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Mariner 9

Mariner 9 est une sonde orbitale de la NASA qui a aidé à l'exploration de Mars. Elle fait partie du programme Mariner.

Description de cette image, également commentée ci-après
Une maquette de la sonde orbitale Mariner 9.
Données générales
Organisation Drapeau des États-Unis NASA
Constructeur Drapeau des États-Unis Jet Propulsion Laboratory
Programme Mariner
Domaine Observation de la planète Mars
Type de mission Orbiteur de la planète Mars
Nombre d'exemplaires 2
Statut Mission terminée
Autres noms Mariner-I, Mariner Mars 71
Base de lancement Cape Kennedy, LC-36 B
Lancement Ă  22 h 23 TU
Lanceur Atlas-Centaur (AC-23)
Insertion en orbite 14 novembre 1971
Fin de mission
Durée 12 mois (mission primaire)
Durée de vie Orbite stable jusqu'en 2022
Identifiant COSPAR 1971-051A
Caractéristiques techniques
Masse au lancement 997,9 kg
Masse instruments 63,1 kg
Propulsion Chimique
Ergols Hydrazine
Masse ergols 439,1 kg
Contrôle d'attitude Stabilisé sur 3 axes
Source d'Ă©nergie Panneaux solaires
Puissance Ă©lectrique 800 watts (Terre)
500 watts (Mars)
Orbite
Orbite Martienne
PĂ©riapside 1 650 km
Apoapside 16 860 km
PĂ©riode 719,47
Inclinaison 64,4°
Principaux instruments
Ultraviolet Spectrometer (UVS) Spectromètre ultraviolet
InfraRed Interferometer Spectrometer (IRIS) Spectromètre à interféromètre infrarouge
Celestial Mechanics Experiment Expérience de mécanique céleste
S-Band Occultation Experiment Expérience d'occultation en bande S
InfraRed Radiometer (IRR) Radiomètre infrarouge
Mars TV Camera System Système d'imagerie à l'aide de caméras de télévision

Mariner 9 est lancĂ©e vers la planète Mars le et atteint celle-ci le de la mĂŞme annĂ©e. Elle devient le premier vĂ©hicule spatial Ă  se mettre en orbite autour d'une autre planète, battant de peu les sondes soviĂ©tiques Mars 2 et Mars 3, qui arrivent moins d'un mois après. L'orbite de Mariner 9 est elliptique, avec un apoapside qui passe le de 17 916 km Ă  17 144 kilomètres et un pĂ©riapside de 1 394 kilomètres. Après des mois d'attente, la fin de tempĂŞtes de poussières sur Mars, la sonde Mariner 9 rĂ©ussit le Ă  envoyer les premières photos de la surface de Mars d'une clartĂ© surprenante, la rĂ©solution atteignant km. Grâce Ă  ses instruments (spectromètres ultraviolet, infrarouge, radiomètre infrarouge et deux camĂ©ras), elle dĂ©couvre des Ă©lĂ©ments marquants de la gĂ©ographie de Mars tels que le volcan Olympus Mons, le plus grand volcan du Système solaire, et l'Ă©norme canyon qui est ensuite nommĂ© Valles Marineris en l'honneur de la rĂ©ussite de la mission. Mariner 9 permet de construire le profil vertical de l'atmosphère de Mars.

Mariner 9 analyse Ă©galement les deux satellites naturels de Mars, Phobos et DĂ©imos.

Bien que lancée par le même lanceur que Mariner 8, Mariner 9 qui a un plan de mission totalement indépendant de sa sonde jumelle, peut mener à bien sa propre mission.

Sa mission est de compléter les études et mesures réalisées par le couple de sondes précédent, Mariner 6 et Mariner 7, tout en étant la première sonde à se mettre en orbite autour d'une planète autre que la Terre, permettant une étude longue et poussée de la planète Mars. Avec l'épuisement de ses réserves de diazote destiné au contrôle d'attitude, il devient impossible de maintenir l'orientation de la sonde et elle est donc abandonnée sur une orbite qui la fera plonger dans l'atmosphère de Mars, vers 2020 (première estimation)[1] - [2], (la présente estimation est mars 2022)[3].

Sommaire

La mission Mariner Mars 71 doit se composer de deux vaisseaux spatiaux pour orbiter autour de la planète Mars sur des missions complĂ©mentaires, mais en raison de l'Ă©chec du lancement de Mariner 8, un seul vaisseau spatial est disponible. Mariner 9 combinĂ© les objectifs de la mission de Mariner 8 (cartographier 70% de la surface martienne) et de Mariner 9 (Ă©tude des changements temporels dans l'atmosphère martienne et sur la surface martienne). Pour la partie d'Ă©tude de la mission, la surface planĂ©taire doit ĂŞtre cartographiĂ©e avec la mĂŞme rĂ©solution que celle prĂ©vue pour la mission d'origine, bien que la rĂ©solution des images des rĂ©gions polaires soit diminuĂ©e en raison de l'augmentation de la portĂ©e oblique. Les expĂ©riences Ă  caractĂ©ristiques variables sont passĂ©es d'Ă©tudes de six rĂ©gions donnĂ©es tous les 5 jours Ă  des Ă©tudes de rĂ©gions plus petites tous les 17 jours. Mariner 9 est le premier vĂ©hicule spatial Ă  orbiter autour d'une autre planète.

Description du véhicule spatial

La sonde spatiale Mariner 9 est construit sur une plate-forme octogonale en magnĂ©sium, d'une profondeur de 45,7 cm et d'une diagonale de 138,4 cm. Quatre panneaux solaires, chacun de 215 Ă— 90 cm, sortent du haut de la plate-forme. Chaque ensemble de deux panneaux solaires a une envergure de 6,89 mètres. Également montĂ©s au sommet de la plate-forme, deux rĂ©servoirs de propulsion, le moteur de manĹ“uvre, un mât d'antenne Ă  faible gain de 1,44 m de long et une antenne parabolique Ă  haut gain. Une plate-forme de balayage est montĂ©e au bas de la plate-forme, sur laquelle sont attachĂ©s les instruments scientifiques (camĂ©ras de tĂ©lĂ©vision grand angle et angle Ă©troit, radiomètre infrarouge, spectromètre ultraviolet et spectromètre Ă  interfĂ©romètre infrarouge - IRIS). La hauteur totale du vĂ©hicule spatial est de 2,28 mètres. La masse au lancement est de 997,9 kg, dont 439,1 kg sont des monergols. L'instrumentation scientifique a une masse totale de 63,1 kg. L'Ă©lectronique de communications, de commande et de contrĂ´le est Ă  l'intĂ©rieur de la plate-forme.

La puissance du vĂ©hicule spatial est fournie par un total de 14 742 cellules photovoltaĂŻques qui composent les 4 panneaux solaires d'une superficie totale de 7,7 m2. Les panneaux solaires peuvent produire 800 W sur Terre et 500 W sur Mars. L'Ă©nergie est stockĂ©e dans un accumulateur nickel-cadmium de 20 A-h. La propulsion est assurĂ©e par un moteur capable d'une poussĂ©e de 1 340 N et jusqu'Ă  5 redĂ©marrages. La propulsion est assurĂ©e par de l'hydrazine monergol et du tĂ©troxyde d'azote. Deux ensembles de 6 jets d'azote gazeux froid pour le contrĂ´le d'attitude sont montĂ©s aux extrĂ©mitĂ©s des panneaux solaires. La connaissance de l'attitude est fournie par un capteur solaire, un viseur d'Ă©toile Canopus, des gyroscopes, une unitĂ© de rĂ©fĂ©rence inertielle et un accĂ©lĂ©romètre. Le contrĂ´le thermique passif est obtenu grâce Ă  l'utilisation de persiennes sur les huit cĂ´tĂ©s de la plate-forme et de couvertures thermiques.

Le contrĂ´le de la sonde spatiale se fait via l'ordinateur central et le sĂ©quenceur qui a une mĂ©moire intĂ©grĂ©e de 512 mots. Le système de commande est programmĂ© avec 86 commandes directes, 4 commandes quantitatives et 5 commandes de contrĂ´le. Les donnĂ©es sont emmagasinĂ©es sur un magnĂ©tophone numĂ©rique bobine Ă  bobine. La bande Ă  8 pistes de 168 m peut emmagasiner 180 millions de bits enregistrĂ©s Ă  132 kbit/s. La lecture peut ĂŞtre effectuĂ©e Ă  16, 8, 4, 2 et 1 kbit/s en utilisant deux pistes Ă  la fois. Les tĂ©lĂ©communications se font via des Ă©metteurs double bande S de 10 W/20 W et un seul rĂ©cepteur via l'antenne parabolique Ă  gain Ă©levĂ©, l'antenne Ă  gain moyen ou l'antenne omnidirectionnelle Ă  faible gain.

Description des instruments

La sonde spatiale a six instruments :

  • ExpĂ©rience de mĂ©canique cĂ©leste (Celestial Mechanics Experiment), il s'agit de l'expĂ©rience pour l'analyse des donnĂ©es de suivi de la sonde Mariner 9 sur l'orbite de Mars. Il fournit une meilleure dĂ©termination du champ de gravitĂ© de Mars et des Ă©phĂ©mĂ©rides avec une haute prĂ©cision.
  • Spectromètre Ă  interfĂ©romètre infrarouge (IRIS - InfraRed Interferometer Spectrometer), l'expĂ©rience du spectromètre Ă  interfĂ©romètre infrarouge (IRIS) est conçue pour fournir des informations sur la structure verticale, la composition et la dynamique de l'atmosphère et sur les propriĂ©tĂ©s d'Ă©mission de la surface de Mars. Des mesures sont effectuĂ©es dans la rĂ©gion des spectres d'Ă©mission thermique de 6 Ă  50 ÎĽm, en utilisant un interfĂ©romètre de Michelson modifiĂ© avec une rĂ©solution spectrale de 2,4 cm inversĂ© (apodisĂ©) et 1,2 cm inversĂ© (non apodisĂ©), pour dĂ©terminer le profil de tempĂ©rature vertical, la circulation atmosphĂ©rique gĂ©nĂ©rale, les constituants atmosphĂ©riques mineurs et la tempĂ©rature de surface, la composition et les propriĂ©tĂ©s thermiques en fonction de la latitude et de l'heure locale pour les zones sombres et lumineuses et la rĂ©gion polaire. L'instrumentation, est installĂ©e au bas de la sonde spatiale sur une plate-forme de balayage motorisĂ©e Ă  pointage multiples, consiste principalement en : 1° un miroir de balayage, 2° une fenĂŞtre d'entrĂ©e revĂŞtue d'iodure de cĂ©sium, 3° un sĂ©parateur de faisceau en iodure de cĂ©sium, 4° un miroir fixe, 5° un miroir mobile avec un entraĂ®nement Ă©lectromagnĂ©tique, 6° un miroir de condensation, 7° un dĂ©tecteur de bolomètre Ă  thermistance, 8° un interfĂ©romètre de rĂ©fĂ©rence, 9° un calibrateur de corps noir chaud interne, et 10° un programmeur. Le miroir de balayage sĂ©lectionne le rayonnement infrarouge dans l'une des trois directions ; Mars, l'espace profond ou le corps noir chaud interne. Ă€ partir de ce miroir, le rayonnement est rĂ©flĂ©chi dans l'interfĂ©romètre Ă  travers la fenĂŞtre d'entrĂ©e, qui agit comme un filtre infrarouge et a une surface d'ouverture effective de 10 cm2. Le sĂ©parateur de faisceau divise ensuite le rayonnement entrant en deux composantes approximativement Ă©gales. Après rĂ©flexions dans les miroirs fixe et mobile, respectivement, les deux faisceaux interfèrent l'un avec l'autre et sont focalisĂ©s par le miroir de condensation sur le dĂ©tecteur bolomĂ©trique, qui fournit une sortie Ă©lectrique proportionnelle Ă  l'intensitĂ© en fonction de la diffĂ©rence de longueur de trajet ou de la diffĂ©rence de phase entre le rayonnement infrarouge rĂ©flĂ©chi ou transmis par le sĂ©parateur de faisceau. La sortie Ă©lectrique, convertie de la forme analogique Ă  la forme numĂ©rique, est appelĂ©e interfĂ©rogramme et reprĂ©sente un motif de franges circulaire qui apparaĂ®t au plan focal du miroir de condensation. Chaque interfĂ©rogramme a une durĂ©e de 18,2 secondes et contient 4 096 Ă©chantillons. Après avoir pris sept interfĂ©rogrammes en mode de fonctionnement, un est pris du corps noir chaud interne (298 °K ± 3 °K), suivi d'un autre ensemble de sept interfĂ©rogrammes de Mars, et enfin d'un interfĂ©rogramme du fond de l'espace profond (4 °K). IRIS, qui a un champ de vision de 4,5°, voit une zone de 116 km de diamètre Ă  partir d'une altitude orbitale de 1 600 km. L'instrument est identique dans tous les domaines critiques aux interfĂ©romètres conçus pour les satellites mĂ©tĂ©orologiques Nimbus-B et Nimbus-D, sauf que l'IRIS de Mariner 9 a une meilleure rĂ©solution spectrale. L'expĂ©rience commence Ă  recueillir d'excellentes donnĂ©es peu après l'insertion orbitale.
  • Radiomètre infrarouge (IRR - InfraRed Radiometer), l'expĂ©rience est conçue pour fournir, sur une large couverture de la surface de Mars, les tempĂ©ratures de luminositĂ© du sol en fonction de l'heure locale en mesurant l'Ă©nergie rayonnĂ©e dans les bandes de longueurs d'onde de 8 Ă  12 ÎĽm et 18 Ă  25 ÎĽm. Ă€ partir de ces tempĂ©ratures, les informations suivantes sont dĂ©rivĂ©es : 1° la distribution Ă  grande Ă©chelle de l'inertie thermique des matĂ©riaux de surface, 2° l'apparition d'irrĂ©gularitĂ©s dans la courbe de refroidissement, 3° l'existence de « points chauds » pouvant indiquer des sources de chaleur interne, et 4° la tempĂ©rature du pĂ´le polaire et de la surface adjacente. L'instrument se compose de deux ensembles tĂ©lescope/dĂ©tecteur Ă  thermopile. Chaque ensemble contient deux lentilles, un filtre spectral, un arrĂŞt de champ et un dĂ©tecteur Ă  thermopile. Les dĂ©tecteurs de chaque ensemble sont identiques. Cependant, les lentilles et les filtres Ă  travers lesquels le rayonnement doit passer sont de matĂ©riaux diffĂ©rents de sorte qu'un dĂ©tecteur rĂ©pond au rayonnement dans la bande de 8 Ă  12 ÎĽm (canal 1) tandis que l'autre dĂ©tecteur rĂ©pond au rayonnement dans la bande 18 Ă  25 ÎĽm (canal 2). L'ensemble du canal 1, a un champ de vision de 0,53 x 0,53°, un filtre spectral en germanium, une lentille de champ et une transmission infrarouge (IRTRAN - InfraRed TRANsmission). L'ensemble du canal 2, a un champ de vision de 0,70 x 0,70°, un filtre spectral en silicium, une lentille de champ IRTRAN-6 et une lentille d'objectif IRTRAN-6. Les dĂ©tecteurs sont des thermopiles diffĂ©rentielles bismuth-antimoine Ă  13 jonctions, qui gĂ©nèrent une tension en rĂ©ponse au flux incident de chaleur radiante. Les canaux 1 et 2 ont des zones sensibles de 0,25 Ă— 0,25 mm et 0,40 Ă— 0,40 mm, respectivement. Le rayonnement est mesurĂ© Ă  partir de trois sources (espace, Mars et une source de rĂ©fĂ©rence thermique) au moyen d'un miroir de balayage Ă  trois positions tournĂ© dans le sens horaire par un moteur pas Ă  pas bidirectionnel et numĂ©rique. Le cycle de balayage de 42 s est contrĂ´lĂ© par le sous-système d'automatisation des donnĂ©es (DAS - Data Automation Subsystem) de Mariner 9 et se compose des modes de visualisation suivants sĂ©parĂ©s chacun par un intervalle de balayage de 0,25 seconde : planète (19,2 s), espace (2,4 s), planète (18,0 s) et rĂ©fĂ©rence thermique (2,4 s). Le rayonnement de la source, Ă  un temps donnĂ©, pĂ©nètre dans le radiomètre infrarouge qui est rĂ©flĂ©chi par le miroir de balayage, passe Ă  travers la lentille d'objectif, le filtre spectral et la lentille de champ, et est focalisĂ© sur le dĂ©tecteur. Le dĂ©tecteur convertit ensuite le flux radiant incident en tension. Les Ă©chantillons de donnĂ©es du radiomètre infrarouge sont prĂ©levĂ©s par paires, chaque paire Ă©tant constituĂ©e d'un Ă©chantillon de canal 1 et d'un Ă©chantillon de canal 2. Les paires de donnĂ©es apparaissent Ă  des intervalles de 1,2 s, tandis que l'intervalle entre les Ă©chantillons d'une paire Ă©tait de 200 ms. La plage dynamique de l'instrument est optimale de 150 Ă  325 K. La sensibilitĂ© du radiomètre infrarouge est de ± 0,12 K Ă  300 K et de ± 0,6 K Ă  140 K. MontĂ© sur la plate-forme de balayage planĂ©taire de Mariner 9, le radiomètre infrarouge a une ouverture de 20 cm2 avec une vue imprenable sur Mars sous-tendant un demi-angle minimum de 15°. Ă€ 90° de cette ouverture et directement en face de la plaque de rĂ©fĂ©rence thermique (plaque en aluminium incurvĂ©e noire et plate), l'ouverture offre une vue dĂ©gagĂ©e de l'espace profond sous-tendant 20 x 20°. Le radiomètre infrarouge, avec la camĂ©ra de tĂ©lĂ©vision Ă  angle Ă©troit Ă  ± 0,3°, a une rĂ©solution de la surface de Mars de 20 Ă— 20 km et 25 Ă— 25 km pour les canaux 1 et 2, respectivement, Ă  partir de 2 000 km d'altitude au pĂ©riapside. L'instrument est fondamentalement le mĂŞme que celui utilisĂ© sur les missions Mariner (Mariner 6 et Mariner 7), sauf qu'un diaphragme Ă  plan focal (arrĂŞt de champ) est placĂ© devant les dĂ©tecteurs pour rĂ©duire la rĂ©ponse au rayonnement hors axe. L'expĂ©rience commence Ă  collecter des donnĂ©es de haute qualitĂ© peu après l'insertion orbitale le et se poursuit jusqu'au , lorsque l'expĂ©rience est interrompue pour conserver la puissance de la sonde spatiale pendant l'occultation solaire. L'expĂ©rience est de nouveau en fonction le , après que Mariner 9 sort de l'occultation solaire. Il continue de fonctionner normalement jusqu'Ă  22 h 00 TU le , lorsque l'expĂ©rience est dĂ©sactivĂ©e avec le reste de la sonde Mariner 9.
  • ExpĂ©rience d'occultation en bande S (S-Band Occultation Expriment), le dĂ©calage Doppler du signal de tĂ©lĂ©mĂ©trie en bande S lors de l'occultation de la sonde Mariner 9 par la planète Mars fournit la distribution verticale de l'indice de rĂ©fraction de l'atmosphère martienne. Ces donnĂ©es donnent la distribution verticale des espèces neutres et ionisĂ©es.
  • Système d'imagerie Ă  l'aide de camĂ©ras de tĂ©lĂ©vision (Mars TV Camera System), cette expĂ©rience consiste en une camĂ©ra de tĂ©lĂ©vision Vidicon de 5,08 cm qui transmet des photographies de Mars. Il s'agit d'un instrument de calibrage photomĂ©trique fournissant des images en basse rĂ©solution Ă  chevauchement sĂ©lectif et des images en haute rĂ©solution Ă  large bande (non filtrĂ©es), chacune imbriquĂ©e dans un chevauchement en basse rĂ©solution. Les deux types d'images ont un format de 700 x 380 Ă©lĂ©ments. La rĂ©solution de 500 m/ligne de tĂ©lĂ©vision et de 50 m/ligne de tĂ©lĂ©vision est le rĂ©sultat d'images Ă  basse rĂ©solution (11° x 14°) et Ă  haute rĂ©solution (1,1° x 1,4°) prises Ă  une altitude au pĂ©riapside de 2 000 km. Le système officiel de commande pour l'identification des photos se fait par un nombre Ă  9 chiffres appelĂ© ensemble d'automatisation des donnĂ©es (Data Automation Set - DAS). Plus de 7 300 photos de la surface martienne, des satellites naturels martiens, de Saturne et des champs d'Ă©toiles sont acquises au cours de la mission. Une variĂ©tĂ© de techniques d'amĂ©lioration de l'image est appliquĂ©e aux donnĂ©es originales, ce qui met Ă  disposition plus de 30 000 photographies via les archives des donnĂ©es des sciences spatiales de la NASA (Nasa Space Science Data Coordinated Archive - NSSDCA). Ces diffĂ©rentes versions de l'imagerie originale sont traitĂ©es Ă  l'aide du système vidĂ©o d'essai de mission (MTVS - Mission Test Video System) et du laboratoire de traitement d'images (IPL - Image Processing Laboratory) du Jet Propulsion Laboratory (JPL).
  • Spectromètre ultraviolet (UVS - UltraViolet Spectrometer), l'expĂ©rience est conçue pour recevoir un rayonnement ultraviolet (1 100 Ă  3 520 Ă…) de la surface et de l'atmosphère de Mars, balayer des bandes sĂ©lectionnĂ©es de ce rayonnement et fournir une valeur d'intensitĂ© en fonction de la longueur d'onde sur la base du temps de cycle de balayage. Les objectifs scientifiques de cette expĂ©rience se rĂ©partissent en deux grandes catĂ©gories, la cartographie ultraviolette et l'aĂ©ronomie ultraviolette. La cartographie ultraviolette implique des mesures : 1° de la pression atmosphĂ©rique sur la majeure partie de la planète, 2° de la concentration d'ozone, 3° des ondes d'obscurcissement, 4° de la variabilitĂ© des caractĂ©ristiques de surface, 5° des nuages jaunes, de la brume bleue et de la clairière bleu, et 6° des variations de l'abondance oxygène-ozone pour dĂ©tecter des signes d'activitĂ© biologique. L'aĂ©ronomie ultraviolette implique des mesures : 1° de la composition et de la structure de la haute atmosphère en fonction de la latitude, de la longitude et du temps, 2° de la variabilitĂ© du taux d'Ă©chappement de l'hydrogène atomique de l'exosphère, et 3° de la distribution et de la variabilitĂ© des aurores et de la dĂ©termination du champ magnĂ©tique planĂ©taire induit. De plus, lorsque Mars est occultĂ© du champ de vision de l'instrument, des observations de fortes sources stellaires ultraviolettes sont effectuĂ©es. La partie optique et dĂ©tection du spectromètre ultraviolet se compose d'un spectromètre de rĂ©seau Ebert avec deux fentes de sortie, d'un dĂ©flecteur de lumière, d'un tĂ©lescope d.occultation Ă  fente et de deux capteurs de lumière Ă  tubes photomultiplicateurs. Le rayonnement ultraviolet incident traverse le système de dĂ©rivation, ce qui Ă©limine toute lumière parasite et pĂ©nètre dans le tĂ©lescope. Le miroir primaire du tĂ©lescope rĂ©flĂ©chit le rayonnement vers un miroir secondaire Ă  travers une prĂ©-fente oĂą il est focalisĂ© sur la fente d'entrĂ©e du spectromètre de rĂ©seau Ebert, qui isole le rayonnement monochromatique du rayonnement entrant. Le rayonnement de la fente d'entrĂ©e remplit la moitiĂ© du miroir Ebert oĂą il est collimatĂ© et rĂ©flĂ©chit sur le rĂ©seau (2 160 lignes/mm) de sorte que le rayonnement remplit le rĂ©seau. Le rĂ©seau tourne sur un petit angle au moyen d'un entraĂ®nement Ă  came et diffracte le rayonnement. Un rayonnement diffractĂ© de diffĂ©rentes longueurs d'onde, selon l'angle de rĂ©seau, tombe sur l'autre moitiĂ© du miroir Ebert, qui le concentre sur les deux fentes de sortie, fournissant ainsi le balayage de longueur d'onde. Les deux tubes photomultiplicateurs dĂ©tectent le rayonnement de leur fente de sortie respective et ne sont sensibles qu'Ă  des bandes sĂ©lectionnĂ©es dans le spectre ultraviolet, soit 1 100 Ă  2 000 Ă… (canal 1) et 1 450 Ă  3 520 Ă… (canal 2). Le canal 1 est dĂ©tectĂ© par le tube photomultiplicateur (PMT - PhotoMultiplier Tube) avec une photocathode en iodure de cĂ©sium et une fenĂŞtre en fluorure de lithium et inclut les donnĂ©es utilisĂ©es dans l'Ă©tude d'aĂ©ronomie ultraviolette. Le canal 2 est dĂ©tectĂ© par le tube photomultiplicateur avec une photocathode en tellure de cĂ©sium et une fenĂŞtre en saphir et inclut les donnĂ©es utilisĂ©es dans l'Ă©tude de cartographie ultraviolette. Le spectromètre ultraviolet (UVS) balaye la gamme de longueurs d'onde avec une pĂ©riode de 3 secondes et une rĂ©solution spectrale pour des spectres de premier ordre de 15 Ă…. La longueur d'onde donnant un Ă©chantillon photomĂ©trique dans le spectre ultraviolet est connue Ă  plus ou moins Ă… ou mieux. Le sous-système d'automatisation des donnĂ©es (DAS) de Mariner 9 entraĂ®ne l'Ă©chantillonnage de chaque canal toutes les 5 ms. Le canal 2 est Ă©chantillonnĂ© 2,5 ms après le canal 1. Il y a 200 Ă©chantillons/s/canal, un total de 400 Ă©chantillons UVS/s. Chaque Ă©chantillon est numĂ©risĂ© en huit bits et un bit de signe dans le système d'automatisation des donnĂ©es (DAS). L'instrument a une plage dynamique de 200 rayleighs par intervalle de 20 Ă… Ă  50 kilorayleighs, par intervalle de 20 Ă… pour le canal 1, et 200 rayleighs par intervalle de 20 Ă… Ă  50 megarayleighs par intervalle de 20 Ă… pour le canal 2. Le canal 1 a un champ de vision qui permet d'imager une partie de la surface martienne de 0,19 x 1,90° d'arc, tandis que le canal 2 est limitĂ© Ă  un champ de vision de 0,19 x 0,55°. Le canal 1, avec une portĂ©e oblique de 5 700 km, regarde une colonne d'espace Ă  100 km au-dessus de la surface martienne, soit 24 Ă— 240 km. Le canal 2, en revanche, Ă  une distance verticale de 1 250 km, les vues ont une surface de 2,25 Ă— 6,5 km, tandis qu'Ă  une distance verticale de 850 km, les vues de la surface sont de 1,5 Ă— 4,5 km. L'instrument UVS possède quatre gĂ©omĂ©tries de mesure fondamentales au cours d'une orbite : 1° limbe lumineux, 2° surface Ă©clairĂ©e, 3° terminateur et 4° limbe sombre. En plus de prendre des spectres ultraviolets complets, la conception de l'instrument permet Ă©galement un Ă©chantillonnage Ă  1 216 Ă… (Lyman-alpha) pour utiliser un mode de dĂ©bit de donnĂ©es plus bas. Cela permet de prendre des donnĂ©es Lyman-alpha pour un grand pourcentage de chaque orbite. L'expĂ©rience commence Ă  recueillir d'excellentes donnĂ©es peu après l'insertion orbitale le et se poursuit jusqu'au , lorsque l'expĂ©rience est interrompue pour conserver la puissance de Mariner 9 pendant l'occultation solaire. L'expĂ©rience est rĂ©activĂ©e le , après que Mariner 9 soit sorti de l'occultation solaire. Il continue de fonctionner normalement jusqu'Ă  22 h 00 TU le , lorsque l'expĂ©rience est dĂ©sactivĂ©e avec le reste de la sonde Mariner 9.

DĂ©roulement de la mission

Mariner 9 est lancĂ© le Ă  22 h 23 min 04 s TU sur une trajectoire d'ascension directe de 398 millions de km vers la planète Mars par le lanceur Atlas-Centaur (AC-23) depuis l'aire de lancement LC-36 B, Ă  la base de lancement de Cap Kennedy. La sĂ©paration de l'Ă©tage Centaur se produit Ă  22 h 36 TU, 13 minutes après le lancement. Les quatre panneaux solaires sont dĂ©ployĂ©s Ă  22 h 40 TU. Les capteurs se verrouillent sur le Soleil Ă  23 h 16 TU, peu de temps après que la sonde spatiale quitte l'ombre de la Terre et l'acquisition de l'Ă©toile Canopus est rĂ©alisĂ©e Ă  02 h 26 TU le . Une manĹ“uvre de correction de trajectoire est exĂ©cutĂ©e le . La sonde Mariner 9 arrive dans l'environnement de la planète de Mars le après un vol de 167 jours. Le moteur principal est mis Ă  feu Ă  00 h 18 TU durant 15 min et 23 s et met la sonde Mariner 9 en orbite autour de Mars, faisant de Mariner 9 le premier vĂ©hicule spatial Ă  se mettre en orbite autour d'une autre planète. L'orbite d'insertion a un pĂ©riapside de 1 398 km, un apoapside de 17 915 km et une pĂ©riode de rĂ©volution de 12 h 34 min. Deux jours plus tard, le , une autre mise Ă  feu de 6 secondes fait passer la pĂ©riode de rĂ©volution Ă  un peu moins de 12 heures avec un pĂ©riapside de 1 387 km. Une manĹ“uvre de correction est effectuĂ©e le lors de la 94e orbite, ce qui Ă©lève le pĂ©riapside Ă  1 650 km et modifie la pĂ©riode de rĂ©volution Ă  11 h 59 min 28 s pour que des transmissions de donnĂ©es synchrones puissent ĂŞtre effectuĂ©es vers l'antenne de 64 m du Deep Space Network (DSN) de Goldstone.

L'imagerie de la surface de Mars par la sonde Mariner 9 est retardée par une tempête de sable qui commence le dans la région de Noachis Terra. La tempête est rapidement devenue l'une des plus grandes tempêtes jamais observées sur la planète Mars. Au moment où le véhicule spatial est arrivé autour de Mars, aucun détail de la surface ne pouvait être vu, à l'exception des sommets du volcan Olympus Mons et des trois volcans de Tharsis Montes.

La tempĂŞte s'apaise en novembre et et les opĂ©rations normales de cartographie commencent le . Le vĂ©hicule spatial recueille des donnĂ©es sur la composition atmosphĂ©rique, la densitĂ©, la pression et la tempĂ©rature ainsi que sur la composition de la surface, la tempĂ©rature, la gravitĂ© et la topographie de Mars. Un total de 54 milliards de bits de donnĂ©es scientifiques sont retournĂ©s, dont 7 329 images couvrant la planète entière. Le , la NASA annonce que Mariner 9 a atteint tous ses objectifs. Après avoir Ă©puisĂ© son approvisionnement en diazote pour le contrĂ´le d'attitude, la sonde spatiale Mariner 9 est Ă©teinte par la NASA le . La sonde Mariner 9 est laissĂ©e sur une orbite qui doit durer au moins 50 ans, après quoi le vaisseau spatial entrera dans l'atmosphère martienne, soit vers 2020.

La mission Mariner 9 aboutit à une cartographie de la surface de Mars, comprenant les premières vues détaillées des volcans de Mars, de la Valles Marineris, des calottes polaires martiennes et des satellites naturels de Mars, Phobos et Déimos. Mariner 9 fournit également des informations sur les tempêtes de poussières sur Mars, la figure triaxiale de Mars et le champ de gravité ainsi que des preuves de l'activité éolienne de surface de la planète Mars.

Le lancement de Mariner 9 par le lanceur Atlas-Centaur (AC-23).

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) Paolo Ulivi et David M Harland, Robotic Exploration of the Solar System Part 1 The Golden Age 1957-1982, Chichester, Springer Praxis, , 534 p. (ISBN 978-0-387-49326-8)

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