Marc Machin
Marc Machin, né le à Paris, est un délinquant français, connu pour être la victime d'une erreur judiciaire.
Marc Machin | |
Innocenté en 2012 Condamné en 2021 | |
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Information | |
Nom de naissance | Marc Machin |
Naissance | Paris (France) |
Nationalité | Française |
Sexe | Masculin |
Condamnation | (acquitté le ) |
Actions criminelles | DĂ©linquance, viol |
Pays | France |
RĂ©gions | RĂ©gion Parisienne |
Ville | Paris |
Arrestation | |
Marginal, il est accusé du meurtre d'une femme, en , sur le pont de Neuilly et placé en détention provisoire pour ces faits, alors qu'il est âgé de 19 ans.
Il est condamné en , à 18 ans de réclusion criminelle, puis en appel, en , assortis d'une période de sûreté de 12 ans.
Machin purge sa peine lorsque, en , David Sagno, un SDF, s'accuse du meurtre, ainsi que d'un second commis au même endroit, et son ADN est retrouvé sur les effets de la victime. Marc Machin est alors libéré le , puis est finalement acquitté lors d’une rare mesure de procès en révision le : c'est la huitième personne, depuis 1945, à être innocentée lors d’un procès en révision. Pour ces six ans et demi passés à tort en détention, il reçoit quelque 660 000 euros d'indemnisation.
David Sagno a été condamné, le , à 30 ans de réclusion criminelle assortis d'une période de sûreté de 20 ans pour les deux meurtres qu'il a commis sur le Pont de Neuilly.
Après sa sortie de prison, Marc Machin cumule les condamnations pour recel de vol, violences et agressions sexuelles, ce qui lui vaut d’être réincarcéré.
En , Machin est placé en détention provisoire pour viol sous la menace d'une arme. Il est condamné le à 16 ans de réclusion criminelle pour ces faits.
Jeunesse
Marc Machin naît le dans le 19e arrondissement de Paris[1].
Fils d'un gardien de la paix vivant dans le 18e arrondissement à Paris, il est confié à la DDASS en 1987 après une violente dispute entre ses parents : sa mère a tiré dans le mur avec l'arme de service de son père. Il est ensuite placé dans une famille d'accueil et y subit des viols de la part d'un adolescent.
En , ses grands-parents le recueillent à Marseillan dans l'Hérault, où il passe « les plus belles années de sa vie », malgré la mort de sa mère, des suites du Sida, en 1991.
En 1994, Marc Machin est âgé de 12 ans lorsque sa grand-mère meurt d'un cancer. Il passe alors de foyer en foyer jusqu'à ce qu'il regagne le domicile de son père à l'adolescence[1]. Il ne tarde pas à sombrer dans la délinquance et commet des vols, violence et dégradations[2].
En 1995 à l'âge de 13 ans, Machin commence les déboires avec des absences répétées et un comportement de plus en plus violent. Il ne supporte pas le fait que son père refasse sa vie avec une autre femme[1].
Machin commence à fumer des cigarettes et du cannabis, en 1996, alors qu'il n'a que 14 ans[3] Connu pour son tempérament violent, il s'en prend à la compagne de son père, verbalement et physiquement[1].
En 1998, à l'âge de 16 ans, Machin fait l'objet d'un placement judiciaire au sein d'une association. Il est exclu de cette association à la suite d'une agression commise un sein de l'établissement. Machin est finalement recueilli dans un centre équestre près de Tours, mais demeure également contraint de partir après une nouvelle bagarre[1].
Machin se retrouve, en 1999, dans une structure en Lozère mais, là encore, il est expulsé après une fugue[1].
Le , âgé de 17 ans et demi, Machin aborde une femme de 40 ans dans un hall d'immeuble de Suresnes, en lui demandant de lui « sucer la chatte ». La jeune femme refuse, mais Marc Machin se jette dessus. La victime parvient à s'enfuir et porte plainte pour agression sexuelle et désigne le cliché de Marc Machin, connu des services de police pour vols, violence et dégradations[2]. Placé en garde à vue, Marc Machin avoue les faits d'agression sexuelle qui lui sont reprochés. Machin est mis en examen et placé en détention provisoire.
Marc Machin comparaît le , devant la Tribunal pour enfants pour les faits d'agression sexuelle commis lorsqu'il était mineur. Machin est condamné à quatre mois d'emprisonnement avec sursis. Il ressort libre du tribunal[1].
Deux jours plus tard, le , Marc Machin aborde une femme dans les toilettes d’une cafétéria, située dans le 18e arrondissement de Paris, puis se jette sur elle en lui portant plusieurs coups. La victime parvient à s'échapper et à dénoncer Machin, qui est de nouveau placé en détention provisoire pour des faits de violence physique.
Marc Machin, qui est désormais majeur, comparaît devant le Tribunal correctionnel et est condamné à une amende — ses quatre mois de prison avec sursis s'ajoutent à sa peine — qui lui vaut d'effectuer plusieurs mois de prison. Machin est libéré en .
Emprisonnement Ă tort
Le , Marie-Agnès Bedot, 45 ans, est retrouvée morte sur le pont de Neuilly vers 10h. Elle a été frappée deux fois à l'arme blanche dans le haut du thorax (sans doute des coups de couteau dont un mortel). Le lendemain, une infirmière, qui était passée sur les lieux du crime vers 7h35, affirme avoir vu « un jeune homme de type européen, les cheveux courts en arrière noirs ou bruns, portant notamment un blouson de cuir marron clair type aviateur avec un col en fourrure beige » d'après le signalement qu'elle donne aux policiers. Ce dernier lui aurait proposé de lui « sucer la chatte ». La diffusion de son témoignage dans tous les commissariats de la région parisienne donne vite des résultats : un policier de Suresnes se rappelle une phrase similaire prononcée dans une affaire d'agression sexuelle commise dans le hall d'un immeuble en par un jeune homme, Marc Machin, qui a « déjà un casier judiciaire chargé : vols en réunion, violences, dégradation de bien public et deux agressions sexuelles ». Les policiers se rendent au domicile de Marc Machin. Ils y découvrent un blouson de cuir marron avec un col doublé de fourrure synthétique.
Marc Machin est conduit le [4] au 36 quai des Orfèvres pour interrogatoire[3].
Marc Machin affirme avoir deux témoins qui peuvent lui fournir un alibi pour la nuit du vendredi au samedi 1er décembre. Mais ses deux amis, marginaux comme lui, se montrent incapables de confirmer ses dires. Puis l'infirmière l'identifie de « façon quasi certaine » alors qu'il pose seul, revêtu du fameux blouson, placé derrière une vitre sans tain[3]. Elle réitère sa déclaration lors d'une brève reconstitution sur le lieu où elle dit l'avoir croisé. Marc Machin commence à douter de lui-même, car il mène une vie dissolue, sans horaires fixes comme ses deux copains, embrumée par l'alcool et le cannabis : à la fin de la deuxième journée de garde à vue, il en vient à se demander s'il ne souffre pas d'un dédoublement de personnalité, comme Guy Georges, le tueur en série. Pour France info, son erreur est d'en faire part aux enquêteurs[3]. Il se retrouve face à Jean-Claude Mulès, un policier très réputé, expert des aveux. Ce dernier parle avec Marc Machin de son enfance, devinant qu'il a été victime d’abus sexuels. Il lui promet aussi une détention ferme de seulement 5 années. Le jeune homme passe aux aveux, bien qu'il soit incapable de décrire directement le meurtre[5], se contentant de raconter ce qu'il est sûr d'avoir fait avant et après, sans pouvoir décrire l'acte lui-même. Il les renouvelle face au juge d’instruction, pressé qu'on arrête de lui poser des questions[3]. Il déclarera par la suite qu'il a dit au policier ce que celui-ci voulait entendre sortir de sa bouche.
Au terme de sa garde à vue, le , Marc Machin est déféré devant le juge d'instruction, qui le met en examen pour le meurtre de Marie-Agnès Bedot. Il est placé en détention provisoire à la maison d'arrêt de Nanterre.
Machin est extrait de la Prison de Nanterre, le , dans le cadre d'une convocation avec juge d'instruction, Thierry Bellancourt, et revient sur ses aveux en clamant son innocence. Devant le juge, Machin décrit les conditions dans lesquelles se sont déroulées sa garde à vue ainsi que les pressions exercées sur lui lors de son interrogatoire. Il déclare également avoir hâte que les résultats ADN, prélevés sur la victime, tombent afin que son innocence soit reconnue. À la suite de son audition, Marc Machin regagne sa cellule à la Prison de Nanterre, convaincu qu'il sera disculpé[6].
Quelques mois plus tard, le , une autre femme, Maria-Judite Araujo (née au Portugal, le 27 août 1954), est retrouvée morte sur le pont de Neuilly-sur-Seine, tuée à coups de tesson de bouteille et violée. Malgré des similitudes avec le meurtre de Marie-Agnès Bedot, le juge d'instruction refuse de joindre les deux dossiers, du fait que Marc Machin soit un suspect sérieux pour le meurtre de Mme Bedot[6].
En , les échantillons ADN, prélevés sur Marie-Agnès Bedot, donnent leur résultat : l'ADN de Marc Machin n'est présent ni sur le corps de la victime, ni sur les lieux du crime. Bien que son ADN ne soit pas présent sur la scène du crime, Machin reste toujours le suspect numéro 1 du fait du témoignage de l'infirmière. Machin reste donc en détention provisoire sans même être pris au sérieux par son avocat, Me Louis Balling, qui le croit également coupable du meurtre de Marie-Agnès Bedot.
Marc Machin est renvoyé, en , devant la Cour d'assises des Hauts-de-Seine, par le juge d'instruction Thierry Bellancourt, pour les faits de meurtre commis à l'encontre de Marie-Agnès Bedot. Le juge Bellancourt clôt l'instruction en estimant que la personnalité de Machin ainsi que ses antécédents judiciaires font de lui le « coupable idéal »[7]. Marc Machin passe ainsi près de trois ans en détention provisoire à la Prison de Nanterre.
Marc Machin comparaît le , devant la Cour d'assises des Hauts-de-Seine, pour le meurtre de Marie-Agnès Bedot. Il a alors 22 ans. Lors de son jugement, Machin a une attitude agressive et se défend maladroitement. Lorsque le président de la Cour évoque à Machin le fait d'avoir « corrigé » son ex-petit-amie, le jeune homme reconnaît avoir eu cette altercation, mais pour « lui faire comprendre » qu'elle n'était pas une Prostituée. L'analyse du comportement de Machin est lié à une « enfance désastreuse », dont la Cour d'assises prend part au long des deux journées de procès. Le témoignage de l'infirmière, au moment du meurtre de Mme Bedot, le désigne directement comme étant le « coupable idéal »[8].
Le , Marc Machin est reconnu coupable du meurtre de Marie-Agnès Bedot et condamné à 18 ans de réclusion criminelle. Lorsqu'il regagne sa cellule de prison, à la maison d'arrêt de Nanterre, Machin interjette appel de sa condamnation. Me Louis Balling, l'avocat de Machin, conscient que les aveux de son client et l'absence d'alibi aboutiront toujours à sa condamnation, il suggère de plaider coupable afin que la Cour d'Assises d'Appel se penche d'avantage sur sa personnalité et en tienne compte pour la peine. Se sentant trahi par son propre avocat, Marc Machin lui déclare que : « Si vous ne croyez pas en mon innocence et en ma bonne foi, allez au diable ! ». Me Balling n'est dès lors plus l'avocat de Machin[8].
Marc Machin comparaît du 28 au , devant la cour d'assises d'appel de Versailles (Yvelines)[9], pour le meurtre de Marie-Agnès Bedot. Sa défense est, cette fois, assurée par un avocat commis d'office. Lors du jugement, l'enfance chaotique de Machin est également évoquée. Lors des réquisitions, l'avocate générale de la cour d'assises insiste sur la dangerosité de Machin et déclare : « Vous être dangereux M.Machin, il faut vous mettre hors d'état de nuire ». Marc Machin est condamné à 18 ans de réclusion criminelle, assortis d'une période de sûreté de 12 ans[8].
Transféré à la Prison de Rouen, Marc Machin sombre dans plusieurs dépressions et se restreint parfois à manger. Contestant sa condamnation, qui le contraint à purger sa peine au minimum jusqu'en 2013, Machin forme un Pourvoi en cassation, afin que son innocence puisse être établie lors d'un troisième procès[6].
En 2006, la Cour de cassation rejette la pourvoi de Marc Machin, estimant que la procédure a été respectée. Machin est alors en prison depuis presque cinq ans. Apprenant que sa condamnation est définitive, Machin se résigne perdre toute idée de liberté et tout espoir de reconstruire une vie : « Ça y est, je rends les armes. Ce n'est pas une bataille mais la guerre que j'ai perdue »[6].
Rebondissement de 2008, procédure en révision et affaires ultérieures
Le , vers 2h du matin, David Sagno, un SDF d'origine guinéenne entre dans le commissariat de La Défense et vient se constituer prisonnier en s'accusant des deux meurtres pour soulager sa conscience. Il fait des aveux circonstanciés en donnant des détails précis aux policiers qui l'entendent, même si certains éléments de ses déclarations et son comportement froid et détaché par rapport à l'horreur de son récit questionnent un peu les enquêteurs sur son discernement et son état de santé mentale. Ils se demandent si Sagno n'a pas pu entendre tous les détails qu'il donne des meurtres par l'intermédiaire de la presse, ou s'il n'a pas pu parler avec Machin étant donné que les 2 hommes ont fréquenté le même établissement pénitentiaire. Mais après quelques hésitations, Sagno admet ne pas connaître Machin et ne jamais lui avoir parlé au cours d'une très brève confrontation entre les 2 suspects. Sagno ira même jusqu'à demander pardon à Marc Machin d'avoir écopé à sa place. L'enquête de personnalité va montrer qu'il est atteint d'une forme de dédoublement de personnalité (il s'est inventé un double), et qu'il s'intéresse de très près à l'ésotérisme et aux croyances rituelles (il dit avoir léché le sang des victimes par terre pour se sentir fort). Malgré son état de SDF et sa forte consommation d'alcool depuis l'adolescence, les policiers découvrent qu'il est néanmoins cultivé, s'exprime bien et fréquente assidûment les bibliothèques. Examiné par des experts psychiatres pendant sa détention, ceux-ci estiment que même si ses facultés ont pu être altérées pendant ces actes odieux, David Sagno est accessible à une sanction pénale.
Les scellés des meurtres de Marie-Agnès Bedot et de Maria-Judite Araujo sont analysés afin d'être de nouveau analysés. L'ADN retrouvé sur les corps des deux victimes donne ses résultats le : il s'agit de l'ADN de David Sagno[10].
Quelques jours plus tard, le , Rachida Dati, garde des Sceaux, saisit la commission de révision des condamnations pénales afin de demander la révision du procès de Marc Machin, qui est en prison depuis six ans et trois mois[3]. La commission de révision ordonne également la remise en liberté de Machin, qui est acceptée le [11].
La libération de Marc Machin est censée intervenir le , mais cette dernière est toutefois reportée en raison d'une agression physique commise par Machin à l'encontre d'un surveillant de sa prison. Machin est donc condamné à trois mois de prison supplémentaires pour l'agression de son surveillant, à la Maison d'arrêt de Rouen[8].
Marc Machin est libéré le , après six ans et dix mois de détention. Il a alors 26 ans. Son ancien avocat, Me Louis Balling, qui était convaincu de sa culpabilité, redevient finalement son avocat[8]. Libéré, Marc Machin ne s'exprime pas beaucoup afin de donner une bonne image de lui en déclarant : « J'ai 26 ans et ma vie à construire »[12].
En 2008 et 2009, Marc Machin apparaît dans plusieurs émissions télévisées, consacrées à sa histoire. Machin écrit également un livre intitulé Seul contre tous qui paraît aux éditions Pascal Galodé en . Marc Machin est dès lors soutenu par toutes les personnes qui le connaissent et qui ont de la compassion pour ce jeune homme ayant purgé près de sept ans de prison à tort[8].
Marc Machin est toutefois interpellé, le , après avoir commis trois agressions sexuelles, dont deux d'entre-elles sur des mineures de 14 et 15 ans. Machin est donc placé en détention provisoire, en l'attente de son jugement[13]. La réputation de Marc Machin se dégrade vis-à -vis du public, qui croyait en sa bonne personnalité ainsi que sa réinsertion[8].
La Cour de révision rend sa décision le , pendant la détention de Marc Machin, et annule sa condamnation pour le meurtre de Marie-Agnès Bedot, perpétré sur le Pont de Neuilly-sur-Seine. L'annulation de sa condamnation intervient au même moment que celle de Loïc Sécher[14].
Marc Machin comparaît le , pour les faits d'agressions sexuelles. Il déclare lors de son procès : « J'étais rattrapé par mes vieux démons, ma colère et ma frustration ont pris le pas sur ma réflexion ». Machin est condamné à trois ans de prison ferme assortis de cinq ans de suivi socio-judiciaire ainsi que d'une injonction de soins. Après sa condamnation, Machin purge au total pratiquement deux ans et demi de prison supplémentaires durant lesquels le procès de David Sagno ainsi que son procès en révision font l'objet d'un renvoi devant les assises.
Marc Machin est libéré de prison le , sous le port d'un bracelet électronique. Il intègre un foyer dans le 11e arrondissement de Paris, mais en est également expulsé, en raison de son comportement.
Dans la nuit du au , Machin disparaît du foyer dans lequel il a l'obligation de loger. La direction de l'établissement informe alors un juge d'application des peines du tribunal de Paris, qui délivre un mandat d'arrêt à l'encontre Marc Machin. La brigade de l'éxecution des décisions de justice est alors chargée de l'enquête[15].
Marc Machin est repéré le , à l'hôpital Saint-Antoine, dans le 12e arrondissement de Paris, au sein duquel il se fait soigner pour une blessure à la main à la suite d'une bagarre. Machin est arrêté le jour même puis de nouveau placé en détention provisoire pour non-respect de ses obligations de suivi[3].
David Sagno est condamné le , à 30 ans de réclusion criminelle assortis d'une période de sûreté de 20 ans.
Marc Machin sort de prison le et retourne vivre chez son père, avant de rencontrer une jeune femme et de s'installer chez elle.
Marc Machin comparaît du 17 au , devant la Cour d'assises de Paris, dans le cadre de son procès en révision pour le meurtre de Marie-Agnès Bedot. Lors des quatre journées de procès, le commissaire Mules et le juge se font porter pâles. Appelé à la barre, David Sagno, qui assiste au procès de Machin demande à être pardonné par sa famille, celle des victimes et Marc Machin : « Je lui présente mes excuses, il a passé 7 ans de prison à cause de moi »[16].
Affaires ultérieures
En , dans le couloir d'un immeuble Parisien, Fayçal Z., se dispute avec l'un de ses voisins, lorsque Marc Machin vient à la rescousse de Fayçal, en giflant le voisin. Voyant que son voisin a laissé tomber son téléphone portable, Fayçal décide de le ramasser et le confie à Marc Machin. Le voisin, ne trouvant plus son téléphone portable, se refuse à le reprendre de peur d'être de nouveau agressé et malgré le fait que Machin et Fayçal frappent à sa porte dans le but de lui rendre[17].
Dans la nuit du , Marc Machin fume une cigarette au pied d'un immeuble lorsqu'une patrouille de police intervient pour un tapage nocturne dans une des résidences de l'établissement. En voyant les policiers, Machin jette un téléphone portable sous un camion en pensant que la patrouille policière vient pour le vol de téléphone. Les agents récupèrent le téléphone puis interpellent Marc Machin avec Fayçal Z. pour vol de téléphone mobile. Tous deux sont mis en examens pour coups et blessures, vol et recel de téléphone portable. Ils sont toutefois laissés en liberté sous contrôle judiciaire[17].
Marc Machin et Fayçal Z. comparaissent le , devant le Tribunal correctionnel de Paris, pour le vol de téléphone portable. Le tribunal les condamne à six mois de prison avec sursis assortis d'un suivi de deux ans avec obligation de trouver un travail et un domicile. Marc Machin et Fayçal Z. ressortent donc libres[17].
Le , la Cour d'appel examine la demande de Marc Machin et lui accorde plusieurs centaines de milliers d'euros de dommages-intérêts pour les 2 126 jours passés derrière les barreaux[5]. Machin obtient finalement 663 320 euros d'indemnisation. Son indemnisation est l'une des plus fortes sommes jamais octroyée pour une erreur judiciaire[18].
Dans la soirée du , une altercation éclate entre Marc Machin et un homme dans une rue d'un quartier populaire du nord-est de Paris. Machin est arrêté, le soir-même de cette bagarre, en pleine rue et conduit dans un commissariat parisien. Il est toutefois relâché le [19].
Machin est de nouveau interpellé, le , puis conduit devant le Tribunal correctionnel en Comparution immédiate. Outre les 400 euros d'amende, le tribunal condamne Machin à verser 50 euros de dommages et intérêts à son voisin, tout en devant verser 200 euros supplémentaires pour le préjudice moral causé à chacun des trois officiers de police par ses insultes. Marc Machin est toutefois relaxé pour les faits de violence avec des policiers au cours de sa garde à vue. Il ressort donc libre du tribunal[19].
Un an plus tard, en , la compagne de Marc Machin porte plainte contre lui pour violences conjugales. Marc Machin prend la fuite et part en cavale pendant plusieurs semaines en se réfugiant dans un hôtel du 9e arrondissement de Paris[20].
Marc Machin est interpellé, le , pour les faits de violences conjugales dénoncés par sa compagne ainsi que pour avoir enfreint ses obligations. Il est de nouveau placé en détention provisoire pour ces faits[20]. Comme à son habitude, Machin est jugé comme étant « déséquilibré et présentant un risque de récidive ». Il passe alors plus d'un an en prison.
Marc Machin est libéré en , après quinze mois de détention[21]. Il est libre mais en ayant dilapidé toutes ses indemnités[22].
Affaire de viol
Le , il est accusé par une femme de 22 ans d’avoir pénétré à son domicile, rue Saint-Maur à Paris, de l’avoir violée sous la menace d’un couteau de cuisine, puis de l’avoir forcée à effacer les traces du crime avant d’emporter sa carte bancaire pour retirer de l'argent au distributeur. Les images de surveillance de la banque parviennent à confondre Marc Machin malgré son visage dissimulé, notamment grâce au tatouage qu'il porte au cou, tandis que son ADN est retrouvé sur la jupe de la jeune femme.
Marc Machin est interpellé le et placé en garde à vue. Lors de son interrogatoire, Machin reconnaît les faits. Il est placé en détention provisoire pour des faits de « viol commis sous la menace d'une arme », « extorsion avec arme », « escroquerie », « vol » et « violation de domicile ».
Marc Machin comparaît du 11 au , devant la Cour d'assises de Paris. Il est jugé devant la Cour d'assises qui l'avait acquitté neuf années auparavant. Machin est jugé pour « viol commis sous la menace d'une arme », « extorsion avec arme », « escroquerie », « vol » et « violation de domicile ».
Il est condamné le , à 16 ans de réclusion criminelle. Sa peine est assortie d'une période de cinq ans de suivi socio-judiciaire, ainsi qu’au versement de 25 000 euros de dommages et intérêts à la victime[23]. Le , il renonce à faire appel de sa condamnation et est définitivement condamné à 16 ans de réclusion criminelle[24].
Références
- « L'itinéraire chaotique de Marc Machin, jugé pour viol après avoir été victime d'une erreur judiciaire », sur TF1 INFO, (consulté le )
- Le JDD, « Marc Machin reconnait les faits », sur lejdd.fr (consulté le )
- « Marc Machin : retour sur une erreur judiciaire en sept étapes », Franceinfo,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Sandrine Briclot, « L'affaire : Marc Machin ou la fabrication d’un coupable », sur leparisien.fr, (consulté le )
- « Victime d'une erreur judiciaire, Marc Machin réclame 2 millions d'euros à l'Etat », Franceinfo,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « Marc Machin : retour sur une erreur judiciaire en sept étapes », sur Franceinfo, (consulté le )
- « Les crimes du pont de Neuilly », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « Marc Machin, les meurtres du Pont de Neuilly - (S2) - Faites entrer l'accusé - Télé-Loisirs » (consulté le )
- Jacky Durand, « Marc Machin, six ans de prison pour rien ? », sur Libération (consulté le )
- « Marc Machin acquitté à l'issue de son procès en révision », Franceinfo,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « Libération de Marc Machin », sur LExpress.fr, (consulté le )
- Par Le 7 octobre 2008 à 07h00, « Marc Machin : « Je n'ai jamais perdu espoir » », sur leparisien.fr, (consulté le )
- « De retour en prison, Marc Machin attend la révision de sa condamnation pour meurtre », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « Marc Machin et Loïc Sécher vont être rejugés », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « Marc Machin retourne en prison », sur LEFIGARO, (consulté le )
- « Marc Machin Il purgeait ses 18 années de réclusion quand David Sagno, le véritable meurtrier, sept ans après les faits, a poussé la porte du commissariat de La Défense pour se dénoncer…. Un jour, le miracle… », sur www.vosgesmatin.fr (consulté le )
- Ondine Millot, « Marc Machin face à son « insurmontable » destin », sur Libération (consulté le )
- « Marc Machin, victime d'une erreur judiciaire, obtient 663 320 euros », sur Le Monde.fr (consulté le )
- « Marc Machin condamné à des amendes pour violences et outrage », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « L'ex-victime d'une erreur judiciaire Marc Machin encore arrêté », sur LEFIGARO, (consulté le )
- « Procès. Marc Machin, ancienne victime d’erreur judiciaire, jugé pour viol », sur www.ledauphine.com (consulté le )
- Valérie Mahaut, « Affaire Marc Machin : « Il n’a pas mûri », estime son avocat », sur leparisien.fr, (consulté le )
- « Marc Machin condamné à 16 ans de réclusion pour viol », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
- « Marc Machin, ancienne victime d'erreur judiciaire, définitivement condamné à 16 ans de réclusion », sur TF1 INFO, (consulté le )
Voir aussi
Documentaires télévisés
- « Marc Machin, les meurtres du pont de Neuilly » le dans Faites entrer l'accusé présenté par Frédérique Lantieri sur France 2.
- « Psychose sur le pont de Neuilly » (premier reportage) dans « ... en Ile-de-France » le dans Crimes sur NRJ 12.
- « Affaire Marc Machin : les meurtres du pont de Neuilly » (premier reportage) le dans Chroniques criminelles sur NT1.
- « Spéciale erreurs judiciaires » (premier reportage) dans l'émission Présumé Innocent sur D8.
Bibliographie
- Valérie Mahaut, Une erreur judiciaire presque parfaite, éd. du Moment,
- Marc Machin, Seul contre tous, éd. Pascal Galodé,