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Enrico Baj

Enrico Baj, né à Milan le et mort à Vergiate le , est un peintre italien, libertaire anarcho-pataphysicien[1] - [2].

Enrico Baj
Enrico Baj en 1964.
signature d'Enrico Baj
Signature

Repères biographiques

Enrico Baj, 1955, photographie de Paolo Monti.

En 1950, avec le peintre Sergio Dangelo, il fonde le Mouvement nucléaire (ou Movimento Arte Nucleare), considéré comme l'équivalent italien du mouvement CoBrA.

En 1953, il se rapproche du peintre Asger Jorn dans le but de fonder le Mouvement international pour un Bauhaus imaginiste et organise les Rencontres internationales de céramique d'Albisola, auxquelles participent les peintres Matta et Roland Giguère[3]. A la même période, il se lie d'amitié avec le peintre Néerlandais Guillaume Corneille, avec lequel il réalise quelques décennies plus tard des oeuvres à quatre mains.

À partir de 1955, il compose ses tableaux avec des éléments les plus hétéroclites comme des morceaux de verre, des écheveaux de laine, de la toile à matelas, des cadrans de montre. Cette même année, avec l'écrivain Édouard Jaguer, il crée la revue italienne Il gesto[3].

Après avoir rencontré Mesens à Londres, Marcel Duchamp et Arturo Schwarz à New York, il fait la connaissance d'André Breton à Paris (1962)[4].

À partir de 1965, il commence une série de collages représentant des Dames : Dame Ninette de Valois, 1974[5] et des Généraux en costume d'apparat surchargé de décorations : Lieutenant John Talbot, Premier comte de Shrewsbury[6].

En 1970, il réalise les Funérailles de l’anarchiste Pinelli[7], une fresque inspirée du Guernica de Picasso, longtemps interdite d’exposition[1] - [8].

En 1991, sa rencontre avec le peintre Régis Deparis sera à l'origine d'une longue amitié. En 1993, un ensemble de quarante-cinq tableaux réalisés à quatre mains avec l'artiste français, intitulé Le Moi divisé, d’après l’ouvrage du psychanalyste Ronald Laing, sera présenté à Paris.

Pour Baj, le moteur de son inspiration n’était ni l’appât du gain, ni la gloire factice mais bien « l’esprit libertaire toujours présent dans les pulsions initiales de l’artiste. Pourquoi s’engage-t-on dans cette activité là ? Pour la liberté de l’invention, l’imagination créatrice, l’adhésion à son temps »[9].

Il a beaucoup aidé le mouvement anarchiste en Italie et ailleurs. Il a fait des dons d'œuvres au Centre international de recherches sur l'anarchisme de Lausanne. Leur vente à des galeries a permis le financement de plusieurs projets[10].

Enrico Baj est satrape au titre d’Imperator Analogico du Collège de ’Pataphysique de Milan.

Citation

  • « L’anarchisme est la meilleure piste de lancement vers l’implosion crĂ©ative. »[11]

Écrits

  • Enrico Baj, Enrico Baj, Paris, Filipacchi, 1980, (ISBN 285018408X).
  • Enrico Baj, Lettres 1953-1961. Éditeur MusĂ©e d'Art Moderne, Collection Les Correspondances, 1989, (ISBN 2907571044).
  • Enrico Baj, Jean Baudrillard, Enrico Baj, Galerie Beaubourg, Éditions La DiffĂ©rence, Collection L'autre musĂ©e, 1991, (ISBN 2729106170).
  • Enrico Baj, InactualitĂ© de l'art et Pataphysique suivi du Manuel de survie, collection L'art en Ă©crit, Paris, Ă©ditions Jannink, 1998.
  • Enrico Baj, Sous l'art, l'or, Atelier de crĂ©ation libertaire, 2002, (ISBN 2905691832)[12]
  • Enrico Baj, La Patafisica, Ă©ditĂ© par Angela Sanna, note biographique par Roberta Cerini Baj, Milan, Abscondita, 2009.
  • Enrico Baj, Ecologia dell’arte, Ă©ditĂ© par Angela Sanna, Milan, Abscondita, 2013.

Ouvrages collectifs

  • Joyce Mansour, Ça, avec Enrico Baj, Paris, Le Soleil noir, 1970.
  • Enrico Baj et Laurent Chollet, Grand Tableau antifasciste collectif, Éditeur Dagorno, 2000, (ISBN 2910019632).
  • Enrico Baj, Gilbert Perlein, Jacqueline PĂ©glion (dir.), Enrico Baj, monstres, figures, histoires d'Ubu, exposition au MusĂ©e d'Art moderne et d'Art contemporain de Nice, 1998-1999, RĂ©gie Autonome Comptoirs, 2000, (ISBN 2901412912).
  • Alain Jouffroy, Silvia Pegoraro et Enrico Baj, Baj chez Proust, les Guermantes, Éditeur Skira, 2000, (ISBN 8881187744).
  • Matthieu Messagier et Enrico Baj, Un carnet du dedans, Collection Avant Post, Éditeur Urdla, 2002, (ISBN 2914839057).
  • Enrico Baj et Paul Virilio, Discours sur l'horreur de l'art, Atelier de crĂ©ation libertaire, 2003, (ISBN 2905691840)[13]

Bibliographie

Enrico Baj, photographie de Paolo Monti.

Ouvrages généraux

  • Alain Jouffroy, Enrico Baj, Le MusĂ©e de Poche, Paris, .
  • Adam Biro et RenĂ© Passeron, Dictionnaire gĂ©nĂ©ral du surrĂ©alisme et de ses environs, Office du livre, Fribourg, Suisse, et Presses universitaires de France, Paris, 1982, p. 44.
  • JosĂ© Pierre, L'Univers surrĂ©aliste, Somogy, Paris, 1983, p. 302.
  • Gabriele Huber, Enrico Baj und die kĂĽnstlerischen Avantgarden 1945-1964, Berlin, Mann (Gebr.), 2003, (ISBN 3786119961).
  • Otto Hahn, Voyage Ă  trois : Enrico Baj, HervĂ© di Rosa, Richard di Rosa, Ă©ditions Au MĂŞme Titre, 2000, (ISBN 2912817048).

Articles

  • Bernard Hennequin, « Enrico Baj, Sous l’art, l’or », in RĂ©fractions, no 11, automne 2003[14].
  • Angela Sanna, « Le grand mĂ©tĂ©ore nuclĂ©aire », in Enrico Baj. Bambini, ultracorpi e altre storie, «I Quaderni» della Fondazione Arnaldo Pomodoro, no 2, Milan, 2013, sous la direction de F. Gualdoni.
  • Angela Sanna, « Futurismo antifuturista di Baj », in Schegge Futuriste – Studi e ricerche, sous la direction de Mauro Cozzi et Angela Sanna, Florence, Leo S. Olschki, 2012.
  • Angela Sanna, « Enrico Baj et le surrĂ©alisme, de l'exposition Eros Ă  la querelle de l'Anti-procès », in Studiolo, revue d'Histoire de l'art de l'AcadĂ©mie de France Ă  Rome - Villa Medici, no 3, Somogy Éditions d'art, 2005.
  • Angela Sanna, « Enrico Baj - Edouard Jaguer. Un pont culturel entre Milan et Paris dans l’Europe d’après-guerre », in Pleine marge – Cahiers de littĂ©rature, d’arts plastiques & de critique, Paris, Éditions Peeters-France, no 7, .

Notices

Notes et références

  1. Dictionnaire des anarchistes, « Le Maitron » : notice biographique.
  2. Harry Bellet, Enrico Baj, peintre "libertaire anarcho-pataphysicien", Le Monde, 19 juin 2003, notice nécrologique.
  3. Biro & Passeron, op. cit.
  4. Biro & Passeron, op. cit., et Alain et Odette Virmaux La Constellation surréaliste, La Manufacture, Lyon, 1987, p. 295
  5. reproduction dans Biro & Passeron, p. 45
  6. Collage tissu, papier peint, mĂ©dailles et peinture, 73 Ă— 60 cm, 1967 — reproduction dans JosĂ© Pierre (1983), op. cit., p. 278
  7. Voir en ligne.
  8. L'Éphéméride anarchiste : Giuseppe Pinelli
  9. Chantier biographique des anarchistes en Suisse : notice biographique.
  10. Centre international de recherches sur l'anarchisme de Marseille : notice biographique.
  11. Artothèque Poitiers : notice biographique.
  12. Notice de l'Ă©diteur, en ligne.
  13. Notice de l'Ă©diteur, en ligne.
  14. Texte intégral, en ligne.
  15. La consultation de la notice nécessite l'inscription sur le site.

Liens externes

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