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Midas

Midas (en grec ancien Μίδας / Mídas) est un roi de Phrygie, fils de Gordias. Il apparaît dans la mythologie grecque, notamment dans les transcriptions d'histoires populaires par Ovide ou Plutarque. Il est aussi mentionné par Hérodote.

Midas
Fonction
Roi de Phrygie (d)
Biographie
Naissance
Décès
Nom dans la langue maternelle
Μίδας
Enfant
Dans la version du mythe de Midas de Nathaniel Hawthorne, sa fille se transforme en statue lorsqu'il la touche. Walter Crane, 1893.

Mythe

Midas est le héros de nombreuses légendes.

L'or de Midas

Silène, ayant bu plus que de raison, s'égare jusque sur les terres de Midas, qui le recueille et lui offre l'hospitalité. Dionysos, à sa recherche, le trouve là et remercie l'hôte de celui qui l'a élevé en lui accordant un vœu. Midas demande alors la faculté de transformer en or tout ce qu'il touche. Incapable de manger et de boire, il supplie le dieu de reprendre son présent. Dionysos lui ordonne alors de se laver les mains dans les eaux du Pactole, dont le sable se change en or. Cette légende explique le caractère aurifère des fonds, auquel la Phrygie doit une bonne partie de son empire.

Le mythe de Midas et de Dionysos illustre les effets négatifs d'un désir trop ardent, ainsi que la recherche du bonheur par l'accumulation des richesses, en contradiction avec la conception aristotélicienne du bonheur : Midas a la faculté de combler ses désirs d'accumulation de richesses en vue du bonheur parfait, mais sa capacité à transformer tout ce qu'il touche en or le coupe totalement de la vie normale, l'empêchant aussi bien de manger que de boire, mais le forçant par là-même à transformer ses proches en statues d'or dès qu'il les touche. Cette légende est à comparer à celle de Tantale. À l'inverse de Midas qui a le pouvoir d'assouvir pleinement son désir, Tantale lui n'est aucunement et jamais en mesure d'assouvir le sien. Platon fait référence aux richesses de Midas dans Les Lois[1] et La République[2], à propos de la fortune des hommes de bien.

Les oreilles d'âne

Dans un autre mythe, il est l'élève d'Orphée et ses talents de musicien sont requis lorsqu'il est appelé à être juge dans le concours entre le satyre Marsyas, joueur de flûte, et Apollon, qui joue de la lyre (Ovide, au livre XI de ses Métamorphoses, situe le concours entre Pan et Apollon). Il donne Marsyas vainqueur, alors que les Muses, qui jugent également, préfèrent Apollon au satyre. Apollon, pour se venger, lui donne des oreilles d'âne. Midas tente de les cacher sous un bonnet phrygien, mais un serviteur découvre son secret en lui coupant les cheveux. Incapable de tenir le secret plus avant, le serviteur finit par creuser un trou dans le sable, y dit : « Le roi Midas a des oreilles d'âne » et rebouche le trou. Une touffe de roseaux se met à y pousser et répète à tout vent la phrase[3].

Ella Maillart rapporte, dans un récit de voyage, une version de la légende du roi Midas, attribuée aux Wusun (qu'elle orthographie Oussounes). Le barbier ayant confié le secret des oreilles d'âne du roi à un puits, il oublia de refermer l'orifice : l'eau du puits déborda, noya le palais et engendra le lac actuel de l'Yssyk Koul, au Kirghizistan actuel. Elle émet l'opinion que la légende est de fait d'origine asiatique[4].

Certains établissent un rapport avec la légende celtique des oreilles de cheval du roi Marc'h.

Autres

Xénophon, dans son Anabase nous rapporte qu'une fontaine, à Thymbrée, porte le nom de Midas depuis qu'il a mélangé du vin à sa source pour y surprendre un satyre qu'il poursuivait[5].

Historicité

Hérodote relate le suicide de Midas, en , lors de l'invasion de la Phrygie par les Cimmériens.

Dans le Phèdre, Platon cite son épitaphe[6] :

« Je suis une vierge d’airain et repose sur le tombeau de Midas

Tant que l’eau coulera et que les arbres verdiront

Je resterai sur ce tombeau arrosé de larmes

Et j’annoncerai aux passants que Midas est ici enterré. »

Midas est probablement inspiré d'un personnage ayant réellement existé et ayant été roi de Phrygie entre la fin du VIIIe siècle av. J.-C. et le début du VIIe siècle av. J.-C. Ce roi aurait épousé la fille d'Agamemnon, roi de Cymé, une cité grecque d'Asie mineure. Midas serait mort au début du VIIe siècle av. J.-C. Il se serait suicidé à la suite de l'invasion cimmérienne et la destruction de Gordion, la capitale de la Phrygie, en Il a été suggéré que le « tombeau de Midas », sur le site archéologique de Gordion, soit sa sépulture. Cependant, il a été démontré que cette sépulture datait du siècle précédent. En effet, ce tombeau est daté des environs de -. Il peut s'agir de l'un de ses prédécesseurs, peut-être son père.

Postérité

Alchimie

Les plus anciens alchimistes connus proposent des commentaires de récits mythologiques[7]. Le mythe de Midas faiseur d'or a attiré l'intérêt notamment de Bracesco[8], de Michaël Maïer[9], et du bénédictin Dom Pernety[10]. Plus récemment, le philosophe Emmanuel d'Hooghvorst commente au sens alchimique tout le récit de Midas proposé par Ovide dans ses Métamorphoses : « Nous voyons en effet dans ce récit, un traité complet de cette chimie cabalistique tant épiée et si peu expérimentée. C'est ce que nous allons nous efforcer de montrer. »[11].

Littérature

Peinture

Musique et chanson

Astronomie

Jeux vidéo

  • 1996 : Tomb Raider (premier jeu vidéo de la série, et son remake Tomb Raider: Anniversary) : la main du roi Midas transforme les lingots de plomb en or.
  • 2010 : God of War (Ghost of Sparta) : Midas est l'un des personnages.
  • 2013 : Dota 2 : l'objet Hand of Midas permet à son possesseur de générer de l'or.
  • 2020 : Fortnite Battle Royale : Midas est l'un des personnages principaux.

Cinéma et télévision

Divers

Annexes

Sources antiques

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

Références

  1. Platon, Les Lois [détail des éditions] [lire en ligne], II, 660e.
  2. Platon, La République [détail des éditions] [lire en ligne], III, 408b.
  3. « Mythologie grecque: Midas », sur mythologica.fr (consulté le ).
  4. Ella Maillart, Des monts Célestes aux sables Rouges, Payot, 1990, 1991, 2001 (ISBN 2-228-89440-0).
  5. Xénophon, Anabase, Livre I, 1.2.14.
  6. Platon, Phèdre [détail des éditions] [lire en ligne], II, 264c.
  7. M. Mertens, Les Alchimistes grecs, Paris, Les Belles Lettres, , 302 p., p. 3 et ss.
  8. (la) G. Bracesco, De Alchemia Dialogus, in : J.-J. Manget, Bibliotheca chemica curiosa, t. I, Genève, , 938 p., p. 565 et ss.
  9. (la) M. Maïer, Arcana arcanissima (Les Arcanes très secrets), S.l., s.d., 285 p., p. 90-91 ; 257-258 ; 267.
  10. A.-J. Pernety, Les Fables égyptiennes et grecques dévoilées, tome I, Paris, Delalain, , 580 p., p. 551-563.
  11. E. d'Hooghvorst, Le Roi Midas, in : Ces Hommes qui ont fait l'alchimie au XXe siècle, Grenoble, Geneviève Dubois éditions, , 112 p., p. 20.
  12. (en) « Gold - Imagine Dragons », (consulté le ).
  13. https://genius.com/Genius-traductions-francaises-taylor-swift-champagne-problems-traduction-francaise-lyrics.
  14. (en) « ‘Trust’ Season Finale Captures Oil Tycoon Increasingly Alone With His Midas Touch », sur Entertainment Voice,
  15. (en) « ‘Trust’ Season Finale: A King Is Deposed », sur The New York Times,
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