Frédéric Baudry
Frédéric Baudry, né le à Rouen et mort le à Paris, est un philologue et bibliothécaire français. Ami d'enfance de Gustave Flaubert, il fut notamment le traducteur et l'éditeur des Contes des frères Grimm.
Administrateur Bibliothèque Mazarine | |
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Directeur Revue germanique (d) |
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(à 66 ans) 6e arrondissement de Paris |
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Biographie
Fils de l'imprimeur-libraire rouennais Frédéric-Louis Baudry, il se destine à l'enseignement et se fait recevoir à l'École normale supérieure de Paris, mais choisit de poursuivre des études de droit et de suivre en même temps les cours de l'orientaliste Eugène Burnouf. Reçu avocat en 1841, il devient secrétaire de Jean-Baptiste Duvergier, puis s'inscrit au barreau de Rouen. En 1849, il est nommé bibliothécaire à l'Institut agronomique de Versailles, puis en 1859 à la bibliothèque de l'Arsenal. Il est ensuite conservateur-adjoint puis administrateur de la bibliothèque Mazarine entre 1874 et 1885. Il est élu membre libre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres en 1879.
En philologie, Baudry fut un ardent propagateur de la méthode comparée, qu'il considérait comme « un des plus précieux legs que nous ait transmis le XVIIIe siècle[1] ». Outre une traduction des Contes de Grimm, qui fut plusieurs fois rééditée, il publia des études mythologiques et linguistiques, notamment en rapport avec le sanskrit. Il collabora également au Journal des débats et au Temps, et fut directeur de la Revue germanique.
Camarade de lycée de Flaubert et gendre de Jules Senard, l'avocat qui plaida au procès de Madame Bovary, Baudry se trouva inopinément en concurrence avec l'écrivain, qui postulait comme lui à un poste de la bibliothèque Mazarine alors qu'il se trouvait financièrement au bord du gouffre, en 1879. Au grand dam de Flaubert, ce fut Baudry, mieux qualifié et mieux soutenu dans les milieux politiques, qui l'emporta[2]. L'amitié entre les deux hommes n'en était pas moins profonde, comme en témoignent de nombreuses lettres — échangées entre eux ou avec d'autres — publiées dans les différentes éditions de la correspondance de Flaubert[3].
Publications
- Contes choisis des frères Grimm, traduits de l'allemand, 1855 Texte en ligne : Éditions de 1859 1864 1875 1900
- Mémoires de Nicolas-Joseph Foucault, publiés et annotés par Frédéric Baudry, 1862 Texte en ligne
- George Cox : Les Dieux et les héros, contes mythologiques, traduits de l'anglais par Frédéric Baudry et Émile Delerot, 1867
- Grammaire comparée des langues classiques, contenant la théorie élémentaire de la formation des mots en sanscrit, en grec et en latin, avec références aux langues germaniques, 1868 Texte en ligne
- Opuscules
- Grammaire sanskrite. Résumé élémentaire de la théorie des formes grammaticales en sanskrit, 1853 Texte en ligne
- Les Derniers Jours de la Chine fermée, Paris, A. Durand, 1855
- Étude sur les Védas, 1855 Texte en ligne
- De la Science du langage et de son état actuel, Paris, 1864 Texte en ligne
- Les Frères Grimm, leur vie et leurs travaux, 1864 Texte en ligne
- De l'Interprétation mythologique, 1865
Notes et références
- Frédéric Baudry, De la Science du langage et de son état actuel, Durand & Didier, Paris, 1864, p. 1.
- Laurence M. Porter, A Gustave Flaubert encyclopedia, Westport (Connecticut): Greenwood Press, 2001, p. 25
- Ainsi cette lettre, (elle ne prouve rien, étant bien antérieure à la crise), adressée à Louis Bouilhet, datée du 5 octobre 1856 : « J'ai reçu ce matin une lettre de Frédéric Baudry, qui me prie, dans les termes les plus convenables, de changer dans la Bovary « le journal de Rouen » en : Le Progressif de Rouen, ou tel autre titre pareil. Ce bougre-là est un bavard. Il a conté la chose au père Sénard et à ces messieurs du Journal eux-mêmes. Mon premier mouvement a été de l'envoyer chier. D'autre part, la susdite feuille a fait hier pour la Bovary une réclame très obligeante. Je suis donc pris entre : une vieille haine pour le Journal de Rouen d'une part, et la gentilhommerie de l'autre. Je vais avoir l'air d'un gredin. [...] Je suis dévoré d'inquiétude. Je ne sais que faire. Il me semble qu'en cédant je fais une couillade atroce. — Réfléchis. » Cité par Thierry Poyet, Madame Bovary, le roman des lettres, L'Harmattan, Paris, 2007, p. 115.
Source biographique
- Jules Lermina, Dictionnaire universel illustré, biographique et bibliographique, de la France contemporaine, L. Boulanger, Paris, 1885, p. 115-116
Liens externes
- Ressources relatives à la recherche :
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