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Paul Virilio

Paul Virilio, né le à Paris 8e et mort le à Rueil-Malmaison[2], est un urbaniste et essayiste français.

Il est principalement connu pour ses écrits sur la technologie et la vitesse dont l'alliance constitue à ses yeux une « dromosphère ». Il a également étudié les risques inhérents aux nouvelles technologies et comment la technocratie tend à les cacher[3].

Biographie

Paul Virilio naît d'un père italien communiste et d'une mère bretonne catholique. Enfant, il vit les bombardements de Nantes pendant la Seconde Guerre mondiale et en garde un intérêt pour les choses de la guerre et une inquiétude pour la fragilité du monde urbain.

Il suit une formation de maître verrier à l'École des métiers d'art, à Paris, tout en suivant les cours de Vladimir Jankélévitch et de Raymond Aron à la Sorbonne. Puis, il collabore avec Henri Matisse à Saint-Paul-de-Vence et avec Georges Braque à Varengeville. Il se convertit au catholicisme en 1950. Il est appelé pendant la guerre d'Algérie. Vers 1956, il est le maître verrier de Serge Rezvani[4].

En 1958, il entreprend une étude phénoménologique sur les territoires militaires, en particulier sur les bunkers du mur de l'Atlantique.

En 1963, il fonde avec Claude Parent, le groupe Architecture Principe, puis publie un premier manifeste pour une architecture oblique[5]. Tous deux professeurs à l'École spéciale d'architecture (ESA) à Paris, ils forment dans leur atelier plusieurs grands noms de l'architecture contemporaine française, comme Jean Nouvel.

L'enseignement de Virilio à l'École spéciale d'architecture évolue vers l'urbanisme et l'architecture, qu'il aborde en même temps comme un vaste système de réseaux dont il s'agit de catégoriser les objets, puis pondérer la hiérarchie par leurs vitesses[6]. Il a mis en évidence l'importance de l'espace concret dans la vie sociale[3], et plusieurs auteurs qui l'ont connu ont fait une œuvre remarquable sur ce sujet, comme Espèce d'espaces de Georges Perec (1974), Énergie et équité d'Ivan Illich (1973) ou L'Art de faire de Michel de Certeau (1980).

Ses analyses sont parfois critiquées. En 1997, Alan Sokal (professeur de physique à l'université de New York) et Jean Bricmont (professeur de physique à l'université de Louvain) consacrent le neuvième chapitre de leur ouvrage Impostures intellectuelles (p. 153-158) à Paul Virilio.

Dans les années 1980, aux côtés du père Patrick Giros il s'engage en faveur des sans logis et des exclus. En 1992, il fait ainsi partie du Haut Comité pour le logement des personnes défavorisées[7].

En 2011, il dénonce la tyrannie de l’instantanéité induite par les nouveaux réseaux de transmission[8].

Activités

RĂ©alisations

Distinction

  • Grand prix national de la critique architecturale (1987) dĂ©cernĂ© par le ministère de l'Équipement, du Logement, de l'AmĂ©nagement du Territoire et des Transports.

Publications

  • Le Pourrissement des sociĂ©tĂ©s, collectif, Union gĂ©nĂ©rale d'Ă©ditions, 1975
  • Bunker ArchĂ©ologie. Ă©tude sur l'espace militaire europĂ©en de la Seconde Guerre mondiale, Ă©d. CCI, 1975. RĂ©Ă©d. GalilĂ©e, 2008.
  • Essai sur l'insĂ©curitĂ© du territoire : essai sur la gĂ©opolitique contemporaine, Ă©d. Stock, 1976, rĂ©Ă©ditĂ© en 1993 aux Ă©ditions GalilĂ©e
  • Vitesse et Politique : essai de dromologie, Ă©d. GalilĂ©e, 1977.
  • Nomades et Vagabonds, collectif, Union gĂ©nĂ©rale d'Ă©ditions 1977.
  • DĂ©fense populaire et luttes Ă©cologiques, Ă©d. GalilĂ©e, 1978.
  • EsthĂ©tique de la disparition, Paris: Balland 1980.
  • Accident catastrophe, collectif, avec Jean Baudrillard et Georges Sebbag, Aubier, 1982.
  • La Crise des dimensions : la reprĂ©sentation de l'espace et la notion de dimension, École spĂ©ciale d'architecture, 1983.
  • « Logistique de la perception », Cahiers du CinĂ©ma, Ă©d. de l'Étoile, 1984.
  • L'Espace critique : essai sur l'urbanisme et les nouvelles technologies, Ă©d. Christian Bourgois, 1984.
  • L'Horizon nĂ©gatif : essai de dromoscopie, Ă©d. GalilĂ©e, 1984.
  • « L'Inertie polaire », Reinhard Mucha : Glabeck : MusĂ©e national d'art moderne, Éditions du Centre Pompidou, 1986.
  • La Machine de vision : essai sur les nouvelles techniques de reprĂ©sentation, Ă©d. GalilĂ©e, 1988.
  • De l'instabilitĂ©, collectif, Centre national des arts plastiques, 1989.
  • L'Inertie polaire : essai sur le contrĂ´le d'environnement, Ă©d. Christian Bourgois, 1990.
  • L'Écran du dĂ©sert : chroniques de guerre, Ă©d. GalilĂ©e, 1991.
  • Guerre et CinĂ©ma 1. Logique de la perception., Cahiers du cinĂ©ma, 1991.
  • L'Art du moteur, Ă©d. GalilĂ©e, 1993.
  • La Vitesse de libĂ©ration, Ă©d. GalilĂ©e, 1995.
  • Architecture principe : 1966 et 1996, avec Claude Parent, les Ă©d. de l'Imprimeur, 1996.
  • Un paysage d'Ă©vĂ©nements, Ă©d. GalilĂ©e, 1996.
  • Cybermonde, la politique du pire : entretien avec Philippe Petit, les Ă©d. Textuel, 1996.
  • Voyage d'hiver : entretiens, Ă©d. Parenthèses, 1997.
  • La Bombe informatique : essai sur les consĂ©quences du dĂ©veloppement de l'informatique, Ă©d. GalilĂ©e, 1998.
  • Portraits. RĂ©el/Virtuel, collectif, avec Catherine Ikam, Louis FlĂ©ri, Jean-Paul Vargier, Maison EuropĂ©enne de la Photographie, 1999.
  • Klasen : Ă©tudes d'impact, Expressions contemporaines, 1999.
  • StratĂ©gie de la dĂ©ception : Ă  partir du conflit au Kosovo, rĂ©flexion sur la stratĂ©gie militaire du contrĂ´le et de dĂ©sinformation tous azimuts, Ă©d. GalilĂ©e, 2000.
  • La ProcĂ©dure silence, Ă©d. GalilĂ©e, 2000.
  • Ce qui arrive, Paris: GalilĂ©e 2002.
  • Discours sur l’horreur de l’art, entretiens avec Enrico Baj, Atelier de crĂ©ation libertaire, 2003[10].
  • Ville panique : Ailleurs commence ici, Ă©d. GalilĂ©e, 2003, (ISBN 271860591X)
  • L'Art Ă  perte de vue, Ă©d. GalilĂ©e, 2005.
  • L'accident originel, Ă©d. GalilĂ©e, 2005.
  • L'UniversitĂ© du DĂ©sastre, Ă©d. GalilĂ©e, 2007.
  • Le Futurisme de l’instant : stop-eject, Ă©d. GalilĂ©e, 2009.
  • Terre natale : ailleurs commence ici, collectif, Actes sud, 2009
  • « Accident de tempo » in Regards sur la crise. RĂ©flexions pour comprendre la crise… et en sortir, ouvrage collectif dirigĂ© par Antoine Mercier avec Alain Badiou, Miguel Benasayag, RĂ©mi Brague, Dany-Robert Dufour, Alain Finkielkraut, Élisabeth de Fontenay…, Paris, Éditions Hermann, 2010.
  • Le Grand AccĂ©lĂ©rateur, Ă©d. GalilĂ©e, 2010.
  • L'Administration de la peur, entretien avec Bertrand Richard, Ă©d. Textuel, 2010.
  • Regards sur le sport, collectif, dirigĂ© par Benjamin Pichery et François L'Yvonnet, Le Pommier/INSEP 2010, 256 p. (ISBN 9782746504844)
  • La PensĂ©e exposĂ©e : textes et entretiens pour la Fondation Cartier pour l'art contemporain, Actes Sud, 2012.
  • Le Littoral, la dernière frontière, entretien avec Jean-Louis Violeau, Sens & Tonka, 2013.

Expositions

Notes et références

  1. « https://portail-collections.imec-archives.com/ark:/29414/a0114997627017PTxrm » (consulté le )
  2. Insee, « Acte de décès de Paul Charles Viriglio », sur MatchID
  3. (it) « è morto Paul Virilio, pensatore visionario della dromologia », sur Repubblica.it, Repubblica, (consulté le ).
  4. Il réalise notamment les vitraux dessinés par Serge Rezvani de l'église St-Nicolas de Oye-et-Pallet.
  5. Vivre à l'oblique, avec Claude Parent, 1970, et Le Cœur de l'oblique, rééditions poche en 2004 et 2005, Jean-Michel Place, Paris.
  6. « Décès de Paul Virilio : le philosophe et urbaniste de notre époque », sur MSN (consulté le ).
  7. « Mort de l’urbaniste, philosophe et essayiste Paul Virilio », sur Le Monde.fr, Le Monde, (ISSN 1950-6244, consulté le ).
  8. Dominique Leglu et Carole Chatelain, « Paul Virilio : "Nous sommes dans le culte de la vitesse lumière" », sur Sciences et Avenir, (consulté le ).
  9. « Paul Virilio, la dernière frontière », sur esprit.presse.fr, (consulté le )
  10. Discours sur l’horreur de l’art.

Annexes

Films

Articles connexes

Liens externes

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