Accueil🇫🇷Chercher

SĂ©minaire de Tournai

Le Séminaire de Tournai est l'institut de formation des prêtres du diocèse de Tournai (Belgique). Depuis 1808 il occupe les bâtiments de l'ancien collège des jésuites, dans la rue des Jésuites, à Tournai (Belgique).

SĂ©minaire de Tournai
Vue sur la cour d'honneur
Vue sur la cour d'honneur
Présentation
Culte Catholique romain
Type SĂ©minaire
Rattachement Diocèse de Tournai
Protection Icône du bouclier bleu apposé sur un immeuble classé de la Région wallonne Patrimoine classé (1984, Façades et toitures, rue des Jésuites, n° 28 et les jardins, no 57081-CLT-0199-01)
GĂ©ographie
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
RĂ©gion Drapeau de la RĂ©gion wallonne RĂ©gion wallonne
Province Drapeau de la province de Hainaut Province de Hainaut
Ville Tournai
CoordonnĂ©es 50° 36′ 13″ nord, 3° 23′ 29″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : Belgique
(Voir situation sur carte : Belgique)
SĂ©minaire de Tournai

Ce que l'on appelle 'séminaire' accueille aujourd'hui plusieurs institutions et services du diocèse de Tournai: l'Institut Supérieur de Théologie, une bibliothèque accessible au public, l'aumônerie des étudiants, la librairie religieuse Siloë, la médiathèque, le service des pèlerinages diocésains, Missio, le secrétariat diocésain de l'enseignement, l'Académie de musique Saint-Grégoire.

Histoire et description des bâtiments

Histoire

Les premiers occupants des bâtiments de la rue des Jésuites furent les Pères de la Compagnie de Jésus. Arrivés à Tournai en 1554, les Jésuites s’installèrent dans la « rue des Allemans » ou « de Babylone », ancienne « rue de la Vigne », à la fin du XVIe siècle. Leur collège fut inauguré en 1595[1].

Après la suppression de la Compagnie de Jésus par le pape Clément XIV en 1773, le collège tournaisien fut mis en vente et racheté par les religieux de l’abbaye de Saint-Médard de Tournai, ancienne abbaye de Saint-Nicolas-des-Prés (1779). Ces religieux furent expulsés des lieux par les commissaires de la République française (1797). Les bâtiments devinrent ensuite le siège de la sous-préfecture du département de Jemappes (1800). En 1807-1808, Mgr François-Joseph Hirn, premier évêque concordataire de Tournai, obtint les bâtiments du gouvernement de Napoléon pour pouvoir y installer le séminaire diocésain. Il les restaura à grands frais grâce aux dons des prêtres et des fidèles du diocèse.

Les bâtiments résidentiels et les jardins

Le SĂ©minaire vu du jardin
Vue sur le SĂ©minaire Ă  partir du jardin

Le premier corps de logis est édifié à la fin du XVIe siècle. Les siècles suivants sont marqués par de grands travaux de construction, d’aménagement et de restauration : bâtiment central au fond de la cour d’honneur, dont seule subsiste la façade dans sa partie inférieure (1640), aile droite derrière l’église (1640), bâtiment situé à gauche de la cour (1679 pour la partie inférieure), bâtiment à front de rue, avec sa grande porte d’entrée surmontée d’un fronton triangulaire, de style classique (1731), aile gauche (fin du XIXe siècle), intérieur de l’aile droite (1932), « quartier des Sœurs » (1938), bâtiment central plus grand et surélevé (1947-1952).

Cet ensemble de bâtiments forme un vaste fer à cheval dont l’ouverture englobe un jardin en terrasse. Celui-ci surplombe un jardin beaucoup plus vaste situé en contrebas et traversé par l’ancien rempart de la ville (XIIe – XIIIe siècle). Sur le côté droit du grand jardin s’élève une construction à un étage (1754).

L’église

Église du Séminaire de Tournai
L'avant-nef de l'Ă©glise du SĂ©minaire de Tournai
Eglise du SĂ©minaire de Tournai
Le chœur de l'église du Séminaire de Tournai

L’ancienne église des Jésuites a été bâtie en pierre de Tournai, matériaux régionaux et formules locales[2], entre 1601 et 1604. Les plans en ont été dressés par le frère jésuite tournaisien Henri Hoeimaker, architecte des églises de la Compagnie de Jésus à Valenciennes (1607), Lille (1610), Mons (1617), Gand (1619) et Ypres (1625). L’église mesure 41 m de longueur sur 19,50 m de largeur. Sa façade est formée de trois pignons juxtaposés. L’ensemble est de style gothique tardif. Le portail est de style Renaissance. Les trois nefs, couvertes chacune d’une toiture à double pente sont formées de six travées terminées par un chœur à chevet plat, sans transept.

La vaste tribune, située au revers de la façade, est en pierre et en marbre, de style Renaissance (1605). Certains éléments décoratifs permettent de la rapprocher du jubé de la cathédrale de Tournai (le jubé de l'église du séminaire est remarquable), œuvre de Corneille Floris.

Avant la restauration néo-gothique du chœur (1897), l’église possédait un maître-autel de Nicolas Lecreux (XVIIIe siècle), provenant de l’ancienne abbaye de Saint-Médard. Vendu par le Séminaire à la ville de Tournai et déposé à la Halle-aux-Draps, il disparut dans les bombardements de . L’Assomption de Lecreux, autrefois dans l’église Sainte-Marguerite à Tournai, a été placée dans l’église du Séminaire en . Le vitrail coloré qui se trouve tout en haut du chevet représente saint Charles Borromée, patron du Séminaire ; il est l’œuvre du maître-verrier Capronnier (1866). La dernière restauration intérieure de l’église date de 1968-1969. La façade a été refaite en 1973-1974.

La formation des futurs prĂŞtres

Cette formation se déroule sur une période de sept années et comprend deux cycles distincts.

  • Le premier cycle commence par une annĂ©e d’initiation suivie de deux annĂ©es de philosophie.
  • Le second cycle dure quatre annĂ©es. Les futurs prĂŞtres reçoivent une solide formation intellectuelle, spirituelle et pastorale. Par la vie communautaire, la prière, les stages pastoraux et leurs divers engagements, ils se prĂ©parent Ă  leur futur ministère de prĂŞtre.

Institut Supérieur de Théologie du diocèse de Tournai

Les cours proposés par l'Institut, dans les différents domaines de la théologie et des sciences humaines, sont ouverts à tous. Une formation spécifique est proposée pour les professeurs de religion. L’Institut Supérieur de Théologie du Diocèse de Tournai (ISTDT) assure :

  • la formation initiale des professeurs de religion donnant accès au diplĂ´me de bachelier-agrĂ©gĂ© (secondaire infĂ©rieur) ou de maĂ®tre de religion (primaire)
  • une formation complĂ©mentaire pour les personnes ayant le titre requis, mais qui n'ont pas les connaissances thĂ©ologiques et mĂ©thodologiques pour ĂŞtre pleinement habilitĂ©es Ă  donner le cours de religion

La bibliothèque du Séminaire

Histoire de la bibliothèque

La bibliothèque du Séminaire s’est constituée par strates successives depuis le XVIIe siècle. Elle s’est enrichie au fil du temps grâce aux dons de particuliers et de collectivités. La « bibliothèque ancienne », dont fait partie la « Réserve précieuse » conservée au Musée, rassemble des ouvrages provenant de chanoines du chapitre cathédral de Tournai et de chapitres collégiaux du diocèse, disparus sous le régime français, d’abbayes et de couvents du diocèse de Tournai ou d’autres diocèses, supprimés à la fin du XVIIIe siècle : essentiellement bénédictins (Lobbes, Saint-Denis-en-Broqueroie, Saint-Ghislain, Saint-Martin de Tournai), cisterciens (Aulne, Cambron), chanoines réguliers (Arrouaise, Saint-Médard de Tournai, Saint-Victor de Paris), prémontrés (Bonne-Espérance, Le Rœulx), dominicains (Mons, Tournai), récollets (Binche, Lille, Mons, Tournai), capucins (Mons, Tournai), carmélites (Mons, Paris, Tournai, Valenciennes), jésuites (Douai, Lille, Mons, Paris, Tournai), annonciades (Mons), ursulines (Tournai), oratoriens (Mons, Paris, Soignies, Thuin), rédemptoristes (Tournai). Mais aussi de présidents et de professeurs du Séminaire lui-même ou d’autres séminaires belges et français, et de prêtres diocésains.

La bibliothèque possède quelques grands instruments de travail en histoire de Belgique, comme les publications de la Commission royale d’histoire, ainsi qu’un fonds d’histoire locale et régionale et un fonds « Arts et civilisations » particulièrement riches. La bibliothèque est très utile aussi aux lecteurs intéressés par la catéchèse et l’enseignement religieux[3].

Le musée du Séminaire

Le musée du Séminaire, distinct de la bibliothèque, a été inauguré en et aménagé par le chanoine Albert Milet, bibliothécaire et professeur de philosophie dans l’institution. Composé de deux salles, ce musée sert d’exposition permanente pour un grand nombre d’œuvres d’art, d’objets archéologiques et de livres anciens.

  • La première salle renferme surtout des tableaux des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles.
  • La deuxième sert de « rĂ©serve prĂ©cieuse ». On y trouve, dans de grands meubles en chĂŞne sculptĂ©, les Ĺ“uvres les plus anciennes et les plus rares que contenait jadis la grande bibliothèque du SĂ©minaire : plus de 340 manuscrits, dont le plus ancien (un Livre d’évangiles) est vraisemblablement antĂ©rieur Ă  l’an 1000 et le plus Ă©pais (la « Bible de Lobbes ») date exactement de 1084, comme en tĂ©moigne son colophon ; Ă©galement 43 incunables, 97 post-incunables, des reliures d’ouvrages imprimĂ©s, dont beaucoup sont armoriĂ©es, datĂ©es ou ornĂ©es de manière particulière, des impressions anciennes locales (Arras, Ath, Bruxelles, Cambrai, Douai, Liège, Lille, Mons, Namur, Tournai, Saint-Omer, Valenciennes), ainsi qu’un grand nombre d’ouvrages intĂ©ressant Tournai et nos rĂ©gions. La « RĂ©serve prĂ©cieuse » comprend aussi une collection de 17 tableaux sur bois du XVIe siècle, peints par Frans Pourbus l'Ancien.

Les archives du SĂ©minaire

Les « Archives du Séminaire épiscopal de Tournai » sont des archives privées. Les plus anciennes datent du XIVe siècle, mais elles sont surtout complètes à partir du XVIIe siècle. Elles peuvent être regroupées sommairement et provisoirement en plusieurs grandes catégories.

  • La première concerne les archives de l’ancien sĂ©minaire du diocèse de Tournai (XVIIe-XVIIIesiècle).
  • La deuxième, les archives du sĂ©minaire diocĂ©sain sis Ă  la rue des JĂ©suites depuis 1808, en tant que producteur d’archives ; on y trouve cependant des pièces relatives au SĂ©minaire installĂ© Ă  Douai pour le diocèse de Tournai.
  • La troisième catĂ©gorie est constituĂ©e par les archives de la section de philosophie prĂ©paratoire du petit sĂ©minaire de Bonne-EspĂ©rance, supprimĂ©e en 1967.
  • La quatrième et dernière catĂ©gorie consiste en un ensemble de fonds Ă©manant de producteurs d’archives indĂ©pendants du SĂ©minaire de Tournai. Ces fonds concernent des institutions ayant, pour la plupart, un lien Ă©troit avec l’Église catholique, soit dans le diocèse de Tournai soit hors de celui-ci, et dont les archives ont Ă©tĂ© dĂ©posĂ©es au fil du temps au SĂ©minaire. Ils s’étendent sur des pĂ©riodes variables, allant du XIVe au XXe siècle. Parmi ces fonds, le plus riche est sans conteste celui de l’officialitĂ© de Tournai (1597-1781), formĂ© d’archives anciennes de l’évĂŞchĂ© de Tournai et inventoriĂ© par Cyriel Vleeschouwers (Archives gĂ©nĂ©rales du Royaume Ă  Bruxelles) et Monique Vleeschouwers-Van Melkebeek (Universiteit Gent).

La communauté des Religieuses de l'Assomption

La communauté a été appelée au Séminaire en 2003 pour y animer la prière et la liturgie, participer à la pastorale des jeunes de Tournai et à la formation biblique dans le diocèse. Originaires des Pays-Bas, USA, Belgique, l’internationalité de la communauté colore la liturgie, célébrée avec les prêtres du Séminaire et qui est aussi ouverte aux personnes de l'extérieur. Les sœurs proposent également un accueil pour des étudiants venant vivre au Séminaire une expérience de Kot communautaire chrétien.

La librairie Siloé et les autres services

Dans le Séminaire se trouvent une librairie religieuse, membre du groupement Siloë et le service diocésain des pèlerinages. Missio[4] et certains Services de l'Enseignement trouvent aussi leur place dans ce bâtiment.

L'Académie de Musique Saint-Grégoire

Depuis 1986, l'Académie de Musique Saint-Grégoire a son siège au Séminaire de Tournai. Créée, en 1880, cette École de Musique Sacrée forme des organistes, des chanteurs et des chefs de choeur[5]. Privée à l'origine, elle a été classée en 1987 dans l'enseignement artistique secondaire à horaire réduit subventionné par la Communauté française de Belgique.

Par ses activités, elle participe activement à la vie musicale et spirituelle du Séminaire. Depuis 2012, une revue électronique est publiée : Le Courrier de Saint-Grégoire.

Notes et références

  1. Procureur Daniel, « Histoire et bâtiments - Histoire des bâtiments du Séminaire - Séminaire de Tournai », sur www.seminaire-tournai.be (consulté le )
  2. Joseph Delmelle, Abbayes et béguinages de Belgique, Rossel Édition, Bruxelles, 1973, p. 57.
  3. Super Utilisateur, « Formation et culture - Bibliothèque - Séminaire de Tournai », sur www.seminaire-tournai.be (consulté le )
  4. Missio est une organisation internationale de service et de solidarité entre communautés chrétiennes, de dialogue et de promotion des rencontres interculturelles et interreligieuses.
  5. Au cours de son existence, l'Académie a occupé divers locaux à Tournai.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • Le patrimoine monumental de la Belgique, vol. 6, t. 2 : Wallonie, Hainaut, Tournai/Mouscron, Liège, Pierre Mardaga, Ă©diteur, , 911 p. (ISBN 2-8021-0020-3, lire en ligne), p. 659-665
  • Maillard-Luypaert (dir.), SĂ©minaire de Tournai. Histoire. Bâtiments. Collections., , 279 p.
  • StĂ©phane Detournay, Saint-GrĂ©goire : un anniversaire et une histoire (en deux parties), Le Courrier de Saint-GrĂ©goire n°61 et 62, revue de l'AMG, 2017-18/I-II.
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.