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Parc national de Mananara-Nord

Le parc national de Mananara-Nord est un parc national de l’üle de Madagascar, situĂ© dans l’OcĂ©an Indien et crĂ©Ă©e en 1989.

Parc national de Mananara-Nord
une illustration sous licence libre serait bienvenue
GĂ©ographie
Pays
RĂ©gion
Coordonnées
16° 10â€Č 01″ S, 49° 45â€Č 20″ E
Superficie
230 km2
GĂ©olocalisation sur la carte : Madagascar
(Voir situation sur carte : Madagascar)

Depuis 1990, le parc est reconnu rĂ©serve de biosphĂšre de Mananara-Nord[1] par l’UNESCO. Ainsi, cette aire protĂ©gĂ©e est le premier projet de conservation et de dĂ©veloppement intĂ©grĂ© de Madagascar.

Elle a pour principaux objectifs :

  • la conservation de la diversitĂ© biologique et culturelle,
  • le dĂ©veloppement socioĂ©conomique et la recherche,
  • la surveillance continue et l’éducation[2].

GĂ©ographie

La rĂ©serve se situe dans la rĂ©gion de Analanjirofo et le district de Mananara Nord, au nord-est, Ă  280 km au nord de Toamasina (ou Tamatave) et comprend 7 communes rurales : Antanambe, Imorona, Mananara, Antanananivo, Sandrakatsy, Ambatoharanana, et Antanambaobe. La rĂ©serve couvre une superficie totale d’environ 144 000 ha (1443,7km2). Un noyau central ayant le statut de parc national, de 24 000 ha, lui-mĂȘme subdivisĂ© en un parc terrestre de 23 000 ha et un parc marin, Nosy Antafana, de 1 000 ha[3]. Le parc marin de Nosy Antafana est le premier parc marin de Madagascar. Il est formĂ© de 3 Ăźlots : Nosy Antafana, Nosy Rangontsy et Nosy Hely. Le reste de la rĂ©serve (116 000ha) reprĂ©sente la zone pĂ©riphĂ©rique Ă  usages multiples, oĂč sont autorisĂ©es des activitĂ©s de dĂ©veloppement.

Climat

Le climat est de type tropical humide : tempĂ©ratures chaudes et pluviomĂ©trie importante (2900 mm/an), une humiditĂ© relative de 65 % et une tempĂ©rature moyenne de 25.2 °C[3]. Les pluies sont frĂ©quentes tout au long de l'annĂ©e avec un maximum en saison cyclonique (dĂ©cembre Ă  avril) avec deux mois relativement secs de septembre Ă  novembre. Les alizĂ©s soufflent presque toute l’annĂ©e.

Relief

Le relief est caractĂ©risĂ© par un massif montagneux bas. Avec 569 m, le pic du Verezanantsoro est le point culminant. Son relief est contrastĂ© avec quelques plaines littorales surtout dans la partie nord. Les pentes sont Ă©galement variables. Les plus fortes, pouvant dĂ©passer 60 %, forment des remparts autour des zones protĂ©gĂ©es. Sur l’ensemble de la rĂ©serve, les pentes modĂ©rĂ©es occupent une proportion 23 % de la surface et les pentes les plus marquĂ©es totalisent 64 % de la superficie. Le massif de Mananara-Nord est un des derniers vestiges forestiers de l’Est de Madagascar[4].

Population

La RĂ©serve de BiosphĂšre de Mananara-Nord compte environ 54 000 habitants (excluant les habitants de la ville de Mananara-Nord) pour une densitĂ©Ì moyenne de 42 hab/km2. La population locale est reprĂ©sentĂ©e Ă  80 % par l’ethnie de Betsimisaraka. Les habitants vivent essentiellement de l’agriculture; dont le riz en est la principale production. Il existe aussi quelques cultures, impulsĂ©es lors de la colonisation, telles que la vanille, le girofle et le cafĂ© (Huttel, 2002). La jeunesse de la population est frappante : 46 % de la population avait moins de 15 ans et plus des trois quarts des habitants ont moins de 30 ans. Ce qui explique l'exode rural trĂšs marquĂ© chez les jeunes qui quittent leurs villages pour poursuivre leurs Ă©tudes ou pour trouver du travail[5].

Activités humaines

culture sur brûlis

Dans la rĂ©serve de Mananara, la pĂȘche traditionnelle est fortement pratiquĂ©e. Cette activitĂ© a un impact majeur sur les lagons coralliens, notamment la destruction des coraux Ă  cause du prĂ©lĂšvement et du piĂ©tinement. On pratique aussi la coupe des palĂ©tuviers dans les mangroves et la culture itinĂ©rante sur brĂ»lis forestiers « tavy ».

Milieu naturel

Les parcs marin et terrestre de la Réserve, offrent un éventail de biodiversité. Actuellement Madagascar est classé parmi les 10 premiers sites mondiaux en termes de richesse de la biodiversité[6].

Faune

Biodiversité marine

Au niveau du parc terrestre, on a recensĂ© 77 espĂšces d’oiseaux, 13 espĂšces de lĂ©muriens, 17 espĂšces de rongeurs, 7 espĂšces de poissons d’eau douce et 1 200 espĂšces de plantes vasculaires. L’aire protĂ©gĂ©e de Mananara-Nord enregistre le plus grand nombre d’espĂšces de micro mammifĂšres de l’Est[7].

Au niveau du parc marin, on retrouve 132 espùces de coraux, 64 espùces de mollusques, 16 espùces d’arthropodes, 34 espùces d’echinodermes, 179 espùces de poissons, 2 espùces de tortues et 2 espùces de mammifùres[5]

La faune locale est principalement reprĂ©sentĂ©e par la prĂ©sence de lĂ©muriens, dont le fameux Aye-aye, endĂ©mique de la rĂ©gion, qu’on pensait disparu. Sur les 136 espĂšces de la faune, on Ă©value Ă  94 % le taux d’endĂ©misme[5]

Les principales espÚces fauniques endémiques

Indri indri ou Babakoto.

Indri, le plus grand des lémuriens

Flore

Le Parc National de Mananara Nord compte 764 espĂšces de forĂȘt primaire et 436 espĂšces de forĂȘt modifiĂ©e, soit plus de 1 200 espĂšces de plantes vasculaires. Mananara foisonne de palmiers, ils font d’ailleurs la particularitĂ© de la rĂ©serve. On en trouve en mer jusqu’au pic de Verezanantsoro. On recense actuellement 47 espĂšces dont 3 palmiers endĂ©miques. La flore du parc marin comprend 114 espĂšces sur 3 habitats diffĂ©rents. L’herbier marin, compte 32 espĂšces d’algues et 9 espĂšces de phanĂ©rogames et la mangrove abrite 7 espĂšces de palĂ©tuviers sur les 9 rencontrĂ©s Ă  Madagascar. L’écosystĂšme cĂŽtier compte quant Ă  lui 7 espĂšces de palĂ©tuviers et 98 espĂšces de plantes[5]

Principales espÚces florales endémiques

Le Ravenala madagascariensis

Arbre du voyageur (Ravenala)
  • le Lavanioala ou Galeola humblotii
  • le Vontro rano ou Dypsis antanambensis
  • le Dypsis ramentacea
  • le Satranala decussilvae ou Satranala
  • le Dypsis anovensis

Tourisme

Les Ăźles de Nosy Antafana constitue le principal produit Ă©cotouristique du parc de Mananara, avec notamment la prĂ©sence d’une colonie de chauve-souris, les plages, les rĂ©cifs coralliens, les mangroves, les formations rocheuses et le site sacrĂ© sur l’üle de Nosy Rangontsy.

Dans le parc marin, les deux ßles de Nosy Antafana et Nosy Rangontsy bénéficient de sentiers touristiques aménagés avec un gßte et des abritentes. Mais les touristes font surtout des visites journaliÚres sans rester pour la nuit.

La gestion touristique demeure le principal dĂ©fi pour le parc. Le nombre de touristes (une centaine par annĂ©e) ne justifie pas des installations et des services touristiques permanents. Il s’agit alors d’augmenter significativement le nombre de touristes, tout en s’assurant de ne pas augmenter les pressions sur le milieu. Plusieurs dĂ©pliants et documents promotionnels ont Ă©tĂ© distribuĂ©s dans la rĂ©gion pour attirer les visiteurs.

Histoire

Origine du projet

La rĂ©gion de Mananara-Nord est connue mondialement pour sa richesse, sa biodiversitĂ© et son taux d’endĂ©misme. Durant les 50 derniĂšres annĂ©es ces richesses ont Ă©tĂ© menacĂ©es par la dĂ©forestation. En effet, Madagascar a connu depuis 1957 un taux de dĂ©forestation de 71 %. La pratique du Tavy et l’exploitation illĂ©gales des ressources sylvicoles ont aussi participĂ© Ă  la dĂ©forestation (MNP). En 1987, un atelier a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© Ă  Mananara-Nord oĂč se sont retrouvĂ©s le Programme des Nations unies pour le dĂ©veloppement (PNUD), l’Association Nationale pour la Gestion des Aires ProtĂ©gĂ©es (ANGAP) et le programme sur l’Homme et la BiosphĂšre (MAB) de l’UNESCO. Des activitĂ©s ont Ă©tĂ© mises en place afin d’intĂ©grer la conservation de la forĂȘt tropicale au dĂ©veloppement durable de la rĂ©gion de Mananara-Nord.

Mise en Ɠuvre

InstituĂ©e par le dĂ©cret n°89-216 du avec l’appui du programme sur l'Homme et la BiosphĂšre de l’UNESCO. l’accent sera mis autant sur la participation des communautĂ©s locales que sur les agents responsables de la planification et de la gestion des zones[5].

Mission

La rĂ©serve abrite une grande richesse de faune et de flore qu’il est nĂ©cessaire de prĂ©server. Des actions de conservations spĂ©cifiques, appelĂ©es « cibles de conservation » sont des Ă©lĂ©ments clĂ©s de l’aire protĂ©gĂ©e.

Les cibles de conservation sont[5] :

Administration

La direction comprend 3 niveaux : le niveau administratif et coordinateur, le niveau conceptuel et méthodologique et le niveau opérationnel. Le personnel travaillant dans les niveaux 1 et 2 sont principalement basés au siÚge social dans la capitale locale Mananara-Nord.

Moyens humains

1 directeur et 1 conseiller technique,

3 employés administratifs,

13 cadres, responsables de volets, sous-volets ou chefs de secteur,

52 professionnels techniques, maçons, charpentiers, moniteurs agricoles, agents de conservation, etc.

15 employés de service, chauffeurs, gardiens, etc., pour un total de 88 personnes

La rĂ©serve de la BiosphĂšre est divisĂ©e en 5 secteurs gĂ©ographiques, chacune supervisĂ©e par un coordonnateur. Les rangers affectĂ©s Ă  chaque coordonnateur traversent leurs secteurs pour plusieurs semaines Ă  la fois, afin d’y mener des activitĂ©s de surveillance et de sensibilisation. Ils essaient aussi d’atteindre les territoires les plus isolĂ©s[8]

Moyens matériels

La gestion de la réserve a été affectée à la Madagascar National Parks anciennement connue comme l'ANGAP (Association Nationale pour la Gestion des Aires Protégées) et a été financé par l'Union européenne jusqu'en 2009. Grùce à ce financement de plus de deux fois la moyenne courante dans les pays en développement, la gestion a été bien équipée avec une flotte de véhicules, des ordinateurs et des équipements de communication[9]. Elle est également financée partiellement par la Fondation pour les Aires Protégées et la Biodiversité de Madagascar (FAPBM).

Conservation

Enjeux

Dans le contexte malgache, il s’agit d’attĂ©nuer au maximum les effets des activitĂ©s anthropiques sur le milieu, tout en assurant un revenu aux communautĂ©s. En effet, si les communautĂ©s ne retirent aucun bĂ©nĂ©fice, ils ne seront pas encouragĂ©s prĂ©server les ressources. Un arbre reprĂ©sente une source de revenu et les habitants vont le couper sans scrupules, car il s’agit en prioritĂ© de nourrir leur famille (Scott Grenfell, WWF). Les principales pressions sur la biodiversitĂ© dĂ©coulent principalement d’un fort taux de pauvretĂ©. La partie protĂ©gĂ©e de la rĂ©serve subit d’importantes pressions :les dĂ©frichements pour le « tavy » (culture itinĂ©rante sur brĂ»lis), les coupes illĂ©gales et le braconnage. Au niveau du parc marin, la pĂȘche est le principal facteur d’érosion de la biodiversitĂ©, avec notamment le piĂ©tinement et le prĂ©lĂšvement des coraux.

Solutions

La réserve de Mananara combine conservation de la diversité biologique et culturelle et développement économique et social. En effet, les activités humaines sont acceptées dans sa zone tampon si elles utilisent des pratiques écologiquement viables et encourage la participation des communautés locales dans les activités de gestion.

Afin de rendre les actions plus acceptables au sein des communautés, les organismes de gestion ont intégré une convention locale traditionnelle appelée DINA, qui sera par la suite reconnue dans le systÚme légal. Les DINA furent créées durant la période coloniale et se sont renforcées dans le contexte de déforestation. Cet instrument permet de réglementer et de gérer les activités, en intégrant les pratiques locales. Les autorités tentent ainsi de favoriser une gestion durable des ressources naturelles.

En 2002, une association de petits planteurs de girofle et de vanille a vu le jour. Cette initiative se base sur l’agroforesterie et les principes de l’agriculture biologique. L’association a ainsi obtenu la certification bio (en 2005) et le label Fairtrade (en 2006), ce qui a contribuĂ© Ă  sa renommĂ©e et rapidement de nombreux planteurs ont souhaitĂ© y adhĂ©rer. L’association, par respect de la loi, a dĂ» alors devenir une coopĂ©rative et c’est ainsi que la KOMAM (Kooperativa Mpamboly Ambanivolo Manananar) fut crĂ©Ă©e en 2009. Ils sont, aujourd’hui, plus de 979 membres (dont 20 % de femmes), Ă©tablis sur une trentaine de villages de la RĂ©serve. La participation collective dĂ©montre la grande motivation des membres ; certains parcourent 40 km pour assister aux diffĂ©rentes rĂ©unions de la KOMAM[10]

La rĂ©serve de Mananara a de ce fait acquis une reconnaissance internationale. Parmi les pays africains, Madagascar fait partie des plus engagĂ©s en matiĂšre de protection et de conservation de l’environnement. Elle a adhĂ©rĂ© Ă  plusieurs conventions internationales et l’environnement fait partie de son plan quinquennal Madagascar Action Plan (MAP)[11]

La mise en place de cette gestion intĂ©grĂ©e des aires protĂ©gĂ©es prouve que le transfert de direction aux autoritĂ©s locales est le premier outil en matiĂšre de gestion des aires protĂ©gĂ©es. En effet, les nouveaux espaces de conservation doivent ĂȘtre justifiĂ©s auprĂšs des populations locales et se doivent d’ĂȘtre cohĂ©rentes avec les pratiques et les valeurs des habitants de la rĂ©serve. La rĂ©serve de la BiosphĂšre de Mananara-Nord est un exemple positif de cette cohĂ©rence, oĂč l’implication des communautĂ©s ainsi que la prise en compte de leurs reprĂ©sentations sociales n’est plus Ă  dĂ©montrer.

Notes et références

  1. (en) « MANANARA-NORD Biosphere Reserve Information », sur UNESCO
  2. http://www.unesco.org/new/fr/natural-sciences/environment/ecological-sciences/man-and-biosphere-programme/about-mab/
  3. (en) « Mananara Nord », sur madacamp.com (consulté le ).
  4. http://assets.helvetas.org/downloads/095_version_finale_book_capitalisation_experiences_projet_mananara_pdf.pdf
  5. http://unesdoc.unesco.org/images/0013/001321/132121f.pdf
  6. Brand J. & Randrianasolo J., 2000 : Parc National Mananara-Nord. Plan d’AmĂ©nagement et de Gestion 2002-2006. MAB-UNESCO & DEC
  7. Brand J. & Ă©quipe du Projet RĂ©serve de BiosphĂšre de Mananara-Nord, 2000 : RĂ©serve de BiosphĂšre de Mananara-Nord. Plan de Gestion 2002-2006. MAB-UNESCO & DEC
  8. ANGAP, 2005
  9. Fritz-Vietta, How to Foster Organisational Capacity for Integrated Biosphere Reserve Management: The Biosphere Reserve Mananara-Nord, Madagascar
  10. ANGAP, 2008
  11. http://unesdoc.unesco.org/images/0013/001321/132121f.pdf UNESCO

Voir aussi

Articles connexes

RĂ©gion de Analanjirofo

Madagascar National Parks

Liens externes

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