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Patrimoine mosan en Wallonie

L’Art mosan, art roman d'influence carolingienne et ottonienne s'est développé dans la vallée de la Meuse, du XIe au XIIIe siècles. La région mosane correspond aux frontières de l'ancien diocèse de Liège qui s'étendait en grande partie dans le territoire de l'actuelle Wallonie.

La collégiale Sainte-Gertrude de Nivelles est consacrée en 1046 en présence de l'empereur Henri III et de l’évêque de Liège Wazon.

Aujourd'hui, la Wallonie conserve un important patrimoine artistique mosan, bien que de nombreuses œuvres majeures aient été dispersées dans les plus grands musées d'Europe et des États-Unis.

Contexte historique

L'Empire vers l'an mil

L'architecture ottonienne participe à une renaissance et la volonté des empereurs de la nouvelle dynastie ottonienne de restaurer le Saint-Empire romain germanique. Elle s'étend de la Mer du Nord et de la Baltique aux régions alpines et de la Saône au-delà de l'Elbe et de Magdebourg. En 980, l'empereur germanique Otton II accorde des pouvoirs séculiers à l'évêque Notger qui devient le premier prince-évêque. Ce domaine va progressivement s'accroître, s'émanciper de l’Empire et devenir un État indépendant, la Principauté de Liège, État qui ne recouvrira jamais, en son maximum d’extension, qu’un tiers environ du diocèse. Au Xe siècle, Liège, surnommée l'Athènes du Nord, devient la capitale d'une puissante principauté épiscopale, grâce à l'action des évêques Éracle, Notger et Wazon. La ville devient un des principaux centres intellectuels d'Europe occidentale. Ses écoles sont célèbres jusqu'au XIIe siècle, de nombreux étudiants brillants, originaires de diverses contrées, y sont formés[1]. Sept collégiales s'élèvent alors dans la ville, en plus de la cathédrale, où est enterré saint Lambert. Deux abbayes bénédictines s'y ajoutent : Saint-Jacques et Saint-Laurent. Tous ces bâtiments religieux forment comme une couronne d'églises autour de la cathédrale, épicentre religieux et politique du diocèse, cœur de la cité de saint Lambert. En 1096, départ en croisade de Godefroid de Bouillon, duc de Basse Lotharingie. Du XIe au XIIIe siècles, épanouissement de l’Art mosan, art roman d'influence carolingienne et ottonienne, dans l'ancien diocèse de Liège qui avait de solides liens politiques avec les empereurs du Saint-Empire romain germanique et les évêques de Cologne[2]. Développement des abbayes mosanes : Saint-Laurent de Liège, Stavelot, Nivelles, Aulne, Floreffe, Florennes, Flône, Celles, Gembloux et Lobbes. Individualisation de la langue wallonne dans la partie romane du diocèse de Liège.

Å’uvres majeures

  • Le trésor d'Hugo d'Oignies est un ensemble de chefs-d'Å“uvre d'orfèvrerie mosane créé au XIIIe siècle par Hugo d'Oignies, moine du prieuré d'Oignies, considéré comme « une des sept merveilles de Belgique ».

Architecture religieuse

La zone de diffusion de l'art mosan qui compte des villes telles Maastricht et Aix-la-Chapelle, subit l'influence de l'art carolingien dont elle est en quelque sorte le prolongement[6]. La région la plus riche est celle de la Wallonie et des pays de la Meuse avec l'abbatiale de Celles-les-Dinant, le prieuré de Hastière-par-Delà de 1033-1035, la collégiale Saint-Denis de Liège dont il reste des murs des environs de l'an mil, Wessem près de Ruremonde aussi de l'an mil et Aubechies. Le chef-d'œuvre de cette architecture est la collégiale Sainte-Gertrude de Nivelles dont le massif occidental du XIIe siècle remplace un autre chœur carolingien ou ottonien. On peut dater les débuts de construction vers l'an mil avec une consécration en 1046, le transept vers 1050 et le chœur oriental peu après. L'abbatiale de Morienval dans son état du XIe siècle peut aussi être rattachée à ce même courant architectural.

La Wallonie abrite de nombreuses églises mosanes :

Certaines abbayes mosanes ont subsisté malgré l'usure du temps :

Principaux lieux d'exposition

Les musées wallons abritent des collections d'art mosan de premier plan.

Bibliographie

  • Félix Rousseau, « La Meuse et le pays mosan. Leur importance historique avant le XIIIe siècle », Annales de la Société archéologique de Namur, vol. XXXIX, 1930, réédité en 1977.
  • L'Art mosan. Liège et son pays à l'époque romane du XIe au XIIIe siècle, collectif sous la direction de Benoît Van den Bossche (avec la collaboration de Jacques Barlet), Éditions du Perron, Liège, 2007, (ISBN 978-2-87114-217-1).
  • Sophie Balace, Historiographie de l'art mosan, Thèse soutenue à l'université de Liège, , 937 p. (lire en ligne)
  • Chapman, Gretel (1987). "Mosan art". Dictionary of the Middle Ages. Volume 8. p. 495–6
  • Antoine Baudry, "La sculpture monumentale romane en région mosane : Å“uvres méconnues et méthodologies novatrices", dans Sophie Balace, Mathieu Piavaux et Benoit Van den Bossche (dir.), L’Art mosan (1000-1250). Un art entre Seine et Rhin ? Réflexions, bilans, perspectives, actes du colloque international, Bruxelles, 2019, p. 157-174 (lire en ligne)

Notes

  1. Rayonnement international
  2. L'Art mosan. Liège et son pays à l'époque romane du XIe au XIIIe siècle, collectif sous la direction de Benoît Van den Bossche (avec la collaboration de Jacques Barlet), Éditions du Perron, Liège, 2007, (ISBN 978-2-87114-217-1).
  3. attribuée par l'historien liégeois Godefroid Kurth
  4. Jean-Louis Kupper, « Les fonts baptismaux de l’église Notre-Dame à Liège », Feuillets de la cathédrale, nos 16-17,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. Groupe Clio (Centre de recherches sur la communication en histoire de l'université de Louvain), Sept merveilles de Belgique : Témoins d'art et de culture, Elsevier, .
  6. Belgique Luxembourg, Le Guide vert, Michelin, 2008, p. 42.

Voir aussi

Articles connexes

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