Montier-en-l'Isle
Montier-en-l'Isle (appelée familièrement Montier ou Mothé) est une commune française située dans le département de l'Aube, en région Grand Est.
Montier-en-l'Isle | |
Vue aérienne. | |
Administration | |
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Pays | France |
RĂ©gion | Grand Est |
DĂ©partement | Aube |
Arrondissement | Bar-sur-Aube |
Intercommunalité | Communauté de communes de la Région de Bar-sur-Aube |
Maire Mandat |
Christophe Noblot 2020-2026 |
Code postal | 10200 |
Code commune | 10250 |
DĂ©mographie | |
Population municipale |
222 hab. (2020 ) |
Densité | 21 hab./km2 |
GĂ©ographie | |
Coordonnées | 48° 15′ 42″ nord, 4° 39′ 49″ est |
Superficie | 10,55 km2 |
Unité urbaine | Commune rurale |
Aire d'attraction | Bar-sur-Aube (commune de la couronne) |
Élections | |
DĂ©partementales | Canton de Bar-sur-Aube |
Législatives | Première circonscription |
Localisation | |
GĂ©ographie
Urbanisme
Typologie
Montier-en-l'Isle est une commune rurale[Note 1] - [1]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[2] - [3].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Bar-sur-Aube, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 43 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[4] - [5].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (63,2 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (65 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (60,5 %), terres arables (18,7 %), cultures permanentes (9,3 %), prairies (5,9 %), zones agricoles hétérogènes (2,9 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (2,7 %)[6].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].
Toponymie
Le village est mentionné à partir du XIIe siècle sous le nom de Molindini de Insula. La notion d'île vient d'un ruisseau qui entourait un monastère avant de se jeter dans l'Aube. Ce monastère, dont il ne subsiste plus de traces aujourd'hui, avait été fondé sous les rois mérovingiens au VIIIe siècle. Le village apparaît également dans les archives ecclésiastiques[8] - [9] sous différents noms successifs :
- Insula subtus Barrum (1076-1089 et 1125-1152, prieuré de Montier-la-Celle)[Note 3]
- Molendini de Insula (1084, abbaye de Molème)[Note 4]
- Insula subtus Barrum super Albam (1086, cartulaire de Molesme)[Note 5]
- Insula sub Barro (1101, abbaye de Molème)[Note 3]
- Sancta Maria apud Insulam (1117, fonds Montièramey)[Note 6]
- Monasterium in Insulâ propè Barrum super Albam (1232, fonds Notre Dame aux Nonnains)[Note 7]
- Mothet (1232, fonds Clairvaux)
- Monasteriam ad Insulam (1278, abbaye de Montiéramey)
- Monstier en l'Isle (1369, fonds Saint-Maclou)[Note 8]
- Moustier en Lile (1400, chapitre de Saint-Maclou)
- Isles-sur-Aube (1615, terrier du duché de Beaufort)
- Moté en Isle (1625, abbaye de Montiéramey)[10]
- De Motensi in Insula (1665, Jacques Vignier, Chronicon Lingonensis, p. 94)
- L'Ille-dessouz-Bar[11]
- L'Isle-dessouz-Bar[11]
À partir du XVIIIe siècle, la commune fut appelée Mothé par défaut de prononciation. Les cartes de Cassini présentent ainsi jusque dans l'édition de 1815[12] la double appellation du village Monstier en Lisle et Mothé. L'Atlas de Trudaine présente en revanche l'évolution du nom sous sa forme contemporaine Montier en l'Isle dès son édition de 1780[13].
Depuis , les habitants et habitantes de Montier-en-l'Isle s'appellent les Montier-en-l'Illois et Montier-en-l'Illoise. Ce nom a été choisi par vote des habitants parmi les propositions de noms donnés par les villageois.
Histoire
Le comte Simon aurait fondé le prieuré de Montier-en-l'Isle entre 1075 et 1082, avec l'accord de Reynard, 52e évêque de Langres[14].
Vers 1380, le couvent de l'Ordre de Saint-Benoît situé sur l'île formée par l'Aube aurait été brûlé et ne fut pas rebâti, ont seulement été reconstruit les bâtiments ruraux et le prieuré. Depuis la construction primitive la rivière s'est éloignée du monastère et du village et ne les entoure plus de ses eaux[15].
En 1465, la seigneurie appartenait, par quarts, aux frères Artus et Jean de Moustier, à Philibert d'Ivory, à Pierre d'Ivory et à Gillequin d'Aigremont[16]. Le fief de Vantoux, aussi appelé La Court d'Esclance, représentait un quart de la seigneurie, sa maison seigneuriale étant sise dans la grande rue de Monstier-en-l'Isle ; le fief de Champfleury représentant un autre quart.
En 1503, Edmond de Gennes[17] et Pierre de Foribaulx[18] possèdent chacun une partie de la seigneurie de Montier-en-l'Isle. La portion de seigneurie de Pierre de Foribaulx est par la suite tenue par Jean de Balidas, Jean de Gand et Innocent de Yardin. À la mort d'Edmond de Gennes le sa portion de seigneurie est répartie entre ses enfants, Marie, Charlotte et François mais en 1539 Marie et Charlotte cèdent à François de Gennes ce qui leur appartient, communément appelé la Cour d'Esclance[16].
Un résumé des possessions de l'abbaye de Montiéramey daté de 1625 mentionne le prieuré de Montier-en-l'Isle comme étant l'une de ses nombreuses dépendances[10].
En 1789, le village dépendait de l'intendance et de la généralité de Châlons, de l'élection de Bar-sur-Aube et du bailliage de Chaumont.
La paroisse est incorporée en 1801 au diocèse de Troyes après la suppression par le pape Pie VII de l'ancien diocèse de Langres dont elle faisait jusqu'alors partie[8].
Les archives communales antérieures à 1814 ont disparu à la suite d'un incendie en 1814. Cet incendie pourrait être lié à la présence de troupes russes dans les bois d'Arsonval et Montier le [19] après les affrontements entre les troupes napoléoniennes et russes lors des évènements de la Campagne des Six-Jours.
Politique et administration
DĂ©mographie
Évolution démographique
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[22]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[23].
En 2020, la commune comptait 222 habitants[Note 9], en diminution de 5,93 % par rapport Ă 2014 (Aube : +1,08 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Pyramide des âges
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 30,8 %, soit en dessous de la moyenne départementale (35,2 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 27,3 % la même année, alors qu'il est de 27,7 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 115 hommes pour 115 femmes, soit un taux de 50 % de femmes, légèrement inférieur au taux départemental (51,41 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Économie
Le Champagne : dix exploitations viticoles.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- L'église de Montier-en-l'Isle est classée au répertoire des monuments historiques pour ses pierres tombales datant du XVIe siècle et du XVIIe siècle. Ces dalles funéraires classée au titre d'objet sont celles de N. de Gennes datant de 1537, de son épouse N. de Sainte Brice datant de 1543 et de Edmond de Gennes datant de 1612. Il y a également une quatrième dalle funéraire plus récente qui n'est pas classée, il s'agit de celle d'Étienne Alexandre de Mosseron datant de 1769.
- Restes de l'ancien château éparpillés dans plusieurs maisons.
- Ancien lavoir.
Personnalités liées à la commune
Les deux familles, seigneurs du lieu et reposant en l'église sont les Mosseron d'Amboise et les Gennes qui portaient antérieurement le nom de la Cour d'Esclance.
Seigneurie
- Edmond de Gennes.
Religieux
- Emeline de Villehardouin, abbesse de Montier-en-l'Ile en 1232[28].
- Jacques de Villemor, prieur de Montier-en-l'Ile vers 1517[29].
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Liste des monuments historiques classés au titre objet à Montier-en-l'Isle (http://www.culture.gouv.fr)
- Site internet de la commune de Montier-en-l'Isle
- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative Ă plusieurs domaines :
- Ressource relative aux organisations :
Notes et références
Notes
- Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- ĂŽle sous Bar-sur-Aube
- Moulin de l'île
- ĂŽle sur l'Aube sous Bar-sur-Aube
- Sainte Marie sur l'île
- Monastère sur l'île près de Bar-sur-Aube sur l'Aube
- Monstier : vieux mot signifiant monastère
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Références
- « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Abbé Charles Lalore, Les anciens pouillés : des paroisses incorporées au diocèse de Troyes en 1801, Troyes, Imprimerie et lithographie E. Caffé, , 80 p. (lire en ligne), p. 48
- Théophile Boutiot, Dictionnaire topographique de la France : Dictionnaire topographique du département de l'Aube, Paris, Imprimerie nationale, , 230 p. (lire en ligne), p. 103
- Charles Lalore, Collection des principaux cartulaires du diocèse de Troyes : Tome 7, Paris, E. Thorin, 1875-1890 (lire en ligne)
- Le Moyen âge : bulletin mensuel d'histoire et de philologie, Paris, (lire en ligne)
- César-François Cassini de Thury, Carte générale de la France : n°81 Troyes nouvelle édition, (lire en ligne)
- Daniel-Charles Trudaine, Atlas de Trudaine pour la généralité de Châlons : Chemin de Vitry-le-François à Bar-sur-Aube, Paris, Ponts et Chaussées, , 10 p. (lire en ligne), p. 10
- Louis Chevalier, Histoire de Bar-sur-Aube, Bar-sur-Aube, (lire en ligne)
- Société académique de l'Aube, Annuaire Administratif et Statistique : du Département de l'Aube pour 1837, Troyes, Imprimerie de Bouquot, (lire en ligne)
- Alphonse Roserot, Inventaire sommaire AD Aube : série E - Titres féodaux et papiers des familles ayant eu des liens avec l'Aube, Troyes, J. Brunard, (lire en ligne), p. 220
- Société académique de l'Aube, Mémoires de la Société d'agriculture, sciences et arts du département de l'Aube, , 492 p. (lire en ligne), p. 145
- Société académique de l'Aube, Mémoires de la Société d'agriculture, sciences et arts du département de l'Aube, , 492 p. (lire en ligne), p. 142
- Berger-Levrault et Cie, Revue d'artillerie : octobre 1888, Nancy, Berger-Levrault et Cie, , 592 p. (lire en ligne), p. 378
- État civil des communes de l'Aube : Montier-en-l'Isle 1826 1860, Montier-en-l'Isle, 1826 1860
- État civil des communes de l'Aube : Montier-en-l'Isle 1890-1915, Montier-en-l'Isle, 1890 à 1915
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
- Insee, « Évolution et structure de la population en 2018 - Commune de Montier-en-l'Isle (10250) », (consulté le ).
- Insee, « Évolution et structure de la population en 2018 - Département de l'Aube (10) », (consulté le ).
- Ernest Petit, Société Académique de l'Aube - Généalogies Féodales : Les Sires de Villehardouin, Troyes, Imprimerie & Lithographie J.-L. Paton, , 71 p. (lire en ligne), p. 19
- Alphonse Roserot, Inventaire sommaire AD Aube : série E - Titres féodaux et papiers des familles ayant eu des liens avec l'Aube, Troyes, J. Brunard, (lire en ligne), p. 221