Manuel de Roda y Arrieta
Manuel de Roda y Arrieta, posthumĂ©ment marquis de Roda (Saragosse, 1708 - La Granja de San Ildefonso, 1782) Ă©tait un avocat, homme politique et homme dâĂtat espagnol, et lâun des intellectuels des LumiĂšres dans son pays.
Manuel de Roda y Arrieta, marquis de Roda | |
Manuel de Roda par Pompeo Batoni (1765) Real Academia de Bellas Artes de San Fernando, Madrid. | |
Fonctions | |
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Agente de preces | |
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Ambassadeur dâEspagne au Vatican | |
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Secrétaire à la Justice | |
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Biographie | |
Nom de naissance | Manuel de Roda y Arrieta |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Saragosse |
Date de décÚs | |
Lieu de décÚs | La Granja de San Ildefonso |
Nature du décÚs | Naturelle |
Nationalité | Espagnole |
Parti politique | Anti-jésuite, régaliste, réformiste bourbonnien |
Conjoint | (néant) |
Enfants | (néant) |
DiplÎmé de | Université de Salamanque |
Profession | Avocat |
Religion | Catholique |
RĂ©sidence | Madrid |
Dâextraction modeste, Roda garda de ses annĂ©es dâĂ©tudiant pauvre Ă Salamanque un durable et tenace ressentiment social, principalement Ă lâencontre des jĂ©suites, dont il avait pu constater les liens Ă©troits, de parentĂ© et dâintĂ©rĂȘts, avec les Ă©tudiants nobles et aisĂ©s. Il sâassocia donc Ă la cabale contre la Compagnie menĂ©e par le XIIe duc dâAlbe et, au lendemain de la victoire de celui-ci, vit bientĂŽt sâouvrir sa carriĂšre politique, sous les espĂšces dâune nomination au poste dâagente de preces (chargĂ© de prĂ©senter les requĂȘtes des prĂ©lats espagnols au Vatican), quâil occupa de 1758 Ă 1765. Pendant son sĂ©jour Ă Rome, il se lia dâamitiĂ© avec les ennemis les plus dĂ©cidĂ©s des jĂ©suites, au point que le nonce Ă Madrid fut chargĂ© dâengager une campagne contre lui Ă la cour de Madrid, en stigmatisant Roda pour ses origines roturiĂšres. RappelĂ© en Espagne, Charles III le nomma secrĂ©taire Ă la Justice, auquel titre Roda se mit en devoir dâinfluencer Charles III jusquâĂ lui faire admettre, par un ensemble de rapports tendancieux, que la Compagnie de JĂ©sus Ă©tait le pire ennemi pour lui et la famille royale. Avec ses alliĂ©s anti-jĂ©suitiques Eleta et Campomanes, Roda mit sur pied la dĂ©nommĂ©e EnquĂȘte secrĂšte, lancĂ©e pour identifier les auteurs des troubles de contre le ministre Esquilache, dont il rĂ©sultera en 1766 un Verdict dâaccusation en 746 points, catalogue complet dâincriminations contre la Compagnie de JĂ©sus et ensemble dĂ©cisif dâarguments propres Ă faire expulser les jĂ©suites hors dâEspagne en 1767. Quoique bon catholique, il Ă©tait de conviction rĂ©galiste, câest-Ă -dire opposĂ© Ă lâingĂ©rence de lâĂglise dans la sphĂšre des pouvoirs rĂ©galiens exclusifs de la Couronne.
Biographie
Jeunes années et formation
AprĂšs des Ă©tudes secondaires au collĂšge de jĂ©suites de sa ville natale de Saragosse, il entreprit, Ă lâuniversitĂ© de cette mĂȘme ville, des Ă©tudes de droit avec le statut de manteĂsta, ainsi quâĂ©taient nommĂ©s les Ă©tudiants pauvres et non nobles, en rĂ©fĂ©rence Ă la cape (manteo) quâils portaient comme signe distinctif. Cette circonstance sera chez Roda Ă lâorigine dâun durable ressentiment social. Etudiant universitaire, il trouvait au dĂ©but, selon le tĂ©moignage de ses condisciples, le temps de sâadonner quotidiennement pendant une demi-heure Ă la mĂ©ditation dans la chapelle de son ancien collĂšge, mais, constatant peu Ă peu les liens Ă©troits, de parentĂ© et dâintĂ©rĂȘts, unissant les colegiales mayores (Ă©tudiants aisĂ©s et membres de familles nobles) et les jĂ©suites, il prit ses distances vis-Ă -vis de ceux-ci et finit par devenir leur ennemi le plus tenace et le plus insidieux.
Ses Ă©tudes une fois achevĂ©es, il sâĂ©tablit Ă Madrid et exerça comme avocat pendant plusieurs annĂ©es. Pour amĂ©liorer sa situation sociale et Ă©conomique, il sollicita un canonicat, mais le jĂ©suite Francisco de RĂĄvago, confesseur de Ferdinand VI, ne voulut pas accĂ©der Ă sa requĂȘte. Il se heurta Ă un mĂȘme refus lorsquâil rĂ©itĂ©ra sa demande auprĂšs du secrĂ©taire Ă la GrĂące et Ă la Justice, le marquis de Campo de Villar, qui lui rĂ©pondit, en sa qualitĂ© dâancien colegial mayor, que ces prĂ©bendes restaient rĂ©servĂ©es Ă ceux de sa caste. Câest sans doute de ce moment que date son adhĂ©sion Ă la cabale du XIIe duc dâAlbe, antijĂ©suite dĂ©clarĂ© et ennemi du marquis de la Ensenada. Le mĂȘme Albe trama ensuite la composition du deuxiĂšme cabinet ministĂ©riel de Ferdinand VI et ouvrit la voie Ă la carriĂšre politique de Roda.
Agente de preces Ă Rome
Roda dĂ©buta Ă Rome comme agente de preces (agent diplomatique chargĂ© de transmettre les requĂȘtes et instances des prĂ©lats espagnols au Vatican), poste quâil occupera de 1758 Ă 1765, et quâil exercera Ă partir de 1760 concomitamment avec celui dâambassadeur, Ă la suite du dĂ©cĂšs du cardinal Portocarrero, titulaire de lâambassade dâEspagne au Vatican. DĂšs cette Ă©poque, il frĂ©quenta et se lia dâamitiĂ© avec les ennemis les plus dĂ©cidĂ©s de la Compagnie de JĂ©sus. Parmi les objectifs de ce groupe figurait celui dâobtenir la bĂ©atification du vĂ©nĂ©rable Juan de Palafox, qui avait Ă©tĂ© Ă©vĂȘque de Puebla, au Mexique, au milieu du XVIIe siĂšcle, et Ă©tait un ennemi dĂ©clarĂ© des jĂ©suites.
Dâautre part, lâĂ©troite amitiĂ© qui liait Roda au cardinal Ganganelli, futur pape ClĂ©ment XIV, faisait lâobjet de quantitĂ© de commentaires Ă Rome, et nâĂ©tait pas vue dâun bon Ćil par le cardinal Torrigiani, secrĂ©taire dâĂtat de ClĂ©ment XIII, le souverain pontife alors en exercice, car il considĂ©rait Roda comme ouvertement rĂ©galiste. Roda en effet estimait quâil y avait un malentendu, dont tirait parti la curie papale, entre les attributions religieuses et pastorales qui incombaient au pontife, et sa qualitĂ© de chef dâun Ătat dans le centre de lâItalie â raison pour laquelle Roda ne parlait jamais, dans ses lettres confidentielles, de « Saint-SiĂšge », mais toujours de « la cour de Rome ». Lors dâune campagne contre les immunitĂ©s ecclĂ©siastiques dans les duchĂ©s de Parme, Plaisance et Guastalla, Roda aida et conseilla efficacement Guillaume Du Tillot, premier ministre de la Parme des Bourbons, en faisant fi des protestations du Saint-SiĂšge, qui se considĂ©rait le souverain du duchĂ© de Parme.
Entre-temps, Torrigiani faisait tout ce quâil Ă©tait possible afin que Roda fĂ»t relevĂ© de ses fonctions Ă Rome, et notamment chargea le nonce Ă Madrid dâengager une campagne oĂč, en sâappuyant sur la reine mĂšre Ălisabeth FarnĂšse, il sâappliquerait Ă faire voir au roi quâavec Roda lâon avait rompu avec la tradition voulant que les ambassadeurs espagnols fussent issus de la noblesse, et que le maintien de Roda Ă ce poste constituait une flĂ©trissure pour la couronne dâEspagne et pour le Saint-SiĂšge.
Secrétariat à la Justice et expulsion des jésuites
Charles III mit Ă profit la vacance provoquĂ©e par la mort du marquis de Campo de Villar, secrĂ©taire Ă la GrĂące et Ă la Justice, pour nommer Roda comme son successeur pour ce portefeuille ministĂ©riel â nomination qui fut aussi la premiĂšre, au terme de six annĂ©es de rĂšgne, dâun ministre espagnol.
Roda se mit en devoir de conditionner lâesprit de Charles III, avec qui parfois il Ă©tait en confĂ©rence deux fois par jour, jusquâĂ lui faire admettre, par un ensemble mĂ©ticuleusement arrangĂ© de rapports prĂ©alablement manipulĂ©s, que la Compagnie de JĂ©sus Ă©tait le pire ennemi pour lui et sa famille royale, en raison, entre autres, de ce que les jĂ©suites professaient la doctrine du tyrannicide â ce qui en rĂ©alitĂ© Ă©tait faux, car seul le pĂšre Mariana, dans son traitĂ© De Rege et Regis Institutione, de 1599, sây Ă©tait dĂ©clarĂ© favorable, ce pour quoi, du reste, il avait Ă©tĂ© Ăąprement admonestĂ© par le pĂšre gĂ©nĂ©ral Claudio Acquaviva. Roda nâeut aucune peine Ă sâattirer les bonnes dispositions du confesseur royal, le franciscain conventuel JoaquĂn de Eleta, en agitant devant lui lâĂ©pouvantail dâune conspiration jĂ©suitique visant Ă le faire limoger de son ministĂšre de confesseur royal, afin que ce poste fĂ»t Ă nouveau confiĂ© aux jĂ©suites, lesquels en avaient Ă©tĂ© titulaires sans discontinuer depuis lâavĂšnement des Bourbons et jusquâen 1755. De mĂȘme, il fut aisĂ© Ă Roda de mettre de son cĂŽtĂ© le procureur du Conseil de Castille, Campomanes, rangĂ© depuis plusieurs annĂ©es dĂ©jĂ sur une ligne rĂ©galiste anti-jĂ©suitique. Certes, les autres membres du gouvernement de Charles III nâĂ©taient pas tous aussi viscĂ©ralement hostiles Ă la Compagnie.
Le trio Roda-Eleta-Campomanes fut lâartisan de la dĂ©nommĂ©e EnquĂȘte secrĂšte, lancĂ©e pour identifier les auteurs des troubles de contre le ministre Esquilache. Le concepteur et manipulateur de cette vaste opĂ©ration policiĂšre fut Campomanes, qui disposait de lâaide dâun petit groupe de membres du Conseil de Castille, triĂ©s sur le volet par Roda ; restaient au contraire absolument exclus de toute participation Ă cette enquĂȘte les dĂ©nommĂ©s « profĂšs de quatriĂšme vote », câest-Ă -dire les jĂ©suites et leurs « terciarios ». De cette enquĂȘte secrĂšte, habilement et tendancieusement menĂ©e Ă bien par Campomanes, rĂ©sultera le son Verdict dâaccusation (Dictamen Fiscal) en 746 points, qui comportait le catalogue le plus complet dâaccusations contre lâantique Compagnie de JĂ©sus et fournit les arguments dĂ©cisifs en vue du bannissement des jĂ©suites hors dâEspagne et de ses territoires dâoutre-mer, puis de leur subsĂ©quente extinction universelle.
Une fois terminĂ©s les travaux du petit groupe « thomiste » (lire : anti-jĂ©suite), soigneusement sĂ©lectionnĂ©, du Conseil de Castille, travaux concrĂ©tisĂ©s dans le verdict du procureur, ce fut au tour de lâexĂ©cutif, donc du roi, de prendre des dispositions ; durant cette phase du processus dâexpulsion, ce fut alors Roda qui joua le rĂŽle principal, surtout par sa frĂ©quentation personnelle avec Charles III, qui lui permit de rĂ©ussir Ă convaincre celui-ci que les jĂ©suites avaient Ă©tĂ© les auteurs occultes, mais efficaces, des algarades contre Esquilache et avaient ainsi provoquĂ© le « real desĂĄnimo » (accablement royal) du monarque. Roda intervint de façon dĂ©cisive au sein dâune commission spĂ©ciale qui, sur ordre du roi, se rĂ©unissait pour dĂ©libĂ©rer sur le Dictamen Fiscal, pour se pencher sur les documents fournis par lâEnquĂȘte secrĂšte, et pour prononcer un jugement dĂ©finitif avant de procĂ©der Ă lâexpulsion des jĂ©suites. Ladite commission rĂ©digea un document, qui est demeurĂ© dissimulĂ© aux chercheurs plus de deux siĂšcles durant ; portant la date du et Ă©crit de la main mĂȘme de Roda, il rappelle que lâoffice du monarque est celui de « pĂšre commun de tous ses vassaux, pour la tranquillitĂ© et la quiĂ©tude des peuples et la sĂ©curitĂ© de lâĂtat », Ă©nonce que les membres de la commission visent avant tout « Ă la sĂ©curitĂ© de sa sainte personne et de son auguste famille », et souligne que jusquâĂ prĂ©sent aucune satisfaction nâavait encore Ă©tĂ© apportĂ©e « Ă lâhonneur de la majestĂ© [royale] et Ă la vindicte publique [causĂ©e] par les graves et exĂ©crables offenses commises dans les injures passĂ©es ».
Roda chargea le prĂ©sident du Conseil de Castille, le comte dâAranda, de lâexĂ©cution. Cependant, lui-mĂȘme continua pour sa part dâagir dans le sens de son dessein dâĂ©radiquer dâEspagne tout ce qui pouvait seulement Ă©voquer le jĂ©suitisme, comme par exemple la doctrine philosophique et thĂ©ologique du pĂšre Francisco SuĂĄrez, ou les dĂ©votions les mieux Ă©tablies dans les temples de la Compagnie. Câest de Roda que proviennent les Ă©loquentes lignes suivantes : « Il ne suffit pas dâĂ©teindre les jĂ©suites. Il est nĂ©cessaire dâĂ©teindre le jĂ©suitisme, et, dans les pays oĂč ils ont Ă©tĂ©, jusquâau souvenir de leur doctrine, de leur politique et de leurs mĆurs ».
La tĂąche de lâextinction proprement dite nâĂ©chut pas au secrĂ©tariat Ă la GrĂące et Ă la Justice, mais au premier secrĂ©tariat dâĂtat, sous lâautoritĂ© de Grimaldi. Toutefois, lâaction de Roda fut encore dĂ©cisive Ă trois moments importants : premiĂšrement, Ă lâoccasion du Monitorio de Parma en , Roda faisant en sorte quâune anodine protestation des Cours bourbonniennes contre la Cour de Rome â lesquelles au dĂ©but ne rĂ©clamaient rien autre quâune rĂ©paration pour lâoffense infligĂ©e Ă la branche mineure de lâ« auguste » famille â tournĂąt Ă une exigence vindicative tendant Ă la suppression de la Compagnie ; deuxiĂšmement, lors du conclave de 1769, oĂč, par le biais dâAzpuru, alors ambassadeur dâEspagne, il favorisa avec habiletĂ© la candidature de Ganganelli, frĂšre mineur conventuel, Ă la fonction pontificale (sous le nom de ClĂ©ment XIV) ; enfin, lorsquâil influa sur lâesprit de Charles III afin que celui-ci restĂąt le hĂ©raut de la cause de lâextinction, nonobstant que la France, impliquĂ©e dans le mĂȘme processus dâexpulsion, fĂźt dĂ©sormais montre de tiĂ©deur aprĂšs que vers la fin de 1770 le ministre Choiseul eut Ă©tĂ© politiquement Ă©cartĂ©.
Quant aux colegios mayores, taxĂ©s par Roda de refuge pour une caste de privilĂ©giĂ©s et dâaccapareurs des postes les plus importants et les plus lucratifs de lâĂtat et de lâĂglise, il sâappuiera sur lâhĂ©braĂŻste valencien Francisco PĂ©rez Bayer et sur lâĂ©vĂȘque de Salamanque, Felipe BertrĂĄn, pour les dĂ©manteler, en veillant Ă ce que les manteĂstas eussent dĂ©sormais eux aussi accĂšs Ă ces Ă©tudes.
Fin de carriĂšre
Roda Ă©tait un homme de livres, et assurĂ©ment le ministre ayant la culture la plus vaste du XVIIIe siĂšcle, sur le mĂȘme pied, Ă cet Ă©gard, que Campomanes et Jovellanos. Il Ă©tait en contact Ă©pistolaire avec les principales villes dâEurope qui le tenaient ponctuellement au courant des derniĂšres nouveautĂ©s bibliographiques, plus particuliĂšrement sur les sujets en rapport avec le rĂ©galisme, le jansĂ©nisme et les jĂ©suites. Par disposition testamentaire, sa riche bibliothĂšque â « ma dame », ainsi quâil avait coutume de lâappeler â fut lĂ©guĂ©e Ă lâancien collĂšge de jĂ©suites de Saragosse, reconverti en SĂ©minaire royal Saint-Charles-BorromĂ©e.
Roda avait quelques prĂ©occupations rĂ©formistes dans le domaine de la pĂ©dagogie et des plans dâenseignement. TrĂšs souvent, il Ă©voquait la « bonne doctrine » quâil y aurait Ă dispenser dans les collĂšges et universitĂ©s, mais sans prĂ©ciser plus avant en quoi elle consistait, hormis une longue lettre programmatique sur lâĂ©ducation de ses neveux, les fils de son cousin par alliance, Miguel JoaquĂn de Lorieri. Il tenta certes de rĂ©former lâuniversitĂ© espagnole, mais mourut avant dâavoir pu obtenir des rĂ©sultats durables.
Il fut lâun des cofondateurs de lâAcadĂ©mie royale d'histoire (1735-1738).
Il semble que Roda eĂ»t finalement cessĂ© dâĂȘtre le ministre prĂ©fĂ©rĂ© ou lâun des prĂ©fĂ©rĂ©s de Charles III, qui ne prĂȘtait plus dâoreille aussi complaisante Ă celui qui, sur tant de questions et au cours de si longues annĂ©es, avait Ă©tĂ© pour lui une sorte dâoracle. Cependant, il continua dâĂȘtre titulaire du secrĂ©tariat Ă la GrĂące et Ă la Justice, et Charles III lui octroya le titre posthume de marquis de Roda, qui devait passer Ă son cousin Miguel JoaquĂn Lorieri.
Roda ne se maria jamais, et on ne lui connaissait pas dâenfants illĂ©gitimes. Il resta fidĂšle Ă lâĂglise catholique et laissa dâabondantes traces Ă©crites des dĂ©votions quâil pratiquait. Il sâattacha Ă se prĂ©parer Ă la mort par une vie plus recueillie et centrĂ©e sur le « unum necessarium ». Sâil fut soupçonnĂ© de jansĂ©nisme, il a pu ĂȘtre dĂ©montrĂ© cependant quâil nâĂ©prouvait de sympathie que pour quelques-uns des postulats jansĂ©nistes, plus prĂ©cisĂ©ment sur le versant politique et Ă©piscopaliste propre au jansĂ©nisme du XVIIIe siĂšcle, et non pas tant sur son versant moralisant. Il incarnait en outre les principes du rĂ©galisme dix-huitiĂ©miste et lutta contre lâingĂ©rence de lâĂglise dans la sphĂšre rĂ©servĂ©e aux pouvoirs rĂ©galiens de la Couronne, Ćuvrant p. ex. contre les immunitĂ©s ecclĂ©siastiques et contre certains pouvoirs, excessifs Ă ses yeux, du nonce, qualifiĂ© de « meuble inutile » par lui et par son ami et confident Ă Rome JosĂ© NicolĂĄs de Azara.
Source
- (es) Isidoro Pinedo Iparraguirre, « Manuel de Roda y Arrieta (dans Diccionario Biogråfico Español) », Madrid, Real Academia de la Historia, (consulté en )
Bibliographie
- (es) Rafael Olaechea, Las relaciones hispano-romanas en la segunda mitad del XVIII : La agencia de preces, Saragosse, InstituciĂłn Fernando el CatĂłlico,
- (es) Isidoro Pinedo Iparraguirre, Manuel de Roda : Su pensamiento regalista, Saragosse, InstituciĂłn Fernando el CatĂłlico,
- (es) Isidoro Pinedo Iparraguirre, « Manuel de Roda y Arrieta, ministro de Carlos III », Letras de Deusto, vol. 12, no 23,â , p. 97-110.
- (es) JesĂșs Pradells Nadal, « PolĂtica, libros y polĂ©micas culturales en la correspondencia extraoficial de Ignacio de Heredia (y AlamĂĄn) con Manuel de Roda (1773-1781) », Revista de historia moderna, no 18,â 1999-2000, p. 125-222.