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Ours de l'Atlas

L'ours de l'Atlas (Ursus arctos crowtheri ou Ursus crowtheri, aussi nommé ours de Barbarie) est une population éteinte d'ours brun qui vivait notamment dans l'Atlas, au Maroc, en Algérie et en Tunisie.

Aire de répartition

Selon les données phylogéographiques disponibles[1] - [2], c'est le seul ours qui fut jamais présent en Afrique : il arriva probablement durant le Pléistocène, lors de la même migration qui amena la hyène rayée ou le bouquetin de Nubie en Afrique du nord.

Présent à l'époque romaine, on en trouve des représentations dans les mosaïques anciennes de la région.

Description

D'après les témoignages datant des XVIIIe et XIXe siècles, l'ours de l'Atlas était plus petit que les autres ours bruns, 2,7 mètre avec un museau plus plat et une fourrure presque noire.

Les premières descriptions scientifiques de l'animal datent du XVIIIe siècle, mais la population était alors déjà très réduite car les ours avaient été chassés de leurs habitats.

Génétique

Certains considèrent l'ours de l'Atlas comme une espèce Ă  part entière (Ursus crowtheri), mais l'hypothèse dominante le classe comme sous-espèce de l'Ours brun (Ursus arctos). Selon les donnĂ©es gĂ©nĂ©tiques acquises depuis la fin du XXe siècle, le patrimoine gĂ©nĂ©tique actuel de l'Ours brun semble ĂŞtre gĂ©ographiquement structurĂ© en cinq principaux clades. L'ours de l'Atlas, qui possĂ©dait un ADN mitochondrial divergent, constituait un sixième clade[3]. Une partie importante de la diversitĂ© gĂ©nĂ©tique intraspĂ©cifique de l'Ours brun, par ailleurs assez stable pendant les 35 000 dernières annĂ©es, a Ă©tĂ© perdue avec la disparition de l'ours de l'Atlas[3].

Alimentation

Comme beaucoup d'ursidae l'ours de l'Atlas étais omnivore, se nourrissant de racines, fruits, noix, petits mammifères, charognes.

Histoire

De nombreux historiens de l'AntiquitĂ© ont fait remarquer l'existence de l'ours dans l'ancienne Libye, tel HĂ©rodote qui cite l'existence des ours chez les Libyens sĂ©dentaires[4]. Les ours nord-africains furent utilisĂ©s dans les arènes romaines. Le romain Caius Julius Solinus dĂ©crit un « ours africain Â» qui se distingue de l'autre ours par sa fĂ©rocitĂ© et par la longueur de sa fourrure[5].

Quand Pline l'Ancien Ă©voque l'« ours de Numidie Â» (NH VIII. §. 131)[6], il s'agit très probablement de l'ours de l'Atlas[2], qui selon les donnĂ©es palĂ©ontologiques et historiques disponibles, aurait probablement vĂ©cu dans tout le nord de l'Afrique jusqu'en Éthiopie, et souvent dans un contexte Ă©cologique plus riche qu'aujourd'hui, oĂą se cĂ´toyaient des espèces qui de nos jours sont uniquement circum-mĂ©diterranĂ©ennes europĂ©ennes (c.-Ă -d caractère europĂ©en), et une faune Ă©voquant la savane (aujourd'hui repoussĂ©e plus au sud par la dĂ©sertification), au moins jusqu'Ă  la pĂ©riode impĂ©riale romaine, voire aussi tard qu'aux IIIe et IVe siècles apr. J.-C.[2].

Le sultan du Maroc en possédait un vers 1830 et un autre fut donné au jardin zoologique de Marseille : c'est ce dernier individu qui fut étudié scientifiquement par Schinz en 1844, afin de donner un nom scientifique à la sous-espèce.

Le dernier spécimen aurait été tué à la chasse, sur la frontière maroco-algérienne dans les années 1870. ou 1890.Toutefois, dans les années 1950 des spécimens de l'ours de l'Atlas auraient été aperçus en Algérie, plus précisément en Kabylie, par des femmes de la région qui cueillaient les olives[7].

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • (en) Z. Kádár & al., « Some zoogeographical aspects of the NW African vertebrate fauna in historical times: archeological and cultural historical method in the research », Vertebr. hung3, vol. XVIII,‎ , p. 6 (lire en ligne, consultĂ© le ) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • (en) C. Servheen, « The status and conservation of the bears of the world », Monographs series, International Conference on Bear Research and management, UniversitĂ© du Montana, no 2,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )

Notes et autres références

  1. (en) Waits L, Paetkau D, Strobeck C Compiled by C. Servheen, H. Herrero and B. Peyton and the IUCN/SSC Bear and Polar Bear Specialist Groups (1999), « Genetics of the Bears of the World » in Bears: Status Survey and Conservation Action Plan (éd. Servheen C, Herrero S, and Peyton B), p. 25–32. IUCN, Gland, Suisse.
  2. Kádár & al..
  3. (en) S. Calvignac & al., « Ancient DNA evidence for the loss of a highly divergent brown bear clade during historical times », Molecular Ecology, Wiley Online Library, no 17,‎ (PMID 18363668, DOI 10.1111/j.1365-294X.2008.03631.x, lire en ligne, consulté le )
  4. G. Camps, La faune de l'Afrique du Nord et du Sahara d'après Hérodote, (lire en ligne)
  5. Gsell, S. (1913 ou 1920) Histoire Ancienne de l’Afrique du Nord. Tome, 1, 4e éd. Paris, Librairie Hachette.
  6. (la) Pline l'Ancien : C. Plinii Secundi Naturalis Historiae libri, livre XXXVII, lipsiae I-II.
  7. Michel Raynal, « L'ours de l'Atlas a vraiment existé », sur Institut Virtuel de Cryptozoologie (consulté le ).

Références taxonomiques

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