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Orchis mascula subsp. laxifloriformis

Orchis langei • Orchis de Lange, Orchis d'Espagne

Orchis mascula subsp. laxifloriformis
Description de cette image, également commentée ci-après
Orchis de Lange, port général.

Sous-espèce

Orchis mascula subsp. laxifloriformis
Rivas Goday & B.Rodr., 1946[1]

Synonymes

  • Orchis langei K.Richt., 1890
  • etc.

Orchis mascula subsp. laxifloriformis, l’Orchis de Lange ou Orchis d'Espagne, est une sous-espèce d’Orchis mascula, est une sous-espèce de plantes à fleurs de la famille des Orchidaceae et du genre Orchis. Elle est originaire de la Péninsule ibérique.

Taxonomie

La plante est décrite en premier par Karl Richter en 1890, qui la classe dans le genre Orchis sous le nom binominal Orchis langei. Il publie ce nom d'espèce à partir des travaux de Johan Lange à qui il dédie en conséquence l'épithète spécifique langei. En 1946, Salvador Rivas Goday & B. Rodríguez décrivent une sous espèce d’Orchis mascula, sous le nom Orchis mascula subsp. laxifloriformis. En 2008, D.Tyteca & E.Klein déplacent l'espèce dans le genre Androrchis sous le nom Androrchis langei. Cependant, le nom correct est Orchis mascula subsp. laxifloriformis[2] - [3].

Orchis mascula subsp. laxifloriformis a pour synonymes :

  • Androrchis langei (Lange ex K.Richt.) D.Tyteca & E.Klein, 2008[2] - [3]
  • Orchis hispanica A.Niesch. & C.Niesch., 1970[2] - [3]
  • Orchis langei Lange ex K.Richt., 1890[2] - [3]
  • Orchis langei subsp. magrebensis F.M.Vázquez, 2012[2]
  • Orchis langei f. maquedina F.M.Vázquez, 2009[2] - [3]
  • Orchis mascula subsp. hispanica (A.Niesch. & C.Niesch.) SoĂł, 1972[2] - [3]
  • Orchis mascula var. fallax E.G.Camus[3]
  • Orchis masculolaxiflora Lange[3]

Description

Aspect général, avec les feuilles visibles.

Appareil végétatif

La tige mesure jusqu'Ă  56 cm, solide, lisse, jusqu'Ă  mm d'Ă©paisseur au dĂ©but de l'inflorescence et jusqu'Ă  10 mm Ă  la base de la rosette basale ; elle est munie de 2 Ă  5 feuilles sur toute sa longueur, vert clair Ă  vert foncĂ©. Les feuilles Ă  la base sont par 3-6, de dimensions (4)5-12 x 0,8-2,2 cm, lancĂ©olĂ©es Ă  ovo-lancĂ©olĂ©es, gĂ©nĂ©ralement pourvues de macules ; elles ont 5–12 paires de nervures marquĂ©es ; celles de la tige sont de dimensions 2,7-8 x 0,7-1,8 cm, lancĂ©olĂ©es, gainant la tige, les terminales bractĂ©iformes, avec 3–7 paires de nervures marquĂ©es[4].

Appareil reproducteur

Les inflorescences sont lâches, de 5-16(17) cm, 1/2 Ă  1/3 de la longueur de la tige, cylindriques, avec 7-20(28) fleurs, les fleurs Ă©tant toutes rassemblĂ©es, jamais isolĂ©es le long de la tige. Les bractĂ©es florales, de dimensions (8-)10-18 x 2-4 mm, sont lancĂ©olĂ©es, Ă  pointe aiguĂ«, de couleur violette Ă  rose, parfois blanchâtres, plus courtes ou lĂ©gèrement plus longues que l'ovaire. Les fleurs ont les sĂ©pales Ă©rigĂ©s, repliĂ©s vers l'arrière, ovoĂŻdes-lancĂ©olĂ©es, les nervures lĂ©gèrement marquĂ©es, latĂ©rales de 7–10 mm, l'apex arrondi, colorĂ© de rose, pourpre Ă  blanchâtre ; celle du centre est lĂ©gèrement plus courte, Ă  l'apex arrondi. Les pĂ©tales latĂ©raux sont courbĂ©s et rapprochĂ©s, formant un casque avec le sĂ©pale central, de 5–8 mm, lancĂ©olĂ©s, roses, blanchâtres Ă  violets, avec un sommet arrondi, et avec des nerfs lĂ©gèrement marquĂ©s. Le labelle est de dimensions 7-12(14) x 8-14 mm, plus large que long ou lĂ©gèrement Ă©gal en largeur et en longueur, avec les trois lobes tronquĂ©s Ă  l'apex, les lobes latĂ©raux de 3–6 mm, le central de 3–7 mm, divisĂ© en deux petits lobes ne dĂ©passant pas mm ; les lobes latĂ©raux sont plus courts que le central, repliĂ©s longitudinalement et transversalement dans la moitiĂ© basale, roses, violets ou blanchâtres, gĂ©nĂ©ralement maculĂ©s. Les macules se dĂ©veloppent près de la base de la cavitĂ© stigmatique ; le bord est droit Ă  lĂ©gèrement ondulĂ© ; la surface du labelle est lisse. L'Ă©peron mesure 7-12(14) mm, plus court ou Ă©gal au labelle, horizontal et droit, lisse, l'apex Ă©paissi, rose, violet ou blanchâtre, la gorge de 2–3,5 mm. L'ovaire mesure 8-18 x 3,5-6 mm, et la capsule 14-19(21) mm. La floraison a lieu entre avril et juin. Les cellules diploĂŻdes possèdent 42 chromosomes (2n=42)[4].

  • Inflorescence.
    Inflorescence.
  • DĂ©tail des fleurs.
    DĂ©tail des fleurs.

Variabilité

Des variations ont été détectées dans les populations d'Estrémadure pour ce taxon ; elles sont toutes liées à des variations de la morphologie et de la couleur des parties florales, ainsi que de la taille et des dimensions de la tige et des feuilles. Les variations des organes végétatifs sont considérées comme étant associées aux conditions environnementales, tandis que les variations de la morphologie florale sont considérées comme étant dues à l'origine hybride possible du taxon. Certains spécimens avec un petit labelle légèrement arqué sont proches de Orchis tenera (Landwehr) C.A.J.Kreutz, d'autres avec un éperon long et courbé sont proches de Orchis olbiensis Reut. ex Gren. Il existe même des spécimens à fleurs albinos. Ces taxons sont considérés comme une forme par F.M.Vázquez, sous le nom Orchis langei f. maquedina[4]. Cependant cette forme n'est pas reconnue, et ce dernier nom est synonyme de Orchis mascula subsp. laxifloriformis[2] - [3].

Confusions possibles

En Estrémadure, elle forme un hybride avec Orchis olbiensis Reut. ex Gren., nommé Orchis ×serraniana par Pierre Delforge en 1989[4] - [5], caractérisé par la présence de fleurs de plus de mm de long, le labelle non replié dorsalement, légèrement aquilin, faiblement maculé, avec éperon, de plus de mm de long, et recourbé vers le haut. Chez certaines populations du sud de Badajoz, des spécimens ont été trouvés avec des fleurs de morphologie intermédiaire entre l'Ophris de Lange et Orchis tenera (Landwehr) C.A.J.Kreutz[4] (nom correct : Orchis mascula subsp. mascula[6]), bien que la plupart de l'inflorescence, du port et du comportement floral soient conformes aux modèles d’O. m. subsp. laxifloriformis, de sorte que ces spécimens ont été intégrés dans la gamme de variabilité de cette dernière sous-espèce. Ces dernières variations peuvent être dues aux effets des conditions environnementales sur la morphologie des fleurs, et à l'inégalité du comportement morphologique des fleurs en fonction de leur stade de maturité. Ainsi, les fleurs immatures (surtout les fleurs terminales) de l'Ophris de Lange, lorsque l'humidité ambiante est élevée et qu'il fait des températures inférieures à 24 ºC, sont très similaires aux fleurs matures d’O. m. subsp. mascula[4].

O. m. subsp. laxifloriformis peut également se croiser avec Cephalanthera longifolia (L.) Fritsch. Elles forment ainsi l'espèce × Cephalorchis sussana, caractérisée par la présence de fleurs groupées en une inflorescence terminale lâche, pourvue de sépales connivents, groupées, formant une sorte de casque, le labelle légèrement lobé, concave et laissant une petite ouverture pour le passage des insectes, avec un éperon court et toutes les parties violacées. La possibilité de croisement entre les deux espèces est très limitée, car elles ont une morphologie florale différente, une coloration des pièces florales différente, et le nombre de chromosomes coïnciderait dans le cas où Cephalanthera longifolia était de 2n=34+2B et O. m. subsp. laxifloriformis de 2n=36, car il s'agit du nombre de chromosomes le plus bas et le plus proche connu pour les représentants du genre Orchis dans la péninsule ibérique[4].

Enfin, Jean-Pierre Amardeilh a décrit en 2009 l'espèce Orchis ×navarrensis, fruit du croisement entre O. m. subsp. laxifloriformis et Orchis provincialis[7].

Habitat et Ă©cologie

Orchis de Lange dans leur habitat.

La plante pousse dans les forĂŞts de feuillus, bien qu'il soit Ă©galement possible de la trouver dans les forĂŞts sclĂ©rophylles avec une forte humiditĂ© ambiante. Elle prĂ©fère les zones ombragĂ©es, dans les endroits oĂą les sols sont riches, forts, au pH neutre Ă  lĂ©gèrement alcalin ; elle est plus frĂ©quente sur les substrats calcaires. Elle pousse gĂ©nĂ©ralement Ă  plus de 500 m au-dessus du niveau de la mer, dans des zones oĂą les prĂ©cipitations sont supĂ©rieures Ă  650 mm par an[4].

L'Orchis de Lange forme des populations très abondantes et Ă©tendues, avec plus de 500 spĂ©cimens dans certaines populations comme Ă  Cabeza de la Vaca ou Valle de Matamoros dans la province de Badajoz. Ce sont gĂ©nĂ©ralement des populations allant jusqu'Ă  10 hectares, continues et homogènes avec une Ă©norme variabilitĂ© morphologique florale. Quelques hymĂ©noptères du genre Bombus et des espèces de taille moyenne du genre Apis pollinisent ses fleurs dans le sud de Badajoz. Comme les autres espèces du groupe des Masculae, c'est une plante qui ne produit pas de nectar sur l'Ă©peron[4].

RĂ©partition

L'espèce a pour aire de répartition la Péninsule ibérique, débordant au nord sur les Pyrénées centrales et au sud au Maroc[2] - [4].

Menaces et conservation

La plante, sous le nom Orchis langei K.Richt., est classée « espèce vulnérable » (VU) sur la Liste rouge de la flore vasculaire de France métropolitaine. Elle est également considérée comme « en danger » (EN) en Aquitaine et comme « vulnérable » (VU) en Midi-Pyrénées. Elle est donc protégée en France[8].

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • (es) F.M.Vázquez, « RevisiĂłn de la familia Orchidaceae en Extremadura (España) », Folia Bototanica Extremadurensis, Vicepresidencia Segunda y ConsejerĂ­a de EconomĂ­a, Comercio e InnovaciĂłn, vol. 3,‎ (ISSN 1887-6587, lire en ligne [PDF], consultĂ© le )
  • (en) Kretzschmar, H. ,Eccarius, W. & Dietrich, H., « The Orchid Genera Anacamptis, Orchis and Neotinea. Phylogeny, taxonomy, morphology, biology, distribution, ecology and hybridisation », EchinoMedia verlag, BĂĽrgel,‎

Liens externes

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