Paul Legentilhomme
Paul Louis Victor Marie Legentilhomme, né le à Valognes, mort le à Nice[1], est un général d’armée, compagnon de la Libération[2] et figure française de la Seconde Guerre mondiale.
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![]() Le général Le Gentilhomme passe des troupes en revue à Djibouti (1939 ou 1940). | ||
Naissance | Valognes, France |
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Décès | Nice, France |
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Origine | ![]() |
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Grade | Général d'armée | |
Années de service | 1907 – 1950 | |
Commandement | 4e Régiment de Tirailleurs Sénégalais 1re Division légère Française Libre |
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Conflits | Seconde Guerre mondiale | |
Faits d'armes | Forces françaises libres | |
Distinctions | Grand-croix de la Légion d’honneur Compagnon de la Libération Médaille militaire Croix de guerre 1914-1918 Croix de guerre 1939-1945 |
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Biographie
Né le à Valognes, dans la Manche, Paul Legentilhomme entre en 1905 à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr (promotion « la Dernière du vieux Bahut »). Sorti de Saint-Cyr l'École en 1907, il choisit l'infanterie coloniale. Promu lieutenant en 1909, il est affecté successivement au 3e régiment de tirailleurs tonkinois, au 10e et au 2e régiment d’infanterie coloniale (RIC) au Tonkin. En 1912, il est affecté au 23e RIC, en France.
Pendant la Première Guerre mondiale, il prend part au combat de Neufchâteau en Belgique et est fait prisonnier le . Il demeure interné jusqu'à la fin des hostilités.
En 1919, il entre à l’École de Guerre, avant de servir au Tonkin à l’état-major du général commandant supérieur des troupes en Indochine puis de rejoindre le 23e RIC en France. Élevé au grade de chef de bataillon en 1924, il est affecté à Madagascar comme chef d’état-major du général commandant en chef (1926-1928) avant de retrouver, encore une fois, le 23e RIC en .
Promu lieutenant-colonel en 1929, il est chef d'état-major de la 3e DIC. Affecté ensuite en Indochine (1931-1934), il est nommé commandant du 4e régiment de tirailleurs sénégalais en 1934 et commandant en second de Saint-Cyr en 1937, avant d'être détaché au Centre des hautes études militaires en 1938 et promu général de brigade.
Commandant supérieur des troupes françaises en Côte Française des Somalis en 1939, le général Legentilhomme est à Djibouti quand, le , dans son « Ordre Général no 4 », il dénonce l’armistice demandé par Pétain le et annonce son intention de continuer la guerre aux côtés de l’Empire britannique. Toutefois, isolé, il quitte la Côte des Somalis le pour rallier le général de Gaulle et rejoindre l’Angleterre, ce qui lui vaut d'être déchu de la nationalité française par décret du gouvernement de Vichy. Le 31 octobre, il arrive en Angleterre.
Promu général de division en 1941, il commande les Forces françaises libres au Soudan et en Érythrée sous le commandement du général Archibald Wavell. Il s’attache ensuite à la création de la 1re division légère française libre (1re DLFL) qui combat au Levant sous son commandement. À cette occasion il est blessé au bras lors d’un bombardement par l’aviation de Vichy. Il est ensuite nommé commissaire national à la Guerre du Comité national français le , cependant que la cour martiale de Gannat le condamne à mort par contumace.
Au début du mois de , il rejoint Londres, où il est fait compagnon de la Libération par le général de Gaulle le . Après l'opération Ironclad, il est nommé Haut-commissaire pour les possessions françaises en océan Indien et gouverneur général de Madagascar, du au . Il est remplacé ensuite dans cette fonction par Pierre de Saint-Mart.
Promu général de corps d’armée en , il est nommé commissaire adjoint le 5 août à la Défense nationale du Comité français de libération nationale (CFLN) à Alger puis, en octobre, commissaire à la Défense nationale. Commandant de la 3e région militaire en 1944, il a son quartier général à l'hôtel de Crosne à Rouen[3]. Il succède en au général Pierre Kœnig comme gouverneur militaire de Paris et commandant de la 1re région militaire.
En 1947, il devient général d'armée. Conseiller militaire du ministre de la France d’Outre-mer en 1950 (poste occupé par François Mitterrand cette même année, dans le gouvernement de René Pleven), il devient en 1952 conseiller technique de François Mitterrand de retour au gouvernement en tant que ministre d’État[4] à l'initiative d'Edgar Faure, président du Conseil. Par ailleurs, il est membre de l’Assemblée de l’Union française sous l’étiquette UDSR de 1952 à 1958.
Le général Paul Legentilhomme meurt le à Nice, à l'âge de à 91 ans. Il est inhumé à Villefranche-sur-Mer.
Carrière militaire
- 1907 : sous-lieutenant
- 1909 : promu lieutenant
- 1918 : promu capitaine
- 1924 : promu commandant
- 1929 : promu lieutenant-colonel
- 1934 : promu colonel
- 1938 : promu général de brigade
- 1941 : promu général de division
- 1943 : promu général de corps d'armée
- 1947 : promu général d'armée
DĂ©corations
Grand-croix de la LĂ©gion d'honneur
Compagnon de la Libération par décret du 18 novembre 1945 (à compter du )
MĂ©daille militaire
Croix de guerre 1914-1918
Croix de guerre 1939-1945
Grand croix de l'Ordre du Nichan el Anouar
Grand-croix de l'ordre royal du Cambodge
Grand officier de l'Ordre de l'Étoile noire
Grand officier de l'Ordre du Lion blanc (Tchécoslovaquie)
Grand officier de l'ordre national de la Croix du sud (Brésil)
Grand officier de l'ordre de la Couronne (Belgique)
Croix de guerre (Belgique)
Ordre du Bain (Commandeur) (GB)
Commandeur en Chef de la LĂ©gion du MĂ©rite (USA)
Commandeur de Ordre militaire de Virtuti Militari (Pologne)
Commandeur de Ordre de l'Étoile d'Anjouan
Chevalier de l'Ordre du Dragon d'Annam
Notes et références
- Archives départementales de la Manche, commune de Valognes, année 1884, acte de naissance no 29 (avec mention marginale de décès)
- Les informations concernant Paul Legentilhomme viennent en partie de celles trouvées sur le site de l’ordre de la Libération
- Gontran Pailhès (préf. Pierre Varenne), Rouen et sa région pendant la guerre 1939-1945, Rouen, Henri Defontaine, , 309 p., p. 264.
- i.e. sans avoir la charge d'un ministère