Nicolas-Joseph Foucault
Nicolas-Joseph Foucault nĂ© le Ă Paris oĂč il est mort le est un haut fonctionnaire et bibliophile français.
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Biographie
Nicolas-Joseph Foucault est le fils de Joseph Foucault (1612-1691), greffier de la chambre de justice qui « couvrit toutes les manipulations de piĂšces faites au dĂ©triment de Fouquet », et fut rĂ©compensĂ© par Colbert en 1669 par la charge de secrĂ©taire du conseil dâĂtat Direction et finances[1]. Par sa mĂšre Marie MĂ©tezeau (1621â1670), il est le petit-fils de lâarchitecte du roi de France Metezeau, qui imagina et construisit la digue du siĂšge de la Rochelle en 1627-1628.
Foucault entre le , comme pensionnaire au collĂšge de Lisieux, mais en est retirĂ© la mĂȘme annĂ©e. II entre en 1655 au collĂšge de Clermont. En 1660, son pĂšre le retire du collĂšge des JĂ©suites, et le met dans celui de Navarre pour y faire sa philosophie, jusqu'en . Il est licenciĂ© en droit canon et civil Ă OrlĂ©ans en 1665.
AprĂšs avoir fait sa philosophie et son droit avec grand succĂšs, il dĂ©bute brillamment au barreau. Avocat au parlement de Paris, il est en 1665, reçu par Lamoignon. SecrĂ©taire de la commission de rĂ©formation de la justice en , il est nommĂ© par Colbert aux gages de 4 000 livres, avec Voisin, Caumartin, Hotman, Le Pelletier, etc. qui aboutira Ă l'Ordonnance de Saint-Germain-en-Laye du mois d'. Il obtient, encore fort jeune, mais moins Ă la faveur quâĂ son mĂ©rite personnel, la place de procureur-gĂ©nĂ©ral aux requĂȘtes de lâhĂŽtel et des Chancelleries de France[Note 1]. Il passe ensuite au Grand Conseil, le [Note 2] oĂč il remplit, pendant trois ans, les fonctions dâavocat-gĂ©nĂ©ral avec une telle distinction que le roi lui accorde la charge de maĂźtre des requĂȘtes le , charge qu'il occupera 20 ans jusqu'en , oĂč il la revend.
Intendant dans quatre généralités de 1674 à 1706
Il est un des acteurs de la mise en Ćuvre de la rĂ©vocation de lâĂ©dit de Nantes, et Ă ce titre, il est rĂ©putĂ© pour ses mĂ©thodes brutales de conversion des protestants[2].
Il est nommé intendant de la généralité de Montauban par commission du , aux gages de 18 300 livres, il succÚde à de Brou et à de SÚve, lequel est devenu intendant de Bordeaux.
Puis en 1684, il est appelĂ© Ă Pau (1684-1685), dans une circonstance difficile pour remplacer Du Bois-Baillet, protĂ©gĂ© par Le chancelier Le Tellier, qui lâavait fait permuter avec Foucault. Foucault perdit beaucoup au change, tant pour la distance de Paris que pour lâimportance de la gĂ©nĂ©ralitĂ©, celle de BĂ©arn Ă©tant la moindre du royaume. Le besoin de faire valoir ses services et de regagner la faveur perdue fut peut-ĂȘtre un des motifs du zĂšle exagĂ©rĂ© quâil dĂ©ploya contre les protestants. Il parvint Ă calmer les esprits trĂšs agitĂ©s dans le BĂ©arn, ce dont les Ă©tats de la province lui tĂ©moignĂšrent leur reconnaissance, en faisant frapper une mĂ©daille en son honneur.
Foucault est nommé à Poitiers en et reçu en 1685 succédant à Nùville. envoyé en Poitou, pour y imposer le nouvel ordre religieux.
Il y reste quatre ans avant d'ĂȘtre envoyĂ© par commission du en remplacement de Gourgues dans la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen dĂšs le mois de , oĂč il reste jusqu'en 1706. Partout oĂč il parut, il assura lâordre et fit respecter lâautoritĂ© publique. Un des moyens quâil employait Ă©tait de se conformer aux mĆurs et aux usages du pays, ayant le talent de saisir le caractĂšre de ses administrĂ©s et de les diriger Ă son grĂ©. Dâun accĂšs facile et dâune humeur Ă©gale, affable envers tout le monde, sĂ©vĂšre Ă propos, il savait Ă la fois se faire aimer et respecter. DouĂ© dâune conception heureuse et familier avec les principes de lâadministration, il en aplanissait aisĂ©ment toutes les difficultĂ©s. Sans entrer dans des dĂ©tails minutieux, il ne nĂ©gligeait aucune partie de lâensemble. Dans les diffĂ©rentes gĂ©nĂ©ralitĂ©s oĂč il rĂ©sida, il fit construire des ponts, pratiquer des routes, fonder des hĂŽpitaux, des Ă©coles et des chaires publiques Ă Montauban, Pau, Poitiers et Caen. Il favorisa le rĂ©veil, en 1705, de lâAcadĂ©mie des sciences, arts et belles-lettres de Caen.
Louis XIV, voulant le récompenser de ses longs services, érigea en marquisat en 1695[3] sa terre de Magny, située sur les confins du pays Bessin et de la plaine de Caen, seigneurie qu'il avait acquise de Chamillart, intendant des finances, fils de Gui de Chamillart, ancien intendant de la généralité de Caen. Cette érection comprenait la réunion des terres de Tracy, Arromanches, Manvieux et Dampierre-Marie, situées à Ryes.
Le Roi l'avait nommĂ© conseiller dâĂtat dĂšs le (?), puis le , Ă la suite de la rĂ©organisation du Conseil du roi. En 1706, il fut rappelĂ© Ă Paris. Il devint ensuite chef du conseil de Madame, duchesse douairiĂšre d'OrlĂ©ans[Note 3].
Bibliophile et collectionneur
Nicolas-Joseph Foucault est aussi amateur de livres et d'Ćuvres d'art. Dans une de ses tournĂ©es en Quercy, il dĂ©couvrit Ă lâabbaye de Moissac le manuscrit de Mortibus persecutorum, attribuĂ© Ă Lactance, et qui nâĂ©tait connu que par une citation de saint JĂ©rĂŽme. Cet ouvrage a Ă©tĂ© donnĂ© au public par Baluze. On doit encore Ă Foucault la conservation du TraitĂ© de lâorigine de la langue française. Il se livrait particuliĂšrement Ă lâĂ©tude des antiquitĂ©s et fit faire des fouilles considĂ©rables au village de Vieux, prĂšs de Caen, dans lâancienne ville des Viducasses. Le tome Ier des MĂ©moires de lâAcadĂ©mie des inscriptions et belles-lettres, dont il Ă©tait membre honoraire, renferme le rĂ©sultat de ses observations. Les recherches quâil fit en ce genre Ă Alleaume, prĂšs de Valognes, ont Ă©tĂ© consignĂ©es dans les mĂ©moires de Caylus.
Dans les moments de loisir que lui laissaient ses nombreuses occupations, il avait Ă©crit lâhistoire de lâabbĂ© de Saint-Martin, qui existait Ă Caen Ă lâĂ©poque oĂč il sây trouvait. Il sâĂ©tait plu Ă retracer, sous le titre de Sanmartiniana, les traits les plus piquants de la vie de cet homme ridicule par son extrĂȘme vanitĂ©, et dâailleurs estimable par les institutions utiles quâil a formĂ©es. Foucault nâeut pas le temps de publier ce recueil : il mourut le .
Il avait rĂ©uni une bibliothĂšque dâune exceptionnelle richesse. Bien avant sa mort, sa collection, qui contenait un grand nombre de manuscrits, Ă©tait dĂ©jĂ dispersĂ©e au moins en partie. Outre les livres imprimĂ©s, la bibliothĂšque de l'Arsenal a recueilli pour sa part 36 volumes manuscrits.
MaĂźtre-Ăšs-arts de l'universitĂ© de Paris le , il devient membre honoraire de l'AcadĂ©mie des belles-lettres le , puis conseiller d'Ătat.
Famille
Nicolas-Joseph Foucault (né le 8 janvier 1643) est le frÚre de :
- Claude Foucault (1641-1675), religieuse augustine à l'Assomption ou couvent des Haudriettes, profession le , puis abbesse de l'abbaye Notre-Dame de Gercy de l'ordre de Saint-Benoßt par nomination du roi le . Elle y mourut le et y fût inhumée. Elle était son aßnée de deux ans ;
- Marie-Ălisabeth (nĂ©e le ), morte en bas Ăąge par la faute de sa nourrice ;
- Marie-Anne, alias Marianne (née le ), épouse le François Petit de Villeneuve (mort en ), conseiller à la Cour des aides ;
- Joseph ( - 1652) ;
- Joseph ( - ) ;
- Anne (nĂ©e le ), elle succĂšde Ă sa sĆur comme abbesse de N-D de Gercy par la volontĂ© du roi[4] ;
- Catherine-AngĂ©lique Foucault ( - ), elle fĂ»t Ă©levĂ©e Ă l'abbaye de Maubuisson, puis en Ă l'abbaye de Jarcy. Elle Ă©pouse le , Claude ThĂ©ophile de BĂ©ziade (1655-1725), marquis d'Avaray, militaire de carriĂšre, colonel des Dragons, lieutenant-gĂ©nĂ©ral des ArmĂ©es du roi, chevalier de l'ordre du Saint-Esprit, puis ambassadeur en Suisse en 1719 au moment du mariage de leur fille avec le baron de Boille, le , par le cardinal de Noailles, archevĂȘque de Paris[5].
Il Ă©pouse Marie Jassaud ( - ), fille de Nicolas, seigneur de Richebourg, doyen des maĂźtres des requĂȘtes (mort le ), et de Marie de Flandre, avec une dot de 130 000 livres. Le couple aura 9 enfants :
- un fils mort-né à Montauban le ;
- Nicolas-Joseph II ( - 1772) dit Monsieur de Carcassonne, puis Foucault de Magny, né à Montauban et mort à Magny. Il épouse Catherine Henriette de Ragar(e)u (1683/1684 - ), dont : Nicolas-Joseph III (né en 1757), [On "conçoit" mal comment Nicolas Joseph III a pu naßtre en 1757, alors qu'on vient de nous apprendre que sa mÚre, Catherine Henriette de Ragareu, d'ailleurs séparée de son pÚre, est décédée à 72 ans en 1755]conseiller au parlement de Paris, sans postérité[Note 4] ;
- Anne-Marie (née à Montauban le , contrefaite et infirme du fait de sa mÚre. Religieuse à l'abbaye Notre-Dame de Gercy, ou Jarcy, novice à 13 ans, prise d'habit en avec une dot de 500 livres pour le monastÚre et une rente viagÚre pour elle de 300 livres[6] ;
- Marianne (Montauban, - ) ;
- Marie-Angélique (Montauban, - Poitiers, ) ;
- Marie-ThérÚse (Montauban, - Pau, ) ;
- Guillaume (Poitiers, - mort aux Indes en 1704). Il fut élevé à Paris, puis à Nanterre, le . Marin, il s'embarque à La Rochelle et meurt peu aprÚs ;
- Henriette (née à Pau le ), religieuse à l'abbaye Saint-Jean de Bonneval-lÚs-Thouars, prÚs de Thouars, prise d'habit en 1699, elle apporte une dot de 2 000 livres et une pension viagÚre de 300 livres ;
- Anne (née à Poitiers le ), entrée novice à l'abbaye de Gercy en , elle y fait profession en 1703.
Publications
- Mémoires de Nicolas-Joseph Foucault, éd. Frédéric Baudry, Paris, Imprimerie impériale, 1862[7].
Notes et références
Notes
- Par achat le à Deffita , nommé lieutenant-criminel, pour 50 000 livres, pourvu le et reçu le .
- Sur résignation de Marillac, par Lettres enregistrées le , charge achetée 97 000 livres le .
- Agrément du .
- Le marquisat de Magny passa en 1773 Ă Joseph-Yves-Thibaud-Hyacinthe, marquis de La RiviĂšre, cornette (capitaine-lieutenant), de la 2e compagnie des Mousquetaires du Roi de 1754 Ă 1766, dite des Mousquetaires gris.
Références
- Charles Frostin, Les Pontchartrain, ministres de Louis XIV : alliances et réseau d'influence sous l'Ancien Régime, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, p. 160.
- (en) Roy L. McCullough, Coercion, Conversion and Counterinsurgency in Louis XIV's France, Brill, 2007, pp. 142-145.
- Ăric Thiou, Dict. des Titres (2003), p 157. Expilly, Dict. des Gaules (1766, to 4-483) est encore moins prĂ©cis ("au commencement de ce siĂšcle", le 18e). Il fut pourtant enregistrĂ© Ă la Chambre des Comptes de Rouen.
- Racines histoire, p. 3 ([PDF] en ligne).
- Nicolas-Joseph Foucault, Mémoires de Nicolas-Joseph Foucault, éd. Frédéric Baudry, Paris, Imprimerie impériale, 1862, p. 391.
- Racines histoire, op. cit., p. 4.
- En ligne.
Annexes
Bibliographie
- Claude Gros de Boze, « Ăloge de M. Foucault », in: Histoire de l'AcadĂ©mie royale des inscriptions et belles-lettres depuis son Ă©tablissement, avec les Ă©loges des acadĂ©miciens morts depuis son renouvellement, tome 2, Paris, chez Hippolyte-Louis Guerin, 1740, pp. 223-247 (en ligne sur Gallica).
- Henry Marie Radegonde Martin, Histoire de la BibliothĂšque de lâArsenal, Paris, Plon, 1900, p. 303.
- Joseph-François Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne, t. 15, Paris, Madame C. Desplaces, , 600 p. (lire en ligne), p. 330.
Liens externes
- Ressources relatives Ă la recherche :
- Ressource relative aux beaux-arts :
- (en) Grove Art Online
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Académie des inscriptions et belles-lettres : Académiciens depuis 1663 sur aibl.fr.
- « Foucault Nicolas-Joseph » sur cths.fr.
- [PDF] « Famille Foucault » sur racineshistoire.free.fr.