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Parc national de l'Isalo

Le parc national de l'Isalo est une aire protégée de Madagascar, déclarée parc national en 1999[1].

Parc national de l'Isalo
GĂ©ographie
Pays
RĂ©gion
Coordonnées
22° 45′ 00″ S, 45° 29′ 00″ E
Ville proche
Superficie
81 540 ha ou 86 570 ha
Administration
Type
Parc national de Madagascar (d), parc national
Catégorie UICN
II
WDPA
Création
1962 / 1999[1]
Administration
Parcs nationaux Madagascar
Site web
GĂ©olocalisation sur la carte : Madagascar
(Voir situation sur carte : Madagascar)

Le parc national protège une partie d'un massif de montagnes homonyme. Celui-ci est formé de grès jurassique, s’étendant sur près de cent kilomètres dans le sens nord sud, et entaillé de profonds canyons et hérissé de pics.

Le parc national d'Isalo a une superficie comprise entre 81 000 et 85 000 hectares[2] selon les sources, s'Ă©tendant sur près de cent kilomètres dans le sens nord-sud. L'Ă©rosion de la roche y a taillĂ© un relief ruiniforme variant de 820 Ă  1 240 m d’altitude avec des canyons profonds, des rivières, et une vĂ©gĂ©tation rupicole abondante. Le parc est aussi le domaine des makis et autres lĂ©muriens.

C'est le parc national le plus visité par les touristes internationaux, à Madagascar. Elle est financée partiellement par la Fondation pour les Aires Protégées et la Biodiversité de Madagascar (FAPBM).

GĂ©ographie

Carte hydrographique.

Le parc se situe dans la province de Toliara, Ă  proximitĂ© de la route nationale 7, Ă  près de 700 km au sud-ouest d'Antananarivo et une trentaine au nord de Ranohira. D'une superficie de 86 570 hectares selon le WDPA, de 81 540 hectares selon son organisme gestionnaire Madagascar National Parks, il est dĂ©limitĂ© par la rivière Malio Ă  l'ouest et par Menamaty Ă  l'est, tous deux affluents du Mangoky[3].

GĂ©ologie

Formation et nature géologique

Le massif de l'Isalo se compose en grande partie de grès jurassiques Ă©pais, creusĂ©s de profonds canyons qui lui donnent une allure ruiniforme. Il est le rĂ©sultat de sĂ©diments compactĂ©s dans une fosse ocĂ©anique, surĂ©levĂ©s par la pression des plaques tectoniques et sculptĂ©s par l'action Ă©rosive du vent et de la pluie. On trouve des formations gĂ©ologiques similaires dans le massif du Makay[4]. Le mont Mintsinjoroy culmine Ă  1 304 mètres. Ă€ l'ouest du massif se dresse un ensemble tabulaire ponctuĂ© de cuirassements et de dĂ´mes sableux, tandis qu'Ă  l'est un escarpement surplombe une dĂ©pression pĂ©riphĂ©rique, point de contact entre le bassin sĂ©dimentaire et le socle cristallin[5].

La fenĂŞtre de l'Isalo.

Les formations gĂ©ologiques dans le pĂ©rimètre du parc appartiennent au sous-groupe « Isalo I Â» formĂ© de grès, d'origine continentaux, du Trias supĂ©rieur, de sable et de conglomĂ©rats[6] - [7].

Des objets géologiques particulièrement spectaculaires ainsi que les horizons riches en fossiles, situés dans le parc de l'Isalo, pourrait êtres valorisés dans le cadre des circuits touristiques, un certain nombre de ces éléments ont été inventoriés et décrits à partir de 2007 par des géologues. Les crânes et la fenêtre de l'Isalo, en sont deux exemples[7].

Hydrographie

Il bénéficie d'un réseau hydrographique avantageux par rapport au reste de la région, jouant ainsi un rôle stratégique pour l'irrigation des rizières et la ville de Ranohira. En dehors des rivières susmentionnées, il compte également des plans d'eau comme le lac doré. Les pluies de la saison chaude tendent à atténuer les effets de la sécheresse, même si certains points d'eau s'avèrent fragiles[8].

L'un des éléments touristiques les plus importants est la présence de piscines naturelles.

  • Parc national de l'Isalo.

Biodiversité

Faune

77 espèces d'oiseaux ont Ă©tĂ© observĂ©es dans le parc, le Merle de roche de Benson Pseudocossyphus bensonii en particulier est notable par son endĂ©misme restreint[9].

Quatorze espèces de lémuriens sont présentes, dont trois diurnes, à savoir le Maki catta, le Sifaka et le lémur fauve. La riche herpétofaune du site comprend 39 espèces dont trois sont endémiques : Tabeya vato, Oplurus quadrimaculatus, Typhlops arenarius.

Le massif de l'Isalo abrite une grande diversité d'amphibiens, ce qui est inattendu pour un environnement aride. Au minimum cinq espèces sont des endémiques strictes de l'Isalo : Mantella expectata, Gephyromantis azzurrae, G. corvus, Mantidactylus noralottae, et Scaphiophryne gottlebei[10].

Pour mieux comprendre l'écologie de la grenouille Scaphiophryne gottlebei, des chercheurs ont suivi quelques individus de cette espèce en danger, par radio télémétrie, pour la première fois à Madagascar, en 2013, dans le parc national de l'Isalo[11].

Flore

La flore du parc national compterait 400 espèces, elle présente un taux important d'endémisme, ceci à différents niveaux : le Vontaka ou Pachypodium rosulatum de la famille des Apocynaceae et Aloes isaloensis sont endémiques de l'île rouge, la plante médicinale Catharantus ovalis, de la région Ihorombe, et Bismarkia nobilis le palmier de l'Isalo est endémique de la plaine du Zomandao[12] - [13].

Écosystèmes

Il existe six formations végétales principales dans le parc de l'Isalo[14] :

  • ForĂŞt sèche.
    Forêt sèche.
  • Savane.
    Savane.
  • BrĂ»lis.
    Brûlis.

Patrimoine culturel — Archéologie

Trois sites ont fait l'objet d'études un peu poussées[15] :

  • Ambika : la dernière demeure du prince Bara « Ramieba Â», ce site est identifiable par la prĂ©sence d'un talus de pierres sèches, des restes de poteries locales mais Ă©galement d'origine europĂ©enne ou islamique y ont Ă©tĂ© dĂ©couvertes, elles remonteraient au XIXe siècle ;
  • Taolambiby : des trâces de plusieurs villages importants, probablement occupĂ©s au XVIe siècle y ont Ă©tĂ© identifiĂ©s, notamment des os de bovidĂ©s et des tessons de poteries avec des motifs colmobins ;
  • la grotte de Tenika ou des Portugais est un abri sous-roche limitĂ© par un muret de briques blanches, probablement le site d'implantation d'un village construit vers la fin du XVIe siècle et restĂ© actif jusqu'au XIXe siècle.

Des tombes bara ou sakalava peuvent être repérées dans plusieurs canyons.

Peuplement

Le parc est situé en pays bara, peuple qui occupe les plateaux sud de Madagascar. Le massif présente une dimension sacrée et funéraire pour les Bara de l'Isalo. Sur cette terre des morts, des édifices mortuaires sont creusés dans des blocs épars du massif et des défunts, parfois issus de lignées royales, sont enterrés dans les failles. Il existe également des tranomboro, des maisons des esprits qui se retrouvent également chez les Vezo[16]. L'élevage traditionnel de bovins, et en particulier de zébus, est encore une activité largement pratiquée, notamment sur les étendues herbeuses de Ranohira[17].

Aménagement, gestion

Le parc national de l'Isalo est gĂ©rĂ© par l'association de droit malgache « Madagascar National Parks Â». Cette dernière est le gestionnaire historique des aires protĂ©gĂ©es de Madagascar.

Tourisme

Le parc national de l'Isalo est l'un des plus visitĂ©s du pays. Les touristes sont majoritairement de nationalitĂ© française, d'une manière gĂ©nĂ©rale, les touristes viennent de pays occidentaux bien que le tourisme intĂ©rieur existe. Les Malgaches sont très prĂ©sents parmi les visiteurs, cependant une bonne partie de ceux-ci sont des guides en repĂ©rage ou en formation. PrĂ©cisement, 40 227 personnes ont visitĂ© le parc en 2009 (or c'Ă©tait une très mauvaise annĂ©e pour le tourisme Ă  Madagascar, en raison des troubles politiques)[18].

Selon une enquĂŞte menĂ©e en 2009, l'industrie touristique Ă©tait, alors, encore largement Ă  dĂ©velopper. De fait l'offre touristique Ă©tait principalement basĂ©e sur les « groupes Â» organisĂ©s Ă  l'avance, les transports manquaient Ă  Ranohira, la ville la plus proche, et globalement les hĂ´tels ne fournissaient pas d'informations sur les activitĂ©s du parc. Quelque 50 % des revenus du parc sont dĂ©diĂ©s au dĂ©veloppement local, cependant les habitants de Ranohira ne participaient que faiblement en 2009, donc le « ComitĂ© d’orientation et de soutien des aires protĂ©gĂ©es Â» n'avait pas une bonne idĂ©e des projets qui pourraient profiter Ă  la communautĂ© locale en gĂ©nĂ©ral[18].

L'instabilité politique représente un danger pour l'industrie touristique, les troubles de 2009 ont considérablement fait baisser le nombre de touristes, en particulier anglo-saxons. La présence de groupes criminels armés (Dalaho) et les feux de brousses « pourraient considérablement dissuader les touristes qui viennent à l’Isalo s’ils continuent de s’aggraver », selon l'auteur de l'enquête[18].

Notes et références

  1. (en) Ivan R. Scales, Conservation and Environmental Management in Madagascar, Routledge, coll. « Earthscan Conservation and Development », , 398 p. (ISBN 978-1-136-30908-3, lire en ligne), p. 227.
  2. Sur le site de la World Database on Protected Areas, il est indiqué la méthode de calcul employée pour calculer les superficies, précisant que c'est le motif de divergences (Calculating protected area coverage).
  3. (en) Hasina Nirina Randrianaly, Tsilavo Raharimahefa, Aroniaina Rajaonarivo, Andrea Di Cencio et Daniel Haja Tolimasy, « Instauration of Geopark Pilot : Preliminary Approach in Implementation Process of Geoconservation at Isalo National Park, Madagascar », Journal of Geoscience and Environment Protection, vol. 3, no 7,‎ , p. 25-40 (DOI 10.4236/gep.2015.37004, lire en ligne, consulté le )
  4. Rasolofondrahanta 2005, p. 17.
  5. Lebigre 2016, p. 104.
  6. Marius Rakotovao Andrianavah, Cadre paléontologique de Madagascar, inventaire et mise en valeur du patrimoine paléontologique, Université Toulouse-III-Paul-Sabatier, coll. « Thèse de doctorat en Sciences de la Terre et des planètes solides », 1ier juin 2015 (lire en ligne)
  7. (en) H. Randrianaly, A. Di Cencio, A. Rajaonarivo et Tsilavo Raharimahefa, « A Proposed Geoheritage Inventory System: Case Study of Isalo National Park, Madagascar », Journal of geosciences and environment protection, no 4(5),‎ (DOI 10.4236/gep.2016.45016, lire en ligne)
  8. Rasolofondrahanta 2005, p. 17-18.
  9. « Les faunes de la réserve Isalo (sic) »
  10. (en) V. Mercurio et al., « The amphibians of Isalo Massif, southern-central Madagascar: high frog diversity in an apparently hostile dry habitat. », Monografie del Museo Regionale di Scienze Naturali di Torino, no 41,‎ (lire en ligne)
  11. Rhett A. Butler, « Des grenouilles suivies par radio pour la première fois à Madagascar », sur fr.mongabay.com,
  12. « Les flores de la réserve Isalo »
  13. Dom, « Parc national de l’Isalo – Ranohira », sur blog « Tongaso Madagascar »,
  14. (en) K. Świerkosz, Vegetation of the southern part of the Isalo Sandstone Massif (Central Madagascar, Africa) – differentiation and threats, Wrocław, Museum of Natural History, Wrocław University, (lire en ligne)
  15. Rasolofondrahanta 2005, p. 26.
  16. Hubert Deschamps, « Souvenirs de brousse malgache... », dans Chantal Radimilahy et Narivelo Rajaonarimanana (dir.), Civilisations des mondes insulaires : Madagascar, îles du canal de Mozambique, Mascareignes, Polynésie, Guyanes : mélanges en l'honneur du professeur Claude Allibert, Paris, Karthala, coll. « Hommes et société », , 877 p. (ISBN 978-2-8111-0442-9), p. 138-160.
  17. Lebigre 2016, p. 160.
  18. B. Cook, « Les impacts de l’éco-tourisme sur la population de Ranohira : Étude de cas du parc national de l’Isalo », Independent Study Project (ISP),‎ (lire en ligne)

Bibliographie

  • Lanto Harilahatra Rasolofondrahanta, Étude d’impacts sociaux Ă©conomiques de l’écotourisme : cas de l’Isalo (MĂ©moire de maĂ®trise), Antananarivo, UniversitĂ© d’Antananarivo, , 149 p. (lire en ligne)
  • Jean-Michel Lebigre (prĂ©f. RenĂ© Battistini, avec la collaboration de Francis Veriza), Petite encyclopĂ©die du Grand Sud de Madagascar, Pessac, Presses universitaires de Bordeaux, LGPA Ă©ditions, coll. « Ă€ la croisĂ©e des sciences », , 225 p. (ISBN 979-10-300-0030-6)

Articles connexes

Liens externes

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