Naval Strike Missile
Le Naval Strike Missile, ou NSM (en français : « missile d'attaque naval »), est un missile anti-navire et d'attaque terrestre, conçu et produit par la compagnie norvégienne Kongsberg Defence & Aerospace (KDA).
Naval Strike Missile (NSM) | |
Maquette du NSM présenté en 2010. | |
Présentation | |
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Type de missile | Missile de croisière anti-navire et d'attaque terrestre |
Constructeur | Kongsberg Defence & Aerospace |
Déploiement | depuis 2012[1] |
Caractéristiques | |
Moteurs | accélérateur à carburant solide (accélération) turboréacteur Microturbo TRI 40 (vol de croisière) |
Masse au lancement | 410 kg |
Longueur | 3,95 m |
Vitesse | haut-subsonique |
Portée | NSM : > 185 km JSM : > 290 km |
Altitude de croisière | ras des flots |
Charge utile | 125 kg HE (souffle + fragmentation) |
Guidage | navigation inertielle, GPS, TERCOM, imagerie thermique, Infrarouge, base de données sur la cible |
Détonation | fusée programmable |
Plateforme de lancement | navires et véhicules |
Le nom norvégien initial du missile était « Nytt sjømålsmissil » (littéralement « Nouveau missile pour cibles marines »), indiquant qu'il était le successeur du missile Penguin. Le nom anglais de Naval Strike Missile fut par la suite adopté, essentiellement pour des raisons de marketing.
Développement
Le contrat initial de production en série du NSM fut signé en [2]. Il avait été choisi par la marine royale norvégienne pour ses nouvelles frégates de classe Fridtjof Nansen et ses patrouilleurs de classe Skjold. En , le NSM fut également choisi par la marine polonaise, qui commanda cinquante exemplaires de sa version côtière (dont deux utilisé pour des tests), après des accords passés entre 2008 et 2011. Leur livraison était prévue dans l'intervalle 2013 - 2016[3] - [4] - [5].
L'étape finale fut achevée en , avec des tests effectués à la base aéronavale américaine Point Mugu[6]. Le , le ministre de la Défense norvégien annonça le lancement de la seconde phase du développement[7]. Le , la marine norvégienne tira pour la première fois le NSM, depuis le patrouilleur HNoMS Glimt[8]. Le premier test avec une charge militaire réelle fut effectué le , contre la frégate HNoMS Trondheim, un navire de classe Oslo déclassé servant de cible. Le navire fut touché et le missile fonctionna correctement[9] - [10].
En , la Pologne créa la division missile côtière, équipée au début de douze NSM et 23 véhicules sur châssis Jelcz, incluant six lanceurs, deux radars TRS-15C, six véhicules de contrôle et de mise à feu et trois véhicules de commandement[11]. Lorsqu'elle sera à son potentiel maximal, cette unité sera équipée de 48 missiles et de six lanceurs. Une seconde division du même type serait peut-être en cours de planification pour un avenir proche.
Fin , l'US Navy confirma que le NSM qui le nomme RGM-184A serait testé à bord du Littoral combat ship (LCS - navire de combat du littoral) USS Coronado (LCS-4). Bien qu'il n'y ait eu aucune requête concernant ce missile pour les navires de cette classe, la Navy cherchait à évaluer ses capacités, afin de voir si le missile pouvait étendre les capacités anti-surface de ses LCS[12]. Le test se déroula avec succès le , même si ça ne signifie pas forcément que le missile soit un jour intégré sur les LCS[13].
Au cours des exercices militaires RIMPAC 2014, la frégate KNM Fridtjof Nansen effectua un tir réussi du NSM lors d'une opération SINKEX (tir sur un navire-cible). Le missile toucha la cible et explosa comme prévu[14].
En 2021, il est en cours d'installation sur d'autres LCS et il est prévu qu'il arme les frégates de la future classe Constellation. En juillet 2022, la marine australienne en passe commande pour sa flotte de surface[15].
Depuis 2023, le Corps des Marines des États-Unis intègre en unités opérationnelles des batteries mobiles de missiles antinavires. Il s'agit du système Navy-Marine Corps Expeditionary Ship Interdiction System (NMESIS). Il consiste en deux NSM monter sur un Joint Light Tactical Vehicle (JLTV)[16].
Caractéristiques
La conception moderne et l'emploi de matériaux composites procurent au missile des capacités de furtivité évoluées. Sa masse est légèrement supérieure à 400 kg et sa portée est d'au-moins 185 km (100 nautiques). Il est étudié aussi bien pour les scénarios se déroulant en eaux peu profondes que pour les attaques en pleine mer. Comme son prédécesseur Penguin, le NSM est également capable de survoler et de contourner les éléments du relief, voler au ras des flots et effectuer des manœuvres aléatoires pour tromper les systèmes de défense de sa cible lors de sa phase d'attaque finale. Alors que le Penguin tourne autour de son axe de lacet pour se diriger, le NSM s'incline sur l'aile pour le faire, à la manière d'un avion.
La technologie employée pour la sélection de la cible apporte au NSM des capacités indépendantes évoluées de détection, reconnaissance et discrimination des cibles en mer ou sur les côtes. Ce résultat est rendu possible grâce à la combinaison d'un autodirecteur à imagerie infrarouge et d'une base de données décrivant précisément la cible, intégrée à la mémoire interne du missile. Le NSM est capable de naviguer en se référant au GPS, à la navigation inertielle et en employant un TERCOM.
Après avoir été propulsé dans les airs par un accélérateur à carburant solide, qui est largué après avoir été consumé, le missile est propulsé vers sa cible par un turboréacteur Microturbo TRI 40. Il délivre ensuite sa charge militaire à emplois multiples de 125 kg sur sa cible, en allant l'impacter juste au-dessus de sa ligne de flottaison.
Joint Strike Missile
Une variante multi-rôle du NSM est en cours de développement. Ce missile, désigné « Joint Strike Missile », sera doté d'options pour l'attaque terrestre et sera également équipé d'une liaison de données bi-directionnelle, lui permettant de communiquer en vol avec la salle d'opérations centrale du navire ou avec d'autres missiles en vol. Il sera intégré au chasseur Lockheed Martin F-35 Lightning II, aussi surnommé Joint Strike Fighter, à la suite d'études montrant qu'il pouvait en emporter deux dans ses soutes à armements (les missiles additionnels seraient alors emportés sur des pylônes externes).
D'après la firme Kongsberg, ce « NSM multi-rôle » serait l'unique missile antinavire pouvant être inséré dans les soutes internes du F-35[17]. Lockheed Martin et Kongsberg ont signé un accord de marché commun pour cette version aérienne du NSM, en parallèle à un autre accord engageant les deux parties à intégrer le système sur le F-35[18] - [19]. Ce projet, fondé par la Norvège et les États-Unis[20], pourrait être prochainement rejoint par l'Australie, dont les besoins en missiles sont assez similaires[21]. Kongsberg a signé un contrat pour la première phase du développement du JSM en , qui devait être honoré en dix-huit mois.
Les modifications apportées au JSM comprennent :
- Modifications du gabarit du missile afin de pouvoir l'emporter dans les baies d'armement du F-35[22],
- Capacités d'engagement de cibles navales ou terrestres,
- Portée améliorée par rapport au NSM, étant désormais de 280 km[23],
- Il sera également équipé d'unités de calcul à processeurs multi-cœurs Integrity opérant en temps réel, de la société Green Hills Software[24],
- Démarrage de la production en série en 2013.
Kongsberg est également en train d'étudier des méthodes permettant d'adapter le JSM à l'emploi depuis les sous-marins[25].
Le , Kongsberg et Raytheon ont annoncé qu'ils s'étaient associés afin d'offrir le JSM à l'US Navy pour leurs besoins offensifs anti-surface (Offensive Anti-Surface Warfare - OASuW)[26] - [27]. Raytheon produira les JSM pour le marché américain[28].
Les Australiens ont également exprimé leur intérêt d'acheter le JSM pour en équiper leurs F-35. Le missile a également été proposé à la Corée du Sud et au Japon qui a signé un contrat d'achat en mars 2019 pour équiper les F-35 que ce pays a commandés[29], et Kongsberg devrait tenter de réaliser des ventes vers d'autres pays ayant acheté le F-35A.
Le missile devrait entrer en service opérationnel vers 2025[30]. Les vols de tests commenceront en 2015 à bord d'un F-16, et le développement devrait théoriquement être terminé vers 2017, avec une capacité opérationnelle initiale (IOC : Initial Operational Capability) prévue pour 2021, en parallèle avec l'apparition du logiciel du F-35 Block 4. Les tests permettant de s'assurer de la possibilité d'emporter le missile de manière externe, ont été effectuées sur tous les modèles du F-35. Les vérifications de gabarit pour les soutes internes ont elles été effectuées sur les versions A et C de l'appareil. Les pays employant d'autres chasseurs que le F-35 ont également exprimé un vif intérêt pour le JSM, et des tests de gabarit ont également été effectués sur des F-15 et des F-18. Cependant, l'intégration sur d'autres plateformes ne sera effectuée que si des commandes fermes et confirmées sont effectuées[31].
Opérateurs
Actuels
Futurs
- Royal Australian Navy[38]
- Classe Anzac
- Classe Hobart
- Marine royale canadienne[39]
- Canadian Surface Combatant (en)
- Armada espagnole[46] - [47] sur les frégates de Classe F-110 en construction et celles de la Classe Álvaro de Bazán[48]. Ce choix laisse augurer également une intégration dans le nouveau sous-marin de classe S-80 à la place du UGM-84 et du BGM-109 Tomahawk, dans leur version de missile à changement de milieu, encore en développement pour le NSM.
Notes et références
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- (en) « Contract for serial production of the new Naval Strike Missile », Kongsberg Defence & Aerospace, .
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