Marie Charles Jean Melchior de Polignac
Marie Charles Jean Melchior de Polignac, né à Joigny dans l'Yonne le et mort à Neuilly-sur-Seine le , est un homme d'affaires français, membre du Comité international olympique.
Naissance | |
---|---|
Décès |
(Ă 70 ans) Neuilly-sur-Seine |
Nom de naissance |
Marie Charles Jean Melchior de Polignac |
Nationalité | |
Formation | |
Activités | |
Famille | |
Père |
Guy, marquis de Polignac |
Mère |
Louise Pommery |
Fratrie |
Charles de Polignac (d) |
Conjoint |
Nina Floyd Crosby (1881-1966) |
Enfant |
Membre de | |
---|---|
Distinctions |
Biographie
Marie Charles Jean Melchior[1] de Polignac, né à Joigny dans l'Yonne le est le fils aîné de Guy de Polignac et de Louise Pommery, fille de Jeanne Alexandrine Pommery.
Par son père, il est l'arrière petit fils de Melchior de Polignac (1781-1855).
Il a une sœur, Diane de Polignac (1882-1974) et deux frères cadets, les comtes Charles de Polignac (1884-1962) et Jean de Polignac (1888-1943).
Le il épouse à New York Nina Floyd Crosby (New-York, - Monaco, ), veuve en premières noces de James Biddle Eustis, fille de Walter Floyd Crosby et de Louise Gauthier Sutton.
L'année suivante, tous deux ont un fils unique, Dalmas[2].
Vers 1935, il passe commande de ferronnerie d'art à l'architecte décorateur Louis Süe pour la décoration de son hôtel particulier de Neuilly-sur-Seine[3], où il meurt le . Il est inhumé à Guidel (Morbihan).
Activités professionnelles
Après des études en Autriche, poursuivies à HEC, Melchior de Polignac reprend la succession de l'entreprise Pommery en 1902 à l'âge de 22 ans. Il est président du conseil d'administration et administrateur délégué de la maison Pommery à partir de 1907.
La même année, il crée à Reims le parc Pommery, qui ouvre en 1910[4] et dont Édouard Redont est l'architecte-paysagiste, pour offrir à ses ouvriers la lumière dont ils sont privés dans les caves, et leur permettre de pratiquer le sport de leur choix. Il se retire des affaires en 1945.
Activités politiques
Pendant la Première Guerre mondiale, il accompagne André Tardieu, haut commissaire de France à Washington aux États-Unis, afin de promouvoir l'entrée en guerre des Américains auprès des Alliés. Après l'armistice de 1918, il accède à la présidence de la Société générale coopérative de reconstruction de Reims, ville détruite presque en totalité pendant le conflit.
Membre du conseil d'administration du Comité France-Allemagne avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, il est sous l'Occupation membre du comité d'honneur du groupe Collaboration, organisation favorable à la collaboration avec l'occupant nazi[5]. Arrêté le à Reims, il bénéficie d'un non-lieu quant à l'inculpation d'intelligence avec l'ennemi. Il est toutefois jugé par la Chambre civique de la Seine en . Il déclare avoir accepté des fonctions purement honorifiques au comité d'honneur du groupe Collaboration, afin de protéger les intérêts de son industrie et d'opposer aux Allemands une sorte de résistance passive[6]. Condamné à 10 ans d'indignité nationale, il est immédiatement relevé de cette peine pour « services rendus à la Résistance »[7]. Blanchi par les tribunaux, il reste cependant marqué dans beaucoup d'esprits du sceau de la collaboration avec l’occupant nazi[8].
Dirigeant sportif
Il se lie ainsi d’amitié dès 1901, aux Jeux nordiques à Stockholm, avec Sigfrid Edström et commence à entretenir des relations avec le baron de Coubertin et le comte de Baillet-Latour[9].
Dès 1909 et 1910, Melchior de Polignac est à l'origine du fameux meeting aérien, la Grande Semaine d'aviation de la Champagne de Bétheny, où il invite Armand Fallières, président de la République. Il crée ensuite la coupe Pommery, une compétition d'aviation courue tous les ans jusqu'à la veille de la Première Guerre mondiale.
Puis il fonde le Collège d'athlètes de Reims, premier centre d'éducation physique de France, inauguré le en présence du président du comité international olympique Pierre de Coubertin, et du président de la République Raymond Poincaré[10]. Les plus grands sportifs, dont Jean Bouin, viennent s'y entraîner selon les méthodes de Georges Hébert. Le centre est détruit en .
Polignac fonde et préside dès l’avant-guerre la Société sportive du Parc Pommery, grand club omnisports d’abord réservé aux employés de la Maison de champagne, qui deviendra en 1931 le Stade de Reims. Il entre au Comité international olympique dès 1914[9].
En 1921, en tant que membre du Comité international olympique, il est à l'origine, avec le comte Clary, de la candidature de Paris pour 1924, et de l’idée d'organiser des Jeux olympiques d'hiver, qui ont effectivement lieu à Chamonix conjointement aux Jeux de Paris.
Après la Première Guerre mondiale, il est membre d’innombrables cercles rémois et parisiens : Jockey-Club, Nouveau Cercle, Automobile-Club, Aéro-Club, Cercle du Bois de Boulogne, Cercle Hoche, Union interalliée, Polo, le Club des Cent, le Dernier Quart, le Stade français, le Rotary Club, le Déjeuner Tardieu et le Déjeuner Hervieu[9].
Distinctions
- Officier de la Légion d'honneur par décret du 1er aout 1928
- Chevalier de la Légion d'honneur par décret du 7 septembre 1909
- Chevalier d'honneur et de dévotion de l'ordre souverain de Malte,
- Commandeur de l'ordre d'Orange-Nassau,
- Officier de l'ordre de la Couronne,
- Chevalier de l'ordre du Lion blanc de la République tchécoslovaque,
- Titulaire des ordres olympiques allemand et belge.
médaille d'officier de la Légion d'honneur. croix de l’ordre souverain de Malte. croix de l’ordre d'Orange-Nassau. croix d’officier de l’ordre de la Couronne (Belgique). croix de l’ordre du Lion blanc.
Annexes
Notes et références
- À ce titre, chef de la branche cadette (marquisale) des Polignac.
- Georges Martin, Histoire et généalogie de la Maison de Polignac, Lyon, l'auteur, , 250 p. (ISBN 2-901990-00-2), p. 144-148
- Mathilde Dion, Louis Süe, dans Notices biographiques d'architectes français, Paris, 1991; Ifa/Archives d'architecture du XXe siècle, 2 vol.
- Devenu parc de Champagne en 2004.
- Pierre Fugain, 1992, page 234, L'Ouest-Eclair, 29 mars 1941
- Le Monde, 12 février 1946
- L'Époque, 12 février 1946
- L'Hauptmann Fromes, officier du Sicherheitsdienst, indique le Marquis de Polignac, depuis l'armistice était en relation avec le SD. Il fournissait des rapports et des informations politiques. Son salon était un lieu de rencontre de nombreuses personnalités françaises qui voulaient entrer en liaison avec les services allemands qui les intéressaient. Le marquis était en contact avec Hart, Herkmans, et le Baron Von Schertel du SD. Il mit le SD en relation avec de nombreuses personnes qui présentaient pour ce dernier un intérêt au pont de vue du Service de Renseignement
- Moreau, Sébastien, « Du local à l’international. Jalons pour une sociographie des dirigeants sportifs. Polignac, Kriegk, Daugé : trois trajectoires rémoises (années 1900-1960) », Staps, vol. 125, no. 3, 2019, pp. 123-138.
- L'Union-L'Ardennais, Christophe Henrion, Reims, 1er oct. 2013-, quotidien (ISSN 2110-5952) [lire en ligne]
Bibliographie
- Michel Thibault, Reims, le Parc Pommery, Alan Sutton, coll. « Témoignages et Récits »
- Pierre Fugain (Cdt), Ici l'ombre, Grenoble, Edition CRDP Grenoble, coll. « Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère »,
Articles connexes
Liens externes
- Ressource relative aux militaires :
- Ressource relative au sport :
- (en) Olympedia