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Georges HĂ©bert

Georges Hébert, né le à Paris 5e et mort le à Tourgéville[1], est un officier de marine et éducateur français promoteur d’une méthode d’éducation physique naturelle, l’hébertisme, opposée à la gymnastique suédoise et à la spécialisation sportive.

Georges HĂ©bert
Le lieutenant de vaisseau Georges HĂ©bert en 1913.
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Formation
Activités
Officier de marine, Ă©ducateur

Biographie

NĂ© Ă  Paris le , Georges HĂ©bert intègre l'École navale en 1893 avec Nicolas Benoit (qui fondera en 1911 les Éclaireurs de France), puis comme lieutenant de vaisseau, parcourt le monde Ă  bord des derniers grands voiliers de la Marine nationale. Le , il est le tĂ©moin impuissant de l'Ă©ruption de la Montagne PelĂ©e depuis le croiseur D'EstrĂ©es en rade de Saint-Pierre, Ă©ruption qui dĂ©truira entièrement la ville, faisant près de 30 000 morts.

Il participera au secours de 700 personnes. Déjà sensible aux questions de l'éducation physique, il constate alors que seuls les êtres forts physiquement mais également moralement ont réellement été aptes à porter secours. Ce sera la naissance de sa vocation : repenser l'éducation physique, tâche à laquelle il consacrera toute sa vie.

De retour en France, il soumet un plan de réforme à la Marine Nationale qui l'affecte alors à l'École des fusiliers marins à Lorient.

Il bouleverse entièrement l'enseignement et très rapidement, les résultats se font sentir. La Marine adopte en 1909 la Méthode de Georges Hébert, qu'il avait nommée « Méthode Naturelle ».

Carrière militaire

  • Entre dans la Marine en 1893 et aspirant le , port de Cherbourg.

1er janvier sur le croiseur Dubourdieu, division navale de l'Atlantique (Cdt Joseph Bonnin de Fraysseix).

  • 1901, 1902, sur le croiseur D'EstrĂ©es, division navale de l'Atlantique (Cdt Marie de Ramey de Sugny).
  • 1903, en rĂ©sidence Ă  Cherbourg.
  • 1904, officier adjoint Ă  l'officier chargĂ© de l'Ă©cole de gymnastique et d'escrime, École des fusiliers marins Ă  Lorient. Officier brevetĂ© fusilier et gymnaste.
  • 1906, chargĂ© de l'instruction de la gymnastique Ă  l'École des fusiliers marins Ă  Lorient.
  • Lieutenant de vaisseau le .
  • 1909, 1914, chargĂ© de l'instruction de la gymnastique Ă  l'École des fusiliers marins.
  • Le , dĂ©tachĂ© en congĂ© sans solde et hors cadre Ă  la sociĂ©tĂ© des anciens Ă©tablissements Panhard et Levassor, Ă  Paris.
  • Le , capitaine de la 8e compagnie du 2e bataillon du 2e rĂ©giment de fusiliers marins.
Il est blessé au cours des combats[2] - [3].

L'Ă©ducation physique et le sport

Reims, Collège d'athlètes du parc de Champagne, Jean Bouin et Georges Hébert à gauche, 1913.
Exercices de gymnastique dans un sous-bois près de Dieue-sur-Meuse le dirigés par le général Maudhuy et le lieutenant de Vaisseau Hébert visibles au premier plan. Archives municipales de Toulouse.

Influencé par son contemporain le docteur Paul Carton, il tire de l'observation des activités courantes des indigènes et des marins des conclusions sur l'entraînement et l'entretien physique militaire qu'il met en œuvre dès 1904 à l'École des fusiliers-marins de Lorient. Il présente en 1910 au ministère de la Marine un mémoire qui lui vaut d'être nommé directeur des exercices physiques dans la marine.

Il publie alors plusieurs ouvrages techniques relatifs Ă  l'Ă©ducation physique militaire.

En 1913, un congrès international d'éducation physique est organisé à Paris. La marine y présente la « Méthode naturelle » de Georges Hébert qui y remporte un très vif succès. La Méthode naturelle est plébiscitée par le public et la presse. Georges Hébert accepte en 1913 la direction technique du Collège d'athlètes de Reims, construit par le marquis Melchior de Polignac, membre du comité international olympique, pour promouvoir la propagation de sa méthode puis assurer la préparation des Jeux de la VIe Olympiade prévus à Berlin en 1916[5]. Cet établissement, où il accueille Georges Demeny pour la partie scientifique, participe au rayonnement de la méthode dans le monde entier. Il sera détruit dès le début de la guerre en octobre 1914, alors qu'Hébert, à la tête d'une compagnie de fusiliers-marins, est grièvement blessé à la bataille de Dixmude, Bataille où les troupes, entraînées selon la méthode naturelle, s'illustreront de manière remarquée.

L'armée, faisant le constat de la supériorité de la Méthode, fait alors appel à Georges Hébert, non encore guéri et invalide d'un bras à la suite de ses blessures. Elle le charge de l'entraînement des troupes d'assaut de progressivement toutes les armées. Il crée alors un parcours d'obstacles, mondialement connu sous le terme de Parcours du combattant.

Après la guerre de 1914, il se consacre à l'éducation physique civile et plus particulièrement féminine en ouvrant un établissement spécifique, la Palestra de Deauville[6]. Inquiet des aspects pris par la spécialisation sportive, il publie en 1925 un ouvrage, Le sport contre l'éducation physique, où il en dénonce les principales dérives. Il définit le sport comme « tout genre d'exercice ou d'activité physique ayant pour but la réalisation d'une performance et dont l'exécution repose essentiellement sur l'idée de lutte contre un élément défini, une distance, un danger, un animal, un adversaire [...] et par extension contre soi-même ».

En 1930, un mécène lui offre un trois-mâts goélette, l'Alcyon. Georges Hébert fonde alors, à bord de ce dernier, la première école nautique féminine au monde.

Il écrit ensuite des ouvrages où il décrit avec précision sa méthode. Comme Pierre de Coubertin, l'antiquité grecque l’attire par la grandeur et la grâce de ses exemples. « Ιl y trouve souvent une inspiration, des modèles, l’union traditionnelle de la gymnastique et de l’esthétique[7] ». En 1940, le Gouvernement de Vichy, auquel Georges Hébert refuse de participer, déclare néanmoins la « Méthode naturelle » comme « Méthode nationale » et en fait un élément du relèvement physique et moral du pays.

En 1955, pour rendre hommage à Georges Hébert, a lieu aux arènes de Lutèce de Paris une cérémonie et une démonstration pour le cinquantenaire de la Méthode.

Très diminué physiquement par les séquelles de ses blessures, il meurt le , laissant une abondante littérature.

Ouvrages publiés

  • L’Éducation physique raisonnĂ©e, 1907
  • Guide pratique d'Ă©ducation physique, 1910
  • Le Code de la force. La Force physique, ses Ă©lĂ©ments constitutifs et sa mesure pratique, 1911
  • L’Éducation physique ou l'entraĂ®nement complet par la mĂ©thode naturelle, 1912
  • La Culture virile et les devoirs physiques de l'officier combattant, 1913
  • Ma Leçon-type de natation, 1914
  • Ma Leçon-type d'entraĂ®nement complet et utilitaire, 1915
  • L’EntraĂ®nement physique complet par la mĂ©thode naturelle. Guide abrĂ©gĂ© du moniteur chargĂ© de l'entraĂ®nement dans les Ă©coles, les sociĂ©tĂ©s de sport et de gymnastique, et en gĂ©nĂ©ral dans les groupements de toutes sortes d'enfants ou d'adultes, 1918
  • L’Éducation physique fĂ©minine. Muscle et BeautĂ© plastique, 1919
  • Le Sport contre l'Ă©ducation physique, 1925
  • L’Éducation physique, virile et morale par la mĂ©thode naturelle, 4 vol., 1936-1959
I. Exposé doctrinal et Principes directeurs de travail.
II. Technique des Exercices. Technologie. Marche. Course. Saut.
III : Technique des exercices. Fascicule 1 : Quadrupédie. Fascicule 2 : Grimper. Fascicule 3 : Équilibrisme.

IV : Technique des exercices . Fascicule 1 : Lever. Fascicule 2: Lancer. Fascicule 3: DĂ©fense

V : Natation (Ă©dition posthume en 1959 )
  • Une Ĺ“uvre fĂ©conde et de haute portĂ©e sociale : les Champs d'Ă©bats, centres de rĂ©gĂ©nĂ©ration physique, virile et morale, 1944

Reconnaissance et notoriété

Le capitaine Georges HĂ©bert est :

Son nom a été donné à des installations sportives : le stade municipal de Deauville, ou encore un complexe sportif du nord de Reims. Il reste attaché à un type d'installation sportive de plein air : le « parcours Hébert ».

Bibliographie

  • AndrĂ© Schlemmer, Deux MaĂ®tres de la mĂ©thode naturelle. Paul Carton, Georges HĂ©bert, Paris, Éditions ouvrières, .
  • Jacques Defrance, « La signification culturelle de l’hĂ©bertisme. Étude de sociologie de la culture des annĂ©es 1920 et 1930 », dans J-P. ClĂ©ment et M. Herr, L’identitĂ© de l’EP scolaire au 20e siècle, Paris, AFRAPS, .
  • Gilles Xuan et Jacques Gleyse, De l'Ă©mergence de l'Ă©ducation physique, Georges DemenĂż et Georges HĂ©bert : un modèle conatif appliquĂ© au passe, Paris, Hatier, coll. « Le temps des savoirs », , 253 p. (ISBN 978-2-218-72570-8, OCLC 51085225).
  • Jean-Michel Delaplace, Georges HĂ©bert, sculpteur de corps, Paris, Vuibert, coll. « Science, corps & mouvements », , 22e Ă©d., 415 p. (ISBN 978-2-7117-7135-6, OCLC 62679369)
  • Pierre Philippe-Meden, Du sport Ă  la scène. Le naturisme de Georges HĂ©bert (1875-1957), Presses Universitaires de Bordeaux, , 406 p. (ISBN 979-10-300-0080-1).
  • Michel Thibault, Reims, le Parc Pommery, Alan Sutton, coll. « TĂ©moignages et rĂ©cits », , 159 p. (ISBN 978-2-84910-182-7)

Sources et références

  1. Archives de l'état civil de Paris en ligne, acte de naissance no 5/971/1875 ; avec mention marginale du décès
  2. Charles Le Goffic, Dixmude. Un chapitre de l’histoire des fusiliers marins (7 octobre – 10 novembre 1914), Paris, Librairie Plon, , p. 89 à 91
  3. « Lors de l'attaque de Beerst le 19 octobre 1914, la 8e compagnie du Lt de vaisseau HĂ©bert est envoyĂ©e Ă  la rescousse des 5e et 6e compagnies en difficultĂ©, leurs chefs hors de combat : « Le lieutenant de vaisseau HĂ©bert, alors âgĂ© de près de quarante ans, est cĂ©lèbre dans toute la Brigade et mĂŞme dans toute la Marine. C'est lui qui s'est fait le pionnier de l'Ă©ducation physique militaire. Toute l'armĂ©e a repris ses mots d'ordre, dont le plus cĂ©lèbre claque comme un dĂ©fi : « Soyons forts ! Les faibles sont des inutiles ou des lâches ! Â». C'est dire Ă  quel rythme d'enfer il mène sa 8e compagnie. Tous les gradĂ©s sont formĂ©s Ă  son image. Accrocheurs, mĂ©prisants du danger et d'un courage qui tourne au fanatisme. OĂą personne ne peut passer, la compagnie HĂ©bert passera… Il n'y a plus d'espoir pour le lieutenant de vaisseau HĂ©bert, qui vient de perdre, en quelques minutes, ses trois chefs de section. Il ordonne le repli. Ses hommes se glissent hors de la ferme. Soudain, le cĂ©lèbre gymnaste ressent une douleur terrible au bras gauche. Une balle vient de le dĂ©chirer du coude au poignet. Puis un choc Ă  la poitrine. Est-il touchĂ© en plein cĹ“ur ? Une autre balle a traversĂ© son bloc-notes, son manuel d'officier en campagne et s'est arrĂŞtĂ©e sur son portefeuille. Ses hommes l'emportent vers l'arrière, son bras gauche inerte, mais sa main encore crispĂ©e sur la crosse de son revolver. HĂ©bert hors de combat Ă  son tour, c'est l'attaque sur Beerst qui s'enlise Ă  nouveau sur tout le front tenu par le bataillon Pugliesi-Conti. Â» Â», extrait de La Bataille de l'Yser de Jean Mabire.
  4. Officier parmi tant d'autres.
  5. Sylvain Villaret et Jean-Michel Delaplace, « La Méthode Naturelle de Georges Hébert ou « l'école naturiste » en éducation physique (1900-1939) », Staps, vol. 63, no 1,‎ , p. 29-44 (ISSN 0247-106X, DOI 10.3917/sta.063.0029)
  6. Pierre Philippe-Meden, « Les Palestres hébertistes », Gazette Pierre de Coubertin, Paris, Comité Français Pierre de Coubertin,‎ , p. 16-17 (lire en ligne)
  7. Α. Coche, Manuel de Pédagogie Appliquée à l’Éducation Physique,‎ , p. 295
  8. « la vie de Georges Hébert | Hebertisme- Méthode naturelle »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur Hebertisme (consulté le )

Articles connexes

Liens externes

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