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FenĂȘtrage

En traitement du signal, le fenĂȘtrage est utilisĂ© dĂšs que l'on s'intĂ©resse Ă  un signal de longueur volontairement limitĂ©e. En effet, un signal rĂ©el ne peut qu'avoir une durĂ©e limitĂ©e dans le temps ; de plus, un calcul ne peut se faire que sur un nombre fini de points.

Principe

Pour observer un signal sur une durĂ©e finie, on le multiplie par une fonction fenĂȘtre d'observation (Ă©galement appelĂ©e fenĂȘtre de pondĂ©ration ou d'apodisation[1]). La plus simple est la fenĂȘtre rectangulaire (ou porte), dĂ©finie telle que :

Ainsi, quand on multiplie un signal s(t) par cette fenĂȘtre, on n'obtient plus que la partie comprise entre T1 et T2 de ce signal : on l'« observe » sur une durĂ©e allant de T1 Ă  T2. Toute observation Ă©tant de durĂ©e limitĂ©e, on applique forcĂ©ment une fenĂȘtre par rapport Ă  un signal thĂ©orique infini ; on utilise donc au moins une fenĂȘtre, mĂȘme si on l'applique sans s'en rendre compte.

Au lieu d'Ă©tudier le signal s(t), on Ă©tudie le signal tronquĂ© : sh(t) = s(t)h(t) ; en passant dans le domaine frĂ©quentiel via une transformĂ©e de Fourier (TF), on obtient[2] - [3] le produit de convolution Sh(h) = (S ∗ H)(f), oĂč H(f) est la TF de la fenĂȘtre.

L'utilisation d'une fenĂȘtre de pondĂ©ration va donc changer la transformĂ©e de Fourier du signal.

FenĂȘtres courantes

Allures temporelles de quelques fenĂȘtres.

FenĂȘtre rectangulaire, qui conduit Ă  l'approximation sigma :

FenĂȘtre triangulaire (de Bartlett) :

FenĂȘtre de Hann :

FenĂȘtre de Hamming[2] :

FenĂȘtre de Blackman :

Et d'autres : fenĂȘtres de Kaiser (en) (de paramĂštre ), gaussienne, flat top, en cosinus relevé 

À noter : la fenĂȘtre de Hann est quelquefois appelĂ©e « fenĂȘtre de Hanning », peut-ĂȘtre par analogie avec la « fenĂȘtre de Hamming ». C'est incorrect, ces noms sont en fait issus des noms de leurs inventeurs (respectivement Julius von Hann et Richard Hamming).

Dans le domaine des fréquences

La TF du signal analysĂ© est convoluĂ©e avec la TF de la fenĂȘtre ; dans l'idĂ©al, pour ne pas biaiser le spectre initial, il faudra que l'allure de la fenĂȘtre spectrale soit une fonction de Dirac. Or, le signal temporel ayant un spectre en fonction de dirac est un signal constant infini, ce qui est impossible en pratique.

Les allures spectrales des fenĂȘtres de pondĂ©rations prĂ©sentent une succession de lobes : pour se rapprocher d'une fonction de Dirac, il faut que le lobe principal soit le plus Ă©troit possible, tandis que les lobes secondaires doivent ĂȘtre les plus faibles possible. Plus le lobe principal d'une fenĂȘtre aura tendance Ă  ĂȘtre Ă©troit, plus ses lobes secondaires seront importants...

Il y a donc toujours un compromis Ă  faire entre largeur du lobe principal et importance des lobes secondaires.

Quelques visualisations dans le domaine des fréquences, les représentations sont linéaires à gauche, logarithmiques à droite (cliquez pour agrandir) :

Allures frĂ©quentielles de quelques fenĂȘtres
Allures frĂ©quentielles de quelques fenĂȘtres
Allures frĂ©quentielles de quelques fenĂȘtres
Allures frĂ©quentielles de quelques fenĂȘtres

On remarque que la fenĂȘtre rectangulaire a le lobe principal le plus Ă©troit, mais ses lobes secondaires sont les plus importants ; au contraire, celle de Blackman a les plus faibles lobes secondaires, mais un lobe principal plus large. Le type de fenĂȘtre est Ă  choisir selon ce qu'on souhaite observer d'un spectre : la localisation des maximums, la localisation de l'Ă©nergie selon les frĂ©quences, la valeur des maximums, etc.

Voici les principales caractĂ©ristiques des fenĂȘtres d'analyse courantes :

FenĂȘtre Lobe 2aire (dB) Pente (dB/oct) Bande passante (bins) Perte au pire des cas (dB)
Rectangulaire −13 −6 1,21 3,92
Triangulaire −27 −12 1,78 3,07
Hann −32 −18 2,00 3,18
Hamming −43 −6 1,81 3,10
Blackman-Harris 3 −67 −6 1,81 3,45

Influence de la taille de la fenĂȘtre

Plus la fenĂȘtre choisie aura une grande durĂ©e temporelle, plus elle sera Ă©troite dans le domaine frĂ©quentiel. Ainsi, en prenant une fenĂȘtre infiniment longue temporellement, on aboutit Ă  la limite Ă  un dirac en frĂ©quence, qui est l'Ă©lĂ©ment neutre du produit de convolution.

Ainsi, pour une fenĂȘtre infiniment longue, on retrouve le spectre « rĂ©el » du signal analysĂ©, qui correspond effectivement Ă  la TFD d'un signal de durĂ©e infinie.

Références

Bibliographie

  • (en) Cornelius Lanczos, Linear differential operators, Londres & New York, Ă©d. van Nostrand, (rĂ©impr. 1997) (ISBN 0-486-68035-5), « Local smoothing by integration »
  • (en) Forman S. Acton, Numerical Methods that (usually) Work, Washington(D.C.), The Mathematical Association of America, (rĂ©impr. 1997), 549 p. (ISBN 0-88385-450-3, lire en ligne), « Fourier Series »

Notes

  1. J.-Ph. Perez, Optique géométrique, matricielle et ondulatoire, Paris, Masson, (ISBN 9782225801815), « Notions sur la formation des images en optique ondulatoire », p. 298
  2. R. W. Hamming, Numerical Methods for Scientists and Engineers, McGraw-Hill, (réimpr. 1973) (ISBN 0486652416), « 34. The Fourier Integral: Nonperiodic Functions »
  3. L. R. Rabiner et B. Gold, Theory and applications of digital signal processing, Englewood Cliffs, NJ, Prentice-Hall Inc., , « 3 »

Voir aussi

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