Maureen Kearney
Maureen Kearney est une syndicaliste et lanceuse d'alerte[1]. Professeure d'anglais pour la formation permanente dans une filiale d'Areva[2], leader mondial de l'industrie nucléaire, elle y est responsable syndicale de la CFDT, élue en 2004 secrétaire du comité de groupe européen d'Areva. Dans les années 2010, elle a alerté la presse et les politiques de l'existence d'un contrat secret comportant des transferts de technologie vers la Chine, menaçant l'entreprise.
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Professeur de langues, syndicaliste, professeur d'anglais |
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Le livre-enquĂȘte La Syndicaliste de la journaliste Caroline Michel-Aguirre, sorti en 2019, raconte les efforts des syndicats d'Areva pour tenter de sauver l'entreprise, les menaces rĂ©pĂ©tĂ©es contre Maureen Kearney puis son viol avec actes de barbarie subi dans sa maison, ligotĂ©e Ă une chaise. Le viol est suivi d'une enquĂȘte bĂąclĂ©e, comme une entrave au fonctionnement de justice, les prĂ©lĂšvements d'ADN effectuĂ©s sur les lieux du crime n'ayant jamais Ă©tĂ© retournĂ©s aux enquĂȘteurs. Maureen Kearney subit une brutale garde Ă vue, visant Ă tenter de justifier des accusations d'affabulation, reprises par le ministĂšre de la Justice. Elle en est blanchie en appel[3]. Aucun des deux tribunaux n'a « reconnu son statut de victime »[4], car ce n'Ă©tait « pas lâobjet de la procĂ©dure »[4]. Elle a Ă©tĂ© entendue par un seul des quatre juges d'instruction[5]. Elle renonce Ă ses plaintes pour « sĂ©questration, violence avec arme et viol »[6] - [7] - [4], de guerre lasse.
Le livre de Caroline Michel-Aguirre est adapté en film par Jean-Paul Salomé, avec Isabelle Huppert dans le rÎle-titre[8]. Maureen Kearney approuve publiquement[3] le film qui montre comment est « délégitimée » la parole des femmes et comment le viol est « utilisé comme arme politique pour détruire ses victimes »[9].
Biographie
Famille, arrivée en France et engagement syndical
De nationalitĂ© irlandaise, elle grandit dans une famille sensibilisĂ©e au syndicalisme[10] oĂč il est coutume de dire que chacun « a deux mains, l'une pour s'aider soi-mĂȘme et la seconde pour aider les autres »[11]. Sa mĂšre a militĂ© pour la libĂ©ration de Nelson Mandela en 1990[10] ; Maureen Kearney devient fĂ©ministe dĂšs le lycĂ©e[10]. Au milieu des annĂ©es 1980, elle s'installe en France avec son mari Gilles[12] dans une maison du village d'Auffargis (Yvelines).
AprÚs la naissance de leur fille, elle est embauchée en 1987 à la Société Générale pour les Techniques Nouvelles (SGN)[2], filiale du groupe Cogema (future Areva), pour enseigner l'anglais à des techniciens qui partent travailler à l'étranger[12]. Indignée d'avoir vu de jeunes ingénieurs licenciés sans indemnité[2], elle s'engage à la CFDT, devenant sa « figure de proue » chez Areva[12]. Son « trÚs bon contact » et sa capacité à « discuter avec les délégations des autres nations » y sont loués[13]. Elle est ainsi « missionnée par la CFDT », cette équipe syndicale recevant « souvent des infos en interne »[13], les recoupant, pour « connaßtre des orientations stratégiques » d'Areva[13].
2006 à 2010 : grÚves et action contre le démantÚlement d'Areva
Avec l'ensemble des Ă©lus du personnel de la CFDT et de tous les autres syndicats d'Areva, elle mĂšne plusieurs actions pour dĂ©fendre l'entreprise, et ses salariĂ©s. AppuyĂ© par des syndicats comme IG Metall en Allemagne ou la CGIL en Italie[14], le comitĂ© de groupe auquel elle participe appelle Ă des grĂšves dans les usines des treize pays d'Europe oĂč sont implantĂ©s les cinquante-cinq sites d'Areva[15] - [14]. Un rapport d'expertise dĂ©taillant les inconvĂ©nients du projet de cession d'Areva T&D[15], Ă©tape dĂ©cisive d'une « vente Ă la dĂ©coupe d'Areva »[16] prĂ©voit que l'effectif du groupe chutera Ă 19 000 salariĂ©s dans le monde en 2023, quatre fois moins que les 75 000 de la fin 2009[17].
Cette trÚs rentable filiale, vendant des équipements de transmission et distribution d'électricité, est convoitée dÚs 2006 par Alstom, détenu par le groupe Bouygues, car elle a doublé en quelques années sa part du marché mondial de l'interconnexion électrique en pleine croissance[18], ce qui a fait tripler le cours de Bourse d'Areva entre 2004 et 2006.
Devenue en 2009 la plus grande filiale d'Areva, avec 31 000 salariés, dont 10 000 personnes embauchées en seulement quatre ans, Areva T&D permet surtout, en assurant la moitié des bénéfices d'Areva en 2009, d'encaisser le double choc du retard des chantiers de l'EPR et de l'incapacité d'Uramin à se procurer de nouvelles ressources d'uranium en Afrique aprÚs l'inondation en de Cigar Lake au Canada, la deuxiÚme mine d'uranium au monde, détenue à 37% par Areva. Les dégùts rendent le combustible nucléaire hors de prix.
Nicolas Sarkozy nĂ©gocie durant l'Ă©tĂ© 2007 le rachat par Alstom-Bouygues d'Areva T&D, se heurtant Ă une forte opposition du comitĂ© de groupe d'Areva, qui tire « la sonnette d'alarme »[19], accumulant les dĂ©marches de lobbying. La banque HSBC et le cabinet amĂ©ricain McKinsey, mandatĂ©s discrĂštement par l'Agence des participations de l'Ătat[19], n'encouragent pas le projet, McKinsey analysant que cette vente « ne gĂ©nĂ©rerait pas de synergies »[19] tandis que « l'Ătat n'aurait rien Ă y gagner », selon HSBC[19], qui prĂ©conise plutĂŽt « la mise en Bourse » d'une portion du capital d'Areva[19]. Anne Lauvergeon Ă©voque aussi des « synergies nĂ©gatives assez importantes » et l'impĂ©ratif de croissance par ses forces propres », en novembre 2007, aprĂšs la vente Ă la Chine de deux rĂ©acteurs EPR[20], tandis que les cadres dirigeants d'Areva T&D signent Ă l'unanimitĂ© une tribune libre dans Les Echos pour dĂ©noncer une opĂ©ration qui « empĂȘcherait de bĂ©nĂ©ficier pleinement des opportunitĂ©s du marchĂ© en 2010-2011 et laisserait la place » aux concurrents ABB et Siemens[16].
En juin 2009, Maureen Kearney mÚne la délégation d'Areva reçue à l'Elysée, qui donne l'assurance que cette vente est écartée[21].
La cession aura finalement lieu en 2010, par décision du gouvernement de François Fillon, couplée à la révocation d'Anne Lauvergeon, alors personnellement affaiblie par l'affaire Uramin[22]. En 2023 Areva fait l'objet d'une procédure judiciaire pour malversations dans ses comptes, à la suite du désastre financier causé par l'effondrement de la valeur de ses titres Uramin[23].
2012 : alerte contre les transferts de technologie en Chine
Les liens de confiance tissés par les syndicalistes du comité de groupe européen d'Areva avec Anne Lauvergeon se poursuivent aprÚs sa révocation. Anne Lauvergeon conserve un poste honorifique chez Areva, pourtant rémunéré, jusqu'en mi-2012[24]. L'intersyndicale réagit à un nouveau risque, celui des conséquences sur les emplois d'un projet de transfert de technologie, qui apparaßt en 2012 sous la forme d'un contrat secret signé avec la Chine[25].
Maureen Kearney en prend connaissance via un lanceur d'alerte[26] et devient elle-mĂȘme lanceuse d'alerte auprĂšs des politiques, s'attirant les foudres de Luc Oursel, nouveau PDG d'Areva, nommĂ© en 2011 par le pouvoir politique contre l'avis d'Anne Lauvergeon. François Fillon est alertĂ© en 2011[2].
Dans un premier temps, le PDG Luc Oursel nie en bloc l'existence d'un tel contrat[27].
Avant et aprĂšs l'Ă©lection prĂ©sidentielle de 2012, Maureen Kerney et l'intersyndicale rencontrent ministres et dĂ©putĂ©s. Plusieurs dĂ©putĂ©s, inquiets, confient Ă L'Expansion vouloir une commission d'enquĂȘte parlementaire[28] ; le gouvernement demande de « temporiser, le temps de procĂ©der Ă des vĂ©rifications[28] ».
Entre-temps, la presse confirme et relaie les alertes concernant les négociations qui persistent avec des entreprises chinoises portant sur une collaboration internationale pour des projets nucléaires. Le Nouvel Obs publie le 27 septembre 2012 des extraits d'un projet d'accord bipartite entre EDF et son partenaire CGNPC. Le Canard enchaßné du 3 octobre 2012 publie une note de l'APE (l'Agence des participations de l'Etat), intitulée « alerte relative à un projet d'accord de coopération entre EDF et CGNPC »[29]
Maureen Kerney obtient un rendez-vous en avec le nouveau président de la République François Hollande.
2012 : intimidations, menaces, viol et actes de barbarie
Maureen Kearney, malgré le soutien de son intersyndicale, fait l'objet de menaces anonymes qu'elle décrit à des journalistes de L'Express rencontrés fin [28]. Sa fille lui dit se sentir suivie[2]. Le [30], le comité de groupe d'Areva vote à l'unanimité une motion[30] demandant au PDG la derniÚre version de l'accord tripartite[30], signée le entre Areva, EDF et le chinois CGNPC, en précisant qu'un refus constituerait un délit d'entrave. Il ne l'obtient toujours pas.
Le , les ministres de l'intérieur Bernard Cazeneuve et de l'économie Arnaud Montebourg sont contactés personnellement par Maureen Kearney et répondent à ses messages[31]. Les intimidations se répÚtent, l'obligeant à consulter un psychiatre et à commencer un traitement[31]. Quelques jours aprÚs, le , elle est victime d'un viol avec actes de barbarie, dans sa maison, ligotée à une chaise[32]. L'agresseur la menace de mort : « c'est le deuxiÚme avertissement, il n'y en aura pas de troisiÚme »[2]. La femme de ménage la découvre six heures aprÚs et veut appeler la police ; Maureen Kearney refuse, craignant des représailles[33]. C'est finalement son mari qui impose l'appel[33].
Le viol est révélé le lendemain par Libération[30], quotidien dont Anne Lauvergeon préside le conseil de surveillance[30] et confirmé par la CFDT[30] et le parquet de Versailles, qui révélera dix jours plus tard que la lettre A a été gravée avec un couteau sur l'abdomen de la victime[34]. Les syndicalistes de la CFDT rencontrent la DRH pour qu'elle soit protégée en tant que lanceuse d'alerte[13].
Le surlendemain du viol, Areva annonce Ă l'AFP porter plainte contre le journal[30], qui a fait Ă©tat dans un article sĂ©parĂ© des inquiĂ©tudes du comitĂ© de groupe[30]. Michel Toudret, dĂ©lĂ©guĂ© central CFDT d'Areva confirme Ă la presse que les syndicats « craignent des transferts de technologies avec la Chine »[30] et que Maureen Kearney recevait des coups de tĂ©lĂ©phone de menaces[30]. Le syndicat demande aussi Ă la presse « dâobserver la plus grande rĂ©serve au nom du droit Ă la prĂ©servation de sa personne, de ses proches et de ses amis »[35].
2012 : projets industriels d'EDF avec la Chine
Anne Lauvergeon est entendue par les enquĂȘteurs le [36] et Le Canard EnchaĂźnĂ© du rĂ©vĂšle qu'Arnaud Montebourg a commandĂ© une enquĂȘte de l'Inspection gĂ©nĂ©rale des Finances (IGF) sur le projet d'accord entre EDF et le chinois CGNPC[28] - [37].
L'Express rĂ©vĂšle la mĂȘme semaine que des Ă©quipes d'EDF et du chinois CGNPC continuent à « travailler de concert », en Chine, dans la ville de Guangzhou, sur « un projet de rĂ©acteur nuclĂ©aire concurrent de l'Atmea » (d'Areva) avec « des demandes de transfert » d'une partie de son architecture centrale[28], pour laquelle Areva aurait sept ans d'avance sur ses concurrents »[28]. L'Express prĂ©cise que les pourparlers avancent sans Areva, alors qu'en le ComitĂ© de politique nuclĂ©aire (CPN) français avait tranchĂ© : EDF ne peut s'associer Ă CGNPC qu'avec Areva[28]. Le PDG d'Areva rĂ©pond le dans un entretien au JDD que le « transfert de technologie vers la Chine » ne se fera qu'« au cas par cas »[38].
« Affaire Maureen Kearney »
2013 : enquĂȘte Ă charge
Cette « affaire Areva » devient entre-temps l'« affaire Maureen Kearney » : les enquĂȘteurs tentent sans succĂšs de faire avouer Ă la femme de mĂ©nage « qu'elle l'avait aidĂ©e Ă monter de toutes piĂšces son agression »[39], puis rĂ©digent un avis de classement de l'enquĂȘte dĂšs le [39]. La violence de l'agression se double de celle d'une batterie d'examens gynĂ©cologiques[27], effectuĂ©s comme pour « un animal qu'on amĂšne chez le vĂ©tĂ©rinaire, et uniquement par des hommes »[27]. Puis elle subit des tests psychiatriques, Ă©galement effectuĂ©s par des hommes[27]. Son mĂ©decin est perquisitionnĂ© et le procureur Vincent Lesclous s'Ă©tonne qu'elle n'ait pas ripostĂ© face Ă son violeur[27], alors qu'elle a cru sentir une arme dans son dos. Les enquĂȘteurs lui font croire que son propre mari et ses enfants la soupçonnent d'affabulation. Son mari dĂ©ment fermement ces insinuations[39]. Les enquĂȘteurs disent Ă sa famille qu'elle est « folle Ă lier »[40], affirmant ne pas croire « un mot » de tout ce qu'elle leur a dit, et savoir qu'elle s'est attachĂ©e et agressĂ©e elle-mĂȘme[27]. Parmi trente tĂ©moignages, vingt-huit attestent de son intĂ©gritĂ© et de son comportement respectueux. Les deux la dĂ©crivant comme « nâallant pas bien », Ă©manant de dirigeants d'Areva, sont retenus au dossier[40].
Elle est placĂ©e en garde Ă vue, le [41], un mois aprĂšs son viol, annonce l'AFP, de « source proche du dossier »[41], car « soupçonnĂ©e » de « dĂ©nonciation de crime ou dĂ©lit imaginaire »[41]. Jean-Pierre Bachman responsable syndical CFDT et le syndicat CFDT lui rĂ©itĂšrent « toute confiance » et annoncent que la CFDT « se portera partie » civile Ă ses cĂŽtĂ©s[41]. Pendant la garde Ă vue, elle est contrainte de laisser la porte ouverte quand elle va aux toilettes. Elle subit la violence psychologique d'un homme en civil qui ne s'est pas identifiĂ©, la menaçant, dans les locaux de la police : « Le rouleau compresseur de la justice et dâAreva feraient en sorte que ni moi, ni ma famille, ne se relĂšvent »[42]. ĂpuisĂ©e, elle cĂšde aux pressions ; elle reconnaĂźt avoir tout inventĂ©, sans donner aucun dĂ©tail[4] : ce sont des aveux « non circonstanciĂ©s »[4].
La protection de son domicile cesse et les policiers lui disent de se méfier. Le , Valeurs Actuelles, repris par l'AFP, révÚle qu'une information judiciaire est ouverte contre elle[43] pour « dénonciation mensongÚre (...) ayant entraßné des recherches inutiles »[43].
Peu aprÚs, elle se rétracte[44], revenant sur ses aveux imposés un mois plus tÎt sous la pression[44] et non-circonstanciés. L'affaire traßne. Fin 2013, dix mois aprÚs le viol, la juge d'instruction refuse toujours d'auditionner Maureen Kearney, malgré l'insistance de son avocat Thibault de Montbrial, qui demande alors au président de la chambre d'instruction de la cour d'appel de Versailles de saisir un autre juge, sans l'obtenir[39].
AprĂšs avoir pensĂ© au suicide, se disant que ses enfants et petits-enfants « seront peut-ĂȘtre protĂ©gĂ©s » si elle n'est « plus là »[40], elle perd 14 kilos, elle qui en « pesait en moyenne 57 »[40]. Elle dĂ©mĂ©nage, avec son mari, en 2014 dans les Deux-SĂšvres, recherchant une « forme de sĂ©curitĂ© » dans le choix d'une « maison de centre-ville »[45]. Elle y milite Ă Artisans du Monde, Ă l'Ă©cole Montessori et donne des cours dâanglais[46]. Pendant six ans, elle ne dort « que par tranches de deux heures, sans cesse rĂ©veillĂ©e par des cauchemars »[10], parfois « Ă©pouvantables »[40], et ressent une « colĂšre folle »[10], se demandant « en permanence » comment la France, pays des Droits de l'Homme, a pu « laisser passer cette injustice »[10].
2017 : premier procĂšs
Quand son premier procĂšs arrive en 2017, cinq ans aprĂšs le viol, Maureen Kearney est Ă©puisĂ©e, persuadĂ©e que ce sera « le moment de la rĂ©habilitation »[27] et qu'une femme magistrate sera sensible Ă ce qu'elle a vĂ©cu. Elle est dĂ©routĂ©e en cours d'audience par le montant Ă©levĂ© d'amende requise par le procureur (7 500 euros)[31] puis par les Ă©tranges questions de la prĂ©sidente[27], y rĂ©pondant en larmes[47] - [48]. Comme ses avocats « nâinterviennent jamais pour la protĂ©ger », elle pense « quâils nâen avaient pas le droit »[40].
à l'audience, le représentant du ministÚre public assÚne que Maureen Kearney était en 2012 « déprimée » et faisait « une fixation sur ces problÚmes de contrat avec la Chine »[48]. Son avocat Thibault de Montbrial déplore que « le couteau n'a pas été expertisé »[48], alors qu'il a servi pour le crime ; il rappelle que « dans les dossiers qui concernent l'industrie lourde en France », les pressions de ces « officines qui travaillent pour des intermédiaires » « sont des choses qui peuvent arriver »[48].
Elle est condamnĂ©e Ă 5 000 euros d'amende et Ă cinq mois de prison avec sursis[27] pour « dĂ©nonciation dâun crime ayant exposĂ© les autoritĂ©s judiciaires Ă dâinutiles recherches »[33].
Le tribunal se fonde sur l'absence de trace papillaire ou d'ADN[44], hormis les siennes[44], celles de son mari et de sa femme de mĂ©nage[44]. Il est notĂ© que tous les objets ayant servi Ă lâagression provenaient du domicile[44] - [48].
2018 : victoire en appel
En thérapie avec Gérard Chaput, ex-médecin militaire spécialisé dans les syndromes post-traumatiques, Maureen Kearney sort de la « sidération » par des méthodes comme l'EMDR ou l'hypnose ericksonienne[40]. Elle reprend des forces avec le soutien de sa famille, de ses collÚgues et de la CFDT, qui finance le changement d'avocats pour faire appel en Justice[27]. Les nouveaux conseils reprennent « les choses de A à Z »[40] afin d'éclaircir toutes les « bizarreries » du dossier[40], obtenant la saisie d'un juge d'instruction[49], aprÚs une nouvelle plainte en [49], cette fois pour « séquestration, violence avec arme et viol »[47].
Ils dĂ©couvrent que des traces d'ADN Ă©tranger prĂ©levĂ© sur le lieu du crime ont Ă©tĂ© « perdues » au cours de l'enquĂȘte[27]. Ils soulignent l'existence d'appels tĂ©lĂ©phoniques menaçants, dont les enquĂȘteurs affirmaient jusque lĂ l'inexistence, reçus quelques jours avant le viol[44]. La victime s'Ă©tant souvenue de sa rupture de ligament Ă lâĂ©paule droite prouve qu'il lui Ă©tait impossible de sâattacher seule Ă une chaise[44].
La pétition en ligne de son comité de soutien[50], appelle à « une justice équitable » pour les lanceurs d'alerte, « exigeant qu'elle « soit reconnue victime et non accusée »[50].
En , une quarantaine de syndicalistes CFDT, venus notamment de Bordeaux, de Tours, ou de La Hague (Manche)[50] manifeste devant la Cour d'appel pour la soutenir[50] puis assistent Ă l'audience[49], oĂč son avocat HervĂ© Temime dĂ©nonce une « erreur judiciaire »[50] et un rapport d'enquĂȘte « rempli d'erreurs, voire grossiĂšrement faux », qui « dĂ©montre une conviction prĂ©-Ă©tablie » des enquĂȘteurs[50]. Il souligne que 24 scellĂ©s[49], envoyĂ©s pour ĂȘtre analysĂ©s par des experts scientifiques, n'ont jamais Ă©tĂ© versĂ©s au dossier[44]. De mĂȘme, un criminel expĂ©rimentĂ© a pu effectuer les repĂ©rages dans la maison pour identifier le matĂ©riel nĂ©cessaire, tous les objets utilisĂ©s y Ă©tant visibles[33].
Balthazar LĂ©vy, son autre avocat[44], salue la Cour d'appel « trĂšs attentive Ă nos arguments », qui « les a presque tous adoptĂ©s »[44] et le « soulagement » de la victime[44] aprĂšs « toutes ces annĂ©es de procĂ©dure qui lâont Ă©prouvĂ©e »[44].
Sa dĂ©fense prouve que les empreintes digitales de la victime proviennent toutes de sa main gauche, alors quâelle est droitiĂšre. Elles ont Ă©tĂ© relevĂ©es sur des objets de la maison, des verres et des poignĂ©es de porte, alors que les enquĂȘteurs prĂ©tendaient qu'elles provenaient des liens ayant servi Ă la ligoter[47]. Ils Ă©tablissent aussi qu'aucun des experts l'ayant examinĂ©e nâa jamais corroborĂ© lâhypothĂšse dâune invention de sa part[47]. GĂ©rard Chaput a affirmĂ©, « en son Ăąme et conscience » qu'elle a bien Ă©tĂ© agressĂ©e[47].
L'ensemble des preuves facilite sa victoire[51] - [44] ; elle est innocentĂ©e par un arrĂȘt du , la Cour dĂ©nonçant les « carences de lâenquĂȘte »[47], relate L'Obs. Des lacunes « dâautant plus regrettables que la prĂ©sence ou lâabsence sur ces objets de traces gĂ©nĂ©tiques, de Maureen Kearney ou dâun tiers, aurait Ă©tĂ© de nature Ă confirmer ou Ă infirmer de maniĂšre objective chacune des deux versions en prĂ©sence »[4], observe l'arrĂȘt de la Cour. LibĂ©ration jugera cinq ans aprĂšs cette dĂ©cision « davantage fondĂ©e » sur « les manquements de lâenquĂȘte relevĂ©s par la dĂ©fense de Maureen Kearney » que sur une quelconque certitude quant Ă l'agression, qui « n'Ă©tait de toute façon pas lâobjet de cette procĂ©dure » en appel[4]. L'arrĂȘt de la Cour dĂ©plore que de nombreux prĂ©lĂšvements rĂ©alisĂ©s sur les adhĂ©sifs ayant servi Ă attacher Maureen Kearney Ă sa chaise, ou sur le manche du couteau, « ont fait lâobjet de rĂ©quisitions dâanalyse dont le rĂ©sultat ne figure pas au dossier »[4]. Les aveux en garde Ă vue, ont Ă©tĂ© extorquĂ©s « dans des conditions qui laissent dâautant plus la place au doute quant Ă la sincĂ©ritĂ©, quâils ne sont absolument pas circonstanciĂ©s », prĂ©cise la Cour[4], qui observe que l' « Ă©tat de sidĂ©ration » peut expliquer que la victime ne se soit pas dĂ©battue[4] ou que, libĂ©rĂ©e, elle refuse d'appeler la police[33], « craignant des reprĂ©sailles »[33] puis porte plainte pour « menaces avec arme »[47].
Le ministÚre public a requis la confirmation de la peine prononcée en premiÚre instance[44], réclamant cette fois 5 000 euros d'amende[44] et six mois de prison avec sursis[44].
L'Agence France-Presse[44] et L'Obs relatent sa victoire en appel ; « peu dâautres mĂ©dias relaient lâinformation », observera cinq ans aprĂšs LibĂ©ration. De nombreux mĂ©dias en ont parlĂ©, mi-septembre 2018, au moment du dĂ©but du procĂšs en appel[52] - [53], sa relaxe deux mois aprĂšs en novembre « est presque passĂ©e inaperçue » alors que « l'agression, elle, avait fait les gros titres », dĂ©plore L'Obs[47] juste aprĂšs la relaxe, en se demandant comment « rĂ©parer » les « erreurs judiciaires »[47] et Ă©viter qu'elles « prospĂšrent »[47].
Une autre victime, dans une affaire similaire
La journaliste de L'Obs Caroline Michel Aguirre, auteure du livre-enquĂȘte La syndicaliste, a rĂ©vĂ©lĂ© cette deuxiĂšme affaire dans une enquĂȘte publiĂ©e le . L'autre victime s'y exprime pour la premiĂšre fois publiquement, Ă visage dĂ©couvert.
L'agression de Marie-Lorraine Boquet-Petit, subie en 2006 dans les Yvelines aussi, avait suivi de quelques jours une lettre Ă©crite au juge Philippe Courroye par son mari Emmanuel Petit, pour dĂ©noncer des faits de corruption, un tĂ©moignage qui lui vaudra son licenciement[54]. Selon Marie Claire, les similitudes « sont listĂ©es et glaçantes »[55] car les deux femmes ont subi des menaces tĂ©lĂ©phoniques avant les viols[55], dans les deux cas effectuĂ©s « Ă domicile »[55]. Deux mĂȘmes personnes, Henri Proglio, PDG de Veolia Environnement puis d'EDF, et l'intermĂ©diaire Alexandre Djouhri[55], se trouvaient dans leurs environnements Ă l'Ă©poque des faits.
Adaptation au cinéma et réactions
GenĂšse du film
Le procĂšs en cour d'appel est suivi par Caroline Michel-Aguirre, cheffe du service investigation de L'Obs, qui publie en 2019 le livre-enquĂȘte La Syndicaliste[56] - [57], dont « sort peu grandi » Bernard Cazeneuve. L'homme politique Ă©tait « contact rĂ©gulier avec Maureen Kearney avant lâattaque », car Areva est implantĂ©e dans sa circonscription, et « disparu ensuite »[58]. De mĂȘme que d'autres personnalitĂ©s politiques qui « lâont encouragĂ©e, avant de lui tourner le dos »[3] - [59].
Caroline Michel-Aguirre y rĂ©vĂšle les menaces profĂ©rĂ©es par Alexandre Djouhri Ă lâencontre d'Anne Lauvergeon quand EDF nĂ©gociait secrĂštement avec la Chine[58] et l'existence d'une autre lanceuse d'alerte scarifiĂ©e dans les Yvelines[58]. Le livre inspire Suspicion, fiction sonore en cinq Ă©pisodes de François Luciani, oĂč son personnage est « portĂ© » par Marilyne Canto[60], habituĂ©e des sĂ©ries policiĂšres. « L'effet de rĂ©el » de cette fiction est jugĂ© « littĂ©ralement vertigineux » par un article de dans Le Monde[61].
DĂ©couvrant le livre par un tweet[62], Jean-Paul SalomĂ© dĂ©cide de l'adapter[1], d'une maniĂšre « fidĂšle »[56]. Il propose le premier rĂŽle Ă Isabelle Huppert, qu'il a dĂ©jĂ dirigĂ©e dans La Daronne[56]. Ceux d'Anne Lauvergeon et de Luc Oursel, les deux PDG successifs d'Areva, sont confiĂ©s Ă Marina FoĂŻs et Ă Yvan Attal. La presse fĂ©minine en parle la premiĂšre, durant l'hiver 2022-2023[3] - [63] - [9] et , Variety informe qu'il sera diffusĂ© dans une dizaine d'autres pays, grĂące aux partenariats du producteur Bertrand Faivre[64], avec un fort intĂ©rĂȘt de la presse anglaise[65] et belge[66].
Tournage
Maureen Kearney a donné son aval aux versions successives du scénario, puis est venue assister au tournage, sans intervenir. Deux semaines avant d'accompagner la sortie à Dublin et Paris, elle confie dans Le Monde avoir dû quitter la salle en pleine avant-premiÚre, choc émotionnel qui déclenche une sciatique « carabinée » [67] en revoyant la scÚne du viol. Elle a trouvé le film plus léger que ce qu'elle a vécu[10], la scÚne de la garde à vue étant « bien pire dans la réalité ! »[10]
Sorti le , La Syndicaliste devient « l'Ă©vĂ©nement cinĂ©matographique de la semaine »[68]. Ă ce moment, Areva emploie 19 000 salariĂ©s dans le monde, soit quatre fois moins que les 75 000 de la fin 2009[17]. Les critiques ont le plus souvent apprĂ©ciĂ© un « Erin Brockovich Ă la française »[69], 20 Minutes saluant un film de « ceux qui marquent durablement »[70], Le Figaro soulignant l'action d'une femme « pour retrouver sa dignitĂ© et son honneur » et Le Parisien notant un suspense qui « se dĂ©place au fil de lâintrigue »[71].
TournĂ© dans les lieux des faits[56], notamment le village d'Auffargis (Yvelines), avec les personnes qui les ont vĂ©cu[56], pour replacer le film « dans son contexte de la façon la plus honnĂȘte possible »[56], La Syndicaliste reproduit mot pour mot les propos de la prĂ©sidente du tribunal durant le premier procĂšs[56], ainsi que la plaidoirie d'HervĂ© Temime, jouĂ© par Gilles Cohen[56].
RĂ©actions au film
Lors d'un dĂ©bat avec 500 spectateurs invitĂ©s par la CFDT Cadres et par la Maison des lanceurs d'alerte[72], Maureen Kearney Ă©voque le personnage de la jeune policiĂšre qui dĂ©couvre un cas similaire, par simple recoupement des donnĂ©es de l'enquĂȘte. Cette autre agression a eu lieu Ă©galement dans les Yvelines, avec le mĂȘme mode opĂ©ratoire, notamment des actes de barbarie au couteau, contre la femme d'un autre lanceur d'alerte d'un grand groupe (Veolia Environnement)[55]. Elle prĂ©cise que ce personnage de la fonctionnaire de police est imaginaire[10], n'ayant eu affaire qu'Ă des policiers masculins ; les faits sont rĂ©els[10] - [73] - [74] - [55]. Par une enquĂȘte publiĂ©e le dans L'Obs, Caroline Michel Aguirre a rĂ©vĂ©lĂ© cette deuxiĂšme affaire, Ă©touffĂ©e par les enquĂȘteurs. La seconde victime, Marie-Lorraine Boquet-Petit, s'exprime pour la premiĂšre fois publiquement. Elle rĂ©vĂšle que son viol a suivi de quelques jours une lettre Ă©crite au juge d'instruction Philippe Courroye par son mari pour dĂ©noncer des faits de corruption, alerte qui lui vaudra son licenciement[73]. Selon Marie Claire, les similitudes sont « glaçantes »[55] ; car les deux femmes ont subi des menaces tĂ©lĂ©phoniques avant les viols[55], dans les deux cas effectuĂ©s « Ă domicile »[55], une camionnette blanche Ă©tant aux abords[55]. Ă l'Ă©poque des faits, deux mĂȘmes noms sont citĂ©s, celui d'Henri Proglio, PDG de Veolia Environnement, puis d'EDF et celui de l'intermĂ©diaire Alexandre Djouhri[55]. Dans les deux cas, « des enquĂȘtes jamais abouties ni mĂȘme creusĂ©es, des dossiers rapidement refermĂ©s, des suspects jamais arrĂȘtĂ©s, mais des victimes suspectĂ©es »[55]. L'arrĂȘt de la cour dâappel de Versailles prĂ©cise cependant que les enquĂȘteurs ont eu connaissance de la deuxiĂšme affaire[4]. Aucune procĂ©dure nâa pu « ĂȘtre retrouvĂ©e »[4]. Les fuites dans la presse mentionnaient la scarification, en Ă©ludant le viol[4].
Selon plusieurs mĂ©dias, cette « nouvelle piĂšce pourrait relancer l'enquĂȘte » pour identifier les commanditaire de l'agression[74] et Maureen Kearney confie qu'elle a « envie que lâenquĂȘte soit relancĂ©e »[74] - [55]. Elle ne souhaite pas en prendre l'initiative, refusant un nouveau parcours judiciaire[74].
Le soutien de sa famille et « des gens de la CFDT », l'a « sauvĂ©e de la dĂ©pression »[10], en lui permettant de se rĂ©tracter, car elle « n'aurait pas pu vivre »[10] avec elle-mĂȘme si elle n'avait « pas dit la vĂ©ritĂ© »[10]. Selon Maureen Kearney, il lui est difficile de dire aux autres victimes de viols « de porter plainte (...) en leur promettant qu'elles vont ĂȘtre accompagnĂ©es » par la Justice, « car ce n'est pas vrai »[10].
Jean-Pierre Bachman, coordinateur de la CFDT d'Areva, qui a tĂ©moignĂ© Ă son premier procĂšs[75] et veillĂ© Ă ce que la CFDT paie ses frais dâavocats[75], a rappelĂ© que le syndicat recevait directement des informations confidentielles, puis les recoupait[75]. Ce n'est donc pas, comme le prĂ©sente le film, un cadre d'EDF opposĂ© au PDG Henri Proglio qui divulgue le projet de rapprochement avec les Chinois[75].
De son cĂŽtĂ©, ClĂ©mentine Autain, dĂ©putĂ©e de La France insoumise demande la crĂ©ation d'une commission d'enquĂȘte parlementaire[76] - [77].
La famille de Luc Oursel a dĂ©noncĂ© des scĂšnes du film comme contraires aux faits[78]. Elle estime que la perte des milliers d'emplois est causĂ©e par la perte de chiffre d'affaires et par le surendettement d'Areva (commentaire : le dĂ©rapage de l'endettement du groupe proviendrait du financement hasardeux des sous-traitants (crĂ©dit fournisseur), consĂ©cutif au trĂšs fort accroissement des commandes de 2006 Ă 2009). Selon elle, l'ex-PDG d'Areva[78], mort en 2014, n'a « jamais jetĂ© de chaise sur Maureen Kearney lors dâun conseil dâadministration »[78] et n'a « pas cherchĂ© Ă intervenir dans le processus judiciaire[78], ni rencontrĂ© par exemple le procureur de Versailles »[78]. En France, il est rare qu'un film traite « d'une histoire vraie dans le milieu du pouvoir dont la plupart des protagonistes sont encore vivants »[79], a commentĂ© Marc Endeweld, journaliste d'Off-investigation.
Bibliographie
- Caroline Michel-Aguirre, La Syndicaliste, Ăditions Stock, , 250 p. (ISBN 9782234084612, prĂ©sentation en ligne).
Notes et références
- HĂ©lĂšne Guinhut dans, « « La syndicaliste » : rencontre avec la vĂ©ritable lanceuse d'alerte, Maureen Kearney », Elle,â (lire en ligne).
- Article d'Alexandra Ayo Barro dans le magazine féminin Femme actuelle le 22 août 2022
- "Maureen Kearney, vĂ©ritable lanceuse d'alerte violĂ©e de "La Syndicaliste" : "Jâavais peur dans chaque cellule de mon corps" par Juliette Hochberg, dans Marie-Claire le 25/02/2023 .
- Article d'Anaïs Condomines et Vincent Coquaz le 6 mars 2023 dans la rubrique Checknews de Libération
- DĂ©claration de Maureen Kearney dans l'Ă©mission "C'est Ă vous", diffusĂ©e le 1er mars 2023, prĂ©sentĂ©e par Anne-Ălisabeth Lemoine avec Patrick Cohen, Pierre Lescure, Ămilie Tran Nguyen, Matthieu Belliard, Mohamed Bouhafsi et Bertrand Chameroy. InvitĂ©s, Maureen Kearney et Caroline Michel-Aguirre, grand reporter Ă L'Obs
- « France: relaxe pour une ex-syndicaliste d'Areva, rejugée pour avoir mis en scÚne son agression », l'AFP le 7 novembre 2018.
- « DĂ©cision mercredi pour l'ex-syndicaliste d'Areva soupçonnĂ©e d'avoir mis en scĂšne une agression », AFP,â .
- Critique du film dans Vingt Minutes le 3 mars 2023 .
- Maya Boukella, « Isabelle Huppert est une lanceuse dâalerte victime de viol dans La Syndicaliste », Madmoizelle, .
- « âLa Syndicalisteâ est le point final Ă ce qui mâest arrivĂ© », juge Maureen Kearney, propos recueillis par Caroline ViĂ© dans Vingt Minutes le 03/03/23 .
- Article de Marine Bourrier dans Le Monde du 23 février 2023
- Témoignage d'Anne Gudefin sur Radio France, dans « L'agression - L'histoire vraie de Maureen Kearney, la syndicaliste », diffusé le 26 octobre 2021 .
- Article le 2 mars 2023 par Aurélie Misery de France 3 Normandie .
- "Areva: grÚves et rassemblement européen le 15/9 contre la vente de T et D" le 9 septembre 2009 par l'AFP
- "Areva: appels Ă la grĂšve et expertise Ă©conomique contre la cession de T et D" le 29 juin 2009 par l'AFP
- "A qui profiterait une vente à la découpe d'Areva T&D ?", tribune libre signée par l'ensemble des dirigeants d'Areva T&D, publiée le 25 novembre 2009 dans le quotidien économique Les Echos
- "Les salariĂ©s d'Areva T&D refusent d'ĂȘtre vendus", reportage d'Emilie LĂ©vĂȘque dans L'Express le 15 septembre 2009
- « Alstom et Schneider vont se partager Areva TD à deux tiers/un tiers », Le Journal de SaÎne et Loire, .
- "Areva: le comité de groupe européen s'inquiÚte d'une fusion avec Alstom" selon l'AFP, le 28 septembre 2007 .
- "Des synergies négatives « importantes » en cas de fusion Areva-Alstom" par Challenges le 26 novembre 2007
- "Pas de cession par morceaux de la filiale Transport et Distribution d'Areva, a indiqué l'Elysée", le 26 juin 2009 par l'AFP
- Son mari était actionnaire de cette mine d'uranium visée par une OPA d'Areva en juin 2007, quelques jours aprÚs l'élection de Nicolas Sarkozy
- https://www.connaissancedesenergies.org/afp/rachat-duramin-par-areva-la-cour-de-cassation-rejette-les-pourvois-pour-annuler-une-partie-des-poursuites-230221
- https://www.capital.fr/entreprises-marches/anne-lauvergeon-ecope-dun-lourd-redressement-fiscal-1421460
- « Pour la lanceuse dâalerte dâAreva, Maureen Kearney, un Ă©prouvant visionnage du film « La Syndicaliste » », Le Monde.fr,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- La CFDT Areva recevait des informations en interne et ce n'est donc pas, comme le présente le film de 2023, un cadre d'EDF remonté contre Henri Proglio qui divulgue ce projet de rapprochement avec les Chinois." selon les propos de Jean-Pierre Bachman, coordinateur de la CFDT-AREVA, cité dans l'article du 2 mars 2023 d'Aurélie Misery de France 3 Normandie
- SĂ©rie « Lâhistoire vraie de Maureen Kearney, syndicaliste » par NoĂ©mie Landreau Ăpisode 2/2 : La justice. Le 27 octobre 2021 sur France Culture .
- Julie de la Brosse, « EDF, Areva et les Chinois, une mystérieuse affaire de nucléaire », L'Express, .
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- « Syndicaliste Areva: aucune piste privilĂ©giĂ©e, la lettre A retrouvĂ©e sur la victime », l'AFP,â .
- Article de Claire Nillus dans Syndicalisme Hebdo le 01/03/2023
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- «Câest bizarre de me voir incarnĂ©e par Isabelle Huppert» par Saskia Galitch dans le magazine Version Femina
- « Une syndicaliste d'Areva soupçonnée d'avoir inventé son agression" », l'AFP, .
- Juliette Hochberg, « La véritable histoire de Maureen Kearney, lanceuse d'alerte violée de "La Syndicaliste" », sur MarieClaire.fr, (consulté le ).
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- « France: relaxe pour une ex-syndicaliste d'Areva, rejugée pour avoir mis en scÚne son agression », l'AFP le 7 novembre 2018.
- Article dans Le Courrier de l'Ouest par Fabien GOUAULT et Justine MARTINE le 12/01/2023
- "Maureen Kearney accompagne les femmes victimes de violences Ă Bressuire", dans la Nouvelle RĂ©publique par Philippe Ridou le 26/01/2023
- Caroline Michel-Aguirre -date= 9 novembre 2018, « Lâex-syndicaliste dâAreva n'avait pas inventĂ© son agression », L'Obs.
- Article de l'AFP le 15/05/2017
- « DĂ©cision mercredi pour l'ex-syndicaliste d'Areva soupçonnĂ©e d'avoir mis en scĂšne une agression », AFP,â .
- "Prison avec sursis requise en appel contre une ex-syndicaliste soupçonnée d'avoir inventé une agression" par l'AFP le 20 septembre 2018
- « Lâhistoire de Maureen Kearney, victime et coupable : un podcast Ă Ă©couter en ligne », sur France Culture, (consultĂ© le ).
- "Une ex-syndicaliste d'Areva accusée d'avoir inventé une agression jugée en appel", article de l'AFP repris dans L'Express, le 18 septembre 2018
- Article de l'AFP repris dans Le Point, le 18 septembre 2018
- Chronique de Nicolas Poincaré le sur RMC-BFM TV .
- "La Syndicaliste" : une nouvelle victime témoigne d'un viol aux glaçantes similitudes avec celui de Maureen Kearney" Par Juliette Hochberg dans Marie Claire le 02/03/2023
- « Luc Hernandez », Exit Mag, .
- Caroline Michel-Aguirre, La Syndicaliste, Ăditions Stock, , 250 p. (ISBN 9782234084612, prĂ©sentation en ligne).
- "Areva, portrait dâune «Syndicaliste» meurtrie" par Luc Peillon le 4 septembre 2019 dans LibĂ©ration le
- Article de Bertrand Rocher le 27 septembre 2019 dans Grazzia
- "Areva, la syndicaliste et l'agression sans coupable: une histoire étonnamment peu médiatisée" par Matilde Meslin, dans Slate le 16 juillet 2021 .
- Article d'Emilie Grangeray le 22 juin 2021 dans Le Monde
- Article dans Ouest-France par Ăric Libiot le 08/03/2023.
- "Isabelle Huppert, 69 ans : en robe noire Ă capuche, lâactrice souligne son incroyable taille fine" par la RĂ©daction de Marie France le 16 novembre 202
- "Isabelle Huppert Starrer âThe Sitting Duckâ Finds U.S. Home With Kino Lorber (EXCLUSIVE)" par Elsa Keslassy, dans le 15 fĂ©vrier 2023 dans Variety
- "I was tortured after exposing French nuclear dirty tricks" mars 2023 dans The Times
- "" par Gaëlle Moury, journaliste au service Culture du quotidien Le Soir le 7/03/2023
- "Pour la lanceuse dâalerte dâAreva, Maureen Kearney, un Ă©prouvant visionnage du film « La Syndicaliste »" par Marine Bourrier le 23 fĂ©vrier 2023 dans Le Monde
- "La Syndicaliste : l'histoire vraie de Maureen Kearney, incarnée par Isabelle Huppert", le 02/03/2023 dans Télé Loisirs, par Olivier Rajchman
- Critique du film dans La Croix, par CĂ©line Rouden, le 28/02/2023
- Critique du film dans 20 Minutes le 3 mars 2023
- Critique du film dans Le Parisien, par Catherine Balle le 1 mars 2023
- "La Syndicaliste » : une histoire collective de la CFDT", article de la CFDT Cadres
- Chronique de Nicolas Poincaré le sur RMC-BFM TV
- Claire Tervé, « Maureen Kearney revient sur son calvaire face à la justice », Huffington Post, .
- Propos de Jean-Pierre Bachman, coordinateur de la CFDT-AREVA, rapportés dans l'article du 2 mars 2023 d'Aurélie Misery de France 3 Normandie
- « « Un scandale dâĂ©tat », LFI demande une commission dâenquĂȘte aprĂšs ce film sur Maureen Kearney », sur Le HuffPost, (consultĂ© le ).
- « No 907, assemblĂ©e nationale, proposition de rĂ©solution tendant Ă la crĂ©ation dâune commission dâenquĂȘte relative à « lâaffaire Maureen Kearney » et ses implications en matiĂšre de fonctionnement de nos institutions, de nos principes dĂ©mocratiques et de notre souverainetĂ© industrielle » [PDF], sur assemblee-nationale.fr, (consultĂ© le ).
- "Pour la mĂ©moire de Luc Oursel, notre mari et pĂšre : rĂ©ponse au film âLa Syndicaliste", tribune libre de la famille de Luc Oursel dans le JDD le
- "Cette France qui n'aime ni les contre pouvoirs, ni les « lanceurs d'alerte » par Marc Endeweld, le 4 Mars 2023 dans La Tribune .
Voir aussi
Ămissions de radio
- Fabrice Drouelle, « La Syndicaliste et le Scandale dâĂtat » [audio], sur Affaires sensibles, France Inter, Radio France, (consultĂ© le ).
- NoĂ©mie Landreau, « Ăpisode 1/2 : L'agression - L'histoire vraie de Maureen Kearney, la syndicaliste » [audio], sur Les Pieds sur terre, France Culture, Radio France, 26 octobre 2021 (consultĂ© le ).
- NoĂ©mie Landreau, « Ăpisode 2/2 : La justice - L'histoire vraie de Maureen Kearney, la syndicaliste » [audio], sur Les Pieds sur terre, France Culture, Radio France, 27 octobre 2021 (consultĂ© le ).
Ămission de Fabrice Drouelle, Affaires sensibles SĂ©rie Fiction Suspicion d'aprĂšs le livre enquĂȘte La Syndicaliste de Caroline Michel-Aguirre, inspirĂ© de "Affaire Maureen Kearney" faisant intervenir Henri Proglio, Luc Oursel, Anne Lauvergeon, Arnaud Montebourg.
- « L'agression (épisode 1) » [audio], sur franceinter.fr,
- « Le duel (épisode 2) ; le doute (épisode 3) » [audio], sur franceinter.fr,,
- « La manipulation (épisode4) » [audio], sur franceinter.fr,
- « La vérité (épisode 5) » [audio], sur franceinter.fr,
à la suite des épisodes, des entretiens avec Maureen Kearney, Hervé Temime, Caroline Michel-Aguirre.
Documentaire
- Affaires sensibles Affaire Maureen Kearney, la syndicaliste d'Areva France Télévisions, 2022.
- « Lâaffaire Maureen Kearney » ou la vie brisĂ©e dâune syndicaliste trop curieuse - F3 Paris idF mars 2023 -