Musée dauphinois
Le Musée dauphinois est un service culturel relevant du Département de l’Isère. Situé à Grenoble, ancienne capitale de la province du Dauphiné, il est chargé de la mémoire et de l’histoire de ce territoire (qui recouvrait les départements de l’Isère, de la Drôme et des Hautes-Alpes). Il s’appuie pour remplir cette mission sur les recherches conduites en histoire, en archéologie et en ethnologie.
Type |
Alpine Museum (en), musée régional (d), collection (en), musée ethnographique |
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Ouverture |
1906 (il y a 116 ans) |
Dirigeant |
Olivier Cogne[1] |
Surface |
4 500 m2 |
Visiteurs par an |
84 195 (2018)[2] |
Site web |
Collections |
Objets/ Documents liés au Dauphiné et aux Alpes françaises |
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Nombre d'objets |
100 000 objets, 160 000 photographies, 22 000 documents iconographiques, 1 400 films, 2 000 enregistrements sonores et 20 000 ouvrages |
Protection |
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Pays | |
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RĂ©gion | |
Commune | |
Adresse |
30, rue Maurice-Gignoux, 38031 Grenoble cedex 1 |
Coordonnées |
45° 11′ 42″ N, 5° 43′ 36″ E |
Créé en 1906, le Musée dauphinois est l’un des premiers musées de patrimoine régional en France (après le Musée Arlaten, fondé par Frédéric Mistral). Installé sur les premières hauteurs de la Bastille, dominant la ville, il occupe un ancien couvent de visitandines (XVIIe siècle), Sainte-Marie d’en-Haut. L’ensemble de l’édifice (extérieurs et toitures) ainsi que la chapelle sont classés au titre des Monuments historiques ; le musée bénéficie du label « Musée de France ».
Ce musée a deux espaces d’exposition qui présentent une synthèse de l’histoire et des cultures alpines ainsi que des expositions temporaires, sur les sujets souvent en résonance avec l’actualité.
Historique du musée
Le fondateur
C’est un érudit autodidacte, archéologue préhistorien et ethnologue, qui rassemble les premiers éléments qui deviendront les collections du Musée dauphinois : Hippolyte Müller. Reconnu par des préhistoriens, il bénéficie du soutien du professeur Arthur Bordier, qui obtient pour lui un poste de bibliothécaire à l’école de médecine. Müller va conduire ses recherches sur le Dauphiné, privilégiant le domaine alpin de l’ancienne province. Aux trouvailles archéologiques, il ajoute du matériel ethnographique, prélevé dans les communautés montagnardes (l'étude des sociétés traditionnelles françaises était l’objet du folklore davantage que de l'ethnologie)[4] - [5].
Première installation du Musée dauphinois
En 1906 que Müller, soutenu par nombre de personnalités grenobloises, convainc la mairie de Grenoble de la nécessité de créer un musée. La commune disposait déjà d’un musée des beaux-arts – bibliothèque et d’un muséum d’histoire naturelle. Cette nouvelle institution culturelle est installée dans la chapelle de l’ancien couvent de Sainte-Marie-d’en-Bas, alors désaffectée. Müller en est le premier conservateur. Le nom de Musée dauphinois lui est donné sur une suggestion de l’archiviste départemental, Auguste Prudhomme. Ce couvent situé au cœur de la vieille ville, rue Très-Cloîtres, avait été créé à la fin du XVIIe siècle pour l’ordre des Visitandines, trop à l’étroit à Sainte-Marie d’en-Haut[4].
Chapelle Sainte-Marie d'en-Bas
C’est dans cette chapelle que vont être conservées les collections, constituées des éléments lapidaires de la période gallo-romaine, des nombreuses trouvailles préhistoriques mises au jour par les fouilles de Müller et des objets issus des collectes qu’il a conduites dans le domaine alpin du Dauphiné, et tout particulièrement dans le Queyras. Les photos de la chapelle à cette période montrent bien l’absence de présentation de type muséographique (malgré la présence de quelques vitrines), mais au contraire une sorte d’accumulation ; le musée ne disposant pas de réserves. Le manque de place est évident[4] - [5].
Un nouveau site pour le Musée dauphinois
Ce n’est qu’en 1965 que la nouvelle municipalité, conduite par Hubert Dubedout, envisage de déplacer le Musée dauphinois pour lui donner plus de place. L’administration des musées de France, par la voix de George Henri Rivière, directeur du Musée national des Arts et Traditions populaires, presse en effet la commune de veiller au développement de ce musée. Bernard Gilman (1931-2022), alors maire-adjoint chargé des affaires culturelles, veillera sur ce projet et dotera le musée d’un conservateur professionnel (Marcel Boulin, 1919-1983). Depuis le décès de Müller, en 1933, le musée avait été dirigé, entre autres, par Joseph Colomb, gendre de Müller, puis par Joseph Laforge, galeriste et antiquaire. La municipalité décidera alors, dans le cadre d’un vaste chantier d’urbanisme qui va métamorphoser Grenoble à la faveur des Jeux olympiques d’hiver de 1968, de déplacer le Musée dauphinois dans l’ancien couvent de Sainte-Marie d’en-Haut. La période est très favorable, et le maire et son adjoint savent pouvoir compter sur d’importantes subventions, de l’État notamment[4] - [5].
Jean-Pierre Laurent, directeur
Au terme d’une lourde et coûteuse campagne de travaux, le musée sera inauguré au moment des Jeux olympiques par le ministre de la Culture, André Malraux, le 3 février 1968. Mais Bernard Gilman ne peut se satisfaire des expositions ouvertes pour l’occasion et ira personnellement recruter un nouveau conservateur, alors en poste au Musée-château d’Annecy : Jean-Pierre Laurent (1927-2015). En fonction dès 1971, ce dernier va, reprendre en quasi-totalité la présentation des collections. Sous l’expression « L’homme se retrouve », il va déployer une politique d’expositions dans lesquelles les objets témoignent des formes de vie des hommes et des femmes de la montagne. Il conquiert de nouveaux publics, en plaçant « les gens » au cœur de la démarche muséale. Les expositions telles que « Hache, ébénistes à Grenoble », « La main du gantier », « Enfants des montagnes » et plus encore « Le Roman des Grenoblois » ou « Les chartreux, le désert et le monde », ont donné au Musée dauphinois une certaine notoriété. Laurent est assisté notamment par Charles Joisten (1936-1981), qui a été collecteur des contes et récits légendaires des Alpes, et fondateur de la revue Le Monde alpin et rhodanien[6] - [7].
Nouvelles Ă©quipes
Viendront se joindre plus tard à cette équipe Jean Guibal et Jean-Claude Duclos, jeunes conservateurs, nommés en 1981, qui auront la charge de succéder à Jean-Pierre Laurent (en 1987) et qui vont veiller à poursuivre son œuvre dans l’esprit qu’il avait donné à cette maison[4] - [5].
La Conservation du patrimoine de l’Isère (CPI)
À partir de 1992, le Musée dauphinois passe sous la tutelle du Conseil général de l’Isère (aujourd’hui Conseil départemental) et revoit son projet en conséquence. Déjà engagé dans le soutien aux « petits » musées locaux, il systématise son aide technique, mais organise aussi le dépôt de collections qui sont le plus souvent en réserves. En dix ans, ce sont une quinzaine d’établissements de la sorte qui sont rénovés ou créés de toutes pièces et assistés par l’équipe du Musée dauphinois : à La Mure, à Mens, à Aoste, à Bressieux, à Charavines, à Allevard, à Saint-Chef, à Hières-sur-Amby, etc. Dans la même perspective, celle d’une écomuséologie à l’échelle d’un vaste territoire, le Musée dauphinois devient le siège d’un service au public (d’abord aux communes et à leurs élus, puis aux associations patrimoniales et aux particuliers) capable de répondre à toutes les demandes dans le domaine du patrimoine. Le rapprochement du Centre d’archéologie historique des musées de Grenoble et de l’Isère (CAHMGI) avec ses archéologues et ses architectes, autour du Musée dauphinois, permettra de remplir parfaitement ces missions, voire de lancer des inventaires systématiques du patrimoine de certains territoires. Ces travaux sur le territoire isérois prendront une grande importance, au point qu’il faudra recruter des animateurs du patrimoine pour assurer le suivi sur le terrain et la relation avec les publics. Le Musée de l’ancien Évêché, à Grenoble, sera créé en 1998 pour rendre compte au public de ce large travail. Quelque peu débordé par une telle activité extérieure, le Musée dauphinois deviendra le siège d’un nouveau service : la Conservation du patrimoine de l’Isère. Le succès de cette démarche sera tel que, au moment où le ministère de la Culture tentera de reprendre une politique de décentralisation de la gestion du patrimoine (dès l’origine vouée à l’échec, tant ce ministère ne vit que par la centralisation parisienne), c’est avec le Département de l’Isère et avec son service patrimonial (la CPI) que sera signé le protocole. L’aventure de la CPI durera une douzaine d’années, avant que le Conseil général de l’Isère ne décide de supprimer ce service à une époque où d’autres musées départementaux étaient apparus ou avaient été rénovés au fil des ans, plaçant la collectivité devant de lourdes charges, qu’elle devait assumer directement.
Le Musée dauphinois actuel
Le musée est encore aujourd'hui un lieu de découverte et de réflexion. Son équipe est toutefois moins importante. Olivier Cogne, son directeur, essaie d'interroger le rapport qu’entretiennent nos contemporains avec le patrimoine : « Égyptomania » en est l’exemple le plus récent, mais l’exposition sur Rose Valland ou sur le peuple Nunavik, ou encore « L’ivresse des sommets : eaux de vie et liqueurs des Alpes » ont la même fonction auprès des publics. La direction de la culture et du patrimoine du Département, conduit actuellement (2023) un grand projet de réserves départementales, communes aux douze musées relevant de cette collectivité. Cela implique un grand chantier des collections, incluant le récolement, la numérisation voire la restauration pour certains documents, sur lequel le Musée dauphinois est déjà engagé. En octobre 2019, à l'occasion de la célébration du 400e anniversaire de la pose de la première pierre du couvent de Sainte-Marie d’en-Haut, le président du Département de l'Isère, Jean-Pierre Barbier, annonce la réhabilitation des jardins du musée dont les travaux devraient débuter en octobre 2023. Parallèlement, il prend la décision de faire construire à Saint-Martin-d’Hères de nouvelles réserves pour le réseau des musées départementaux où seront conservées notamment les collections du Musée dauphinois[4] - [8].
Les collections et le centre de ressources documentaires
Les collections du Musée dauphinois témoignent de l'histoire des hommes et des femmes de l'ancienne province du Dauphiné et, plus largement, des Alpes françaises. Elles sont constituées de :
- plus de 100 000 objets, depuis les premiers silex taillés de la haute préhistoire au snowboard de la dernière génération ;
- 160 000 photographies dont 1 000 autochromes ;
- 22 000 documents iconographiques : dessins, estampes, affiches, cartes et plans, cartes postales ;
- 1 400 films ;
- 2 000 enregistrements sonores : enquêtes orales sur les savoir-faire, les coutumes, les patois… ;
- et plus de 20 000 ouvrages, anciens et récents.
Le Musée dauphinois conserve également les archives de l'alpiniste et géodésien, Paul Helbronner, comprenant entre autres 15 000 plaques de verre formant des tours d’horizon photographiques à 360° pris de tous les sommets des Alpes[9].
Les collections s'enrichissent régulièrement par des dons, des collectes, ou par de nouvelles acquisitions, comme en 2019 avec la grande huile sur toile de Théodore Ravanat, Chemin de la Grande Chartreuse par la vallée du Grésivaudan, présentée actuellement à l’entrée du musée.
À ce jour, près de 70 000 objets et documents ont été numérisés.
- Chaussures de ski alpin pour enfant, années 1960
- Tresseurs de chanvre, photographie des frères Cristille, fin XIXe siècle
- Vièle à roue, XIXe siècle
- Vue du sommet du Pelvoux (détail), aquarelle de Paul Helbronner, vers 1900
Les expositions
Les expositions de référence
Le choix de Jean-Pierre Laurent de privilégier une dense politique d’expositions temporaires est toujours d’actualité. Ce choix s'explique en partie par les contraintes du site, en effet, difficilement accessible, il impose de rechercher et d’attirer les visiteurs. Deux expositions sont de longue durée. Elles ont pour fonction de donner une vision concise mais très documentée des sociétés installées dans les Alpes dauphinoises. La première avait été d’abord créée par Jean-Pierre Laurent sous le titre « Gens de là -haut », reprise en 1998 sous le titre « Gens de l’alpe », elle est en cours de réadaptation sous le titre « Alpins, 7 000 ans d’histoires » (ouverture en septembre 2023). La seconde a pour mission de rendre compte des usages contemporains de la montagne et des changements qu’ils ont entraînés. Sous le titre « Le rêve blanc. L’épopée des sports d’hiver dans les Alpes », elle évoque à la fois l’histoire du ski et la conquête des espaces d’altitude ; mais elle invite aussi à une réflexion sur le rôle de la montagne et des montagnards en contexte de crise écologique. Un autre espace est consacré à l’histoire de l’ancien couvent, dans un couloir desservant la chapelle[10].
Les expositions temporaires
On observe des thèmes récurrents dans les expositions temporaires :
- le patrimoine issu de l’archéologie régionale, préhistorique ou historique : « Premiers alpins » ; « Nos villages ont cinq mille ans » ; « Premiers princes celtes » » ; « Chevaliers de l’an mil »
- le patrimoine industriel : « Cathédrales électriques » ; « Les Maîtres de l’acier » ; « Fait main. Quand Grenoble gantait le monde »
- le patrimoine dit immatériel : « Inventer le monde, les Rhônalpins et leurs langages » ; « Peurs bleues, l’enfant et les croque-mitaines » ; « L’ivresse des sommets. Eaux de vie et autres breuvages des Alpes »
- l’art : « Rose Valland. En quête de l’art spolié », « Bretelles et fibulation », « Art et science »,
On note aussi un intérêt particulier pour les communautés d’origine immigrée faisant partie intégrante de la culture régionale ainsi que des thèmes « sociétaux » ayant fait l’objet d’expositions et de publications : « La Différence » (avec le Musée d’ethnographie de Neuchâtel et le Musée de la Civilisation de Québec) ; « Les Millénaires de Dieu » ; « Rester libres ! » [10]
Expositions temporaires depuis 1990
- Confidences d'outre-tombe. Squelettes en question
- Nunavik. En terre Inuit
- Grenoble 1968. Les Jeux olympiques qui ont changé l'Isère
- Des samouraïs au kawaii. Histoire croisée du Japon et de l'Occident
- L'ivresse des sommets. Eaux-de-vie, liqueurs et autres breuvages des Alpes
- Rose Valland. En quête de l'art spolié
- Refuges alpins. De l'abri de fortune au tourisme d'altitude
- Résidences photographiques / Kédougou [Sénégal]
- Fait main. Quand Grenoble gantait le monde
- Egyptomania
Expositions temporaires avant 1990
- Exposition d'art religieux ancien - 1963
- À la découverte de l'art roman dauphinois - 1964
- Trésors du Musée dauphinois - 1968
- Jalons d'histoire dauphinoise - 1970-1982
- Vivre Ă Grenoble hier - 1971
- Art de Rome et de ses provinces - 1971
- Art et Architecture - 1972
- Marionnettes 73 Ă Grenoble - 1973
- Lumière et feu - Avril -
- Peintures paysannes de Dalécarlie - 1973
- Hache - Ébénistes à Grenoble - 1974
- Marques postales dauphinoises - Donation Rebreyend-Laubies - Mai -
- SĂ©rigraphies - 1974
- Art populaire du Tyrol - La maison paysanne - au
- Amisch quilt - au
- Art esquimau contemporain - au
- Poterie des fellahs d'Égypte -
- Enfants des montagnes - 1979
- Les colporteurs fleuristes de l'Oisans - 1981
- 4000 ans de chaussures - 1981
- Saint-Véran, la mémoire du Queyras - 1981
- Le roman des Grenoblois - 1982
- Ex-voto napolitains (XVIe - XXe siècle) - 1982
- Itinéraires archéologiques à Naples et ses environs - au
- Poteries et potiers de Cliousclat - au
- Le désert du monde - L'ordre des Chartreux - -
- De mémoire d'homme 1986-1987
- La main du gantier - Ă fin 1986
- Les Celtes et les Alpes - FĂ©vrier Ă
- Masques - au
- Regard des années 1920 et 30 - Mémoire d'architecture - Mallet Stevens - au
- Sainte-Marie-d'en-Haut - 1988
- DĂ©couverte et sentiment de la montagne - 1988
- De pain et d'espérance 1788-1988 - Grenoble et le Dauphiné à la veille de la Révolution - 1988
- Profession guide, deux siècles de passion montagnard - - été 1989
- Cathédrales électriques - Cent ans d'hydroélectricité en Dauphiné au
- Villages de Roumanie, identitĂ©s en pĂ©ril - Exposition photographique - Juin Ă
- Quelle mémoire pour demain ? - 1989
- Eux et nous - 1989
- Corato-Grenoble - Grenoble - 1989
Éditions
La revue Le Monde alpin et rhodanien
Revue régionale d'ethnologie, Le Monde alpin et rhodanien a publié, entre 1973 et 2006, deux à quatre numéros par an d'études et d'articles sur les pays du grand sud-est, autour des Alpes et du Rhône, du Lyonnais à la plaine du Pô et du Léman à la Camargue. Fondée en 1973 par Charles Joisten, la revue est éditée par le Centre alpin et rhodanien d’ethnologie (CARE), association dont le siège est au Musée dauphinois. Le CARE publie aussi une collection d'ouvrages : les Documents d'ethnologie régionale. La mémoire et le patrimoine culturel sont parmi les thèmes privilégiés d'une large approche des communautés rurales ou urbaines, anciennes ou contemporaines, et des hommes de cette région. Une telle réflexion sur les racines des cultures régionales engage de nombreuses disciplines. Sont ainsi étudiés : les croyances, les rites et des coutumes ; la langue, la littérature orale et la chanson ; les arts populaires, les modes de vie et les comportements. Ethnologues, historiens et linguistes collaborent étroitement au sein de l'équipe rédactionnelle. Mais la parole est souvent donnée à ceux, témoins directs, autodidactes de l'histoire ou de l'ethnologie, qui peuvent apporter sur les multiples facettes du monde traditionnel le témoignage irremplaçable du vécu. Pour le Musée dauphinois, dont une partie de l'équipe collaborait à la revue, cette édition constituait un outil de diffusion scientifique de première importance[5].
La revue L'Alpe
Proposée par André Pitte dans les années 1990, et née de l'amitié qui le liait tant à Jacques Glénat qu'à Jean Guibal, alors directeur du musée dauphinois, la revue L'Alpe connait une parution trimestrielle depuis 1998. « Elle s'intéresse à ces hommes qui, de la Provence à l'Autriche, des Alpes helvétiques à la Slovénie, ont su s'acclimater à un environnement exceptionnel et se servir de la montagne pour écrire une histoire faite d'échanges, de migrations et d'ouvertures. » Fondé sur un savoir rigoureux, L'Alpe n'est pas pour autant une revue savante. Elle utilise les apports de l'histoire, de la géographie, de l’archéologie, de l'ethnologie, de la littérature, etc. pour répondre à l'attente de publics de plus en plus nombreux, en quête d'émotion culturelle. « Basée au Musée dauphinois, l'équipe rédactionnelle de L'Alpe profite du réseau de relation du musée et de ses ressources documentaires. » L'Alpe participe, en contrepartie, au rayonnement euro-alpin du Musée dauphinois[5].
La collection « Les Patrimoines »
Publiée par le quotidien régional Le Dauphiné libéré (dont l’aire de diffusion recouvre la plus grande partie des Alpes françaises, mais aussi le nord de l’Isère, la Drôme, l’Ardèche, etc.) cette collection a pour ambition de porter jusqu’au plus large public les éléments majeurs du patrimoine régional. Les sites culturels les plus fréquentés, les personnages historiques célèbres, les villes de la région, les produits de terroir, etc., font l’objet d’une présentation à la fois concise (les ouvrages comptent 50 pages) et parfaitement informée (ce sont toujours des spécialistes qui sont chargés de l’écriture des textes). Le succès d’une telle collection tient dans ces caractères majeurs mais aussi dans la parfaite lisibilité et la qualité de l’iconographie de ces petits livres. Plus d’une centaine d’ouvrages ont déjà été édités depuis 1998 ; et plus d’un million d’exemplaires qui ont été vendus. Un tel outil de diffusion, que seul peut assurer un grand quotidien régional, est parfaitement complémentaire des missions d’un musée de patrimoine régional tel que le Musée dauphinois.
Fréquentation
Évolution de la fréquentation du Musée dauphinois
Année | 2000 | 2001 | 2002 | 2003 | 2004 | 2005 | 2006 | 2007 | 2008 | 2009 | 2010 | 2011 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Nombre de visiteurs | 49432 | 50267 | 49580 | 41698 | 107398 | 52344 | 53516 | 48313 | 45164 | 57205 | 65826 | 62304 |
Année | 2012 | 2013 | 2014 | 2015 | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 | 2020 | 2021 | 2022 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Nombre de visiteurs | 92997 | 67629 | 61002 | 63752 | 74514 | 59895 | 84194 | 77097 | 30488 | 28915 | 67071 |
Les conservateurs
Conservateurs directeurs | Années |
---|---|
Hippolyte MĂĽller | 1906 - 1933 |
Joseph Colomb[11] | 1933 - 1952 |
Victor Piraud | 1952 - 1955 |
Joseph Laforge | 1955 - 1966 |
Marcel Boulin[12] | 1966 - 1969 |
Michel Colardelle | 1969 - 1970 |
Marcel Maget | 1970 |
Jean-Pierre Laurent[13] | |
Jean Guibal | 1986 - 2000 |
Jean-Claude Duclos[14] | 2000 - 2011 |
Jean Guibal | 2011 - 2016 |
Olivier Cogne | 2016 - actuel |
Autres conservateurs | |
Charles Joisten | 1970 - 1981 |
Annie Bosso | 1978 - 1994 |
Michel Hue | 1992 |
Chantal Spillemaecker | 1982 - 2017 |
Jean-Pascal Jospin | 1983 - 2020 |
Isabelle Lazier | 1985 - 2005 |
Franck Philippeaux | 1999 - actuel |
Valérie Huss | 2000 - 2015 |
Accès
- En transports en commun, par la ligne 40.
- En voiture, par la rue Maurice-Gignoux débouchant sur le quai Perrière. La rue Maurice-Gignoux rendant hommage au géologue Maurice Gignoux est la seule rue en pente naturelle de la ville de Grenoble.
- À pied, par la montée de Chalemont, démarrant place de la Cymaise, en face du pont Saint-Laurent dans le quartier Saint-Laurent.
Notes et références
- petit-bulletin.fr du 22 novembre 2016, Olivier Cogne, du Musée de la Résistance au Musée dauphinois.
- [PDF] pro.isere-tourisme.com 2018
- Notice no PA00117195, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Jean-Claude Impr. Les Deux-Ponts), Cent ans : [Musée dauphinois, 1906-2006], Musée dauphinois, (ISBN 2-905375-89-2 et 978-2-905375-89-6, OCLC 421973113, lire en ligne)
- Duclos 2006.
- Mireille, ... Gansel et Impr. des Deux-Ponts), Et l'homme se retrouve! : cheminements muséographiques : entretiens avec Mireille Gansel, Musée dauphinois, (ISBN 978-2-35567-020-6 et 2-35567-020-X, OCLC 470692780, lire en ligne)
- Laurent Jean-Pierre, ... Et l'homme se retrouve ! Cheminements Muséographiques, Ed. Musée dauphinois, Département de l'Isère, Grenoble, 2008
- « Grenoble. Musée dauphinois : une impressionnante opération de traitement des collections », Le Dauphiné libéré,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- glenatlivres.com
- « Liste des expositions - Portail des Musées », sur isere.fr (consulté le ).
- Jean-Claude Duclos, « Hippolyte Müller et le Musée Dauphinois », Le Monde alpin et rhodanien. Revue régionale d’ethnologie,‎ (lire en ligne).
- Michel Colardelle, « Marcel Boulin, refondateur du Musée Dauphinois », Le Monde alpin et rhodanien. Revue régionale d’ethnologie,‎ (lire en ligne).
- « Décès de Jean-Pierre Laurent, conservateur emblématique du Musée dauphinois » [archive du ], sur Actu Montagne, .
- Jean-Claude Duclos, « De l’immigration au Musée dauphinois », Hommes & migrations [En ligne], 1297 | 2012, mis en ligne le 31 décembre 2014, consulté le 16 novembre 2019. URL : http://journals.openedition.org/hommesmigrations/1551 ; DOI : 10.4000/hommesmigrations.1551
Voir aussi
Bibliographie (par ordre alphabétique d'auteur)
- Antzamidakis Éloïse, Huss Valérie, La bibliothèque d’Etienne May, un fonds d’exception au Musée dauphinois, in Regards sur les Alpes : 100 livres d’exception 1515-1908 [exposition]. Éd. du Mont-Blanc, 2011, p. 8.
- Antzamidakis Éloïse, avec la contribution de Huss Valérie, La phonothèque du Musée dauphinois : évolution, questions de droits et méthodologie envisagée, in Photo son et vidéo dans les musées – Questions de droit et méthodes, éd. Association générale des conservateurs des collections publiques de France PACA, pp. 86–92, 2011.
- Jean-Claude Duclos, Cent ans, Grenoble, Ed. Musée dauphinois, (ISBN 2-905375-89-2).
- Fau Élise, Huss Valérie, Le fonds Helbronner au Musée dauphinois, in Les Alpes d’Helbronner, mesures et démesure. Éd. Glénat, 2015, pp. 10–11.
- Huss Valérie (dir.), Martinotto Frères, photographes à Grenoble [exposition]. Ed. Conseil général de l'Isère - Musée dauphinois, 2002, 120 p.
- Huss Valérie (dir.), Louis Mandrin, malfaiteur ou bandit au grand cœur ? [exposition]. Ed. Conseil général de l'Isère - Musée dauphinois, 2005, 144 p.
- Huss Valérie, Blumenfeld-Chiodo Zoé (dir.), Chambre noire pour amateurs éclairés. Photographies de la collection Flandrin [exposition]. Ed. Conseil général de l'Isère - Musée dauphinois, 2012, 104 p.
- Huss Valérie, Le Musée dauphinois pendant la Grande Guerre, in A l’arrière comme au front, les Isérois dans la Grande Guerre [exposition]. Éd. Conseil général de l’Isère – Musée dauphinois, 2014, p 133.
- Huss Valérie (dir.), Premières couleurs. La photographie autochrome. Ed. Département de l'Isère - Musée dauphinois, 2015, 120 p.
- Jospin Jean-Pascal (dir.), Hippolyte Müller, Aux origines de la Préhistoire alpine, , Ed. Département de l'Isère - Musée dauphinois, 2004 (ISBN 2-905375-61-2)
- Laurent Jean-Pierre - Entretiens avec Mireille Gansel, ...Et l'Homme se retrouve, Cheminements Muséographiques, Ed. Département de l'Isère - Coll. Musée dauphinois, 2008 (ISBN 978-2-35567-020-6)
- Spillemaecker Chantal, Sainte-Marie d’en-Haut à Grenoble. Quatre siècles d’histoire. Ed. Département de l'Isère - Musée dauphinois, 2010 (ISBN 978-2-35567-041-1)
Annexes
Liste des musées départementaux de l'Isère Musées départementaux de l'Isère
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Articles connexes
Liens externes
- Site officiel
- Ressource relative aux beaux-arts :
- Ressource relative Ă l'architecture :
- Ressource relative au tourisme :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :