Musée Guggenheim (Bilbao)
Le musée Guggenheim de Bilbao est un musée d'art moderne et contemporain situé à Bilbao au Pays basque espagnol qui a ouvert au public en 1997. C'est l'un des deux musées de la fondation Solomon R. Guggenheim. La structure innovante du bâtiment a été dessinée par Frank Gehry dans le style qui l'a rendu célèbre. Sa silhouette est le fruit d'un assemblage singulier de pierre, de verre et de titane. Le musée devint rapidement un des bâtiments contemporains les plus connus et appréciés au monde, ce qui a énormément fait pour le renouveau et la notoriété de la ville[2] - [3]. Les chercheurs ont appelé cet impact, sur toute une ville, de la construction et de l'ouverture au public d'un lieu culturel remarquable, depuis l'ouverture du musée Guggenheim de Bilbao, « Effet Bilbao »[2] - [3].
Nom local |
(es) Museo Guggenheim Bilbao |
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Ouverture | |
Gestionnaire | |
Surface |
32 500 m² (11 000 m² destinés aux expositions) |
Visiteurs par an |
1 011 363 (2014)[1] |
Site web |
Architecte |
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Pays | |
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Commune |
Bilbao |
Adresse |
Av. Abandoibarra, 3 |
Coordonnées |
43° 16′ 07″ N, 2° 56′ 03″ O |
Histoire
Projet
La construction du musée est décidée par le gouvernement basque et les autorités de Biscaye afin de donner une image à la région et à la ville, qui, après avoir été plongée dans un marasme économique dû à la reconversion de l'industrie lourde, se relevait grâce aux importants investissements réalisés par la région lors du plan Bilbao Ria 2000 comme l'extension de l'aéroport international, le raccordement au réseau d'autoroutes européen ou la création de zones économiques à fiscalité avantageuse tournées vers les nouvelles technologies.
Le coût du musée, financé par la députation de Biscaye et le gouvernement basque est de 100 millions de dollars[4]. Un accord signé le entre les autorités politiques et la Fondation Guggenheim prévoit que celle-ci aura la responsabilité des collections et de leur gestion.
Construction
Le musée Guggenheim Bilbao fut construit entre et par la multinationale espagnole Ferrovial, pour un coût de 89 millions de dollars. Le bâtiment a été rendu en temps et en budget, ce qui est rare pour un projet de cette envergure.
Aujourd'hui, l'entretien et la maintenance sont toujours assurés par l'entreprise espagnole.
Ouverture
L'inauguration du musée et l'ouverture au public ont lieu le , en présence du roi Juan Carlos d'Espagne, avec une exposition de 250 œuvres d'art contemporaines.
Le musée par lui-même crée un afflux très important de touristes parfois plus attirés par le plaisir de contempler le bâtiment que par la visite des collections. En 2007, le musée, qui accueille un million de visiteurs par an, contribue à hauteur de 1,57 milliard d'euros à l'économie du Pays basque espagnol et a engendré 45 000 emplois directs ou indirects sur la période écoulée depuis son ouverture[2].
En 1998, l'institution reçoit la Médaille d'or du mérite des beaux-arts par le ministère de l'Éducation et de la Culture[5].
Architecture
Création
Créé par Frank Gehry et son cabinet d'architectes, le bâtiment est extrêmement novateur dans son approche technologique tant du point de vue de la réalisation des dessins et simulation de la faisabilité des courbes par conception assistée par ordinateur grâce aux logiciels informatiques développés par la société Dassault Systèmes, initialement réservé à l'aéronautique et à l'automobile (logiciel CATIA)[6], que sur l'aspect de l'esthétique. Le projet développe l'approche déconstructiviste promouvant des formes organiques et ondulantes, jouant des matières et des lumières.
Le succès planétaire de l'architecture du Guggenheim de Bilbao jusqu'à devenir un modèle de développement urbain, réside, selon la réflexion poétique tout autant qu'analytique de l'auteur et poète Bojan-Ilija Schnabl, dans l'intégration artistique des quatre éléments fondamentaux, la terre, l'eau, le feu et l'air dans la conception globale de l'édifice, donnant ainsi une interprétation, voire un fondement archétypal de l’ensemble architectural qui y puise sa force intrinsèque et qui est donc d’autant plus subtile et efficace à la fois[7].
Fondations
Ce musée est une construction colossale, qui a nécessité plus de 25 000 t de béton, soit environ 10 000 m3
Il est situé dans l'argile de la Ria de Bilbao, qu'il borde. Ces fondations sont constituées de 665 pieux de béton armé, enfoncés dans la roche par des foreuses à une profondeur de 14m[8].
RevĂŞtements
Le bâtiment est recouvert de plaques de titane, disposées en écailles, sur une structure en acier galvanisé. Au total, 33 000[9] plaques de titane ont été utilisées, dessinées suivant les instructions de l'architecte et grâce au logiciel CATIA notamment, puis découpées et laminées dans les usines de Pittsburgh[10] aux États-Unis, après avoir été importées de leur lieu d'extraction en Russie[10]. Le processus a permis d'obtenir des plaques de seulement 0,4 mm d'épaisseur, ce qui est plus fin que si on avait cherché à utiliser d'autre métal. De plus, le titane est environ deux fois plus léger que l'acier, la couverture en titane du musée ne pèse ainsi que 60 tonnes.
Le titane a été choisi pour remplacer le cuivre et le plomb, à cause de leur toxicité[11]. De nombreux tests ont été menés sur différents matériaux pour en trouver un qui allierait résistance à la chaleur et aux intempéries, caractéristiques du climat local, tout en gardant un certain caractère. C'est au cours de ces recherches que ce matériau a été mis en avant, couplé avec un traitement pour résister aux conditions. De plus, le titane est peu polluant. Lors du design, une forme matelassée plutôt qu'ondulée a été préférée, pour résister au vent et éviter leurs vibrations durant les tempêtes.
Le sol extérieur du bâtiment est recouvert de carreaux de pierres de calcaire beige des carrières de Huéscar, près de Grenade, et épaisses de 5 cm.
Collections et expositions
Parmi les œuvres importantes du Guggenheim Bilbao, on peut citer les sculptures gigantesques de Richard Serra, les installations de Jenny Holzer, une Araignée de Louise Bourgeois (1999), ou bien encore le chien géant Puppy habillé de fleurs, œuvre de l'artiste Jeff Koons (1992) situé à l'entrée. Les peintures et les sculptures traditionnelles sont en minorité par rapport aux arts moins académiques.
Les expositions du musée changent souvent (quatre à six expositions différentes par an), et sont très éclectiques, allant de l'histoire de l'art chinois ou russe à l'art moderne et contemporain des XXe et XXIe siècles.
- Musée Guggenheim
- Installation de brouillard de Fujiko Nakaya et une partie du pont La Salve
- Détail des échantillons de titane du musée Guggenheim Bilbao
- L'architecture du musée montre aussi des formes géometriques
- Le musée avec étang, le pont "La Salve" et "Tulips" de Jeff Koons
- Le musée renvoie à la complexité du vivant
- Sculpture "Maman" de Louise Bourgeois sur le site du musée
- Le musée avec étang, le pont "La Salve" et les ouvertures d'où les fontaines de feu d'Yves Klein sont allumées pendant la nuit
- « L’arc Rouge » de Daniel Buren qui soutient le « Puente PrĂncipes de España ».
Notes et références
- (es) La exposición más vista en España el año pasado fue la de Yoko Ono en el Guggengheim.
- Comment le Guggenheim a transformé Bilbao - Le Figaro, 15 octobre 2007
- (en) Bilbao, 10 Years Later - The New York Times, 23 septembre 2007
- Le Musée Guggenheim Bilbao, Van Bruggen
- (es) « Relación de premiados del año 1998 », sur Ministère de la Culture, (consulté le ) [PDF].
- 2005, année héroïque pour la construction dans Le Monde du 30 mars 2005.
- « Le Guggenheim de Frank O. Gehry à Bilbao-Bilbo // La terre, l’eau, / le feu et l’air / sont l’essence même / des forces de l’univers, / les principes cardinaux / de leurs interactions, / symboles de la vie / et de la renaissance / où tout n’est que mouvement, / où même le feu / redonne la vie / et purifie. / / La terre – / symbolisée par la pierre / en dalles stratifiées, / structure le regard / des visiteurs du musée, / sa couleur repose l’âme / et transmet le sentiment / de perpétuité. / / L’eau – / le principe même de la vie, / en tout élément du musée est présent, / telle l’eau du fleuve / et les vagues de l’océan / de tout point de vue / le musée /toujours est changeant, / toujours est trépidant. / Tout un chacun / des symboles de l’eau / relie le musée à la vie, / à la ville dans laquelle / le musée fut construit. / / Le feu – / par l’amour une force créatrice, / la force de la jeunesse / et du renouveau / incarne même / le musée de Bilbao-Bilbo, / dans le feu, / par le titan et ses reflets / du soleil brillant / l’art et le divin / deviennent un, / l’art devient destin. / / L’air – / présent dans les volumes / des salles d’exposition, / palpable à travers les armures / et les bais jusqu’aux cieux / embrasse tous les espaces / du musée de Bilbao-Bilbo, / l’air est tout, / et joie et vie / et évasion. / / Le Guggenheim / intègre ainsi / les quatre éléments / de la nuit des temps, / en eux / le futur / en tout pas / est présent. » Dans : Bojan-Ilija Schnabl: Voyages d’amour – Potovanja ljubezni. Ključ (BiH): Clavis éditeur, 2004, p. 78-79, (ISBN 978-9958-9568-3-6).
- « Guggenheim Museum », sur Ferrovial (consulté le )
- (en) « The construction of the Building | Guggenheim Museum Bilbao », sur Guggenheim Bilbao (consulté le )
- (en-US) « The Unexpected Low-Tech Solutions That Made the Guggenheim Bilbao Possible », sur ArchDaily, (consulté le )
- « Guggenheim Bilbao - Données, Photos et Plans », sur WikiArquitectura (consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
- Olivier Céna, « L'art US colonise Bilbao », Télérama, n° 2497, , p. 114-115.
- Musée Guggenheim, Bilbao (préf. Juan Ignacio Vidarte), coll. « Connaissance des arts / Hors-série » (no 587), (ISBN 978-2-7580-0479-0, ISSN 1242-9198)
- Jean-François Lasnier, « Un rêve de titane au Musée Guggenheim Bilbao », sur Connaissance des Arts,
Articles connexes
Liens externes
- (es) Site officiel
- Ressources relatives Ă l'architecture :
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Ressource relative Ă la musique :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :