolution, mais la commanderie eut moins d’importance que sous les Templiers. Avant la Révolution, elle ne constitua plus qu’une sorte de prébende de l’Ordre, confiée à des fermiers.
De la guerre de Trente Ans à la Révolution
Au XVIIe siècle, la guerre de Trente Ans n’épargna pas la commune. Comme bien des villages lorrains, elle fut ravagée et pillée par les différentes troupes qui sillonnaient la région et notamment par les Croates lors de la prise de Pierrevillers en 1636. Pierrevillers fut incendié et détruit. On rattache trop souvent la formation des villages lorrains aux périodes qui suivirent les ravages de la guerre de Trente Ans, mais pour Pierrevillers, il est difficile d’attribuer à une construction existante une date qui remonte avant le XVIIIe siècle. Le plus ancien linteau de porte daté de la commune indique l’année 1709 sans savoir s’il s’agit d’une reconstruction, d’une modification ou d’une extension.
Jusqu’à la Révolution, la vie du village s’organise autour d’une activité principale : la culture de la vigne. Les métiers des villageois comptaient une majorité de vignerons, des tonneliers et des distillateurs. La structure-même du village que l’on connaît encore aujourd’hui, est marquée par cette activité : ruelles étroites, usoirs quasi inexistants, petites maisons avec caves voûtées souvent accessibles par la rue, cuveries annexes placées à l’arrière des habitations.
En 1794, François de Pange et son frère cadet Jacques y furent cachés par la famille Marlier (dont était issu leur serviteur Joseph) avant de rejoindre à pied les Pays-Bas autrichiens.
L’époque industrielle et contemporaine
Le vignoble déclina vers la fin XIXe siècle pour pratiquement disparaître au début du XXe siècle, à cause des maladies de la vigne (phylloxéra, mildiou) mais aussi par l’accroissement des échanges avec les régions viticoles plus favorisées et par l’important essor industriel de la vallée de l’Orne.
Assez rares dans les anciennes rues, les maisons de laboureurs comptent en plus de l’habitation un logement pour le bétail et une grange accessible par une porte charretière. Plus larges, ces constructions sont plus fréquentes dans la rue de Verdun, elles ont généralement été édifiées au XIXe siècle.
Cette structure urbaine devait être conservée jusqu’à la construction de « la Cité » du carreau de la mine de Pierrevillers, à la fin du XIXe siècle, où l'on exploita la minette, strate de minerai de fer affleurant sur la côté en amont de la commune. La première concession minière date de 1898. Livré à l’usine de Maizières-lès-Metz, le minerai faisait vivre environ 150 mineurs, avec une production inférieure à 25 000 tonnes annuelles. La mine cessa son activité entre 1901 et 1913, date de la fusion avec la mine de Marange-Silvange. Les 572 000 tonnes extraites à l'année par 300 mineurs étaient acheminées par câble (des contrepoids de cette ligne dressés au sol, demeurent visibles depuis la route nationale entre Pierrevillers et Marange) vers l'usine de Hagondange nouvellement fondée. La mine ferma définitivement en 1931, étant donné les difficultés du marché de l’acier[17].
Vers 1900, des maisons sont ainsi construites rue de la Mine, pour loger les ouvriers, ainsi qu'une cantine dont le bâtiment existe toujours au 167 avenue de Verdun.
À partir des années 1950, de nouveaux lotissements sortent de terre (de type Castor notamment) qui, avec la création de nouvelles voiries, constituent pour Pierrevillers l'expansion la plus rapide de son histoire.
Politique et administration
Démographie
Évolution de la population
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[18]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[19].
En 2020, la commune comptait 1 495 habitants[Note 4], en diminution de 1,71 % par rapport à 2014 (Moselle : +0,38 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Vie locale
Enseignement
Pierrevillers dispose de deux écoles: une école maternelle nommée Pré-le-loup et une école primaire du nom de "Le Ruissembeau", dû à la rivière du même nom qui passe le long de l'école primaire.
Sport et culture
- Football : FC Pierrevillers.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- vestiges important d’un grand oppidum côte de Drince, monolithe dit la Pierre-qui-Tourne.
- passage d’une voie romaine ; vestiges de poteries.
- bornes frappées de la croix de Malte dans le bois des Chevaliers, ancienne propriété de l’ordre.
- porche et la cour des Templiers, ancienne commanderie.
- Tour de Drince construite sur le ban de Pierrevillers, appartenant aujourd’hui à la commune de Rombas, poste d’observation idéal entre Metz et Thionville.
Édifices religieux
- Église Saint-Martin, inscrite au titre des monuments historiques[22], à double nef, présentant une inscription templière dans le chœur (« Fin des Templiers l'an mille trois cent quatorze »), une statue de sainte Anne en bois polychrome du XVe siècle, un bon-Dieu de pitié daté de 1533[23] et bras-reliquaire de saint Martin du XVIIIe siècle[24] ; au-dessus du portail de l'église une inscription dans la pierre de l'époque révolutionnaire fait référence à l'Être suprême ; époques de construction : XIIe siècle, 4e quart du XVe siècle, XVIe siècle et XVIIIe siècle ; ancienne chapelle des Templiers puis des Hospitaliers.
- logement du guetteur, tour avoisinant l’église[22]
- calvaires.
Personnalités liées à la commune
- Charles Quint (1500-1558), empereur germanique et roi d’Espagne y séjourna en 1552.
- François de Pange y fut caché avec son frère Jacques avant de partir pour les Pays-Bas autrichiens.
- L'illustrateur Jean Morette (1911-2002) fut instituteur à Pierrevillers, de 1938 à 1968.
- Le footballeur Patrick Battiston s'est marié à l'église Saint-Martin de Pierrevillers le [25].
- Le footballeur Thibaut Bourgeois est originaire de Pierrevillers, ayant joué au club du village étant enfant puis en 2023[26].
Héraldique
- Les armoiries de Pierrevillers se blasonnent comme suit : D’azur à une croix de Malte d'argent, cantonnée de quatre croisettes recroisetées au pied fiché d’or.
- Le champ d’azur et les croisettes sont tirés des armes du duché de Bar dont relevait Pierrevillers. La croix de Malte rappelle que la seigneurie appartenait aux chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Site officiel
- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Ressource relative aux organisations :
Notes et références
Notes et cartes
- Notes
- pjɛʁ.vi.le dans le système API.
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé, en , celle d'aire urbaine afin de permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
- Cartes
- « Réseau hydrographique de Pierrevillers » sur Géoportail (consulté le 29 juillet 2022).
- « Qualité des eaux de rivière et de baignade. », sur qualite-riviere.lesagencesdeleau.fr/ (consulté le ) - Pour recentrer la carte sur les cours d'eau de la commune, entrer son nom ou son code postal dans la fenêtre "Rechercher".
Références
- « Pierrevillers », sur genealogie-metz-moselle.fr (consulté le ).
- Sandre, « la Barche »
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune urbaine - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Unité urbaine 2020 de Metz », sur https://www.insee.fr/ (consulté le ).
- « Base des unités urbaines 2020 », sur www.insee.fr, (consulté le ).
- Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Metz », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- International Centre of Onomastics - Onoma, Volumes 36 à 37 (2001)
- Michel Henry - Itinéraires templiers en Lorraine (1998)
- Le Républicain lorrain, « Une villa romaine dans la cour des templiers, 20 juin 2013.
- Kévin Kazek et Rolande Simon-Millot, Des offrandes pour les dieux ? Les dépôts d'objets métalliques à l'âge du bronze en Sarre et Lorraine, Milan, Silvana Editoriale, , 176 p. (ISBN 9788836640942).
- Pierrevillers sur le site de la CCPOM.
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
- Notice no PA00107060, base Mérimée, ministère français de la Culture.
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