En écologie évolutive, les moyens de défense contre les prédateurs, appelés aussi stratégies anti-prédatrices, sont un ensemble de comportements et d'organe dont les animaux sont pourvus au fur et à mesure de leur évolution, leur permettant de lutter contre leurs prédateurs. Ces moyens de défense peuvent notamment consister en la possibilité d'affronter physiquement le prédateur (griffes, défenses...), en son intimidation ou en la possibilité de se rendre imperceptible pour le prédateur (camouflage).
Sommaire
Moyens d'intimidation
Afin d'éloigner leurs prédateurs, certaines espèces animales adoptent un comportement dissuasif, consistant à intimider ou à effrayer ceux-ci.
- Le gorille peut frapper sur sa poitrine pour intimider et foncer si l'agresseur ne part pas.
- Le chat hérisse le poil et courbe le dos pour paraître plus gros.
Moyens de camouflage
L'évolution a permis à certains animaux de développer des adaptations qui permettent à ces animaux d'être confondus par les prédateurs en des organismes ou choses n'étant pas une proie. Deux stratégies sont possibles, soit ressembler à l'environnement pour ne pas être perçus par les prédateurs (on parle alors de camouflage), soit être clairement pris pour un individu d'une autre espèces non comestible. Ces moyens peuvent être chimiques ou visuels.
- La phalène du bouleau porte une couleur semblable à celle du tronc du bouleau, afin de se rendre invisible.
- Le caméléon peut modifier la couleur de sa peau pour se confondre avec son environnement.
Une autre stratégie de tromperie animale repose sur le nombre d'individus au sein du groupe. La proie évite les prédateurs en utilisant un « effet de dilution » (un individu au sein d'un groupe a une probabilité plus faible d'être capturée par un prédateur. Exemple : synchronisation des naissances dans un troupeau d'antilopes) et son corollaire l'effet de horde égoïste (ou troupeau égoïste : un individu au centre d'un groupe présente moins de risques d'être attaqué par un prédateur par rapport aux individus placés plus en bordure. Exemple : banc de poissons), un « effet de confusion » (difficulté pour un prédateur de repérer les individus. Exemple : en s'enfuyant tous, les individus empêchent le prédateur de se concentrer sur une proie en particulier)[1], un « effet des yeux multiples » (de l'anglais « many eyes effect », principe de la vigilance collective (en))[2],[3].
Moyens de fuite
La vitesse et l'agilité permettent à certains animaux d'échapper aux prédateurs, ainsi la gazelle peut esquiver facilement les attaques en bondissant, le kangourou peut sauter à toute vitesse pour fuir, le basilic peut courir sur l'eau et l'autruche atteindre 70 km/h pour semer ses ennemis.
Se rendre insaisissable est un autre moyen efficace de prendre la fuite. Ceci grâce à un mucus ou autre liquide rendant la peau glissante. L'animal peut aussi abandonner une partie non indispensable de son anatomie au prédateur pour sauver le reste de son corps. Ainsi l'autotomie d'un membre ou d'une partie de la queue sauve de nombreux insectes et amphibiens, de même que le fur slip permet à de petits mammifères de s'évader à temps de la gueule ou des griffes de leur poursuivant.
Griffes, piquants et défenses
- Le casoar peut " lancer " ses griffes sur l'ennemi.
- Le porc-épic et le diodon se hérissent de piquants.
Ruse
- Thanatose ou simulacre de mort.
Sécrétions de substances
Substances non toxiques
- La janthine peut lâcher un colorant.
- La moufette peut lancer un liquide malodorant.
- Les céphalopodes tels que les pieuvres, les calmars et les seiches peuvent lancer de l'encre.
Substances toxiques
- L'ortie et le sumac vénéneux produisent un suc irritant ("urticant", qui dérive de "ortie"), celle du sumac pouvant même provoquer la mort.
- Les dendrobates et quelques autres amphibiens produisent une toxine qui dans le cas des dendrobates est mortelle.
- Les phyllobates, autre variété de grenouilles, ont aussi la peau enduite d'un toxique, mais produit à partir de leurs aliments; hors de leur environnement elles perdent cette capacité.
- Plusieurs insectes ou arachnoïdes, tels les abeilles, les guêpes, certaines espèces de fourmis, les scorpions, produisent un venin, parfois mortel, qu'ils inoculent à l'aide d'un dard; dans le cas du scorpion, c'est à la fois un moyen de défense et d'attaque.
Carapaces, peaux dures, piquants
- Les tortues sont munies d'une carapace, plus solide et plus difficile à perforer qu'une peau.
- Le diodon est un poisson hérissé de piquants qu'il peut dresser en se gonflant avec de l'eau.
- Le tatou est muni d'une peau dure placée sur son dos, qui lui permet de se mettre en boule.
Autres moyens de défense
- Le gymnote peut électrocuter ses ennemis.
- Les frelons peuvent voler en essaim autour de l'agresseur.
- l'intérieur même des êtres vivants est le théâtre d'attaques quasi-permanentes de germes, bactérie et virus et de défense de l'organisme ; la science qui l'étudie s'appelle l'immunologie. Les moyens de défense consistent en l'éradication d'un certain nombre d'indésirables afin d'éviter que les agressions extérieures se reproduisent ou progressent afin d'éviter la mort de l'organisme. Pour ce faire l'organisme a plusieurs réponses, les principales étant les deux réponses constantes, à savoir la réponse cellulaire (activation des lymphocytes T) et la réponse humorale (activation des lymphocytes B) qui ont une activité et intelligence de surveillance des intrusions ou anomalies, similaires à des agents de police, et une activité et intelligence d'attaque en cas de détection d'intrusions similaire à des agents militaires organisés avec plus ou moins de force selon le niveau de qualité de la réponse immunitaire de l'individu, les individus très jeunes ou très âgées ou malades étant plus souvent sujets à l'immunodépression. Les personnes souffrant de trouble auto-immuns sont sujettes à une affection consistant à des maux consécutifs de rebellions cellulaires provenant de l'intérieur et dirigées contre l'organisme lui-même, ces pathologies - particulièrement complexes pour la médecine actuelle - sont d'une grande variété, allant du diabète de type 1 à la thyroïdite d'Hashimoto, etc.
Notes et références
- (en) Tim Caro, Antipredator Defenses in Birds and Mammals, University of Chicago Press, (lire en ligne), p. 267-280 .
- (en) Elgar MA (1989) Predator vigilance and group size in mammals and birds: a critical review of the empirical evidence. Biological Reviews, 64: 13-33
- (en) Illius AW & Fitzgibbon C (1994) Costs of vigilance in foraging ungulates. Animal Behaviour, 47: 481- 484
Voir aussi
Bibliographie
- (en) Tim Caro, Antipredator Defenses in Birds and Mammals, University of Chicago Press, 2005
- (en) Malcolm Edmunds, Defence in Animals, Longman, 1974