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Droit malgache

Le droit malgache est le droit appliqué à Madagascar depuis l'indépendance de la France le .

Sources du droit

Constitution

L'article 166(1) dispose que la Haute Cour constitutionnelle « statue sur la conformitĂ© Ă  la Constitution des traitĂ©s, des lois, des ordonnances, et des règlements autonomes Â»[1]. La Constitution est ainsi placĂ©e au sommet de la hiĂ©rarchie des sources du droit malgache.

Traités et accords internationaux

Les traitĂ©s sont nĂ©gociĂ©s et ratifiĂ©s par le prĂ©sident de la RĂ©publique. L'article 137 alinĂ©a 3 dispose que « les traitĂ©s ou accords rĂ©gulièrement ratifiĂ©s ou approuvĂ©s ont, dès leur publication, une autoritĂ© supĂ©rieure Ă  celle des lois, sous rĂ©serve, pour chaque accord ou traitĂ©, de son application par l’autre partie Â»[2].

LĂ©gislation

Selon l’article 68, le Parlement vote la loi[3]. Il se compose de l'Assemblée nationale et du Sénat.

L'article 87 dispose que le Parlement adopte les lois organiques, ordinaires et de finance[4].

L'article 88 dispose que les domaines suivants relèvent de la loi organique : « les règles relatives Ă  l’élection du PrĂ©sident de la RĂ©publique ; les modalitĂ©s de scrutin relatives Ă  l’élection des dĂ©putĂ©s, les conditions d’éligibilitĂ©, le rĂ©gime d’incompatibilitĂ© et de dĂ©chĂ©ance, les règles de remplacement en cas de vacance, l’organisation et le fonctionnement de l’AssemblĂ©e nationale ; les modalitĂ©s de scrutin relatives Ă  l’élection des SĂ©nateurs, les conditions d’éligibilitĂ©, le rĂ©gime d’incompatibilitĂ© et de dĂ©chĂ©ance, les règles de remplacement en cas de vacance, l’organisation et le fonctionnement du SĂ©nat ; les règles rĂ©gissant les compĂ©tences, les modalitĂ©s d’organisation et de fonctionnement des CollectivitĂ©s Territoriales DĂ©centralisĂ©es, ainsi que celles de la gestion de leurs propres affaires ; l’organisation, la composition, le fonctionnement et les attributions de la Cour SuprĂŞme et des trois Cours la composant, celles relatives Ă  la nomination de leurs membres ainsi que celles relatives Ă  la procĂ©dure applicable devant elles ; le statut des Magistrats ; l’organisation, le fonctionnement et les attributions du Conseil supĂ©rieur de la magistrature ; l’organisation, le fonctionnement, les attributions, la saisine et la procĂ©dure Ă  suivre devant la Haute Cour de justice ; l’organisation, le fonctionnement, les attributions, la saisine et la procĂ©dure Ă  suivre devant la Haute Cour constitutionnelle ; le Code Ă©lectoral ; les dispositions gĂ©nĂ©rales relatives aux lois de finances ; les dispositions gĂ©nĂ©rales relatives aux MarchĂ©s publics sur les ressources minières ; les situations d’exception ainsi que les limitations des libertĂ©s publiques, individuelles et collectives durant lesdites situations ; et les dispositifs de pĂ©rĂ©quation destinĂ©s Ă  favoriser l’égalitĂ© entre les collectivitĂ©s territoriales Â»[5].

L'article 95 fixe le domaine de la loi[6]. En vertu de l'article 95(I), la loi fixe les règles concernant : « les droits civiques et les garanties fondamentales accordĂ©s aux individus, associations, partis politiques et Ă  tout autre groupement pour l’exercice des droits et des libertĂ©s ainsi que leurs devoirs et obligations ; les relations internationales ; la nationalitĂ© ; la Banque centrale et le rĂ©gime d’émission de la monnaie ; la circulation des personnes ; les règles de procĂ©dure civile et commerciale ; les règles de procĂ©dure administrative et financière ; la dĂ©termination des crimes et dĂ©lits ainsi que les peines qui leur sont applicables, la procĂ©dure pĂ©nale, l’amnistie ; les règles relatives aux conflits de lois et de compĂ©tences ; la crĂ©ation de nouveaux ordres de juridictions et leurs compĂ©tences respectives ainsi que leur organisation et les règles de procĂ©dure qui leur sont applicables ; l’organisation de la famille, l’état et la capacitĂ© des personnes, les rĂ©gimes matrimoniaux, les successions et les libĂ©ralitĂ©s ; le rĂ©gime juridique de la propriĂ©tĂ©, des droits rĂ©els, des obligations civiles et commerciales et les conditions dans lesquelles les biens peuvent faire l’objet d’expropriation ou de rĂ©quisition pour cause de nĂ©cessitĂ© publique ou de transfert de propriĂ©tĂ© Ă  l’État ; la crĂ©ation de catĂ©gorie d’établissements publics ; le statut et le rĂ©gime d’autonomie des UniversitĂ©s, ainsi que le statut des enseignants de l’enseignement supĂ©rieur ; Les grandes orientations de valorisation de l’enseignement primaire et secondaire ; les ressources stratĂ©giques ; l’organisation et le fonctionnement des CollectivitĂ©s territoriales dĂ©centralisĂ©es ; les statuts particuliers de la capitale de la RĂ©publique, de certaines portions du territoire national, des palais d’État et autres bâtiments relevant du domaine de l’État, des ports et de leurs rĂ©seaux d’éclatement, des aĂ©roports et le rĂ©gime des ressources marines ; la nature, l’assiette et le taux maximum des impĂ´ts et taxes des collectivitĂ©s territoriales dĂ©centralisĂ©es. le Conseil de l’Ordre national [malgache] ; l’urbanisme et l’habitat ; les conditions de jouissance de terrains par les Ă©trangers ; les conditions de transfert Ă  l’État de terrains non mis en valeur ; [et] l’organisation, le fonctionnement et les attributions de l’Inspection gĂ©nĂ©rale de l’État et des autres organes de contrĂ´le de l’administration Â»[7].

Enfin, l’article 95(II) prĂ©cise que la loi fixe les règles : « de l’organisation de la dĂ©fense nationale et de l’utilisation des Forces armĂ©es ou des Forces de l’ordre par les autoritĂ©s civiles ; du statut gĂ©nĂ©ral des fonctionnaires civils et militaires de l’État et des fonctionnaires territoriaux ; du droit du travail, du droit syndical, du droit de grève et de la prĂ©voyance sociale ; des transferts de propriĂ©tĂ© d’entreprise ou d’organisme du secteur public au secteur privĂ© et inversement ; de l’organisation ou du fonctionnement de diffĂ©rents secteurs d’activitĂ© juridique, Ă©conomique, sociale et culturelle ; [et] de la protection de l’environnement Â»[8].

Règlements autonomes

L'article 97 dispose que les matières qui ne sont pas du domaine de la loi ont un caractère réglementaire[9].

Organisation juridictionnelle

Cour suprĂŞme

La Cour suprême de Madagascar est la juridiction supérieure de l’État en matière judiciaire, administrative, et financière. Elle comprend la Cour de cassation, le Conseil d’État et la Cour des comptes[10].

Cour de cassation

La Cour de cassation veille à l’application de la loi par les juridictions de l’ordre judiciaire. Elle statue sur les pourvois en cassation formés contre les décisions rendues en dernier ressort par ces juridictions[11].

Conseil d’État

Le Conseil d’État juge les recours en annulation des actes des autorités administratives, les recours de pleine juridiction pour les faits dommageables occasionnés par les activités de l’administration, les réclamations contentieuses en matière fiscale. Il connaît en appel du contrôle de la légalité des actes des autorités des provinces autonomes et des collectivités territoriales décentralisées. Enfin, il statue en appel ou en cassation sur les décisions rendues par les tribunaux administratifs ou les juridictions administratives spécialisées[12].

Cour des comptes

La Cour des comptes juge les comptes des comptables publics ; contrôle l’exécution des lois de finances et des budgets des organismes publics ; contrôle les comptes et la gestion des entreprises publiques ; statue en appel des jugements rendus en matière financière par les juridictions ou les organismes administratifs à caractère juridictionnel ; et assiste le Parlement et le Gouvernement dans le contrôle de l’exécution des lois de finances[13].

Haute Cour de justice

La Haute Cour de justice peut juger des actes de haute trahison, de violation grave, ou de violations répétées de la Constitution, de manquement à des devoirs manifestement incompatible avec l’exercice du mandat de président de la République[14]. Dans le cadre de leur fonction, les Présidents des Assemblées parlementaires, le Premier ministre, les autres membres du Gouvernement et le Président de la Haute Cour constitutionnelle sont pénalement responsables, devant la Haute Cour de justice, des actes accomplis dans l’exercice de leurs fonctions et qualifiés crimes ou délits au moment où ils ont été commis[15].

Haute Cour constitutionnelle

La Haute Cour constitutionnelle contrôle la conformité à la Constitution des traités, des lois, des ordonnances, et des règlements autonomes ; règle les conflits de compétence entre deux ou plusieurs Institutions de l’État ou entre l’État et une ou plusieurs collectivités territoriales décentralisées ou entre deux ou collectivités territoriales décentralisées ; statue sur la conformité à la Constitution et aux lois organiques, des actes à caractère législatif et réglementaires adoptés par les collectivités territoriales décentralisées ; statue sur le contentieux des opérations de référendum, de l’élection du Président de la République et des élections des députés et sénateurs ; et proclame le résultat officiel des élections présidentielles, législatives et des consultations par référendum[16].

Sources

Références

  1. Article 116(1) de la Constitution
  2. Article 137 de la Constitution
  3. Article 60 de la Constitution
  4. Article 87 de la Constitution
  5. Article 88 de la Constitution
  6. Article 95 de la Constitution
  7. Article 95(I) de la Constitution
  8. Article 95(II) de la Constitution
  9. Article 97 de la Constitution
  10. Article 121 de la Constitution
  11. Article 126 de la Constitution
  12. Article 127 de la Constitution
  13. Article 128 de la Constitution
  14. Article 131 de la Constitution
  15. Article 133 de la Constitution
  16. Article 116 de la Constitution

Bibliographie

Compléments

Filmographie

  • Histoire vivante du droit malgache, film documentaire rĂ©alisĂ© par Denis Rochet, L'Harmattan, Paris, ADAV (distrib.), 2011, 58 min (DVD)

Articles connexes

Liens externes

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