Pages de gloire des 23
Pages de gloire des 23 est un livre en couleurs et en grand format de 200 pages, constitué de nombreuses illustrations et informations exclusives, paru en février 1951, ce qui en fait la première publication rappelant l'action des combattants des FTP-MOI, résistants parisiens fusillés le 21 février 1944[1], dont le tiers était polonais.
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Il est publié peu après que Paul Eluard ait écrit en 1950 le poème "Légion", « à la mémoire de vingt-trois terroristes étrangers torturés et fusillés à Paris par les Allemands »[2], dans le recueil titré "Hommages"[3], et en mettant l'accent sur leur lien avec la France : « Ils avaient dans leur sang le sang de leurs semblables. Ces étrangers savaient qu'elle était leur patrie »[3] - [4]. Ce livre a aussi inspiré la chanson de Léo Ferré consacrée à leur histoire, mise en musique en 1961 sur un texte écrit par Louis Aragon en 1955.
Parmi les vingt-trois fusillés, l'Arménien Missak Manouchian, d'où leur nom de "Groupe Manouchian" et une dizaine ayant leurs noms et leurs photos sur l'affiche rouge, appelant à la délation des combattants FTP-MOI sur les murs de Paris.
La parution de "Pages de gloire des 23" est restée sans suite pendant quatre ans. Elle est en effet réprouvée par Staline, sur fond de soupçons quant aux causes de la chute de ce réseau résistant parisien, trop rapidement démantelé. Parmi les vingt-trois, se trouvaient douze juifs[5] et Staline était alors en pleine répression antisémite : en 1951, onze des quatorze accusés de ce qui deviendra en 1952 le procès de Prague sont juifs, tout comme la plupart des accusés du complot des blouses blanches de la fin 1952. En réaction au livre de février 1951, les Éditions de Moscou expurgent quelques mois après les lettres de FTP-MOI d'un recueil de lettres de fusillés.
L'occupant allemand a exécuté en 1944 ces vingt-trois résistants. Se sachant suivis et vulnérables, traqués par par les Allemands, ceux-ci ont demandé leur repli en Zone sud, qui leur fut refusé par le parti communiste[6], selon Mélinée Manouchian. La veuve de Missak Manouchian en accusa en 1985 Boris Holban, l'ex-supérieur de son mari dans la Résistance, lors de la diffusion à la télévision du film Des terroristes à la retraite de Mosco Boucault, précédé et accompagné d'une "polémique acerbe"[7] dans les médias. Publiquement accusé d’avoir indirectement provoqué la mort des 23[6], Boris Holban a méthodiquement démenti en 1989, dans ses mémoires[8] - [6] et l'hypothèse lancée dans les années 1980 par le livre de l'historien Philippe Robrieux, relayé par le film de Mosco Boucault, est au XXIe siècle abandonnée par le consensus des historiens[9].
Histoire
Contexte
Le poète communiste Paul Eluard fut le premier, dès 1950, à rendre hommage aux 23 fusillés des FTP-MOI.
« Bien moins lié aux instances dirigeantes du parti » communiste[7] que Louis Aragon, il était l'ami proche de la jeune Madeleine Riffaud, journaliste depuis le début de 1950 à la "Vie ouvrière", hebdo de la CGT. Elle était alors en couple avec l'ex-résistant Roger Pannequin, responsable du secteur de la MOI (Main d'oeuvre immigrée) à la direction du PCF.
En 1950, Paul Eluard a publié le poème "Légion", « à la mémoire de vingt-trois terroristes étrangers torturés et fusillés à Paris par les Allemands »[2], dans un discrêt recueil titré "Hommages"[3], et en mettant l'accent sur leur lien avec la France : « Ils avaient dans leur sang le sang de leurs semblables. Ces étrangers savaient qu'elle était leur patrie »[3] - [4].
Les combattants des FTP-MOI étaient jusque-là ignorés de la littérature communiste. Malgré des parutions clandestines, comme le numéro 14 de mars 1944 des Lettres françaises et le tract publié par l’Union des Juifs pour la Résistance et l’Entraide (UJRE) le même mois[10], L'Humanité clandestine ne leur avait consacré que 15 brèves lignes, sans citer aucun nom[1], le 1er mars 1944, soit bien après leur mort et bien avant la Libération de Paris.
Lors de celle-ci, Aragon pensait pouvoir « nationaliser » la Résistance et dénonçait même un artefact causé dans l'opinion publique par la propagande de l'Affiche rouge[11], dans son livre « De l'exactitude historique en poésie ».
En 1946, quelques lettres de fusillés des 23 membres du "Groupe Manouchian" font leur apparition, mais dans un ensemble beaucoup plus général de 77 lettres, incluant celles de FTP non membres de la MOI, via le recueil Lettres de fusillés[12], qui fait encore référence pour les historiens[13].
Une phrase est cependant mystérieusement retirée de la lettre de Missak Manouchian à son épouse: « Je pardonne à tous ceux qui m'ont fait du mal ou qui ont voulu me faire du mal, sauf à celui qui nous a trahis pour racheter sa peau et à ceux qui nous ont vendus »[14].
La décision de couper cette phrase a été prise par les "Éditions France d'abord"[14], dirigées par le financier du PCF Jean Jérôme[14] et liées au titre France d'abord[15], hebdomadaire résistant dirigé par l'ex-commandant en chef des FTP Charles Tillon[14], qui l'avait fondé en septembre 1941 et rédigé jusqu'à la Libération, avant de le remettre en septembre 1944, aux mains du président du Front national, Pierre Villon[14]. Charles Tillon n'a pas participé à ce livre de 1946, qui ne sera pas réédité, mais à sa suite, "Pages de gloire des 23", dont il a écrit la postface en février 1951.
Jean Jérôme, invité, le 27 mai 1983 de l'émission Apostrophes, sur Antenne 2 à l'occasion de la publication de ses Mémoires[16] n'en a pas parlé mais cette phrase censurée sera peu après au centre des polémiques créées par le livre de l'historien Philippe Robrieux[17], publié en février 1984 pour le quarantième anniversaire de l'exécution de 22 résistants du groupe Manouchian.
Selon l'historien, des responsables communistes, auraient décidé de faire "tomber" le groupe Manouchian[18]. L'écrivain Henri Amouroux et l'historien communiste Roger Bourderon[14] mettent aussi en avant cette phrase censurée lors du débat télévisé des "Dossiers de l'écran", diffusé en juillet 1985, et consacrés au film "Des terroristes à la retraite".
Ces débats amèneront Charles Tillon, à une mise au point[14] : même s'il a postfacé le livre de février 1951, il n'a aucun lien avec celui 1946 où la censure a été mise en place, tandis que l'hebdo de son association avait pour directeur Roger Roucaute et pour rédacteur en chef Yves Moreau[14]. Il n'a donc aucun lien avec l'éditeur de celui à la phrase censurée.
Auteur
Le travail de recherche permettant la publication du livre "Pages de gloire des 23", riche de nombreuses informations très précises sur les combattants des FTP-MOI, a été effectué par David Erlich, appelé aussi David Diamant[19], figure de l’émigration juive polonaise[20]. Cet autodidacte arrivé à Paris en 1930 comme ouvrier du bâtiment[20] puis dans la métallurgie à Pamiers, dans les Pyrénées[20], a rejoint les Francs-tireurs et partisans (FTP) dès 1941. Résistant dans le 10ème arrondissement de Paris, il organisa des grèves ouvrières et sabotages. Maitrisant une dizaine de langues, travaillant après 1944 à la rédaction de La Presse nouvelle[20], il fonda le Centre de Documentation de l'Union des Juifs pour la Résistance et l'Entraide (UJRE)[20], elle-même créé en 1943, pour classer avec des bénévoles les archives, photos et articles de la presse résistante[20].
"Pages de gloire des vingt-trois" est son premier livre. Il révèlera en 1986 que certaines photos sont tirées d'une exposition[21] qu'il avait organisée[22] dès 1947[21]. Au cours de la même année 1951, il a publié aussi un album illustré sur les camps pour réfugiés de Pithiviers et Beaune-la-Rolande pendant la guerre, avec Henry Bulawko, édité par l'Amicale des anciens déportés juifs de France[23], démarche mémorielle tentant de retrouver un écho dans la population du Loiret[24].
Les documents réunis à l'occasion d'autres expositions[25], des dizaines d'articles[25], des petits essais parus dans la presse[25], ou des ouvrages collectifs parus à Paris, New-York, Varsovie, Moscou, Buenos-Aires et en Uruguay[25], lui permettront dans les années 1960 rédiger d'autres livres très documentés sur le rôle de juifs dans la Résistance française et pendant la Guerre d'Espagne[25], en 1962[26] puis en 1967 [27] et en 1971[28].
Éditeurs et associations marraines
La postface de l'ouvrage est signée par Charles Tillon, ex-commandant en chef des Francs-tireurs et partisans (FTP) et président de l'Association des anciens FTP, coéditrice de l'ouvrage. Dans les semaines qui suivent la publication du livre, Charles Tillon est visé par les soupçons qui entrainent la création en juillet d'une commission d'enquête du PCF cherchant à prouver qu'il s'est entendu avec André Marty pour contester la ligne du numéro du PCF Maurice Thorez et tous deux sont rapidement calomniés et évincés de la direction de ce parti.
Jeannette Vermeersch, épouse du secrétaire général Maurice Thorez, avec qui elle a passé toute la guerre en URSS, tonne contre Charles Tillon[29]. Ce dernier observe lui une volonté de gommer la « Résistance »[29] et de lutter contre l' « esprit FTP » dans le PCF[29], en lui reprochant une brochure écrite en 1947 sur la Résistance, où il « ne parlait pas de l’Union soviétique »[29]. Au même moment en Tchécoslovaquie, Arthur London, arrêté en 1951, devient l'un des quatorze accusés du procès de Prague (1952), à qui l'on arrache sous la torture des aveux de « conspiration contre l’État ». Dès le 5 mars 1951, L'Humanité publie un entrefilet titré "La bande Clementis-Sling voulait prendre contact avec des espions au sein des partis communistes"[30] d'Europe de l'Ouest, une allusion à l'ancien ministre des affaires étrangères de Tchécoslovaquie arrêté fin février "pour activité d'espionnage"[31], le slovaque Clémentis Husak, considéré comme complice d'Otto Sling, secrétaire régional de Brno, qui sera exécuté le 3 décembre 1952.
L'autre association parrainant la publication du livre est le Comité français pour la Défense des Immigrés (CFI). Le livre est préfacé par son président Justin Godart, un résistant lyonnais et ancien ministre. Le gouvernement avait décidé en novembre 1948, et finalisé le 25 février 1949, la dissolution de l'ancêtre du CFDI, le Centre d’action et de défense des immigrés (CADI). Créé en 1944[32], le CADI fédérait toutes les associations de résistants étrangers proches de la mouvance communiste[32] et réclamait un statut des immigrés[32], avec une carte de séjour valable cinq ans et les mêmes droits que le Français concernant les assurances sociales, accidents du travail et autres allocations familiales[32]. Cette dissolution intervient au moment où la réforme de l'Office national de l'immigration (ONI) met fin à la représentation à son conseil d'administration[33] des syndicats, qui comme Ambroise Croizat veulent décourager le patronat « d'utiliser la main d'oeuvre étrangère pour concurrencer la main d'oeuvre nationale »[33].
Mécontent de la mobilisation de nombreux communistes étrangers lors des grèves de l’hiver 1947[32], Jules Moch jugeait l'activité du CADI « de nature à menacer la sûreté intérieure ou extérieure de l’État »[32] même si ces associations résistantes avaient depuis plusieurs années privilégié la défense des intérêts des étrangers résidant en France[32]. Dans sa réponse à la dissolution, en plus de recréer un CFDI, « mais sans grand succès » finalement[32], Justin Godart avait évoqué les noms du groupe Manouchian : « Que l’appel de leurs noms grave dans nos cœurs la volonté de servir jusqu’au bout l’idéal d’humanité et de justice pour le triomphe duquel ils sont morts. »[34].
Malgré le prestige de Justin Godart, le CFDI n'eut par la suite jamais d’écho semblable à celui du CADI[35]. Quelques associations d'étrangers, réunis par nationalités, peinent à porter ses combats et échouent. En 1953, un Comité électoral des Polonais naturalisés émergea afin de pousser ces derniers à se rendre aux urnes et obtint un certain écho parmi les immigrés dans les Bouches-du-Rhône[35], où les nombreux travailleurs nord-africains furent aussi incités à se faire inscrire sur les listes électorales de 1952 par l’Association des musulmans algériens de Provence[35].
Dans le journal du MRAP
« Vous serez bouleversés par les Pages de gloire des 23 », titre un article enthousiaste, en page 3 de Droit et Liberté, mensuel publié depuis 1948 par ce qui est devenu en 1949 le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP), dans le numéro 65, daté du 2 Mars 1951[36]. En 1951, le mensuel publie de nombreux articles qui s'inquiètent du retour du racisme et de l'antisémitisme, sept ans après la libération de la France[36].
Chez les proches de Staline
Mais la publication du livre a aussi été considérée comme une façon de défier ouvertement Staline[37], car le maitre de l'URSS venait de jeter au cachot ou envoyer à la potence de nombreux anciens de la MOI[37], en particulier les juifs dans les "démocraties populaires" d'Europe de l'Est[37].
C'est ainsi que les éditions en langues étrangères de Moscou, les Éditions de Moscou, publient trois mois après, en août 1951, un autre livre, préfacé par Louis Aragon et intitulé Lettres de communistes fusillés, au titre très proche de celui de 1946, Lettres de fusillés, mais dans lequel les noms et lettres de tous les combattants des FTP-MOI ont été retirés[38] - [37], comme s'il n'étaient pas communistes.
Selon l'historien Stéphane Courtois, spécialiste de la période, cette publication signale l'opposition de Moscou à tout groupe « constitué sur la solidarité et la mémoire d'une expérience commune »[39] - [30] et ces Lettres des communistes fusillés d'août 1951, accompagnées par une préface de Louis Aragon[37], « apparaissent immédiatement comme une critique implicite » [39] de l'ouvrage similaire que les Éditions France d'Abord, avaient édité cinq ans plus tôt. La version "soviétique" est expurgée de toutes les lettres de combattants de l'Affiche rouge, tandis qu'est conservée celle de Louis Delobel, voisin et proche ami du secrétaire général du PCF Maurice Thorez à Noyelles-Godault, dans le Pas-de-Calais. Fusillé le 29 septembre 1942 à la citadelle d’Arras, il avait sous le commandement de Charles Debarge participé le 22 septembre 1941 à l'attaque de la poudrière de Beaumont-en-Artois[40].
Cette réaction violente de Moscou s'accompagnes de purges au PCF. Elles visent dès le printemps 1951 le jeune Roger Pannequin, promu depuis deux ans responsable de la MOI à la section centrale du PCF à Paris par le secrétaire à l'organisation Auguste Lecoeur, comme lui un ex-résistant du Pas-de-Calais. Il est par ailleurs en couple avec l'ex-résistante Madeleine Riffaud, qui publie au même moment dans La Vie ouvrière, l'hebdomadaire de la CGT, de grandes enquêtes sur la situation des travailleurs immigrés. Roger Pannequin est visé en mars 1951 par une machination dans son département d'origine, l'Affaire Pronnier. Peu après, son parti lui impose une mutation, à la rédaction des Cahiers du communisme. Malgré un rang encore plus élevé au PCF, ses aînés Charles Tillon, postfacier de "Pages de gloire des 23", et André Marty, en charge au PCF des dossiers de la décolonisation, subissent une éviction encore plus rapide, décidée dès le printemps 1951, en URSS, par Maurice Thorez.
Ensuite, selon les historiens, l'histoire des FTP-MOI fut, au cours des années 1950 et des années 1960, « frappée d'oubli, occultée par le mythe d'une résistance nationale et indigène »[7]. Oubli aussi pour le rôle joué, dans leur capture à Paris, par le PCF et ses « contrôleurs » cominterniens[7], dans un processus que Fred Kupferman appelle « le gommage inconscient ou délibéré d'une histoire où l'on trouvait un peu trop de noms étrangers pour représenter la Résistance française »[41].
David Erlich, l'auteur de "Pages de gloire des 23", attendra onze ans pour publier son livre suivant, cette fois avec comme coauteur un autre ex-résistant juif, Charles Lederman, le prestigieux avocat de militants communistes lors des guerres de décolonisation, que le PCF présente aux législatives de 1962 à Paris.
Au conseil municipal de Paris et chez Aragon
Quelques jours après la publication du livre "Pages de gloire des 23", le conseil municipal de Paris débat le [42] d'une proposition, pour qu'une rue de Paris reçoive le nom de « Groupe Manouchian ». Un comité de soutien à la proposition réunit les conseillers municipaux du XXe arrondissement Albert Ouzoulias, ex soldat de Michel Manouchian, et Madeleine Marxin, rejoint par le FTP MOI de Toulouse, Claude Lévy. Mais sans succès.
Deux ans après, Claude Lévy, devenu un collaborateur du célèbre biologiste Frédéric Joliot-Curie, rédige en 1953 avec son frère aîné, l'éditeur d'art Raymond Lévy qui était dans la même 35e brigade FTP, dix nouvelles reprenant des épisodes authentiques de la Résistance[43]. La première raconte l'histoire de Michel Manouchian et son groupe. Communistes, les deux frères rejettent les offres de différents éditeurs pour s'adresser à Louis Aragon, directeur des Éditeurs français réunis mais il leur répond : « On ne peut pas laisser croire que la Résistance française a été faite comme ça, par autant d'étrangers. Il faut franciser un peu[44] ». Aragon avait en août 1951 préfacé la réédition d'un livre de lettres de fusillés, déjà paru en 1946, mais prenant la décision d'expurger celles des combattants FTP MOI.
Finalement, le [45], la mairie de Paris vote la réunion des impasses Fleury et du Progrès, dans le XXe, en une unique rue du Groupe-Manouchian. Louis Aragon est invité à l'inauguration mais le directeur des Lettres françaises, étant à Moscou, ne reçoit pas l'invitation à temps. À son retour, il écrit à Claude Lévy. « Utilisez mon nom, demandez-moi ce que vous voulez »[46] et ce dernier lui suggère d'écrire un poème.
Aragon termine celui-ci pour que L'Humanité le publie à l'inauguration de la rue du Groupe Manouchian à Paris[4], le 6 mars 1955[47], en le titrant "Strophes pour se souvenir", puis l'inclue dans son recueil "Le roman inachevé" de 1956[48], ce qui apparait ensuite comme un « épisode insolite, sans lendemain »[7] pour « consigner l'histoire de l'Affiche rouge (…) au purgatoire des affaires classées »[7], le poème tombant ensuite dans l'oubli, avant d'émerger quand Léo Ferré le met en musique avec une série d'autres oeuvres d'Aragon[7].
En chanson, avec Ferré interprété par Monique Morelli
Ce projet, évoqué dans l'émission radiophonique Avant-premières sur Paris-Inter en , ne sort finalement que dans l'album Les Chansons d'Aragon, en février 1961, sous le titre L'Affiche rouge, « l'une des chansons les plus célèbres » du répertoire de Léo Ferré[49], qui fait décoller son succès[50] - [51].
"L'Affiche rouge" en chanson est tout d'abord interprétée par Monique Morelli[52].
Bibliographie
- "Pages de gloire des 23", édité par l'Association des anciens FFI-FTP aux Éditions France d'Abord en février 1951[53].
Notes et références
- "Retour sur l’Affiche rouge – Aimer la vie à en mourir", par Jean Pierre Debourdeau, 19 février 2004
- « Légion », in P. Éluard, Hommages, 1950, rééd. in Œuvres complètes, t. II, p. 352-353, Pléiade, Paris, 1968.
- "Dictionnaire amoureux de la RĂ©sistance" par l'Ă©crivain Gilles Perrault chez Place des Ă©diteurs en 2014
- "Un "terroriste" arménien en France : Missak Manouchian", par Jacques Poitou, en 2018
- "Les Résistances juives pendant l'occupation" par Georges Loinger, aux Éditions Albin Michel en 2010
- Biographe Le Maitron de Boris Holban
- William Kidd et Alistair Blyth, dans "Aragon, Léo Ferré et l'affiche rouge" sous la coordination d'Andrew Macanulty, de l'Université de Franche-Comté dans "Aragon, Elsa Triolet et les cultures étrangères, actes du colloque de Glasgow", avril 1992
- "Testament" par Boris Holban. Édité par Calmann Levy en 1989
- Biographie Le Maitron de Missak Manouchian par l'historien Jean-Pierre Besse
- "L’Affiche rouge et le groupe Manouchian", Au fil de la Pensée le 6 août 2018
- L. Aragon, « De l'exactitude historique en poésie », in L. Aragon, La Diane française, Seghers, Paris, 1944, réed. p. 72, Gallimard, Paris, 1965.
- "Lettres de fusillés", aux Editions France d'abord en 1946, livre préfacé par Lucien Scheler, en index alphabétique des noms cités, 188 p.
- "Lettres de fusillés", dictionnaire biographique Le Maitron
- "M. Charles Tillon répond", article dans Le Monde en 1985
- memospace, « plaque commémorative », sur memospace.fr
- La Part des hommes, par Jean JĂ©rĂ´me, aux Ă©ditions Acropole en 1983, critique dans Le Monde du 17 mai 1983.
- "Histoire intérieure du Parti communiste", par Philippe Robrieuxen 1984 aux éditions Fayard
- "Le PCF dénonce "un misérable calcul politicien" dans Le Monde du 23 février 1984
- « Je pense avoir fait mon devoir comme militant ». David Diamant et le Centre de documentation auprès de l’Union des Juifs pour la résistance et l’entraide (UJRE), 1945-1956", article par Zoé Grumberg, dans la revue Archives Juives en 2018
- Biographie Le Maitron de David Erlich, dit David Diamant
- Exposition : Juillet dans la Résistance . Catalogue illustré. Éd. Renoveau, 1947
- "Par-delà les barbelés lettres et écrits des camps et des prisons de France, lettres jetées des trains de déportation, écrits d'Auschwitz, créations journalistiques, littéraires et artistiques", publication en 1986 du Comité de familles de fusillés et de rescapés des camps de concentration
- "Ce fut le commencement : Pithiviers et Beaune-la-Rolande", édité en 1951, en français et en yiddish, par l'Amicale des anciens déportés juifs de France
- "Du bon usage des commémorations. Histoire, mémoire et identité, XVIe-XXIe siècle", par Bernard Cottret et Lauric Henneton, aux Presses universitaires de Rennes, en 2019
- "Combattants, héros et martyrs de la Résistance : biographies, dernières lettres, témoignages et documentsé, par David Diamant en 1984 aux Editions Renouveau
- Héros juifs de la Résistance française . Préface de Charles Lederman . Éd. Renoveau, 1962
- Jeunesse dans la guerre d'Espagne, 1936-1939. Éd. Livre Renouveau-Idisz, Paris-Varsovie, 1967 (en yiddish)
- Les juifs dans la Résistance française (avec armes ou sans armes). Préface d'Albert Ouzoulias. Postface Charles Lederman . Paris : Le Pavillon, 1971 (Prix Maurice Vanikov 1967-1968)
- "Charles Tillon accuse" par Claude Angeli dans L'Obs le 20 juillet 2000
- Article de Pierre Pascal, dans la revue Communisme aux Éditions L'AGE D'HOMME, 1977
- « Praque annonce officiellement l'arrestation de Clementis, "vipère vénimeuse et agent de l'impérialisme" », Le Monde,‎ (lire en ligne).
- "La bataille pour un statut des Ă©trangers (1935-1945)" par Alexis Spire dans la revue Plein droit en 2008
- "Français et immigrés: Le combat du Parti communiste français" par André Vieuguet en 1975
- "Justin Godart, une « âme de fond »" par François Bilange dans la Revue d’Histoire de la Shoah en 2007
- "Associations étrangères et vie politique sous la IVe République" par Jérémy Guedj, dans Parlement[s], revue d'histoire politique en 2018
- "LES CONTENUS DE DROIT ET LIBERTE DE L'ORIGINE A 1952"
- "Le groupe Manouchian, sacrifié ou trahi ?", par l'historien du PCF Stéphane Courtois, le 3 juin 1985 dans Le Monde
- "Le PCF historien du PCF dans la seconde guerre mondiale", contribution de Stéphane Courtois dans la revue "En Communisme" par Pierre Pascal aux Editions L'Age d'homme 1977, page 15
- "Le bolchévisme à la française" par l'historien Stéphane Courtois
- Biographie Le Maitron de Louis Delobel
- Fred Kupferman, cité par William Kidd et Alistair Blyth, dans "Aragon, Léo Ferré et l'affiche rouge" sous la coordination d'Andrew Macanulty, de l'Université de Franche-Comté dans "Aragon, Elsa Triolet et les cultures étrangères, actes du colloque de Glasgow", avril 1992
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- R. & Levy , Une histoire vraie : nouvelles., Les Éditeurs français réunis, Paris, 1953.
- J. P. Liégeois, « Censure : Communistes, si vous saviez… », in L'Unité, no 607, p. 4 Parti socialiste français, Paris, 7 juin 1985.
- Table des débats. 1952-1955., p. 1776, Hôtel de ville de Paris.
- J. P. Liégeois, « Censure : Communistes, si vous saviez… », in L'Unité, no 607, p. 5 Parti socialiste français, Paris, 7 juin 1985.
- L. Aragon, « Groupe Manouchian », in L'Humanité, p. 1, Paris, 6 mars 1955.
- "Le roman inachevé" par Louis Aragon aux Editions Gallimard, en 1956.
- "Rino Della Negra, footballeur et partisan. Vie et mort d’un jeune footballeur des FTP-MOI du « groupe Manouchian » (1923-1944)" par Jean Vigreux et Dimitri Manessis, chez Libertalia en 2022
- "Dictionnaire amoureux de la chanson française" par Bertrand Dicale en 2016 chez Place des éditeurs en 2016
- "Jean Ferrat, le charme rebelle" par Raoul BellaĂŻche, en 2013 chez L'Archipel
- "Léo Ferré. Amour, anarchie", par Dominique Mira-Milos, en 1989
- "Pages de gloire des 23", édité par l'Association des anciens FFI-FTP aux Éditions France d'Abord, postfacée par son président Charles Tillon, et le Comité français pour la Défense des Immigrés, préfacée par son président Justin Godart, février 1951, 203 pages"