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MikhaĂŻl Skobelev

MikhaĂŻl Dmitrievitch Skobelev, ou Skobeliev, Ă©galement appelĂ© Michel Skobeleff[1] (en russe : ĐœĐžŃ…Đ°ĐžÌĐ» Đ”ĐŒĐžÌŃ‚Ń€ĐžĐ”ĐČоч ĐĄĐșĐŸÌĐ±Đ”Đ»Đ”ĐČ), nĂ© le Ă  Saint-PĂ©tersbourg et dĂ©cĂ©dĂ© le Ă  Moscou, est un gĂ©nĂ©ral russe connu pour la conquĂȘte de l'Asie centrale et ses actions durant la Guerre russo-turque de 1877-1878. Il Ă©tait surnommĂ© le « gĂ©nĂ©ral blanc », car il allait au combat sur un cheval blanc et Ă©tait lui-mĂȘme souvent habillĂ© de blanc.

MikhaĂŻl Skobelev
Le général Skobelev à l'attaque, tableau de Dmitriev-Orenbourgski (1883)
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  38 ans)
Moscou
SĂ©pulture
Zaborovo (d)
Nom dans la langue maternelle
ĐœĐžŃ…Đ°ĐžĐ» Đ”ĐŒĐžŃ‚Ń€ĐžĐ”ĐČоч ĐĄĐșĐŸĐ±Đ”Đ»Đ”ĐČ
Nationalité
Allégeance
Formation
Université impériale de Saint-Pétersbourg (en) (à partir de )
École militaire d'Ă©tat-major Nicolas (-)
Activité
Période d'activité
Ă  partir de
PĂšre
Dmitri Ivanovitch Skobelev (d)
MĂšre
Fratrie
Nadezhda Beloselskaya-Belozerskaya (d)
Zinaida Skobeleva (d)

Biographie

Formation

Fils du général Dimitri Ivanovitch Skobelev et d'Olga Nikolaïevna née Poltavtseva, il fut élevé par un précepteur allemand, puis il fut envoyé en pension à Paris, à la pension Girardet. Lorsque le jeune Skobelev retourna en Russie, Girardet le suivit et s'occupa de sa formation. En 1858-1860, il se prépara à entrer à l'université de Saint-Pétersbourg grùce aux leçons de l'académicien Alexandre Nikitenko. Skobelev réussit ses examens, mais l'université était alors fermée, à cause de troubles estudiantins.

Le , Skobelev servit dans le rĂ©giment des chevaliers-gardes. L'annĂ©e suivante, il fut nommĂ© junker et en 1863 cornette. En , ordonnance du gĂ©nĂ©ral-comte Baranov, il servit Ă  Varsovie. Il demanda peu aprĂšs Ă  passer au rĂ©giment des hussards de Grodno de la Garde impĂ©riale, car elle combattait l'insurrection polonaise. En 1864, il passa quelque temps de permission pour observer le thĂ©Ăątre des opĂ©rations des Danois contre les Prussiens. En , il fut nommĂ© lieutenant. À l'automne 1866, il entra Ă  l'École militaire d'Ă©tat-major Nicolas, destinĂ©e aux officiers pour parfaire leur formation. À sa sortie, en 1868, il fut classĂ© treiziĂšme sur les vingt-six officiers choisis pour entrer Ă  l'État-major-gĂ©nĂ©ral.

PremiĂšres actions en Asie centrale

En , Skobelev fut envoyé au Turkestan. Il devait rester en Asie centrale, à part une interruption de deux ans auprÚs du grand-duc Michel dans le Caucase, jusqu'en 1877. Au début, il était basé à Tachkent. Il put observer la façon de combattre des populations locales et conduire des opérations de renseignement.

Il commanda une colonne de la garde avancée du colonel Lomakine se dirigeant vers la mer Caspienne et qui faisait la jonction avec les troupes du général Verevkine, venues d'Orenbourg afin de faire le siÚge de Khiva. Cette expédition dans un environnement semi-désertique contre le khanat de Khiva eut lieu en 1873, et Skobelev se fit reconnaßtre par sa bravoure. Déguisé en TurkmÚne, il partit avec ses hommes en reconnaissance sur la route d'Igdy à Khiva et le long de l'Oxus. Khiva capitula le et signa le traité de paix de Guendeman, le suivant.

Il passa l'hiver 1873-1874 en permission dans le midi de la France et sur la cĂŽte basque, oĂč il s'enflamma pour la cause carliste. Le , il fut nommĂ© colonel et en avril nommĂ© Ă  la suite de Sa MajestĂ© impĂ©riale. En septembre, il fut nommĂ© dans le gouvernement de Perm.

En , le colonel Skobelev retourna Ă  Tachkent et fut nommĂ© attachĂ© militaire de l'ambassade partant pour Kachgar reconnaĂźtre les capacitĂ©s militaires de la rĂ©gion, peuplĂ©e d'OuĂŻgours. Il prit part Ă  l'expĂ©dition vers le khanat de Kokand sous les ordres du gĂ©nĂ©ral von Kaufmann, oĂč il s'illustra notamment lors de la prise de la forteresse de Makhram, en aoĂ»t, ainsi que lors d'une attaque de nuit Ă  Andijan (aujourd'hui en OuzbĂ©kistan) oĂč l'ennemi Ă©tait en surnombre. Le , le khanat de Kokand se rĂ©unit Ă  l'Empire russe et devint l'oblast de Ferghana. Le , Skobelev en fut nommĂ© le gouverneur militaire et fut dĂ©corĂ© de l'Ordre de Saint-Vladimir de 3e classe, ainsi que de l'Ordre de Saint-Georges de 3e classe avec Ă©pĂ©es et brillants. Il fut Ă©levĂ© au grade de gĂ©nĂ©ral-major Ă  32 ans.

Devenu gouverneur, il sut trouver la confiance des belliqueuses tribus locales Sartes et Kyptchaks, qui firent serment de ne pas se soulever. Il fit bĂątir des forteresses contre les incursions des Kirghizes.

Guerre russo-turque

Depuis quelques annĂ©es, la Question d'Orient devenait brĂ»lante, surtout avec le soulĂšvement des Bulgares contre les Turcs en 1875. En 1877, le jeune gĂ©nĂ©ral Skobelev retourna dans l’armĂ©e combattante pour prendre part Ă  la guerre russo-turque. Au dĂ©but, il prit part Ă  des opĂ©rations mineures, puis il commanda une division de cosaques que son pĂšre avait commandĂ©e. Il traversa le Danube, les 14 et avec l’armĂ©e du gĂ©nĂ©ral Dragomirov et attaqua les Turcs sur leur flanc : il prit la ville de Bela, et aprĂšs la bataille de la Passe de Chipka s’attaqua Ă  Lovetch en direction de Plevna. Il prit part Ă  la seconde bataille de Plevna qui ne suffit pas Ă  la libĂ©rer des Ottomans. Ce n’est qu’à la troisiĂšme bataille de Plevna, avec la prise dĂ©finitive de Lovetch, oĂč ses hommes et lui se distinguĂšrent par leur bravoure, que Skobelev Ă  la tĂȘte de la 16e division, et malgrĂ© son opposition Ă  Édouard Totleben, rĂ©ussit Ă  vaincre Osman Pacha et ses troupes, le .

Ensuite sous le commandement du général Radetsky, le général Skobelev traversa la péninsule balkanique et affronta à Chipka, sous la neige les troupes de Vessel Pacha qui capitulÚrent. Ensuite les Russes se dirigÚrent vers Constantinople et, au grand dam des Anglais, battirent les Turcs à quelques kilomÚtres de la ville, à Andrinople. Ce fut la fin de la guerre. Skobelev resta quelque temps sur place, puis dans la nouvelle Bulgarie, créée par la Russie.

AprĂšs la guerre

Mikhail Skobelev

Le gĂ©nĂ©ral devint extrĂȘmement populaire et connu dans toute l’Europe, mais il dut aussi affronter des inimitiĂ©s au sein de l’État-major russe. Il mettait en garde ses pairs contre le nouvel Empire allemand, dont l’armĂ©e Ă©tait puissante et bien organisĂ©e. Il Ă©tait inquiet de l’apparition dans la littĂ©rature et les journaux de l’époque de l’appel de certains Ă©crivains germanophones Ă  dĂ©truire la Russie en tant que puissance. Pour ce faire, il fallait lui ĂŽter le grand-duchĂ© de Finlande, la Petite Russie, l’ArmĂ©nie, etc. Skobelev se rapprochait donc des cercles slavophiles.

En 1880, il participa Ă  une expĂ©dition dans les oasis de Ahal Tekin (Al-Teke), dans l’actuel TurkmĂ©nistan, avec 11 000 hommes, 16 000 chameaux et 3 000 chevaux. En , la forteresse de Geok Teke fut prise et le reste du TurkmĂ©nistan fut annexĂ© Ă  l’Empire, avec la rĂ©gion de Merv. Le , il fut Ă©levĂ© au grade de gĂ©nĂ©ral d’infanterie, dĂ©corĂ© de l’ordre de Saint-Georges de 2e classe et, quelques mois aprĂšs, envoyĂ© Ă  Minsk pour rĂ©organiser les forces militaires.

De temps Ă  autre, le gĂ©nĂ©ral se reposait dans son domaine prĂšs de Riazan. Il avait de bons rapports avec ses paysans, mais sa santĂ© s’altĂ©ra. Il y eut d’abord l’assassinat de sa mĂšre qui lui causa une immense douleur, l’assassinat de l’empereur Alexandre II qui lui avait fait confiance, et sa mĂ©sentente avec son Ă©pouse, nĂ©e princesse Gagarine, qui obtint la sĂ©paration. Il n’était pas heureux dans sa vie privĂ©e.

Le , il obtint une permission d’un mois et se rendit de Minsk Ă  Moscou. Il Ă©tait en compagnie de quelques officiers, dont le baron von Rosen, et rencontra le prince Obolensky qui le trouva contrariĂ©. Il se rendit chez Axakov, le cĂ©lĂšbre journaliste, lui demandant de garder des documents car il craignait qu’on ne lui les vole. Le lendemain, aprĂšs un dĂźner donnĂ© en son honneur par le baron von Rosen, il rentra Ă  son hĂŽtel (Anglia) situĂ© Ă  l’angle de la rue Stolechnikov et de la rue Petrovka. Or une cocotte de haut-vol, Charlotte (ou ElĂ©onore) Altenrose, de nationalitĂ© austro-hongroise, y logeait aussi dans une suite connue des cercleux et des mondains. C’est ici qu’il mourut d’une crise cardiaque Ă  l’ñge de trente-neuf ans. Son corps fut transfĂ©rĂ© dans un autre hĂŽtel oĂč il avait ses habitudes, pour Ă©viter le scandale. Certains assuraient dĂ©jĂ  qu’il s’était suicidĂ©, d’autres qu’on l’avait tuĂ©. Les journaux europĂ©ens s’emparĂšrent de l’affaire, d’aucuns, comme en France croyaient y voir la main de Bismarck.

Le gĂ©nĂ©ral fut enterrĂ© dans son domaine de Spassko-Zaborovsky, dans l’ouiezd de Ranenburg, prĂšs de Riazan.

Plusieurs statues du gĂ©nĂ©ral se trouvent encore en Russie, malgrĂ© la dĂ©molition de certaines d’entre elles (Moscou) aprĂšs la rĂ©volution d'Octobre. Sa sƓur ZinaĂŻda, titrĂ©e comtesse de Beauharnais, Ă©tait l’épouse morganatique du prince Romanovski, 5e duc de Leuchtenberg, et petit-fils de Nicolas Ier. Son autre sƓur, Nadejda, Ă©tait l’épouse du prince Constantin EspĂ©rovitch Belosselsky-Belozersky, gĂ©nĂ©ral aide-de-camp de l’empereur Nicolas II.

Notes et références

  1. L'ancienne orthographe d'avant 1960 était Skobélieff en français

Annexes

Bibliographie

  • Jean-Marie ThiĂ©baud Personnages marquants d'Asie centrale, du Turkestan et de l'OuzbĂ©kistan. Paris, 2004

Article connexe

Liens externes

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