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Nicolas-Joseph Foucault

Nicolas-Joseph Foucault nĂ© le Ă  Paris oĂč il est mort le est un haut fonctionnaire et bibliophile français.

Nicolas-Joseph Foucault
Pieter van Schuppen, Nicolas-Joseph Foucault (1698), gravure d'aprĂšs Nicolas de Largillierre.
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(Ă  78 ans)
Paris
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Biographie

Nicolas-Joseph Foucault est le fils de Joseph Foucault (1612-1691), greffier de la chambre de justice qui « couvrit toutes les manipulations de piĂšces faites au dĂ©triment de Fouquet », et fut rĂ©compensĂ© par Colbert en 1669 par la charge de secrĂ©taire du conseil d’État Direction et finances[1]. Par sa mĂšre Marie MĂ©tezeau (1621−1670), il est le petit-fils de l’architecte du roi de France Metezeau, qui imagina et construisit la digue du siĂšge de la Rochelle en 1627-1628.

Foucault entre le , comme pensionnaire au collĂšge de Lisieux, mais en est retirĂ© la mĂȘme annĂ©e. II entre en 1655 au collĂšge de Clermont. En 1660, son pĂšre le retire du collĂšge des JĂ©suites, et le met dans celui de Navarre pour y faire sa philosophie, jusqu'en . Il est licenciĂ© en droit canon et civil Ă  OrlĂ©ans en 1665.

AprĂšs avoir fait sa philosophie et son droit avec grand succĂšs, il dĂ©bute brillamment au barreau. Avocat au parlement de Paris, il est en 1665, reçu par Lamoignon. SecrĂ©taire de la commission de rĂ©formation de la justice en , il est nommĂ© par Colbert aux gages de 4 000 livres, avec Voisin, Caumartin, Hotman, Le Pelletier, etc. qui aboutira Ă  l'Ordonnance de Saint-Germain-en-Laye du mois d'. Il obtient, encore fort jeune, mais moins Ă  la faveur qu’à son mĂ©rite personnel, la place de procureur-gĂ©nĂ©ral aux requĂȘtes de l’hĂŽtel et des Chancelleries de France[Note 1]. Il passe ensuite au Grand Conseil, le [Note 2] oĂč il remplit, pendant trois ans, les fonctions d’avocat-gĂ©nĂ©ral avec une telle distinction que le roi lui accorde la charge de maĂźtre des requĂȘtes le , charge qu'il occupera 20 ans jusqu'en , oĂč il la revend.

Intendant dans quatre généralités de 1674 à 1706

Il est un des acteurs de la mise en Ɠuvre de la rĂ©vocation de l’édit de Nantes, et Ă  ce titre, il est rĂ©putĂ© pour ses mĂ©thodes brutales de conversion des protestants[2].

Il est nommĂ© intendant de la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Montauban par commission du , aux gages de 18 300 livres, il succĂšde Ă  de Brou et Ă  de SĂšve, lequel est devenu intendant de Bordeaux.

Puis en 1684, il est appelĂ© Ă  Pau (1684-1685), dans une circonstance difficile pour remplacer Du Bois-Baillet, protĂ©gĂ© par Le chancelier Le Tellier, qui l’avait fait permuter avec Foucault. Foucault perdit beaucoup au change, tant pour la distance de Paris que pour l’importance de la gĂ©nĂ©ralitĂ©, celle de BĂ©arn Ă©tant la moindre du royaume. Le besoin de faire valoir ses services et de regagner la faveur perdue fut peut-ĂȘtre un des motifs du zĂšle exagĂ©rĂ© qu’il dĂ©ploya contre les protestants. Il parvint Ă  calmer les esprits trĂšs agitĂ©s dans le BĂ©arn, ce dont les Ă©tats de la province lui tĂ©moignĂšrent leur reconnaissance, en faisant frapper une mĂ©daille en son honneur.

Foucault est nommé à Poitiers en et reçu en 1685 succédant à Nùville. envoyé en Poitou, pour y imposer le nouvel ordre religieux.

Il y reste quatre ans avant d'ĂȘtre envoyĂ© par commission du en remplacement de Gourgues dans la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen dĂšs le mois de , oĂč il reste jusqu'en 1706. Partout oĂč il parut, il assura l’ordre et fit respecter l’autoritĂ© publique. Un des moyens qu’il employait Ă©tait de se conformer aux mƓurs et aux usages du pays, ayant le talent de saisir le caractĂšre de ses administrĂ©s et de les diriger Ă  son grĂ©. D’un accĂšs facile et d’une humeur Ă©gale, affable envers tout le monde, sĂ©vĂšre Ă  propos, il savait Ă  la fois se faire aimer et respecter. DouĂ© d’une conception heureuse et familier avec les principes de l’administration, il en aplanissait aisĂ©ment toutes les difficultĂ©s. Sans entrer dans des dĂ©tails minutieux, il ne nĂ©gligeait aucune partie de l’ensemble. Dans les diffĂ©rentes gĂ©nĂ©ralitĂ©s oĂč il rĂ©sida, il fit construire des ponts, pratiquer des routes, fonder des hĂŽpitaux, des Ă©coles et des chaires publiques Ă  Montauban, Pau, Poitiers et Caen. Il favorisa le rĂ©veil, en 1705, de l’AcadĂ©mie des sciences, arts et belles-lettres de Caen.

Louis XIV, voulant le récompenser de ses longs services, érigea en marquisat en 1695[3] sa terre de Magny, située sur les confins du pays Bessin et de la plaine de Caen, seigneurie qu'il avait acquise de Chamillart, intendant des finances, fils de Gui de Chamillart, ancien intendant de la généralité de Caen. Cette érection comprenait la réunion des terres de Tracy, Arromanches, Manvieux et Dampierre-Marie, situées à Ryes.

Le Roi l'avait nommĂ© conseiller d’État dĂšs le (?), puis le , Ă  la suite de la rĂ©organisation du Conseil du roi. En 1706, il fut rappelĂ© Ă  Paris. Il devint ensuite chef du conseil de Madame, duchesse douairiĂšre d'OrlĂ©ans[Note 3].

Bibliophile et collectionneur

Nicolas-Joseph Foucault est aussi amateur de livres et d'Ɠuvres d'art. Dans une de ses tournĂ©es en Quercy, il dĂ©couvrit Ă  l’abbaye de Moissac le manuscrit de Mortibus persecutorum, attribuĂ© Ă  Lactance, et qui n’était connu que par une citation de saint JĂ©rĂŽme. Cet ouvrage a Ă©tĂ© donnĂ© au public par Baluze. On doit encore Ă  Foucault la conservation du TraitĂ© de l’origine de la langue française. Il se livrait particuliĂšrement Ă  l’étude des antiquitĂ©s et fit faire des fouilles considĂ©rables au village de Vieux, prĂšs de Caen, dans l’ancienne ville des Viducasses. Le tome Ier des MĂ©moires de l’AcadĂ©mie des inscriptions et belles-lettres, dont il Ă©tait membre honoraire, renferme le rĂ©sultat de ses observations. Les recherches qu’il fit en ce genre Ă  Alleaume, prĂšs de Valognes, ont Ă©tĂ© consignĂ©es dans les mĂ©moires de Caylus.

Dans les moments de loisir que lui laissaient ses nombreuses occupations, il avait Ă©crit l’histoire de l’abbĂ© de Saint-Martin, qui existait Ă  Caen Ă  l’époque oĂč il s’y trouvait. Il s’était plu Ă  retracer, sous le titre de Sanmartiniana, les traits les plus piquants de la vie de cet homme ridicule par son extrĂȘme vanitĂ©, et d’ailleurs estimable par les institutions utiles qu’il a formĂ©es. Foucault n’eut pas le temps de publier ce recueil : il mourut le .

Il avait rĂ©uni une bibliothĂšque d’une exceptionnelle richesse. Bien avant sa mort, sa collection, qui contenait un grand nombre de manuscrits, Ă©tait dĂ©jĂ  dispersĂ©e au moins en partie. Outre les livres imprimĂ©s, la bibliothĂšque de l'Arsenal a recueilli pour sa part 36 volumes manuscrits.

MaĂźtre-Ăšs-arts de l'universitĂ© de Paris le , il devient membre honoraire de l'AcadĂ©mie des belles-lettres le , puis conseiller d'État.

Famille

Nicolas-Joseph Foucault (né le 8 janvier 1643) est le frÚre de :

  • Claude Foucault (1641-1675), religieuse augustine Ă  l'Assomption ou couvent des Haudriettes, profession le , puis abbesse de l'abbaye Notre-Dame de Gercy de l'ordre de Saint-BenoĂźt par nomination du roi le . Elle y mourut le et y fĂ»t inhumĂ©e. Elle Ă©tait son aĂźnĂ©e de deux ans ;
  • Marie-Élisabeth (nĂ©e le ), morte en bas Ăąge par la faute de sa nourrice ;
  • Marie-Anne, alias Marianne (nĂ©e le ), Ă©pouse le François Petit de Villeneuve (mort en ), conseiller Ă  la Cour des aides ;
  • Joseph ( - 1652) ;
  • Joseph ( - ) ;
  • Anne (nĂ©e le ), elle succĂšde Ă  sa sƓur comme abbesse de N-D de Gercy par la volontĂ© du roi[4] ;
  • Catherine-AngĂ©lique Foucault ( - ), elle fĂ»t Ă©levĂ©e Ă  l'abbaye de Maubuisson, puis en Ă  l'abbaye de Jarcy. Elle Ă©pouse le , Claude ThĂ©ophile de BĂ©ziade (1655-1725), marquis d'Avaray, militaire de carriĂšre, colonel des Dragons, lieutenant-gĂ©nĂ©ral des ArmĂ©es du roi, chevalier de l'ordre du Saint-Esprit, puis ambassadeur en Suisse en 1719 au moment du mariage de leur fille avec le baron de Boille, le , par le cardinal de Noailles, archevĂȘque de Paris[5].

Il Ă©pouse Marie Jassaud ( - ), fille de Nicolas, seigneur de Richebourg, doyen des maĂźtres des requĂȘtes (mort le ), et de Marie de Flandre, avec une dot de 130 000 livres. Le couple aura 9 enfants :

  • un fils mort-nĂ© Ă  Montauban le ;
  • Nicolas-Joseph II ( - 1772) dit Monsieur de Carcassonne, puis Foucault de Magny, nĂ© Ă  Montauban et mort Ă  Magny. Il Ă©pouse Catherine Henriette de Ragar(e)u (1683/1684 - ), dont : Nicolas-Joseph III (nĂ© en 1757), [On "conçoit" mal comment Nicolas Joseph III a pu naĂźtre en 1757, alors qu'on vient de nous apprendre que sa mĂšre, Catherine Henriette de Ragareu, d'ailleurs sĂ©parĂ©e de son pĂšre, est dĂ©cĂ©dĂ©e Ă  72 ans en 1755]conseiller au parlement de Paris, sans postĂ©ritĂ©[Note 4] ;
  • Anne-Marie (nĂ©e Ă  Montauban le , contrefaite et infirme du fait de sa mĂšre. Religieuse Ă  l'abbaye Notre-Dame de Gercy, ou Jarcy, novice Ă  13 ans, prise d'habit en avec une dot de 500 livres pour le monastĂšre et une rente viagĂšre pour elle de 300 livres[6] ;
  • Marianne (Montauban, - ) ;
  • Marie-AngĂ©lique (Montauban, - Poitiers, ) ;
  • Marie-ThĂ©rĂšse (Montauban, - Pau, ) ;
  • Guillaume (Poitiers, - mort aux Indes en 1704). Il fut Ă©levĂ© Ă  Paris, puis Ă  Nanterre, le . Marin, il s'embarque Ă  La Rochelle et meurt peu aprĂšs ;
  • Henriette (nĂ©e Ă  Pau le ), religieuse Ă  l'abbaye Saint-Jean de Bonneval-lĂšs-Thouars, prĂšs de Thouars, prise d'habit en 1699, elle apporte une dot de 2 000 livres et une pension viagĂšre de 300 livres ;
  • Anne (nĂ©e Ă  Poitiers le ), entrĂ©e novice Ă  l'abbaye de Gercy en , elle y fait profession en 1703.

Publications

Notes et références

Notes

  1. Par achat le Ă  Deffita , nommĂ© lieutenant-criminel, pour 50 000 livres, pourvu le et reçu le .
  2. Sur rĂ©signation de Marillac, par Lettres enregistrĂ©es le , charge achetĂ©e 97 000 livres le .
  3. Agrément du .
  4. Le marquisat de Magny passa en 1773 Ă  Joseph-Yves-Thibaud-Hyacinthe, marquis de La RiviĂšre, cornette (capitaine-lieutenant), de la 2e compagnie des Mousquetaires du Roi de 1754 Ă  1766, dite des Mousquetaires gris.

Références

  1. Charles Frostin, Les Pontchartrain, ministres de Louis XIV : alliances et réseau d'influence sous l'Ancien Régime, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, p. 160.
  2. (en) Roy L. McCullough, Coercion, Conversion and Counterinsurgency in Louis XIV's France, Brill, 2007, pp. 142-145.
  3. Éric Thiou, Dict. des Titres (2003), p 157. Expilly, Dict. des Gaules (1766, to 4-483) est encore moins prĂ©cis ("au commencement de ce siĂšcle", le 18e). Il fut pourtant enregistrĂ© Ă  la Chambre des Comptes de Rouen.
  4. Racines histoire, p. 3 ([PDF] en ligne).
  5. Nicolas-Joseph Foucault, Mémoires de Nicolas-Joseph Foucault, éd. Frédéric Baudry, Paris, Imprimerie impériale, 1862, p. 391.
  6. Racines histoire, op. cit., p. 4.
  7. En ligne.

Annexes

Bibliographie

  • Claude Gros de Boze, « Éloge de M. Foucault », in: Histoire de l'AcadĂ©mie royale des inscriptions et belles-lettres depuis son Ă©tablissement, avec les Ă©loges des acadĂ©miciens morts depuis son renouvellement, tome 2, Paris, chez Hippolyte-Louis Guerin, 1740, pp. 223-247 (en ligne sur Gallica).
  • Henry Marie Radegonde Martin, Histoire de la BibliothĂšque de l’Arsenal, Paris, Plon, 1900, p. 303.
  • Joseph-François Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne, t. 15, Paris, Madame C. Desplaces, , 600 p. (lire en ligne), p. 330.

Article connexe

Liens externes

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