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Leopoldo de Gregorio

Leopoldo de Gregorio, marquis d'Esquilache ou Squillace (Messine[1] ou Gênes[2], - Venise, ) est un diplomate et un homme politique espagnol d'origine italienne du XVIIIe siècle.

Leopoldo de Gregorio, marquis d'Esquilache
Leopoldo de Gregorio, marquis d'Esquilache
Fonctions
Ministre des Finances
-
Juan Francisco de Gaona y Portocarrero (d)
Miguel de MĂşzquiz y Goyeneche (d)
Ambassadeur d'Espagne auprès de la République de Venise (d)
Titre de noblesse
Marquis (Squillace)
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  85 ans)
Venise
Nom de naissance
Leopoldo di Gregorio
Activités
Enfants
José de Gregorio y Mauro (d)
Antonio de Gregorio y Verdugo (d)
Autres informations
Distinction

Biographie

On ne sait pas grand-chose de certain sur les débuts de la vie de Leopoldo de Gregorio, si ce n'est qu'il est né à Messine en Sicile vers 1699. Les premières sources sûres le mentionnent en train de combattre en Italie dans les années 1740, comme munitionnaire dans l'armée espagnole. Alors qu'il est retiré ensuite dans sa ville natale, Bernardo Tanucci fait appel à lui. C'est à ce moment que commence sa relation avec le roi de Naples et de Sicile, don Carlo, futur roi d'Espagne sous le nom de Charles III.

Leopoldo de Gregorio est tout d'abord administrateur général des douanes en 1748. Il impressionne le roi par ses idées novatrices, inspirées des Lumières. Le roi Charles le nomme secrétaire des Finances du royaume de Naples en 1753 et lui confie la réforme de l'armée. Il est finalement fait marquis d'Esquilache en 1755.

Il suit le roi, qui accède en 1759 au trône d'Espagne. Il est nommé tout d'abord surintendant général aux Finances en 1759, puis secrétaire à la Guerre en 1763 et conseiller d'État en 1764. Avec la confiance absolue de Charles III, qui le soutient dans ses projets inspirés des idées des Lumières, il entame une série de réformes destinées à moderniser le pays.

Il se heurte cependant déjà à l'hostilité grandissante de la noblesse de la Cour, de l'Église et même de la population, qui le voient comme un étranger, et s'opposent à ses projets de réforme. La population ne supporte pas non plus sa décisions d'interdire les excès provoqués lors des fêtes et les charivaris.

Il prend diverses décisions d'inspiration physiocrate et libérale, comme la libre circulation des grains. Sa bonne administration est même saluée, en particulier à Madrid, qui connait des actions d'assainissement et d'éclairage modernes. Il établit pour la première fois l’Administration des rentes en Amérique, en particulier en Louisiane et à Cuba, afin d'entretenir les troupes qui y stationnaient.

La révolte contre Esquilache et ses conséquences

Déclenchée par une loi visant à interdire le port de la cape longue et du sombrero au profit de la cape courte et du tricorne, la révolte contre Esquilache, du 23 au , partie de Madrid, gagne rapidement toute l'Espagne et toutes les couches de la société. Le roi est contraint d'accepter les conditions des mutins :

  • renvoi d'Esquilache et de son gouvernement, le marquis devant ĂŞtre expressĂ©ment renvoyĂ© en Italie ;
  • formation d'un nouveau gouvernement composĂ© uniquement d'Espagnols ;
  • baisse du prix des produits d'alimentation ;
  • retrait des rĂ©formes vestimentaires.

Malgré l'affection du roi pour Esquilache, il est éloigné, et doit quitter Madrid pour Carthagène, d'où il gagne Naples puis la Sicile. Il est finalement nommé ambassadeur d'Espagne à Venise en 1772 - non sans quelque amertume -, où il termine ses jours.

Famille

Il est le père de Giovanni De Gregorio (1729-1791), créé cardinal avec titre de l'église de la Sainte-Trinité-des-Monts en 1785, puis camerlingue du Sacré Collège en 1789. Un autre fils est le cardinal Emmanuele de Gregorio.

Dans la littérature et au cinéma

La vie d'Esquilache a inspiré plusieurs œuvres artistiques :

  • Un soñador para un pueblo, livre Ă©crit en 1958 par Antonio Buero Vallejo, basĂ© sur les Ă©vĂ©nements de la rĂ©volte d'Esquilache.
  • Esquilache, film rĂ©alisĂ© en 1989 par JoaquĂ­n Molina et Josefina Molina. Il fut nommĂ© Ă  plusieurs reprises pour les Goyas de 1989[3].

Notes et références

  1. D'après Vicente Rodríguez Casado, La política y los políticos en el reinado de Carlos III.
  2. D'après Didier et Denise Ozanam, Les diplomates espagnols du XVIIIe siècle : introduction et répertoire biographique, p. 286.
  3. Voir la fiche du film Esquilache sur l'Internet Movie Database (IMDb)

Voir aussi

Bibliographie

  • Didier et Denise Ozanam, Les diplomates espagnols du XVIIIe siècle : introduction et rĂ©pertoire biographique [1700-1808], Ed. de la Casa de Velázquez, Madrid, 1998, p. 286-287. (ISBN 84-86839-86-6) (ISBN 9788486839864)
  • (es) Antonio Dominguez Ortiz, Hechos y figuras del siglo XVIII español, Editorial Siglo XXI, Madrid, 1980.
  • (es) Vicente RodrĂ­guez Casado, La polĂ­tica y los polĂ­ticos en el reinado de Carlos III, Madrid, 1962.

Articles connexes

Liens externes

Crédit d'auteurs

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